Comme le Manhwa est assez peu connus par chez nous (à part quelques series, qui sont prises pour du manga) voici un topic pour vous presenter ce genre de Bande dessinée.
Ce dossier a été fait par "Kachi to Korea" https://www.facebook.com/pages/Kachi-to-Korea/222015061199460
Place au dossier donc :D
Le manhwa à travers le temps (Partie 1)
« Manhwa » est le nom utilisé pour désigner la bande dessinée coréenne.
Le manhwa fait partit intégrante de la culture coréenne, il est disponible sur papier, internet et téléphone mobile.
La Corée du Sud est l'un des premiers pays producteurs de bandes dessinées.
Le manhwa est influencé par l'art classique chinois.
Les gravures anciennes du Xème siècle servaient à diffuser l’art bouddhique (art géométrique, abstrait et richement orné) aux Coréens.
Durant la période « Joseon (1932-1910) », l'art coréen s'affirme, la littérature s'épanouit par les « poèmes chantés ( Kasa) », les « romans populaires (Japga) », le «pansori» donnant une place importante à la narration et critiquant la société, ces caractéristiques sont intégrées dans le manhwa.
L'occupation japonaise (1909/1945)
Le 30 octobre 1883 paraît le premier journal coréen le’ « Hanseongsunbo», d'autres suivent tous contrôlés par le gouvernement.
Dans ces premiers journaux, on ne trouve pas de bandes dessinées mais des illustrations aidant à la compréhension de l'actualité.
Le 2 juin 1909 apparaît le premier manhwa, sous le titre « Saphwa », les coréens ont découvert l'œuvre du caricaturiste « Lee Do-yeong».
Gravés sur bois, les manhwa de « Lee Do-yeong » cherchent à réveiller l'esprit du peuple coréen à travers une œuvre à la fois satirique (les fonctionnaires pro-japonais y sont représentés sous des traits de singes) et didactique.
La publication des manhwa de « Lee Do-yeong » n'a duré qu'un an, en août 1910 l'occupation japonaise commence et le les manhwas sont supprimés.
La presse et la Corée sont contrôlées d'une main de fer.
Après le soulèvement du 1er mars 1919, le Japon relâche son emprise sur la presse.
En 1920, de nouveaux manhwa sont publiés, les caricatures sont toujours présentes et des concours de bandes dessinées sont organisés par les journaux.
À partir de 1924, le manhwa adopte les conventions de la bande dessinée occidentale (cases et bulles) et les premiers recueils et journaux spécialisés sont publiés.
Le manhwa s'affirme comme l’unique média critiquant le joug de l'oppression japonaise.
Le gouvernement japonais publie des bandes dessinées de propagande pour soutenir la production de riz et pour inciter les jeunes Coréens à s'engager dans l'armée.
Les temps difficiles (1945-1980)
Avec la Libération, le pays est sous administration américaine et soviétique.
Les organes de presse retrouvent leurs libertés et les manhwa satiriques y font une petite réapparition.
De nouvelles revues sont créées et des revues de manhwas pour adultes voient le jour.
Le 15 septembre 1948, « Kim Yong-hwan » fonde le « Manhwa Haengjin», la première revue consacrée aux manhwas mais celle-ci cesse sa parution dès le deuxième numéro, victime d'une censure toujours présente.
Le 13 mars 1949, « Manhwas news » commence sa parution hebdomadaire qui durera un an avec beaucoup de succès.
Cette revue publie les meilleurs dessinateurs de l'époque : « Kim Seong-hwan», « Kim Yong-hwan», « Shing Dong-heon», « Kim Eu-hwan» et « Lee Yong-chun».
Avec la guerre de Corée, le manhwa retrouve une place centrale dans la propagande. Les dessinateurs sont mobilisés et produisent de nombreux tracts.
« Le soldat Todori » de « Kim Yong-hwan » rencontre un énorme succès.
La censure se renforce et les caricaturistes sont condamnés.
Les revues de manhwa multiplient les récits d'aventures et fantaisistes comme « Le docteur Hendel » de « Choi Sang-gwon».
Ces récits sont publiés dans les revues « Ttakji manhwa » éditées à Pusan à bas coût sur un papier de très mauvaise qualité et dont aujourd'hui il ne reste que très peu d'exemplaires.
La fin de la guerre de Corée marque le début d'une période très prolifique pour le manhwa, les premières librairies de prêt permettant de louer et de lire des bandes-dessinées, les « manhwabangs» connaissent un succès considérable, des maisons d'éditions spécialisées sont créés comme la « Manhwa Segyesa» et de nombreux éditeurs indépendants créent de nouvelles revues comme la revue populaire « Arirang».
Vers la fin des années 1950 et le début des années 1960 le manhwa se diversifie avec le « myeongrang manhwa » (manhwa humoristique pour adulte de 3 ou 4 pages).
« Shin Dong-u», « Kim San-ho» et « Park Ki-dang» créent le manhwa de science-fiction et le manhwa fantastique tandis que « Park Ki-jeong» développe le manhwa historique et revient sur l'époque de l'occupation japonaise dans « Poktana » (La Bombe) qui raconte les aventures d'un jeune coréen qui se bat contre les japonais en Mandchourie.
Après le coup d'État du 16 mai 1961, le manhwa va décliner sous les assauts de la censure.
Le distributeur et la maison d'édition « Habdong Munwhasa» prennent le contrôle de la distribution des manhwas et rachète les éditeurs de manhwa.
En 1966, ils ont le monopole sur l'édition et la distribution des manhwas.
Bien que la BD coréenne se retrouve prisonnière de la censure de l'État et du monopole de « Habdong Munwhasa », elle continue à réconforter les Coréens à travers des aventures comiques pour les enfants et des récits dramatiques pour les adultes.
Les longs romans historiques permettent de critiquer discrètement le pouvoir en place, les coréens se reconnaissant dans les luttes contre le féodalisme à la fin de la période « Joseon ».
Ces manhwas permettent aux Coréens de se réapproprier leur histoire après les censures de l'occupation japonaises et les années de guerre.
En 1972, la première série historique « Im Keog-jeong » de « Go U-yeong » est publiée par le quotidien « Ilgan Sports ».
Dans les années 1970, l'hebdomadaire « Sunday Seoul » domine le marché du manhwa grâce aux drames historiques de « Bang Hak-ki » qui se distinguent par la qualité de leurs scénarios et le naturalisme des dialogues.
Le manhwa pour la jeunesse dont les bandes-dessinées sont optimistes et joyeuses sont les plus vendues.