Chapitre 21
L’Attaque de Clayra
Djidane retrouva Freyja au belvédère de Clayra, pensive.
- « C’est là que t’étais, Freyja ?
- Pourquoi la tempête s’est-elle arrêtée, d’après toi ?
- J’étais déjà surpris qu’elle soit là… Alors je sais vraiment pas pourquoi elle s’est arrêtée.
- Tu n’en sais rien ? Cette tempête a soufflé sans interruption pendant près de cinq-cents ans. C’est encore à cause de Branet !
- Je pense plutôt au type qui était avec elle.
- Celui qui était à Bloumécia ? Qui est-il exactement… Djidane, je vais descendre pour essayer de comprendre pourquoi la tempête s’est arrêtée.
- Ca tombe bien, c’est ce que je venais te proposer de faire. On perdra moins de temps à discuter. Je vais chercher Bibi et Kweena. On se retrouve à l’entrée de la ville.
Djidane descendit du belvédère. Après une brève réflexion, Freyja le suivit.
Elle rejoignit Djidane, Bibi et Kweena à l’entrée de la ville.
- On y va, décida Djidane.
Le quatuor se mit en marche. Kweena discutait avec Freyja :
- Le sable d’ici est très doux. C’est une ville succulente ! »
La renarde était touchée par le fait que ses amis se joignent à elle sans réfléchir pour protéger Clayra. Elle devait récompenser leur amitié.
Le groupe entama la longue descente du tronc. Djidane remarqua que le sable ne coulait plus à l’intérieur du tronc : tout était figé. C’était certainement le résultat de l’arrêt de la tempête.
Un peu plus loin, le groupe entendit des bruits de pas qui résonnaient dans le tronc. Ils se cachèrent et virent monter dans les étages inférieurs quatre soldates d’Alexandrie. Ces femmes soldats étaient certainement de la division de la générale Beate. Le groupe décida de les prendre en embuscade : Djidane, Freyja et Kweena sortirent leur arme, et attaquèrent dès que l’ennemi arriva à leur niveau. Surprises, incapables de réagir, les soldates furent décimées.
Le groupe continua la descente avec plus de précaution, à l’affut du moindre bruit, mais il ne croisa plus de soldats. Arrivée à un pont, Freyja prit la parole :
- « Djidane, attends un peu. Je trouve qu’on a croisé bien peu de soldats d’Alexandrie pour pouvoir parler de véritable attaque, pas toi ?
- Moi aussi, ça me paraît louche.
- Attendez ! cria une petite voix derrière eux, ce qui les fit tous sursauter.
Un petit souriceau arriva en courant. Bibi reconnut avec stupeur Puck, l’ami qu’il s’était fait à Alexandrie et grâce auquel il avait pu assister au spectacle. Il prit la parole, complètement affolé :
- Freyja ! C’est terrible, la ville est attaquée !
- Qui es-tu ? demanda Djidane, méfiant.
- C’est le Prince Puck, Djidane, répondit Freyja. Le fils du roi de Bloumécia.
Puck adressa un petit sourire à Bibi, et se retourna vers la renarde :
- Il faut que t’y retournes ! Vite !
- J’en étais sûre, mon inquiétude était justifiée, s’écria Freyja. J’y retourne sur le champ.
Sur ces mots, Freyja rebroussa immédiatement chemin en courant.
- Qu’est-ce que vous attendez ? glapit Puck. Venez !
- On y va », décida Djidane.
Le groupe suivit Freyja et Puck. Peu de temps après, Beate arriva à son tour sur le pont, encadrée par des soldates. Elle montait apparemment elle aussi à Clayra, et avait visiblement vu le groupe retourner à la ville.
- « Parfait, tout est en place, indiqua-t-elle.
Dans Clayra, c’était la panique : des Mages Noirs envahissaient toutes les villes. Des boules d’énergie venaient du ciel et tombaient sur le sol. En émergeait un mage noir qui commençait à agresser mécaniquement toute personne passant à portée en lui jetant un sort de brasier, de glacier, ou encore de foudre.
Voyant cela, un soldat bloumécien empoigna son épée et sortit d’une habitation. Il fit face à un Mage Noir.
- « Vous êtes donc venu jusqu’ici ! » cria-t-il, les yeux plein de haine.
Il voulut frapper le mage mais n’eut pas le temps d’agir : celui-ci généra dans ses mains une boule de glace de la taille d’une tête humaine et l’envoya contre son adversaire avec une force colossale. Le bloumécien reçut le choc en plein visage et s’écroula sur le sol, mort sur le coup.
Plus loin, des prêtres clayrois fuyaient, mais il y avait trop de mages, et ne pouvaient éviter les sorts qui les tuaient les uns après les autres.
