Un grand bonjour au Forum AC III !
J'adore cette communauté qui cherche en permanence des réponses sérieuses à cette saga ayant un background si bien réussi, frolant très souvent l'analyse philosophique et nous forçant à nous interroger sur le monde qui nous entoure
Voici donc une nouvelle fic, avec un premier chapitre !
La suite est sur le forum AC Revelations, il y a déjà en tout 20 chapitres, mais pour que vous puissiez suivre à votre rythme, je ne vais poster qu'un chapitre tous les 3-4 jours Je pense que c'est un bon tempo
Regrettant de ne toujours pas avoir eu de jeu de cette saga sur la révolution française, et ressentant une grande frustration, j'ai décidé de faire moi même une histoire complète en rapport avec ça
Je ne traiterai pas de l'animus mais seulement des personnages que j'ai créé qui vivront cette époque, j'ai pensé que ça aiderait à l'immersion.
Donc voila, c'est parti pour un an d'écriture je pense, parce que je sens que j'ai du travail
Sur ce, j'espère que vous aimerez ce que je vais pondre
Chapitre 1
Etats-Unis d’Amériques
17 octobre 1781
Bataille de Yorktown, Virginie.
D’un regard perçant du haut de sa colline, l’engagé Epervier observait attentivement cette petite ville qui venait de passer du coté américain. Après deux longues années de combats dans le nouveau monde, cette victoire signifiait enfin le retour en France. Les dix milles soldats à l’uniforme blanc le savaient et ne se privaient pas de le fêter aux alentours, près des bivouacs. Le Soleil de midi frappait fort malgré l’automne, et cette page de l’histoire que se tournait contrastait avec ce jour accueillant qui ne faisait que commencer.
-Cornwallis ne s’est pas livré, ce matin.
-Je sais.
-La prime pour le faire prisonnier tient toujours.
-Je sais !
-Qu’est ce qu’on fait ?
Le petit frère de Gabriel, Gilles, était venu le rejoindre, troublant ses pensées. Mais il avait toutefois raison. La prime pour la capture du général britannique était suffisante pour penser un jour quitter l’armée. Les deux frères, qui ne s’étaient engagés qu’en quête d’aventure, ne pensaient à présent qu’à rentrer chez eux. Après avoir tant cherché la guerre et l’exotisme, ils voulaient maintenant retrouver la paix et leur jardin, à Paris.
Tous les deux regardaient la petite ville, en proie à diverses flammes et d’où certains nuages de fumée s’échappaient. Les canons avaient cessé de tonner, et au loin l’escadre Française qui gardait la route du port faisait briller ses voiles à la lumière.
Gabriel renfonça d’une main son tricorne, cachant son regard. Il se releva à la hauteur de son petit frère, et lui fit une tape amicale entre les omoplates.
-Bah on va le chercher t’attends quoi ? Le déluge ?
Gilles ramassa son fusil et commença à dévaler la pente a la poursuite de son frère qui déjà avait atteint les premiers bâtiments a la périphérie de la ville. Gabriel vérifia succinctement l’état de son fusil, et regarda dans la rue adjacente si la voie était libre.
-Nan mais t’as perdu la tête ? Qu’est ce que tu veux qu’on fasse a nous deux ?!
-Parle moins fort…les anglais sont aussi désorganisés que nous en ce moment. Ils sont en train de paniquer a l’idée de déposer les armes parce qu’ils savent que c’est ce qui leur pend au nez…on va se faufiler jusqu’au général avant même qu’il ait eu le temps de fuir.
-Laisse tomber Gabriel ! Il va se rendre de toute façon !
-La ferme ! S’il avait voulu se rendre, il serait venu donner son épée en personne ce matin. Or, il a envoyé un peigne cul d’aide de camp. Je serais près à parier ma solde qu’il compte se faire la malle ce vieux grincheux…
D’un coup, Gilles vit disparaitre son frère dans la ruelle, détalant comme un lapin. Il était parti se cacher à l’autre bout, dans un coin sombre. Le jeune soldat âgé d’a peine 19 ans hésitait à se lancer dans cette aventure. Il mit finalement un pied devant l’autre, a grands regrets.
« Et merde ! »
Presque arrivé à la hauteur de Gabriel, deux soldats aux uniformes rouge arrivèrent de la droite, se plaçant entre les deux hommes. Les anglais furent ébahis quelques secondes, avant de brandir leurs fusils dans sa direction. Gilles n’avait rien fait, aussi étonné qu’eux de cette soudaine rencontre. Les deux baïonnettes étaient pointées vers lui, et il n’eut pas le temps de faire de même.
