Les Anges de la Destinée.
Chapitre III : L'éveil du sommeil.
Cela faisait quelques jours qu'Angelo, sa famille et Trac marchaient. Ils avaient fait quelques pauses dans les villes qu'ils avaient croisées sur le chemin, mais n'étaient jamais restés bien longtemps. Andréa était de plus en plus fatiguée, mais faisait tout son possible pour ne pas le montrer.
Le père de famille portait Sénia dans ses bras. En effet, son jeune âge ne lui permettait pas de parcourir d'aussi longues distances sans en souffrir, contrairement à Angelo qui semblait puiser dans des ressources jusqu'alors inconnues de sa famille. Cependant, Trac avait quelque chose de bien précis en tête.
« - Nous allons nous arrêter, à présent, annonça-t-il.
- Pour quelle raison ? interrogea Élénio.
- Nous devons entraîner votre fils au combat. Il se peut que dans peu de temps, nous soyons rejoins par des forces maléfiques visant à lui nuire. Vous comprenez sans doute que votre fils possède des capacités incroyable, il serait désolant de ne pas le laisser en profiter. Il se peut même que l'entraînement ne dure que peu de temps, en fait. Je dois simplement lui apprendre les bases, il saura faire le reste.
- Je ne comprends pas très bien, dit Andréa. Vous voulez dire qu'il peut devenir beaucoup plus fort que vous-même ? »
Pour la première fois depuis leur rencontre, Trac hésita à répondre. Il ne doutait pas d'Angelo, il savait parfaitement qu'il allait devenir plus fort et puissant que lui, mais il n'était pas certain de savoir l'impact que cela aurait sur cette famille apparemment si unie. Il prit donc soin de mesurer ses mots.
« - Eh bien, il se peut qu'il devienne plus fort que moi, mais il vous que vous sachiez que votre éducation lui à permit de savoir en quel sens il devra s'en servir.
- Ce qui veut dire qu'il restera toujours tel qu'il est ? Jamais il ne choisira de passer dans le mauvais camp ?
- Vous êtes très perspicace, madame. Mais je ne peux répondre clairement à cette question. Tout ce que je peux vous assurer, c'est qu'il ne passera jamais volontairement dans le camp adverse.
- Qu'est-ce que vous voulez dire ? intervint le père.
- J'ai suffisamment répondu à vos questions pour aujourd'hui, répliqua froidement Trac. »
La conversation prit alors fin, mais l'enfant semblait en tirer les conclusions les plus logiques. En effet, Angelo pensait que son pouvoir ne pourrait être bénéfique que s'il parvenait à rester neutre. S'il venait à se faire avoir, il se pouvait certainement qu'on se serve de lui, d'une manière ou d'une autre. Il regarda tour à tour sa famille et Trac. Il fut surpris de voir que ce dernier souriait. Il n'y avait, à première vue, rien qui puisse le faire sourire, mais ce que ne savait pas l'Ange, c'est que l'homme était capable de lire dans ses pensées.
Trac se tourna vers Élénio qui paraissait légèrement tendu. Il s'approcha de lui et posa sa main droite sur son épaule.
« - Je sais ce que tu ressens. J'en suis navré, mais si veux le bien de ton fils, il faut l'aider.
- Je suis trop faible pour ça !
- Toi, peut-être, mais l'arme qui se trouve dans tes mains, non.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? Interrogea le père de Sénia qui semblait comprendre malgré lui.
- Lorsque mon père est mort, ses pouvoirs sont restés là où il était. J'ai mis un certain temps à le comprendre, et d'ailleurs, je l'ai compris par hasard. Je suis donc allé là-bas, et j'ai fait une découverte assez impressionnante, je n'avais jamais vu ça. L'énergie qu'il possédait était tellement puissante qu'elle avait atteint un état de pureté, elle était devenue solide. Tu comprends ? Je pouvais la prendre dans mes mains et en faire ce que je voulais.
- Ne me dis pas que...commença Andréa qui écoutait la conversation.
- Si, j'ai été suffisamment stupide pour la prendre dans mes mains, d'où l'aura de ténèbres qui est en moi, mais par chance, je suis parvenu à canaliser la plus grande partie de cette énergie et à présent, tu la tiens dans tes mains. »
Comme il s'y attendait, le mari d'Andréa laissa tomber l'épée d'un air dégouté. Il s'avança alors et la ramassa. Ce fut sans doute l'erreur la plus stupide qu'il ait faites depuis très longtemps. Dès que ses doigts eurent touchés le pommeau de la Masamune, il se mit à crier d'une façon très alarmante.