Deux femmes clayroises parvinrent à sortir de la ville et rencontrèrent le groupe de Djidane qui arrivait. Elles étaient en larmes :
- « Aidez-nous !
- La ville est pleine de monstres !
- Il y en a tant que ça ? demanda Djidane.
- Ils ne cessent de tomber du ciel ! »
A ce moment précis une boule d’énergie vola près d’eux et s’enfonça dans le sable, libérant un Mage Noir qui, sans un mot, commença à générer un sort. Les deux femmes crièrent et s’enfuirent. Djidane fut plus rapide, et transperça son adversaire de ses dagues avant qu’il n’ait pu lancer son attaque.
Freyja et Kweena sortirent leur arme, et Bibi étaient prêt à se servir de sa magie. Le groupe se dirigea vers le centre de la ville pour contrer la menace.
On se battait partout dans Clayra. Les soldats blouméciens s’étaient un tant soit peu organisés et luttaient vaillamment contre les Mages Noirs, qui faisaient beaucoup de dégâts. Djidane et ses amis progressaient dans la ville mais ils se rendirent compte qu’ils étaient suivit par une division de soldates de Beate et décidèrent de leur faire face.
- « Rendez-vous ! cria l’une des alexandriennes.
- Venez voir ici », répondit Djidane sur un ton de défi.
Djidane, Bibi, Kweena et Freyja s’élancèrent dans la bataille. Les soldates n’attaquaient pratiquement pas, se contentant d’éviter et de parer les coups. Après un moment, la cheffe de la division leur ordonna de se replier et elles se dirigèrent vers la sortie de la ville.
- « On dirait une diversion, constata Djidane. Vite, montons en ville.
Le groupe se dirigea vers la réserve d’eau de Clayra et tomba sur deux prêtres qui couraient.
- Les soldats sont en train de monter, prévint le Tantalas. Comment ça se présente par ici ?
- Les habitants de Bloumécia résistent, mais plus ils tuent de monstres et plus il y en a…
- Nous ne pouvons rien faire d’autre que fuir, ajouta le deuxième prêtre.
- C’est encore un coup d’Alexandrie ! s’exclama Djidane.
- Que faire ?
- A droite, vite ! Allez vous réfugier dans le Grand Temple !
Les deux prêtres obéirent et se dirigèrent vers le sommet de Clayra sans encombre. Le groupe quant à lui se précipita vers le centre-ville.
Une femme clayroise affolé courrait vers eux avec ses deux enfants.
- Vous… Vous n’avez pas vu mon mari ?
- Non, pas encore, répondit Freyja.
Des Mages Noirs montaient par ici.
- L’escalier de droite, vite ! ordonna Djidane.
La femme et ses enfants suivirent le conseil mais tombèrent nez à nez avec un autre mage.
- Pas par là ! cria Freyja. Par ici, vite !
Les clayrois rebroussèrent chemin et le groupe bloqua la route aux mages. Mais la femme reconnut son mari étendu sur le sol, mort. Elle dit à ses enfants se rendre dans le Grand Temple et s’agenouilla devant le corps du soldat.
- Les monstres… ils l’ont tué…, balbutiait-elle en pleurant.
- Qu’est-ce que vous attendez ? lui cria Djidane. On s’occupe d’eux ! Partez !
La femme, ivre de chagrin et de haine, se releva et courut vers les Mages Noirs
- Vous n’avez pas tué mon mari, ce n’est pas possible !
- Attention ! cria Freyja.
Mais c’était trop tard, l’un des ennemis envoya une déflagration sur la femme qui devint une véritable torche. Elle succomba rapidement sous les regards impuissants de Djidane et ses amis.
- Vous allez le payer ! hurla le Tantalas en se jetant sur les mages.
Freyja, Bibi et Kweena le suivirent dans sa rage vengeresse. Animés par l’émotion, ils ne mirent pas longtemps à se débarrasser des ennemis.
- Si on attend trop, on va tous y rester, affirma Djidane à la fin du combat.
Et il mena le groupe vers le Grand Temple. Apparemment l’information avait circulé car il vit la plupart des blouméciens et clayrois en vie s’y diriger. Mais ils ne semblaient que quelques dizaines.
- Allez, tous dans le Grand Temple ! cria Djidane aux survivants qui fuyaient à ses côtés. Tous à l’intérieur, vite ! »
Les habitants s’exécutèrent et Puck les suivit. Le groupe de Djidane décida de rester pour contenir les attaques. Les Mages Noirs affluaient de toutes parts, et semblaient au moins trente à arriver vers le Grand Temple. Djidane savait qu’ils ne parviendraient pas à tous les éliminer.
Alors que les mages se rapprochaient inexorablement, Djidane entendit une voix qui venaient d’en haut :
- « C’en est fini des fauteurs de troubles !