Chapitre 18 : Présages dans le sang.
Une violente bourrasque s'est abattue sur la base de l'association de Graef et la force de la nature s'est déchaînée. Cet événement a mis un terme à la bataille opposant les membres de l'association de Graef aux mages de la secte. Pour eux, cette attaque est un échec total, puisque malgré les dégâts qu'ils ont commis, bon nombre des leurs ont péri, notamment leur maîtresse Oella Turban révélée au grand jour. L'étendue des dégâts est tel qu'ils ont été forcé de faire une trève, et beaucoup de ceux qui n'ont pas péri à cause de la magie ont été emportés par la bourrasque, les grands arbres ou ont été écrasés par les fondations. Heureusement, certains sont parti s à temps, notamment Thane, emmenant Maria et Julia ainsi que leurs fils respectifs avec lui et aussi Betea, emmenant Garv avec elle afin de prendre le pouvoir. Actuellement, ils sont sur la route pour atteindre la capitale.
Betea : La bataille est terminée.
Garv : Comment tu le sais ?
Betea : Phyr et Dea viennent de me le dire.
Garv : Hein ? Mais ils sont morts !
Betea : Oui, tout comme Vami et Oella. Quasiment tous les mages de la secte ont péri, nous sommes partis à temps. Ils ont une bonne excuse pour ne pas aider, nous sommes livrés à nous-mêmes comme prévu.
Garv : Tu n'as pas répondu à ma question...
Betea : J'ai oublié de te le dire, mais j'ai développé la faculté de pouvoir communiquer avec les morts qui ont beaucoup de pouvoir en commun avec moi jusqu'à quelques heures après leur mort.
Garv : Vraiment ? Et c'est comment, la mort ? Ils te l'ont dit ?
Betea : Phyr et Dea m'ont dit qu'à l'endroit où ils étaient, ils seraient heureux pour l'éternité. Même Oella est heureuse, quoique incertaine, puisqu'elle est morte en protégeant sa fille bien-aimée.
Garv : Je ne peux pas en savoir plus ?
Betea : Il vaut mieux que tu découvres tout à ta mort, mon Garv. Cela n'arrivera pas de si tôt.
Garv : La capitale est en vue !
Garv et Betea se sont dépêchés pour atteindre la capitale et même les fortifications n'ont rien : la bourrasque ne s'est pas abattue de ce côté-là. En revanche, la population a commencé à avoir vent de cette tempête. Les deux mages s'infiltrent dans cette ville en plein centre de la nature, passent les fortifications et traversent les différentes rues jusqu'au château des seigneurs pour arriver jusqu'à Talia afin que sa cousine puisse la tuer et prendre le pouvoir. Il faut savoir qu'au château, il y a du mouvement. Dans la salle des trônes, la dame de Graef a mobilisé quelques gardes.
Talia : Vous avez entendu comme moi cette bourrasque ? Ce n'était pas naturel !
Priscilla : Je confirme. Que voulez-vous que nous fassions, ma dame ?
Talia : Envoyez un régiment à la base de l'association de Graef !
Priscilla : Des soldats de l'armée y sont déjà...
Talia : Ils ont besoin d'aide !
Priscilla : Si vous envoyez des troupes là-bas, il n'y en aura plus beaucoup pour vous protéger, ma dame.
Talia : Je m'en moque ! Je ne désire pas faire passer ma sécurité avant celle des citoyens ! La capitale n'est pas sûre ! Vous tous, partez ! Sauf vous trois, vous restez avec moi !
Priscilla emmène les deux gardes désignées avec elle et se rapproche des marches. Pendant ce temps, les autres gardes quittent cette salle et rameutent des troupes. C'est la diversion idéale pour Garv et Betea qui sont parvenus à s'infiltrer dans le château sans se faire repérer. A chaque fois qu'ils avancent, ils chuchotent pour ne pas que leur avancée ait été totalement vaine. Car lorsqu'on se rend invisible, le bruit peut tout de même trahir. D'un coin d'un couloir, ils entraperçoivent la salle des trônes, uniquement composée de la dame de Graef et de ses trois gardes.
Betea : C'est le moment !
La porte des trônes s’ouvre à la volée. Au départ, Talia ne remarque pas que parmi les deux mages qui l'agressent et a donc le réflexe d'envoyer ses gardes.
Talia : Ils sont arrivés jusqu'ici ! Priscilla, arrête-les !
La capitaine des gardes s'arme de sa lance et s'aligne avec deux autres gardes pour arrêter les deux mages. En marchant vite, Betea écarte les bras et les trois gardes sont propulsés sur les côtés par une force magique. La dame de Graef commence alors à prendre peur.
