Art

Pas touche à Refn bordel

Reso' y a absolument rien de prétentieux dans le film de Michod, il prend le temps d'installer ses ambiances, ses cadres. On a pas affaire à un film d'action, c'est aussi un road trip avec un héros fatigué, à bout, inutile de presser la caméra quand elle s'efforce à ne pas l'être. Et il installe très bien ses tensions aussi, on a besoin de ce rythme. Si pour toi c'est prétentieux...

Puis l'excuse du vide qui engendre le métaphysique, bon, on t'a connu plus en forme Reso, que ce soit de toi ou non. Meme si beaucoup confirmeront tes dires (ce qui leur donnera pas raison, et rien ne me donne raison non plus avec Valhalla Daube puisqu'apparemment je suis passé à côté d'une bombe)

Pas une bombe, mais un objet divin

Le mec veut quand même raconter son film de genre minimaliste "burné", le genre de truc qui va devenir instantanément culte pour certains… Et il se regarde pas mal filmer quand même. Comme je l'ai dit pour moi c'est le même genre de truc que killing them softly ça vient se la raconter avec des dialogues qui sont là pour être pesants et lourd de "sens" (dans le genre cynique et tout).

Je préfère voir un mec borgne et muet tabasser des gens.

Je pense que tu te trompes sur les motivations des réalisateurs sur ce film et Killing...

Wow je me sens moins seul, Killing Them Softly tout comme son film précédent j'ai ressenti ça également. Mais je suis pas d'accord pour Rover, m'enfin

Valhalla Rising, c'est un ovni pour moi. Killing Them Softly, un petit thriller semi-polar pas très ambitieux mais dont le charme réside dans sa simplicité. Certains dialogues sont assez chiants et dispensables ouais, et c'est d'autant plus dommage qu'il y a un petit quelque chose qui me plait énormément dans ce film. Une mise en scène qui m'évoque un peu Fincher peut-être, surtout la scène en slow-motion sous la pluie qui m'a rappelé un des plans les plus badass de Se7en - http://www.horrordvds.com/reviews/n-z/sevblu/sevblu_shot20l.jpg

Bref, pour The Rover, j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans aussi au début, mais je ne suis pas resté de marbre face à la prestation de Pearce qui donne effectivement vie à un personnage dont on imagine un lourd passé. On sent que son calme est forcé et qu'il cache une énorme rage, pendant un bon moment je m'attendais à une explosion de colère mais non. Retrouver sa voiture, le prétexte pour ne pas raconter grand chose de plus mais qui prend tout son sens à la fin. Assez pesant comme film.

J'apprécie énormément les films minimalistes/expérimentaux de ce genre également, Only God Forgives, ce genre de trucs. Et tout ça c'était bien puissant. À voir.

Oui, OGF reste bien au dessus quand même.

Histoire de ne pas brasser du vent, je te c/c mon avis sur OGF, et ça reste que mon avis.

" S'il y a bien un film présent dans mon top qui mérite une explication, une critique, c'est bien celui-ci. Je suis tout simplement assez fan du style de Refn. Un style très visuel, très sensoriel. Les plans sont tous plus beaux les uns que les autres, on sent que tout est pensé pour sublimer chaque scène, les jeux de lumière, la photographie, le cadrage millimétré.

Cette beauté contraste parfaitement avec la dureté d'une certaine violence, un thème que Refn maîtrise à la perfection, en témoigne Drive et le reste de sa filmographie. La musique elle aussi est au service de cette mise en scène dingue, en fait ce film est pour moi un dosage parfait de tous les domaines qu'il touche: chaque plan, chaque scène, chaque musique, chaque minute est réussie.

