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Alice : Retour au Pays de la Folie

Sujet : Dénouement et explications ( SPOIL )
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PinkFold
Niveau 2
26 septembre 2011 à 22:39:31

Bonsoir à tous!

Je viens de terminer Alice RPF et un mot : EXCELLENT !

Cependant c'est vrai que la compréhension au début est assez complexe , je voudrais donc des eclaircissements , savoir si j'ai bien compris ou pas xD :

- Bumby a donc tué la famille et tenter d'abuser de Lizzie, il a ensuite fait brulé la maison ( signe de vengeance ? ) et recueilli alice pour lui faire une sorte de lavage de cerveau..
MAIS !
- Est ce Bumby qui a créé ce fameux train ?? que represente t-il donc concretement?? Pour moi ce train c'est le destructeur du pays des merveilles d'Alice , symbole donc du maintien de sa folie dans le monde réel, si Alice arrive a arréter ce train, elle redeviendra consciente et se souviendra de tout ce qui c'est passé cette fameuse nuit.

- Bumby , que fait - il réllement dans la vie ? A ce que j'ai compris il ferait du traffic / prostitutions d'enfants?

Bon voila deja mes premieres questions lol, les autres vont suivre , apres ces précédentes résolues , si possible ! :) merci a tous par avance , j'ai vraiment adoré ce jeu!!

PinkFold
Niveau 2
26 septembre 2011 à 22:41:35

Pardon, Bumby a incendié la maison, ce qui a tué sa famille ;) *

Alpha_001
Niveau 9
26 septembre 2011 à 23:08:06

Je crois que le sujet a déjà été plus ou moins débattu dans un autre topic... Et malheureusement pour toi, on a toujours pas de réponse sûre et certaine :noel:

Mais si ça peut t'aider, je vais te faire une synthèse de ce que j'en ai compris :

:spoiler:

"Est ce Bumby qui a créé ce fameux train ?? que represente t-il donc concretement??" :d) plusieurs hypothèses : l'une d'elle voudrait que ce soit Bumby qui ait effectivement créé le train, via des méthodes comme l'hypnose, une autre, qui a ma préférence, voudrait que ce train ne soit qu'une manifestation "tangible" de l'oubli d'Alice créé par elle, ou du moins par son subconscient (le temps passe, et il s'agit d'un traumatisme, donc refoulé inconsciemment) et que Bumby ne fasse que le "guider" pour la détruire plus efficacement, toujours via l'hypnose

"Bumby , que fait - il réllement dans la vie ? A ce que j'ai compris il ferait du traffic / prostitutions d'enfants?" :d) du point de vue d'Alice, c'est exactement ça. Elle se rends compte que Bumby profite de sa position de force sur eux (psychologue dans une maison de correction, il a nécessairement une grande influence sur eux), pour les briser, leur laver le cerveaux et les rendre docile pour ses "clients".

Mais j'ai bien dit "du point de vue d'Alice". En effet, Alice est folle, et mélange réalité et illusion. Dès lors, peut-on lui faire confiance ? Ce qui a amené une autre hypothèse :

Dans cette hypothèse là, Bumby ne serait que ce qu'il prétends être, à savoir un honnête psychiatre, désireux d'aider de jeunes âmes perdues. Et ce serait Alice qui, dans un effort désespéré pour se soulager de sa culpabilité, en ferait le coupable idéal d'un crime illusoire, d'abord inconsciemment, puis consciemment (sans pour autant se rendre compte de son erreur), croisant véritables souvenirs et souvenirs illusoires afin de se construire un scénario dans lequel elle ne serait plus responsable de la mort de sa famille et auquel elle veut se raccrocher à tout prix, jusqu'à y croire dur comme fer.

fin du :spoiler:

Ce ne sont que des hypothèses, et il y en a sûrement d'autres. Après, c'est aussi à toi de choisir celle que tu préfères.

