Apprentissage (partie 4) :
Dossier secret de la guilde des Assassins, fiche n°14…
« Nom : Clyde Esteban.
Age : Inconnu.
Sexe : Masculin.
Statut actuel : Grand Maître Assassin, Commandant de l’unité de protection et de recherche des Fragments d’Eden.
Capacités : Combattant hors-pair, artiste martial renommé, tireur d’élite, excellent stratège militaire. Il semble posséder un sens de déduction plus développé que la moyenne.
Autre : Une seule goutte d’alcool peut le rendre incontrôlable. »
1942, Est de la France…
La troupe Allemande marchait lentement, surveillant les alentours avec une expression méfiante. Le chef du groupe, un grand blond avec une moustache, menait ses hommes et leur faisait parfois des gestes brefs pour leur donner des ordres silencieux.
Ils étaient un peu plus d’une dizaine. En plein territoire ennemi.
Peter, caché dans un buisson, aussi invisible qu’un prédateur face à sa proie, fixait le chef grâce à des jumelles.
Les nazis semblaient gênés par le sol boueux et les plantes qui leurs barraient le passage. Certains d’entre eux tenaient des machettes dont ils se servaient pour écarter les obstacles végétaux, devant eux.
Soudain, le chef fit un signe de la main signifiant : « Arrêtez-vous ! ».
Le groupe se stoppa brusquement. Le chef avait entendu quelque chose. Il passa son regard sur les bois avant de grogner et de se remettre en marche.
A peine fit-il un pas que son pied se posa sur un fil tendu entre deux arbres, camouflés dans la boue et les feuilles mortes jonchant le sol. Il écarquilla les yeux quand un cliquetis retentit et qu’une sorte de piège à loup rudimentaire tomba d’une branche au-dessus de sa tête, reliés à une chaîne, et se referma sur sa gorge.
La chaîne se rétracta, faisant remonter le piège à loup et l’Allemand prisonnier, au sommet de l’arbre, tel un pendu au moyen-âge.
Le chef s’agita, la gorge en sang, et tira dans tous les sens avec son fusil d’assaut.
Tous les nazis ouvrirent le feu sur la forêt qui les entourait, visant totalement au hasard, au comble de la panique. Ils étaient tombés dans un piège et ils venaient de s’en rendre compte.
L’un d’eux recula et trébucha sur une fausse pierre qui, en se renversant, ouvrit une large trappe dans la terre, au sol recouvert de barbelés. Deux nazis tombèrent dedans en hurlant et s’empêtrèrent dans les fils de fers parcourus de pointes.
Le chef cessa de tirer, mort. Son corps se détacha de son cou et chuta dans un fourré. Sa tête, toujours piégée dans le piège à loup, affichait une expression de douleur et de terreur. Les Allemands arrêtèrent de tirer à leur tour et regardèrent autours d’eux.
Le silence était total.
Ils transpiraient et jetaient des coups d’œil angoissés alentours.
Peter se redressa lentement dans son buisson et tira deux couteaux de sa ceinture avant de les lancer avec précision. Chacun se ficha dans la gorge d’un nazi. Les autres recommencèrent à tirer en hurlant de peur.
Peter avait plongé dans un autre buisson, redevenu invisible.
Les rafales durèrent trente secondes avant que les chargeurs ne soient vides. Au moment où les nazis voulurent recharger, une forme tomba d’un arbre proche. John Magerlan.
Il heurta un nazi et le plaqua au sol avant de faire jaillir un poignard de sa manche. Il referma ses doigts dessus et enfonça la petite lame dans la nuque de l’Allemand, d’un coup sec. Le sang gicla sur son visage mais il ne sembla pas s’en rendre compte.
Les autres soldats se tournèrent brutalement vers lui mais Peter jaillit de sa cachette, un pistolet dans chaque main, et fit feu.
Chacun de ses balles fit mouche. Les nazis tombèrent un à un, un trou fumant entre les deux yeux. Un autre tenta de s’enfuir. Il lâcha son fusil et s’élança dans les bois. John se releva, prit une pierre par terre et la lança de toutes ses forces.
Le caillou fusa vers le nazi et lui explosa le crâne dans une gerbe de sang. Il s’écroula dans la boue, face contre terre.
Peter s’étira.
-Et voila du travail bien fait, lâcha-t-il en observant les cadavres des nazis. Une petite embuscade facile pour commencer une journée, ça met toujours de bonne humeur. Pas vrai John ?
John hocha la tête avec un sourire en coin avant de se retourner, s’appuyer contre un arbre et vomir son déjeuner. Il posa un genou à terre et lâcha tout ce qu’il avait mangé auparavant dans la journée, et même avant.
Peter soupira.
-Ah, j’avais oublié que ça faisait toujours cet effet sur les nouveaux.
-Je… Je n’avais jamais tué… avant, fit John en hoquetant et en s’essuyant la bouche avec sa manche.
-Il faut bien commencer un jour.
-Comment… Comment pouvez-vous faire ça… tout le temps ?
-Ah, moi j’ai exécuté mon premier assassinat à six ans donc bon, je baigne dedans depuis ma petite enfance, tu vois ? Au bout d’un moment, ça ne fait plus rien. On se « déshumanise », comme ils disent.
Peter posa ses mains sur ses hanches et détourna le regard quand John se plia en deux pour la deuxième fois et se remit à vomir.
-Attend toi à passer quelques nuits blanches, fit le Malroy, et aussi à ne plus pouvoir te regarder dans un miroir pendant au moins une semaine. Quand tu auras passé le cap, tu pourras tuer tes ennemis sans le moindre remord.
John hocha la tête en haletant avant de se relever.
Peter s’agenouilla près d’un buisson et ramassa un long bâton. Il délogea le piège à loup, enchaîné à une branche, et le fit tomber au sol. Puis, il l’ouvrit et prit la tête du chef nazi avant de se tourner vers John.
Là, à l’aide de ses mains, il fit bouger les lèvres pleines de sang de la tête, et dit d’une voix aigue :
-Je ne suis pas mort ! Je reviendrais vous hanter !
John se retourna et vomit pour la troisième fois de la journée.
C'est bien, comme d'hab', mais je vais m'autoriser de nouvelles critique 
