Salut.
vuome_leonacac
Posté le 3 novembre 2010 à 12:27:46
I-Le Ruban Blanc se propose d'ausculter la nature maléfique de l'être humain, ses bassesses, son inexorable besoin - volonté même ? - d'humilier les siens.
Déjà, non, je ne l'ai pas vu comme ça. Parce qu'un film montre une série d'incidents, alors il se propose inévitablement de [...] ? Déjà, je pige pas.
Je comprends pas ce que tu veux dire.
II-Les adultes sont tous habités par une extrême rigidité, une implacable sévérité qui peut - à nous de choisir, Haneke ne donne que très peu de réponses - être à l'origine des événements qui surviennent dans le village.
La non plus je ne suis pas d'accord.
Les adultes ? pourquoi les adultes ?
J'ai presque autant été choqué par les enfants. Enfin certains.
Comme certains autres adultes, ça ne les concerne pas tous.
Alors forcément, il y a certains "cas" , mais c'est normal pour moi, sinon il n'y aurait pas d'histoire s'ils étaient tous gentils.
Puis à l'époque, je n'y ai pas vécu, mais à mon avis la rigidité est un signe de leur temps.
Tu te bases sur quoi pour dire ça ? En quoi la rigidité est-elle exclusive à une époque ? Et en quoi le fait que cela soit le signe d'une époque est-il excusable ?
Je pointe davantage l'attitude des adultes parce que ce sont eux qui élèvent leurs enfants, ils sont responsables de leur éducation. Evidemment un parent ne doit pas être tenu pour responsable des actes de sa progéniture, mais il ne doit pas en être totalement exclu non plus.
III-Haneke semble calquer d'un point de vue plastique les émotions de ses personnages, tous d'une froideur sans égal.
Haneke semble calquer d'un point de vue plastique les émotions de ses personnages, tous d'une froideur sans égal. Quoiqu'il semble quelque peu exagéré de parler d'émotions tant le film en est volontairement dénué.
Encore une fois, je ne suis pas d'accord.
On en revient toujours au même point, mais tu généralises beaucoup trop.
La nature maléfique de l'être humain/tous les adultes/tous les personnages/aucune émotion...
Je ne sais pas, on a pas vu les mêmes choses ?
C'est le principe d'un film, chacun en retient les choses qui l'intéressent plus particulièrement, parce que chacun a sa propre sensibilité. Vive l'ouverture moi je dis. Ensuite c'est l'impression que le film m'a donné, d'être froid, comme le sont quasiment toujours les films de Haneke.
IV-Par contre, ici tu dépasses le cadre de l'impression pour accuser directement le film de certains faits, je me trompe ?
Dans ce cas la, on peut parler de faits, tout à fait tangibles, qui ont amenés ces impressions que j'ai trouvé étrangement déformées.
Tu te trompes sur toute la ligne. Je ne dis pas que l'irrésolution des faits est du sadisme, je dis que l'attitude de Haneke est du sadisme, ce qu'il fait dans un autre film comme Funny Games US ( la volonté de tout contrôler au détriment du spectateur ). Ceci dit, ayant vu et revu trois de ses films dernièrement, je pense pas que ce soit souvent le cas chez lui.
V-Une nouvelle fois, ce n'est pas ma logique.
Mais c'est la mienne.
Tu tires une conclusion définitive d'une simple hypothèse. Moi je vois la, encore, l'emprise de l'impression donnée par le film qui te fait conclure cela.
La fin est ouverte, et la refermer soi même, c'est inévitablement la refermer du sceau de ses propres visions.
Mais en aucun cas ça ne peut dépasser le cadre des impressions, or, il me semble que tu dépasses ce cadre la.
Je peux même y sentir une certaine forme de rigidité, je dirais, pour boucler la boucle.
Je ne vois pas où tu veux en venir. A partir de quoi pourrais-je juger un film si ce n'est par le biais de mes impressions ? ( qui ne sont pas des choses légères et vaines, là je parle de ma perception d'un film ).
Haneke parle lui-même de ce genre de choses dans ses interviews d'ailleurs, et je pense qu'il s'y connaît un peu mieux que toi concernant son travail, quand même...si ce n'est pas déjà fait je te conseille de jeter un coup d'oeil sur Le Septième continent, ainsi que sur l'entretien de Serge Toubiana, tu comprendras sûrement de quoi parlent les films de Haneke.
Désolé de pas être plus précis, le film est flou dans mon esprit. Ceci dit je le revois très bientôt, on continuera d'en discuter si tu veux bien.
Salut.
Comme je l'ai dit, il y a un instant ou pour moi les impressions laissent place à un jugement plus objectif.
Quand je dis la balançoire est rouge, je le dis comme une vérité. Je m'aventure vers un jugement plus objectif, dépassant ma subjectivité.
