Fiche technique:
Titre Français : À l'ouest de Zanzibar
Autre titre francophone : Le Talion
Titre original : West of Zanzibar
Réalisateur : Tod Browning
Scénario : Elliott J. Clawson et Waldemar Young, d'après la pièce Kongo de Chester De Vonde et Kilbourn Gordon
Intertitres : Joseph Farnham
Musique : William Axt (non crédité)
Directeur de la photographie : Percy Hilburn
Décors : Cedric Gibbons et Richard Day
Costumes : David Cox
Montage : Harry Reynolds
Producteurs : Tod Browning et Irving Thalberg (non-crédité), pour la Metro-Goldwyn-Mayer
Genre : Drame
Format : Noir et blanc
Durée : 65 minutes
Date de sortie : 24 novembre 1928
Distribution:
Lon Chaney : Phroso 'Dead-legs'
Lionel Barrymore : Crane
Mary Nolan : Maizie
Warner Baxter : Doc
Synopsis:
Phroso est un magicien de music-hall, ayant comme partenaire son épouse Anna. Un soir, après le spectacle, il trouve dans sa loge Crane, qui lui annonce être amoureux de sa femme et partir avec elle pour l'Afrique. Les deux hommes se battent et Crane, ayant provoqué une chute accidentelle de Phroso, s'enfuit du théâtre. Plusieurs mois après, abandonnée par son amant, Anna revient mourir auprès de son mari (qui a perdu l'usage de ses jambes suite à l'accident), en lui laissant un enfant en bas âge. Dix-huit ans plus tard, installé à l'ouest de Zanzibar, où il est connu sous le sobriquet de 'Dead-Legs', Phroso ne songe qu'à se venger de Crane, qu'il finit par retrouver...
Avis:
Comme cette semaine je n'ai pas eu trop le temps de regarder des films (avec l'E3, tout ça, tout ça), hier j'ai donc un peu fouillé dans mes films en attente pour en dénicher un pas trop long, et je suis tombé sur celui-là, qui attentait patiemment. 65 minutes c'est très bien. Et un bon cinéaste peu tout à fait faire un grand film durant ce laps de temps.
Quelques années avant Dracula et Freaks, Tod Browning sortit un film peu connu du publique, qui pourtant montrait déjà l'intérêt de celui-ci pour les monstres.
Mais pas de montres à proprement parler, pas les montres qu'on ne voit qu'en rêve. Non, ici il s'agit d'un monstre tout ce qu'il y a de plus humain. Et pourtant le talent conjugué de Browning et Chaney en font un monstre encore pire à mes yeux.
Dead-legs est humain certes, mais pourtant il dénote tellement avec le monde humain. Chaney, l'homme aux mille visages, montre encore une fois à quel point il est doué, tant son personnage semble tout droit sortie des enfers, comme satan personnifié. Si ce n'était que le visage, mais non, voir cette homme aux jambes mortes se déplacer en rampant sur le sol tel un mort vivant se voulant dévorer sa proie a de quoi glacer le sang.
Mais ce personnage usant de ses tours pour contrôler des sauvages à zanzibar n'est pas qu'un simple monstre, ce n'est pas un film manichéen, c'est un homme torturé par la perte tragique de sa femme, et sous cette couche de cruauté apparente se cache profondément un homme aimant. Cela aussi Chaney arrive très bien à le faire ressentir.
Et je dois dire que Dead-legs/Chaney n'est pas sans rappeler un certain Brando dans Apocalypse Now. Que ça soit volontaire ou non de ce dernier.
C'est un film noir, assez malsain, très oppressant, sans temps morts, et bien que n'ayant pas une réalisation des plus belles, est un bon film malheureusement peu connu de ce grand cinéaste.
8.5/10
Ta critique me donne envie, et le synopsis aussi... Je vais essayer de me le trouver celui-là!
Il est assez facile à trouver il me semble. En tout cas en version original. En Vf je ne sais pas.
Mais c'est pas dur à comprendre, c'est écrit avec un anglais assez simple.
Merci mais je ne regarde pas de VF.
Enfin VF, c'est du muet, donc c'est juste les intertitres qui sont traduits .
Je me rends compte que je n'ai pas précisé dans la présentation .