En espérant que tu auras le courage de tout lire :)

PinkFold
Niveau 2
26 septembre 2011 à 23:13:13

merci en tout cas ! :)

Et concernant apres avoir tué Bumby , quelle est ta version, comment a tu interprété la suite? Pour moi je pense pas qu'elle soit vraiment guérie... t'en pense quoi? Je te cache pas que ouais ce train c'a m'a vachement intrigué tout au long de l'histoire lol

Alpha_001
Niveau 9
26 septembre 2011 à 23:26:52

:spoiler:

Je t'avoue que mon coeur balance entre les hypothèses "Bumby coupable" et "Bumby innocent", avec peut-être une petite préférence pour la première (ne serait-ce que rapport aux images de American McGee Alice (le premier) qui montrent clairement Dinah renversant la lampe)

Après, je ne pense pas qu'elle soit guérie (ni même qu'elle puisse l'être un jour). Pour moi, elle a certes stoppé et détruit le train, mais le train n'avait rien à voir avec sa folie, le pays des merveilles existait bien avant lui. Alice a réussi à surmonter sa culpabilité une fois (incarné par le Jabberwockie dans le premier opus (et je suis jamais sûr de l'orthographe de cette chose :honte: )), mais rien n'empêchait cette culpabilité de revenir la ronger une nouvelle fois 10 ans plus tard, prenant cette fois la forme d'un train, qu'elle dit avoir toujours détesté.

Ensuite, je ne suis pas sûr non plus de la mort de Bumby : en effet, comme je l'ai déjà dit, comment faire confiance à Alice ? En effet, leur confrontation dans le train n'est clairement que le produit de son imagination (même si bien réelle pour elle), il est donc possible que leur altercation sur le quai soit aussi un produit de son imagination, lui permettant ainsi de se soulager en se disant qu'elle a vengé le meurtrier (réel ou illusoire) de sa famille

gael42
Niveau 27
27 septembre 2011 à 00:51:15

Personnellement, j'ai tendance à penser qu'elle a vraiment tué Bumby.

Parce qu'elle le tue d'abord dans son imaginaire, sous sa forme de Marionnettiste. C'est bien comme ça qu'il s'appelle ? J'ai un doute.

Donc, c'est la suite logique des choses qu'elle le tue pour de vrai après.

Je sais pas, si elle le tuait 2 fois "pour de faux", je trouve que ça ne mènerait à rien, en fait.^^ Alors que si elle le tue pour de faux puis après pour de vrai, symboliquement, c'est très fort.

Après, il y a le fait que techniquement, c'est la "Alice Pays des Merveilles" qui tue Bumby à la gare, et pas la "Alice Londres". Mais je ne vois là qu'une symbolique de plus. Alice ne se transforme pas réellement. Pas physiquement. Mais ça doit représenter que Bumby a échoué: il n'a pas vaincu le Pays des Merveilles et par extension, il n'a pas vaincu la Alice du Pays des Merveilles. Il se retrouve donc face à ce échec, qui entraine sa perte.

Et je suppose qu'en détruisant le train, la "Alice Londres" devient d'une certaine manière la "Alice Pays des Merveilles": elle a gagné la bataille, elle s'est donc renforcée et a maintenant le pouvoir de se venger. Mais la "Alice forte" est traditionnellement la "Alice Pays des Merveilles" dans le jeu. D'où la transformation.

Enfin bon,je sais pas si c'est bien clair, mon p'tit délire.^^

Alpha_001
Niveau 9
27 septembre 2011 à 08:47:10

Si, si, c'est très clair. C'est même la première hypothèse qui m'est venue à l'esprit, mais ce n'est pas celle qui a ma préférence.

:spoiler:

Déjà parce que, si au début le monde réel et le pays des merveilles sont clairement séparés, leur frontière devient de plus en plus floue à mesure que le jeux avance, jusqu'au point où on se retrouve parfois dans des situations où l'on se demande ou s'arrête la réalité et où commence le pays des merveilles. Dès lors, ça laisse effectivement la porte ouverte au scénario que j'ai proposé plus haut.