Or, j'ai eu l'impression que tu parlais du film avec une visée objective.
C'est la que je n'ai pas vu la meme chose.
Autrement, bah alors je me suis trompé et je retire ce que j'ai dit.
Comme je l'ai précisé au départ du dernier post, je ne discute ni des gouts, ni de la subjectivité.
Bon gros up parce que je viens de visionner ce film.
Comme d'hab spoils en approche donc si vous ne l'avez pas vu, abstenez-vous.
Comme le sait si bien faire Haneke maintenant, ce film reflète une certaine violence, totalement psychologique.
Le côté communautariste de ce petit village isolé, sublimé par une mise en scène subtile et un noir et blanc approprié, associé au côté mystérieux qui ne lâche pas le film de la première à la dernière minute, lui confère une ambiance particulière, pesante mais fascinante.
Grosso modo on pourrait dire que ce film relate la "guerre" parents/enfants.
Apportant plus d'interrogations que de réelles réponses, Haneke ne prend finalement aucun parti, laissant encore plus le spectateur dans une certaine perplexité.
J'ai adoré ce film, même si je préfère rester prudent.
Analyser Le Ruban Blanc est d'une complexité assez grande, je n'arrive pas vraiment à le faire...
Enfin dans l'absolu comme je le disais belle mise en scène, avec quelques scènes magnifiques (le père qui bat son fils sans que le spectateur ne le voit, "caché"). Celle du premier baiser entre l'instituteur et Eva est quand même assez maladroite et comique, je dois l'avouer.
Concernant les acteurs bon j'ai trouvé que l'instituteur surjouait à certains moments, sinon globalement c'est du très bon travail, notamment les enfants.
A mon sens le film relate de cette pureté, cette innocence des enfants (symbolisée par le ruban blanc) que les parents s'efforcent de détruire. Ces enfants qui cherchent le peu de libertés et les amènent à se "rebeller" contre les adultes (bon d'ailleurs le plus grand questionnement est de savoir si la théorie de l'instituteur est juste ou non, mais là...) ; sachant aussi que le médecin semble suspect, bref.
Bon critique quand même des adultes, qui cèdent tous à un moment ou un autre à la colère (le pasteur, le régisseur, le baron, le père de la scierie...) et donc sauf l'instituteur qui a un rôle particulier. Il a cette innocence lui aussi (cf sa relation presque enfantine avec Eva) mais il a une part d'adulte, qui lui amènera à soupçonner les enfants.
Et pour un instituteur qui se trouve dans son métier entre les 2, quoi de plus logique !!
Donc c'est beau, mystérieux, sauf que je n'ai pas trop compris en quoi cela "préparait" la guerre (en tout cas pas de comportements, de scènes m'y font penser...) même si effectivement à la fin du film cet évènement arrive.
Je vais sûrement y réfléchir à nouveau, mais j'ai vraiment aimé, c'est assez dérangeant, mais malheureusement réaliste.
J'ai pas du tout aimé que j'ai rage quitté
Vu hier vu que ça passait sur Arte, j'avoue que j'ai eu du mal à entrer dans le film, pareil pour la conclusion.
Je m'attendais à une intrigue dans un style un peu policier alors que ça se rapproche plus d'une tranche de vie d'un village avec des histoires pas très roses.
Certains faisait un parallèle avec la montée du nazisme si quelqu'un veut bien m'expliquer, je suis preneur parce que c'est pas le premier truc qui m'est venu à l'esprit une fois le film fini.
Le film m'a tout de suite fait penser à Fanny et Alexandre avec l'évêque luthérien.
Bon film dans l'ensemble. On dirait du Dreyer mais en plus accessible. Je crois que Bergman et Dreyer sont des inspirations pour Haneke.
Pour le VDD qui ne comprenait pas le lien avec la montée du nazisme je vais tenter d'y répondre.
Dans le film les enfants sont tellement en proie à de la violence autour d'eux qu'ils en viennent à trouver un bouc émissaire (le fils du Baron et l'enfant handicapée).
Ces enfants, qu'ils soient fils de paysan, de médecin, ou de pasteur, sont tous éduqués dans une forme de "pédagogie noire". L'éducation se repose sur la violence pour rendre l'enfant docile. Alice Miller a écrit plein de livres là dessus...
Donc on peut mieux comprendre la montée du nazisme dans une Allemagne où les enfants sont éduqués dans la tyrannie. Quand ils deviendront adulte ils auront besoin d'une figure tyrannique.
D'ailleurs Hitler est né un peu avant les enfants du film. En 1913 il avait 24 ans. Mais lui aussi a été frappé par son père. Si on cherche à expliquer la violence d'Hitler on peut l'expliquer par la violence de son enfance.