C'pas un soucis, c'était logique presque.
Ah il me tente bien celui-là ! D'autant plus que j'ai beaucoup aimé les deux Browning muets que j'ai vus
Dracula et Freaks ?
IMDBis Ouais mais on sait jamais, puis c'est quand même un manque dans la présentation .
Snake il sait pas lire
MUETS
Idem, mon préféré restant L'inconnu!
Snake Ouais mais pas besoin de refaire un topic je pense.
Dispo sur Youtube: http://www.youtube.com/watch?v=8oZ2WSX5q9E
Je vais peut-être me le mater demain tiens!
Ah j'avais pas vu le "muet" .
la qualité youtube ça doit pas être bien terrible .
Ami serpent, si tu as un lien je veux bien un mp
En effet c'est un peu moche.
Si tu as un lien je suis également preneur!
Il est dispo sur zone-téléchargement, en VHS-rip. C'est la bas que je l'ai eu.
La qualité est pas dégueu, faut juste augmenter un peu la luminosité, paarce que j'ai trouvé ça un peu sombre.
Petite photo de Chaney dans le film .
Totalement dans l'univers de Browning, le film parle de magie, de grand spectacle, et de la "mutilation humaine" dirons-nous.
Un point négatif serait le début vite expédié, et la fin qui s'étend un peu trop. Finalement le milieu du film est vraiment l'endroit où tout se développe. Et le problème c'est la métamorphose du héros (pas que physiquement), et j'aurais bien aimé que l'on s'attarde plus sur l'ancienne vie, l'ancienne psychologie du personnage principal.
Quant à la fin, elle s'étend un tantinet trop je trouve.
Mais le film dure peu, et c'est bien dommage, il y avait encore assez des choses à raconter pendant une demi-heure au moins je pense.
Mais ceci ne gâche point le reste du film, le fait que le film ne soit pas manichéen fait plaisir, ce n'est pas parce que c'est le personnage principal que c'est un gentil monsieur. Finalement tout les personnages ne sont ni-gentil, ni-méchant, ce sont les situations et leurs passé qui les définissent. Même Doc', qui est pour moi le personnage le plus sympa et le plus attentionné du film, à son vice !
Finalement le film brille de par les acteurs, notamment Lon Chaney, et du metteur en scène : Tod Browning qui nous livre un film totalement dans son univers.
Ma note : 7.5/10
Bon allez, celui-ci m'a moins emballé que L'inconnu et Freaks, mais ça reste du grand cru malgré tout.
Tod Browning explore toujours de manière méthodique (je trouve sa maîtrise de la narration toujours aussi logique) les différentes facettes de la psyché humaine, dans tous les paradoxes qu'elle entraîne, West of Zanzibar est un film taillé sur mesure pour Lon Chaney, toujours à l'aise dans des rôles "handicapants", capable de prouesses physiques illimités, on a l'impression que le type s'est tout faire, connait parfaitement son corps, en a une maîtrise à 100%, et passe par tous les stades faciès, voir Lon Chaney possédé par ses pulsions de vengeance pour basculer tout à coup dans la stupeur et l'anéantissement morale, putain ça me donne des frissons à chaque fois.
Peut-être que je répète les mêmes qualités que je trouvais à L'Inconnu, mais la force du cinéma de Browning, même concernant Freaks qui était peut-être un peu moins subtile à ce niveau, c'est de créer des personnages ambigus, qui ne sont jamais tout noir ou tout blanc, ce sont de véritables êtres humains, que l'image qu'ils renvoient et qui les caractérises sont façonnés par les événements, les situations qu'ils vivent ou qu'ils ont vécu, montrés ou suggérés (comme le passé de Alonzo dans L'Inconnu, énigmatique, et qui resurgit sans pour autant être divulgué).
J'ai vu seulement 3 films et j'adore sa façon de concevoir le cinéma, un génie de la narration, plus que sur la forme (qui reste néanmoins très maîtrisé), en avance sur son temps, un vrai auteur qui balance tout ce qu'il a sur le coeur même si ça fait chier le public!
Aujourd'hui tes films sont mythiques, tu n'as rien a regretter! le genre de cinéma intemporel qui sera toujours au goût du jour.