Plomber des threads, c'est un de mes grands talents.
Dites, ce matin, j'm'emmerdais entre deux cours, j'ai donc permis à un militant Greenpeace de me raconter sa vie, me voilà désormais adhérent, je ne sais toujours pas trop pourquoi, mais je trouve ça relativement classe. Et puis j'me suis posé la question, qu'est-ce que je pourrais faire pour optimiser ma participation aux projets de l'association ?
Les dons, c'est toujours utile pour financer des trucs, mais ça crée un détachement vis à vis de l'engagement citoyen. C'est vrai, s'il suffisait de verser cinq euros par mois pour devenir subitement écolo', sympathisant LGBT ou communiste, ces causes perdraient en crédibilité, je trouve.
Une grande cause ne mérite-t-elle pas une grande implication ? Peut-on littéralement acheter le droit de dire à ses contemporains, " je suis un militant " ? Et cela non ramène à l'ancestrale question de la corruption des idéaux par l'argent. Cet argent est nécessaire à la mise en place de projets d'envergure, dans le cadre de Greenpeace, affréter bateaux et équipages pour intervenir en mer, par exemple. Et pour préserver leur indépendance, il doivent s'en remettre aux dons des adhérents, c'est obligatoire.
Voilà, j'ai signé un bulletin d'adhésion, je vais recevoir un t-shirt ( probablement, j'en sais rien ) et une carte d'adhérent.
Maintenant, ai-je le droit de dire que je suis un " militant ", ou juste un " sympathisant " ? Non, je reste un " adhérent ", un chiffre anonyme qui n'existe que dans ces huit euros mensuels.
Moralité, cet argent est militant, je ne le suis pas, à moins de m'investir dans la vie associative, mais ce n'est pas la question, je me questionne juste sur la valeur d'un être humain, par rapport à la valeur de ce qu'il possède et de ce qu'il peut distribuer.
Finalement, en tant qu'individu, je n'existe qu'en tant que vecteur de capitaux, enlevez-moi ça et je deviens un marginal, un oublié du système.