Ensuite, il y a le passage de l'asile qui reste ambigu, toujours du fait qu'on n'arrive plus à situer la frontière entre réel et imaginaire. Est-ce qu'Alice se contente de revoir l'asile comme il était (ou du moins comme elle le voyait), dans une version dramatisé ? Ou y retourne-t-elle réellement tout en en ayant une vision cauchemardesque, ayant sombré un peu plus dans la folie ?

Enfin, elle affronte Bumby, d'abord sous la forme du Bimbelotier dans le train. Ce combat-là garde son sens, puisqu'elle combat l'influence que Bumby aurait sur elle (influence qu'elle perçoit comme néfaste, quoi qu'il en soit)

Puis elle l'affronte dans le "monde réel", Mais dans cette hypothèse, elle rêve ce "monde réel" justement parce qu'il lui serait nécessaire pour se convaincre elle-même qu'elle y est arrivé, qu'elle est capable d'agir dans le monde réel. Sa transformation en Alice du pays des merveilles à la fin signifierait alors que, juste avant de se débarrasser de Bumby, il se passe quelque chose.

En effet, il lui est devenu de plus en plus difficile de discerner la réalité de l'hallucination et, pire encore, elle en prends conscience. Dès lors comment savoir si elle agit ou si elle rêve ? Comment savoir si le meurtrier de sa famille se tient bel et bien devant elle, ou s'il ricane en la regardant se débattre dans une camisole de force ? Comment être sûr qu'il est effectivement le meurtrier de sa famille ? Comment savoir si ce n'est pas elle, la meurtrière, au bout du compte ?

Cette révélation, et tout ce qu'elle pourrait impliquer, sont lourdes pour Alice. Dès lors, elle fait un choix, celui de ne plus chercher où se situe la réalité. Quelque chose se brise en elle, et elle s'enfonce dès lors définitivement dans le pays des Merveilles, qui devient de facto SA réalité, une réalité où elle ne serait pas impuissante, une réalité où elle n'aurait pas le sang de sa famille sur les mains. Au moment où elle prends conscience de ne plus savoir distinguer la réalité de l'illusion, elle choisit sciemment de vivre cette illusion, et la réalité disparaît pour elle.

Et dans cette nouvelle réalité, Bumby est coupable. Et Alice est capable de se venger, ce qu'elle s'empresse de faire. Quand elle sort du métro, elle voit ses derniers souvenirs de la réalité se mélanger avec son Pays des Merveilles, se faire progressivement absorber par lui. Et les dernières paroles du chat ("nous ne rentrerons pas" (ou quelque chose comme ça)) ne sont plus que les échos d'une dernière parcelle de la conscience qui, autrefois, voulait reprendre pieds dans la réalité, et qui a finalement été réduite à néant par la culpabilité et la folie d'Alice...

Mais ce qu'il y a de bien avec ce jeu, c'est qu'on peut formuler autant d'hypothèses que l'on souhaite, on ne saura probablement jamais quelle est la bonne. La mienne n'en est qu'une parmi d'autre, simplement ma préférée :)

gael42
Niveau 27
28 septembre 2011 à 13:06:57

L'asile, je ne pense pas que ça soit réel. Parce que la mise en scène n'est pas réaliste: les couleurs sont saturées, on voit Dee et Dum, les gens apparaissent et disparaissent autour d'Alice... Pour moi, c'est une manifestation de sa peur de retourner à l'asile ou un truc comme ça.

Après, je suis d'accord, la frontière entre réalité et imaginaire devient de plus en plus floue... Mais c'est montré dans la mise en scène aussi. Par exemple, vers la fin, Londre est plongé dans la brume, on voit du feu, on voit le Train...

Mais je remarque que pour la scène de mort de Bumby, au contraire, c'est très réaliste ! En fait, dans cette scène, le réel et l'imaginaire sont très clairement séparés puisqu'on a d'un coté Alice à la gare avec Bumby et de l'autre, Alice dans le Train Infernal avec le Bimbelotier. C'est présenté en alternance mais la séparation est nette, plus nette qu'elle ne l'a été depuis la moitié du jeu.