Très vite, un coup de feu retentit. Gilles ferma les yeux de toutes ses forces, pour les rouvrir timidement. Une baïonnette était à terre, et l’autre anglais se retournait pour voir le diable foncer sur lui. La longue lame du mousquet de Gabriel lui transperça la poitrine. Effaré, l’homme tomba à terre, sans pousser le moindre cri.
Gilles se fit une nouvelle fois entrainer par son frère de rue en rue, jusque dans les fins fonds d’une ville qui n’avait toujours pas décidé d’arrêter de combattre.
-Tu m’engueuleras plus tard pour ça, je crois qu’on y est.
-T’engueuler pour quoi ?
Les deux hommes étaient adossé contre le mur de la plus grande bâtisse de la ville, ses charpentes en bois et ses vitres d’une qualité rare ne laissaient pas de doute sur la nature de ses occupants. C’était une demeure pour les hauts gradés. Chacun rechargeait son fusil et vérifiait son bon fonctionnement.
-…de t’avoir fait servir d’appât tout à l’heure, ce n’était pas correct.
-TU M’A…?
-Chut !
Gabriel posa vivement la main sur la bouche de son petit frère, qui eut l’heureux reflexe de se taire. La porte de la maison venait de s’ouvrir, et plusieurs soldats aux tuniques rouge-sang la quittaient dans la direction opposée aux français, qui s’étaient cachés dans un coin.
Gabriel se vit alors pousser des ailes.
-C’est le moment ou jamais, ce lâche doit maintenant être seul ou bien peu accompagné !
-T’es au courant qu’une fois qu’on l’aura capturé, si toutefois on y parvient, il faudra refaire le même chemin en sens inverse ? Avec notre prisonnier ?
-J’ai un plan.
Gilles regardait comme son frère les soldats en train de s’éloigner. Ils attendaient le bon moment pour rentrer et faire leur coup d’éclat.
-Et c’est quoi ton plan ?
-Trouver une idée pour le sortir d’ici sans se faire tirer dessus.
-Tu m’explique l’intérêt de faire un plan si le plan c’est d’avoir une idée ?
-On entre !!
Gabriel Fonça a travers la porte comme un lion sortant de son enclot, suivit de son frère qui montra autant sinon plus de témérité. Mais la porte avait été brusquée pour rien, la maison était vide. Elle paraissait imposante de l’extérieur, mais l’étage avait été condamné. Les deux soldats parcourraient la pièce avec l’œil dans l’alignement de leurs fusils menaçants. Ils marchaient prudemment. L’éclat du Soleil qui perçait les lattes de bois de certains murs rayait la pièce d’une merveilleuse façon. Il révélait une poussière en suspension qui apparaissait timidement à la lumière. A chaque pas, le parquet grinçait dangereusement sous les chaussures des deux frères.
Du bout de sa baïonnette, Gabriel poussa doucement le rideau qui cachait l’accès au jardin. La lumière s’empara alors de la pièce.
-Il est dans la coure. Viens.
Un homme au vêtement négligés et aux cheveux grisonnants faisait face à la mer et aux navires bâtant le pavillon français. Il riait seul, d’un rire qu’on n’aimait entendre.
Gilles descendit les marches jusqu’au jardin pour rejoindre cet homme si étrange.
-Sir Cornwallis ?
L’homme se retourna, sourire aux lèvres. Ses cheveux rabattus par le vent gênaient ses yeux qui ne cessaient de cligner. Issu de la haute noblesse, le général n’avait aucune peine à répondre en français.
-Lui-même !
Un peu étonné par le panache et la défiance de la réponse, Gilles garda son sang froid. Il déglutit néanmoins.
-Au nom de la couronne de France et des Etats Unis d’Amériques, je vous somme de vous rendre !
-Et si vous pouviez vous pressez pour nous lâcher une réponse, ça serait apprécié.
Gilles tourna la tête vers son frère, d’un air autoritaire.
-La ferme Gabriel !
-Pas de problème, je te laisse parler petit frère.
Il fit un pas de coté en faisant la moue, sous entendant qu’il ferait à présent silence. Mais l’anglais apporta au dialogue qui avait tout d’historique quelque chose d’inattendu.
-J’avais toujours espéré ne jamais en avoir besoin, vous savez. J’avais toujours cru me débrouiller sans elle. Mais voila…aujourd’hui le destin en a voulu autrement. Deux gueux sont maintenant dans ma demeure, se croyant le droit de terminer cette bataille a eux seul.
-Surveillez dont votre langage, vieillard. Ne présumez pas de notre précision à la mousqueterie…
-Je n’en doute pas, jeune homme. Mais voyez vous, j’ai en ma possession l’objet contre lequel tous les canons du monde ne pourraient rien !
D’un geste, l’homme sortit de sa poche une boule scintillante d’or, chassant la lumière du ciel pour la remplacer par son aura aveuglant auquel nul ne pouvait fuir…
La suite Jeudi