Difficile d'imaginer qu'un film illustrant l'impuissance soit aussi captivant sur le papier, mais c'est tonton Refn derrière la caméra, c'est Monsieur je rend la violence superbe à l'écran. Mais c'est aussi un réalisateur qui sait ne pas se cantonner qu'à la forme, le fond du film est tout aussi plaisant. Sujet aux interprétations qu'on veut bien lui prêter, beaucoup parlent de ce film comme abordant le pardon ou le thème de la divinité. Moi je n'y ai vu que l'impotence sexuelle. Un sujet simple et complexe à la fois qui peut mener assez loin dans la psychologie du personnage, puisque pour ma part je pense que tout le film n'est qu'une interprétation du protagoniste lui même. Comme si c'était simplement l'histoire d'un type qui n'entend et ne voit que des choses qui le renvoie à son impuissance malgré la force et la préstence qu'il peut dégager, en l'occurrence à travers sa pratique de la boxe thaïlandaise. Comme contraint d'extérioriser sa frustration sexuelle en violence sur les personnes représentant ce qu'il n'est pas ou du moins ce qu'il n'arrive pas à faire.

Un film très personnel, sensoriel, presque expérimental à ce stade, qui ne peut, je pense, qu'être adoré ou détesté et qui ne laisse aucun doute sur le pourquoi il divise autant. Pour moi, du grand Refn. "

Je trouve ça aussi puissant que Valhalla Rising en fait, c'est minimaliste mais maîtrisé de bout en bout. Après je conçois parfaitement que ce film en particulier soit tu l'adore soit tu le déteste.

C la vi

Je dirais que si, OGF a un certain degré d'exploration expérimentale du niveau cinématographique. Mais ce qui est sûr c'est que ça n'est pas du ciné expérimental.

The Rover n'en est pas du tout non plus. Mais disons que c'est une forme de cinéma qui favorise l'application d'un point de vue spécifique. et ça se voit surtout dans le montage.

L'aspect inexplicable de certains plans, ces moments où ne sait pas vraiment ce que ce qu'on voit, des rêves, un délire psychique, comme une substance qui englobe le film et qui permet les multiples interprétations je dirais. C'est dur à expliquer mais je crois que c'est ça qui fait qu'on aime ou qu'on accroche pas du tout, c'est vraiment sensoriel, pas juste visuel et je ne parle pas que de scènes en particulier que je voudrais te voir prendre à part pour expliquer pourquoi c'est pas vraiment fameux selon toi, ou d'autres. C'est un truc limite psyché qui fait parti du film, comme dans VR mais dans une atmosphère totalement différente. Chaque fois que je vois ces jeux de lumières dingue c'est un peu comme un tripe en fait.

Je voulais pas répondre à la place de Doctor ceci-dit, juste répondre aussi.

Je dirais que Cohl a en partie résumé ma pensée par rapport à mon avis sur OGF et la question que tu poses.

Ce qui m'a interpellé chez OGF, plus que chez n'importe quel film de Refn (Bleeder et Pusher 2 qui m'ont terrassé d'une certaine manière), c'est en effet son pouvoir sensoriel, qui transparaît à travers le travail sur l'image, de façon générale. Il y a cette lenteur d'action compensée par une brutalité quasi-nouvelle qui frappe dès que possible. C'est pour cela que je respecte NWR. Il a une manière d'aborder la violence qui me passionne intensément, et j'espère que celle-ci transparaîtra toujours dans l'avenir de sa filmographie.

Pareil. C'est cool de lire ça.

Je viens de le voir,j'ai bien aimé sans plus mais je comprend surtout pas comment le fossoyeur de film (qui me la fait découvrir) à peu le surkiffé a ce point

C'est vrai en fin de compte a part une ambiance très bien géré et de très bon acteurs le film ne fait que raconter une histoire sans fond sans morale et sans message ...

Bref,un bon film surtout si vous aimez le post apo mais ne vous attendez pas à un chef d'oeuvre vous serez déçu

"le fossoyeur de film (qui me la fait découvrir)" pourtant Cannes c'est connu

Ah donc ne pas avoir de morale ou de message c'est pas bien ?

justement c'est un film sur la morale

J'ai beaucoup aimé le film, étonné par la prestation de Pattinson. Je m'attendais à ce qu'il joue bien mais là c'est quand même très éloigné de ce qu'il fait d'habitude.