Et à la fin, je ne pense pas qu'elle décide de rester uniquement au Pays des Merveilles. Puisque Londres transparait dans le décor. En fait, peut-être que le fait de savoir la vérité fait qu'elle ne peut plus se réfugier totalement dans le Pays des Merveilles, désormais. Ou seulement en partie, ce qui est représenté par son apparence physique et quelques éléments du décor.

Enfin, je pense que Bumby est réellement un "méchant". L'argument contre ça, c'est que c'est plus ou moins le point de vue d'Alice qui présente ça. Or, elle n'a plus toute sa tête. Mais le truc, c'est que Londres est réellement glauque. Et qu'il y a réellement des gens pas nets. Il y a ces scènes où on entend les pensées de Prics ou de la Nourrisse qui le prouvent, surtout que là, ce n'est pas le point de vue d'Alice.
Et puis, la méthode "Bumby-il faut oublier", je trouve ça louche... C'est pas en oubliant qu'on règle ses problèmes, il faut au contraire les affronter pour réussir après à passer au-dessus. Donc, Alice fait précisément ce qu'il faut faire en désobéissant à Bumby. Après, peut-être qu'à l'époque, ils croyaient sincèrement que cette technique était ce qu'il fallait faire. Peut-être que Bumby se trompe en étant sincère.

Pour finir, je ne crois pas à l'hypothèse d'Alice qui a tué ses parents. Je ne vois aucune raison à cela, surtout que rien ne dit qu'elle était "obsédée par le feu" avant cet incident. D'ailleurs, elle n'est pas obsédée par le feu en général mais par l'incendie qui a tué sa famille. Enfin bref, malgré ce que peut penser Radcliffe, je ne pense pas qu'elle soit pyromane. Et puis, Radcliffe est persuadé qu'il n'y a pas de coupable (si ce n'est Alice) et qu'Alice s'accroche parce qu'elle est folle. C'est pas un peu réducteur ? Elle est folle donc, forcément, elle a tort ? De toute façon, ce type a l'air davantage intéressé par l'argent que par la bonne cause ou la vérité...

Alpha_001
Niveau 9
28 septembre 2011 à 14:51:15

C'est une autre hypothèse, tout aussi valable que la mienne.

Concernant le passage de l'asile m'ont aussi fait penser, au début, qu'Alice l'imaginait. C'est uniquement plus tard, quand, très rapidement, on la voit ouvrir les yeux dans un lit semblable à celui de l'asile du premier, que j'ai commencé à penser qu'elle pouvait vraiment être de retour à l'asile, tout en le mélangeant à des visions.

Ensuite, tu as fait remarqué que sur la fin, la frontière entre réalité et illusion redeviens particulièrement nette. C'est justement ce qui me tends à penser que justement, Alice rêve les 2 mondes : pourquoi, alors qu'Alice s'enfonce de plus en plus, elle redevient d'un seul coup capable de faire la distinction entre les 2 mondes ? De plus, un voyage dans le pays des merveilles se traduit immanquablement par un déplacement physique dans le monde réel, ou par une perte de conscience. Et là, elle avance dans le train, sans que son corps ne bouge du quai ni s'évanouir.

Ensuite, tu perçois Bumby comme "le méchant". En y repensant, il est vrai que l'hypothèse de son trafic d'enfant reste difficilement rejetable, sauf si l'on considère qu'Alice a véritablement tout inventé de toutes pièces. Mais pour moi, ça ne veut pas dire qu'il soit pour autant responsable de l'incendie. Alice déduis ce fait des souvenirs qu'elle retrouve, mais, étant donné son état, ces souvenirs ne sont pas forcément fiables, même pour elle. En effet, on se rends compte qu'une grande partie des souvenirs que l'on ramasse ont quelque chose à voir, de près ou de loin, avec ce qu'elle vit à ce moment là. Quant aux pensées de Priss et de la nourrice, si tu fais références aux scènes 2D, je trouve qu'elle n'apporte d'arguments ni pour mon hypothèse, ni pour la tienne, en fait...

