Faut vraiment que je m'y intéresse, surtout que les 1001 nuits c'est perse, mais que ça a sans doute fait des aller-retour avec l'arabe.
Oui c'est ça. En tous cas le manuscrit qui sert de référence actuellement vient d’Égypte.
Il me semble que la Pleïade pour leur nouvelle traduction a utilisé l'édition du Bulaq.
Ben Galland c'est la base, mais ils ont tout retraduit.
De toute façon il faut que je reprenne tout ça, ça va faire 3 ans depuis mon mémoire...
J'avais juste retenu Bulaq en fait. Ou alors c'était leur principale source. Je sais plus...
Non, je me suis limité aux 1001 nuits.
Au niveau des films d’aventure, John Huston avait déjà placé la barre très haut avec le Trésor de la Sierra Madre. Et il n’a pas décidé de la baisser quand il a réalisé l’Homme qui voulut être roi. Le cinéaste nous propose encore une fois l’aventure dans toute sa splendeur, ses périls et sa crasse avec un tandem de personnages loin d’être parfaits et pourtant tellement irrésistibles. Ils ont beau être cupides, arrogants, racistes ou tout autre joyeuseté mais ils sont on ne peut plus humains, ancrés dans leur époque. Et, en bons britanniques, ils véhiculent un humour cynique particulièrement appréciable. D'ailleurs le film est vraiment drôle dans son ensemble. Pas de là à être hilare tout le long à la manière d’une comédie mais il y a toujours ces répliques, ces petits piques, ces attitudes qui sont particulièrement délectables et savamment disséminées. Ce sont des salauds attachants en quelque sorte dont on ne cherchera pas à en faire l’éloge ni la critique, ils sont ce qu’ils sont et cette absence de jugement est tout à l’honneur du film.
Le duo Caine/Connery est mythique et leurs personnages sont tellement intéressants et bien écrits que j’étais totalement embarqué dans leur aventure de A à Z. Si l’intrigue peut paraître un peu classique au premier abord, je dirais qu’il n’en est finalement rien. L’histoire affiche tout de même une bonne dose d’originalité, loin de la simple chasse au trésor. Le film interroge de façon très habile les limites de l’homme face au sentiment de domination et au pouvoir, face à sa propre mythologie. Il interroge ce qui peut mener finalement l‘humanité vers sa perte. Mais c’est aussi et surtout un voyage trépidant avec des rencontres inattendues et des tournures imprévisibles dans un univers aussi hostile qu’attirant. L’aventure, la vraie quoi ! Des sommets enneigés aux plaines arides, le tout se déroule sur un rythme excellent bien que celui-ci baisse un chouïa en intensité pour ma part dès l’arrivée au temple.
Et la mise en scène de John Huston couplée à cette magnifique photographie sublime cette traversée d’une région du monde qui a une étendue infinie de merveilles à nous montrer. La maîtrise du cadre dégage précisément cette impression d’aventure où l’être humain se retrouve finalement tout petit dans ce vaste terrain de jeu qu’il cherche à conquérir en repoussant incessamment ses frontières. L’Homme qui voulut être roi est bien l’un des sommets du genre. Le film est un cocktail d’action, d’humour et de drame aux ingrédients merveilleusement bien dosés. Et il n’est pas non plus avare en séquences marquantes, je pense notamment à celle sur le pont à la fin qui est d’une beauté et d’une puissance émotionnelle à pleurer. Vraiment un film remarquable dans son ensemble.