En effet, aucune des personnes présentes ne pouvait faire quoi que ce soit, simplement parce que cela semblait être impossible à première vue. Pourtant, à ce moment précis, les yeux d'Angelo changèrent d'expression. Il semblait sûr de lui lorsqu'il s'approcha de Trac. Il plaça sa main juste devant celle de l'homme, sans la toucher. L'épée se mit alors à vibrer intensément. Au bout de quelques secondes, durant lesquelles la main du fils de Masamune se desserra, l'épée sauta de cette dernière pour se planter dans un morceau de roche un peu plus loin.
« - Je te remercie, Angelo, fit Trac d'un ton qui se voulait calme malgré la frayeur qu'on pouvait y percevoir.
- Comment as-tu fait ? Intervint Élénio en regardant son fils comme si il ne l'avait jamais vu.
- Je crois bien que Trac te l'avait déjà expliqué. Les pouvoirs qui sont en moi se développent à une vitesse importante. Je commence déjà à avoir de la maîtrise dessus, sinon je ne serais pas parvenu à faire ça.
- Ce n'est pas possible ! Je n'y crois pas, tes pouvoirs ne peuvent pas se développer aussi vite alors que tu ne t'es pas entraîné, lâcha son père d'un ton assez dur.
- Justement, si. Le fait d'être avec moi suffit à les aider. Seulement, ça n'a rien à voir avec l'expérience du combat, et c'est là que je vais avoir besoin de vous, fit Trac en regardant le mari d'Andréa.
- Comment ça ? En quoi puis-je aider un gosse dix fois plus puissant que moi, lança-t-il avec dédain. »
L'atmosphère changea à cet instant. L'expression d'Élénio était devenue si différente de celle qu'il arborait habituellement. Il n'avait plus cet air si aimable, celui-ci s'était transformé en un regard empli de haine et de tristesse. L'homme ne s'était en réalité jamais préparé à tout cela. Il avait ce qui l'attendait, mais jamais il n'avait pensé que cela l'obligerait à quitter sa propre maison, celle qu'il avait mis si longtemps à construire suite à de longues années de travail. Cette perte, il la devait à son fils adoptif, à ce fils à qui il avait montré tant d'affection pendant toute son enfance. À présent, il se sentait comme pris dans un piège dont la seule issue était la fuite à ses yeux.
« - Si tu veux arrêter, c'est maintenant qu'il faut le dire, annonça Trac qui s'était attendu à ce genre de réaction.
- Je...euh, bafouilla le père de Sénia qui ne savait plus quoi faire.
- Papa ! s'exclama Sénia. Je me moque de savoir que ce n'est pas réellement mon frère, mais je sais que je l'aime beaucoup, nous ne pouvons pas l'abandonner, peu importe les raisons.
- Elle a raison, dit Andréa. Nous avons toujours su que nous devrions faire des sacrifices, nous ne pouvons pas flancher maintenant.
- Je le sais, je suis désolé, c'est juste que je pensais que ça n'arriverais jamais, j'espérais que nous pourrions mener notre vie comme tout le monde. »
Pendant qu'il parlait, Angelo pris sur lui d'aller chercher l'épée. Lorsqu'il revint, il eut tout juste le temps de la mettre dans les mains de son père. En effet, l'instant d'après, plusieurs hommes apparurent devant eux. L'un d'eux le fixa de ses yeux noirs, puis porta son attention sur Trac.
« - Bonjour, Trac. Que fais-tu avec eux ? Ne me dis-pas que tu cherches à entraver les plans de notre Maître tout de même ?
- Tiens, tiens, les laquais de Xehart. Je pensais que vous mettriez plus de temps à nous trouver, je me suis trompé. Après tout, vous n'êtes peut être pas aussi idiot que je le pensais.
- Ne le laisse pas t'insulter Grabi !
- Ne t'en fais pas pour moi, Salija chérie. Tiens, j'ai une idée, pourquoi ne te battrais-tu pas contre mon ami ? Je te présente notre toute nouvelle recrue : Veo. Il n'existe que dans un seul but, m'obéir au doigt et à l'œil.
- Je n'ai pas de temps à perdre avec lui, répliqua Trac d'un ton ferme tout en se plaçant devant Angelo et sa famille.
- Très bien, dans ce cas, disons que je ne te laisse pas le choix ! Veo, tue-les tous ! »
Veo fit alors un bond en direction d'Angelo. Trac fit un geste pour l'en empêcher, mais quelqu'un le devança. En effet, Élénio s'était emparé de la Masamune et fendit l'air à l'endroit même où son adversaire devait atterrir. Il sembla qu'il ait raté son coup, mais quelques secondes plus tard pendant lesquelles le temps n'eut plus aucune importance, le guerrier au crâne dégarni nommé Veo fut tranché en deux. Le père de Sénia reporta alors son attention sur les trois aux guerriers qui étaient là et dévisagea le seul dont il ne connaissait pas le nom. Son visage trembla légèrement lorsqu'il s'avança vers lui.
^^
) sinon Alménia aime donc vraiment Katsuo et c'est réciproque 