Et puis, "Bumby-il faut oublier", c'est peut-être juste parce que c'est un charlatan (je ne lui ferais pas confiance en tant que psychiatre, moi). En tout cas, s'il est vraiment innocent et qu'il ne tente pas pas de manipuler les enfants, alors c'est un psy exécrable.

Enfin, une petite précision : quand je disais qu'Alice était responsable de la mort de ses parents, je faisais référence à la manière dont l'incendie était présenté dans le premier opus, ou au début de celui-ci (elle laisse une lampe dans la bibliothèque, que Dinah renverse), et surtout, la manière dont Alice le percevait dans le premier opus. En aucun cas elle ne l'a fait volontairement. C'est encore une enfant, à l'époque. (Et oui, Radcliff n'en a qu'après son argent, le reste, qu'elle ait raison ou non, ne l'intéresse pas)

Bref, tout ça pour essayer de montrer que les différentes hypothèses provenaient des mêmes évènements vus sous différents points de vue. Là où certains voient un retour à la réalité, d'autres verront un naufrage complet dans les eaux ténébreuses de la folie... J'espère juste y être arrivé

Chronob
Niveau 1
05 octobre 2011 à 18:52:27

Je comprends que la confusion entre le monde réel et imaginaire à la fin du jeu t’ait conduit à cette deuxième interprétation mais pour ma part, je pense aussi que Bumby est vraiment coupable des méfaits que lui attribue Alice. Déjà le but de la psychanalyse est de mettre des mots sur les événements traumatisants pour les exorciser alors que les thérapies de Bumby sont des lavages de cerveaux destinés à faire ce qu’il veut de ses victimes. Dans un réflexe de survie, Alice s’est réfugiée dans son imaginaire pour comprendre ce qui se déroulait vraiment dans le monde réel. La considérer comme psychotique, c’est selon moi nier toute la portée symbolique de l’histoire et les critiques de la société humaine qui sont distillées en sous-couches dans tout le jeu.

Nous assistons tous les jours à des scènes d’injustice flagrante mais nous ne réagissons pas par faiblesse, confort ou lassitude, jusqu’à ce que la réalité nous frappe de plein fouet et nous menace dans notre propre intégrité. Ce constat (formulé notamment par le Bombyx) n'est pas culpabilisant car le jeu illustre bien que, quels que soit les époques et lieux, la société est organisée par une élite dominante et perverse qui manipulent les individus en les terrorisant pour assouvir sa soif de toute-puissance.

Le chapitre 1 est une critique du capitalisme jusqu’au-boutiste et de la pollution industrielle. « L’industrie vit de nos souffrances, avidité et lassitude. Voyez ce qu’elle a fait de ce quartier [Whitechapel] ». Le chapitre 2 épingle les divertissements de masse destinés à abrutir le public à grand renfort de sensationnalisme tout en les privant de leur esprit critique et donc de leur pouvoir de réflexion. Dans le Bocage oriental, les enfants de Whitechapel deviennent les Orifourmis et les adultes qui les manipulent les Guêpes. C’est la conversation d’Alice avec sa nourrice qui déclenche cette vision. On peut voir aussi dans ce chapitre 3 une allégorie du conflit sino-tibétain. Il y a également une phrase prononcée par le Bombyx au début d’un des parchemins qui sous-entend que nous nous sommes laissés endormir par la société de consommation et commençons à nous rendre compte où elle nous conduit…

Bref, il y a une portée assez révolutionnaire et subversive dans le jeu (le milieu médical n’est pas épargné non plus « Les docteurs ne sont pas toujours aussi éloignés des charlatans que le prétend l’ordre des médecins. »). Le jardin d’Eden qu’est le pays des merveilles est corrompu comme le dit elle-même Alice. Une fois qu’on en a pris conscience, il est impossible de recouvrer notre âme d’enfant, mais il nous en reste le souvenir. Je crois que c’est le sens de la conclusion.

Alpha_001
Niveau 9
05 octobre 2011 à 22:05:41

Tout d'abord... :ouch:

Je ne peux que te féliciter pour une interprétation aussi approfondie. Je suis, pour ma part, incapable d'aller aussi loin dans mon analyse.

Toutefois, après lecture, je pense être en désaccord sur un point : pour moi, quel que soit le point de vue qu'on adopte, qu'on considère Alice psychotique ou non, cela ne remet pas en cause la plupart des différents aspects critiques que tu évoques. En effet, pour moi, même en considérant que les évènements ne soient réels que du point de vue d'Alice, elle garde une conscience relative de la réalité, et modifiant sa perception uniquement dans la mesure où cela sert son "idée". Ainsi, la grande majorité de ce qu'elle perçoit de Londres provient plus ou moins directement de la "vraie réalité".

Tu dis que le premier chapitre est une critique du capitalisme (et jusque là, même moi je comprends). Le fait de considérer Alice comme incapable de percevoir la même réalité que les autres n'atténue pas cette critique. J'irai même jusqu'à dire qu'à l'inverse, c'est sa perception "décalée" qui nous fourni cette critique, puisqu'elle perçoit des chose auxquelles personne ne prête plus attention (par exemple, c'est une simple affiche qui donnera une grande partie du fil conducteur du deuxième chapitre). Il en va de même pour les critiques suivantes. Ces critiques sont, pour moi, indépendantes de l'éventuelle véracité ou non du point de vue d'Alice, puisqu'elles sont intrinsèquement liées à ce même point de vue qui, dans tout les cas, vient de la vision qu'elle a de Londres et qui s'appuie forcément en grande partie sur la "vraie réalité".

De plus, envisager l'hypothèse qu'elle ne puisse plus percevoir la réalité telle qu'on l'entends pose une autre question : Qu'est-ce que la réalité ? Je vais pas trop m'étendre là-dessus maintenant, je ne suis pas en état.

En tout cas, merci pour ton analyse qui m'a ouvert des horizons. Je pensais pouvoir décrocher de ce jeu, mais il va falloir que j'y retourne, maintenant que j'ai découvert une nouvelle analyse.

PS : Après relecture, ce que j'ai écris me semble censé... J'espère en tout cas que ça l'est vraiment, et que ça reste compréhensible

Chronob
Niveau 1
06 octobre 2011 à 15:37:34

En y rejouant et en accordant une attention particulière au texte – dialogues, souvenirs, maximes sur les écrans de chargement et inventaires des créatures – tu devrais effectivement percevoir les seconds degrés que j’évoquais, et bien d’autres encore, le scénario étant particulièrement dense.

En fait, il y a certains points que je voudrais préciser voire corriger dans les termes. Bien sûr, Alice souffre d’épisodes psychotiques sans quoi il n’y aurait pas de jeu ! J’aurais été plus inspiré d’employer le terme paranoïaque ou affabulatrice. Ses visions/transpositions de la réalité londonienne la rapprochent selon moi de la « vérité ». Je ne pense pas qu’elle se mente à elle-même : elle finit par se rendre compte que tout son entourage a intérêt à lui cacher la vérité. Bumby, on comprend pourquoi – il veut s’assurer de tout effacer de sa mémoire tout en prenant un réel plaisir à son œuvre de destruction psychique ; Pris la fait chanter ; Radcliffe sème le doute dans son esprit pour la maintenir dans la culpabilité car il a à mon avis détourné son héritage (« American McGee’s Alice » est construit sur sa culpabilité d’avoir survécue – dans ce genre de tragédie, les survivants se disent qu’ils auraient pu faire quelque chose) ; la Nourrice, bien qu’elle ait des doutes sur l’origine de l’incident, ne veut plus se mêler de cette histoire comme elle a déjà Jack Splatter sur le dos. Le Bombyx puis la Reine de cœur lui répètent que la vérité se dérobe car elle ne veut pas la voir. En effet, il est épouvantable de se rendre compte que celui dans lequel on a placé toute sa confiance est un monstre !

Culpabiliser est un excellent moyen de détourner les âmes fragilisées de la vérité et de conserver une emprise sur elles. En se rapprochant de cette vérité qu’elle traque, Alice se libère de cette culpabilité dans laquelle on l’enferme. C’est pour cela que je disais que le jeu n’était pas culpabilisant dans la mesure où il invite justement à se défier de l’endoctrinement, que ce soit à un niveau individuel ou universel. Quand on se remet en question , il faut aussi remettre son entourage et le monde dans lequel on vit en question car, contrairement à une idée convenue, on est loin d'être le seul maître de sa destinée.

Au tout début d’« American McGee’s Alice », on voit en effet Dinah renverser la lampe pendant qu’Alice dort. Evidemment, à la fin du premier jeu, on ne remet pas cette information en question. Mais quand on finit « Alice madness returns », on peut se dire que c’est ce qui lui a été expliqué à son réveil (c’est d’ailleurs ce que dit le rapport de police évoqué par Radcliffe) et cette séquence du premier jeu ne serait qu’une image qu’elle aurait fixée dans son esprit d’après témoignage.

Maintenant, ton interprétation se défend, c’est certain. Je dois même dire que la première fois que je l’ai lue, elle m’a fait douter. Mais pour moi, elle ne colle pas avec ma manière de percevoir le personnage, « pas assez folle pour être recalée » et en même temps éprise de justice. Il faudrait d’ailleurs que tu m’indiques les moments qui t’ont fait penser qu’elle réécrivait la réalité telle qu’elle l’arrangeait.

Tu me diras en y rejouant si tu trouves de nouveaux angles d’approche. Et la grande question : à quoi jouer après ? Déjà, entre le 1 et le 2, il n’y a que la série des « No one lives forever » que j’ai trouvé vraiment pertinente mais je n’ai pas non plus été au fait de tout ce qui est sorti.

leloucheur
Niveau 3
05 juillet 2012 à 17:41:32

Pour moi, l'asile est bien le cauchemar , la peur d'Alice. Je ne pense pas qu'elle y est vraiment retourné pour plusieurs raisons : déjà , aucune scène dedans ne semble être dans "la vraie réalité" , aucune.Même le dialogue du docteur et de l'infirmière au début est sans queue ni tête, le fait que ce soit le seul moment du jeu ou elle a le crane rasé est étrange aussi.Il y a aussi le fait qu'elle ne s'est pas montrée assez folle dans le jeu pour être de nouveau interné.Quand à la cinématique de fin ou elle se réveille dans un lit de l'asile,n'avez-vous pas remarqués qu'elle a son costume du pays des merveilles et son lapin , et non une camisole? Pour moi, cette scène symbolise juste sa sortie définitive du pays de la folie.(me suis ptêtre embrouillé dans ma description,désolé dans ce cas)

emma7777
Niveau 6
28 août 2021 à 08:41:52

Bonjour, j arrive tard mais je vais donner mon avis sur ce que je perçoit de ce train.
Pour moi le train est juste une symbolique du traumatisme qui la ronge : le traumatisme de la mort de sa famille et de pas en connaitre la verité. Il symbolise le faite qu alice n arrive pas a en faire son deuil d ou ce choux de structure du train qui fait pensé a une cathedrale.

Concernant bumby, elle ne le tue pas , elle le tue dans sa tete. La verité qu elle entend de sa bouche n est que la verité qu elle invente dans sa tete pour trouver une reponse et se soulager. Elle a jamais quitté l asile.
Le faite d avoir trouver une hypithese qui l arrange lui permet de chasser momentanement ses tourments. La fin de la ville melanger avec wonderland n est que la metaphore de la ville avec l esprit plus apaisé quand elle l imagine. Alice ne sait toujours pas la verité, le traumatisme sera toujours la, SA verité lui permet de trouver le calme momentanement.

Pour aller plus loin, selon moi si un 3 sort, je vois bien les deux dirigeant de l asile comme prochain boss de fin

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Sujet : Dénouement et explications ( SPOIL )
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