Talia : Qu'est-ce que...qu'est-ce que vous voulez ?
Betea : Je veux le pouvoir.
Garv demeure vers l'arrière. Impuissante, Talia se colle contre le mur, Betea la saisit alors par le cou afin de la tuer rapidement. La dame de Graef doutait déjà de l'identité de son agresseuse, mais en l'entendant, elle est plus que certaine.
Betea : Ton règne a assez duré. Je veux être la dame de Graef.
Talia : Béatrice, c'est toi ?
La mage enlève la capuche afin de se montrer à sa cousine.
Betea : Oui, c'est moi.
Talia : Je...je te croyais morte !
Betea : Comme tout le monde. J'ai...
Mais avant qu'elle puisse se lancer dans des explications, elle s'aperçoit que sa cousine se met à pleurer. Ce sont des larmes de joie.
Talia : Oh, ma cousine, ma tendre cousine...je pensais que tu étais morte prématurément ! Que ta vie avait été gâchée ! J'avais tort, tu as survécu à tous les dangers et tu es là !
Betea : Mais alors, tu...tu te soucies de moi ?
Talia : Je me suis toujours souciée de toi, Béatrice ! Tu es ma cousine, un membre à part entière de la famille, et ce n'est pas parce que tu étais fille unique d'une branche cadette que l'on devait te traiter moins bien que mes frères et sœurs ! Je pensais que l'arrivée des mages de la secte signerait notre fin à tous, mais je me trompais, tu es là, vivante et entière. Je suis si contente.
Betea ne trouve plus la force pour la tuer : elle lâche sa cousine délicatement. Garv ressent alors une espèce de désillusion : tous ces efforts, tous ces sorts appris, son élévation dans la hiérarchie, son cheminent jusqu'ici, tout a été gâché à cause d'un amour familiale niais, selon lui. Il essaie de rattraper la situation :
Garv : Betea, rappelle-toi pourquoi nous sommes venus jusqu'ici.
Betea : Je...
Sa dernière tentative pour lancer une attaque mortelle échoue, puisque Talia se relève et emplie de toute la joie du monde, prend Béatrice Valien, la cousine oubliée de la famille dans ses bras.
Talia : Oh, je suis si contente ! Tellement contente ! Il faut plus qu'un naufrage pour te tuer ! Je savais que tu étais forte ! Tu es revenue jusqu'ici !
Betea ne dit plus rien, elle profite de cette prise et se met aussi à pleurer de joie sur les épaules de sa cousine, sa cousine aimante. Pendant plus d'une minute, les deux cousines profitent de leurs retrouvailles jusqu'au moment où la colère de Garv est à son apogée, à un point tel qu'il serait prêt à tuer aussi Betea pour parvenir. Cette dernière décide de le calmer, elle lâche sa cousine, descend les marches et chuchote à l'oreille de Garv :
Betea : Je ne peux pas la tuer.
Garv : Pourquoi ? Tu y étais presque ! Elle t'amadoue, tu ne comprends pas ?
Betea : C'est ma cousine, l’aînée.. Elle n'a jamais été aussi méprisable que ses parents défunts et que ses frères et sœurs. Je ne peux pas la tuer.
Garv : Tu veux t'emparer du pouvoir, oui ou non ?
Betea : J'ai une meilleure idée. Nous pouvons régner sur un territoire plus grand que Graef. Je parle de tout Déra.
Garv : Comment ce faire ?
Betea : Les rumeurs me paraissent vrai : une terrible bataille se prépare à Dagoni. A nous deux, nous pouvons intervenir, je montrerai à ma cousine mes pouvoirs et je me battrai en son nom. A la fin, il ne restera plus grand chose et là, à nous deux, nous deviendrons les seigneurs de Dagoni, et puis les seigneurs de Déra. Ca te paraît fou, mais je suis certaines qu'il y a moyen, il va falloir juste attendre quelques mois.
Garv : Si tu me proposes mieux, je veux bien te faire confiance.
Talia : Qui est cet homme ?
Betea se retourne vers sa cousine, parlant de nouveau à haute voix :
Betea : Voici Garv, mon nouveau compagnon.
Garv tend sa main pour faire mine de faire connaissance avec la dame de Graef.
Garv : Enchant...
Son geste est interrompu par Priscilla qui l'assomme avec sa lance enchantée. Relevée, elle considérait toujours Garv comme un ennemi et ce geste ne trompait pas. Les heures qui suivront, Garv sera totalement inconscient.
L'association d'Haeli n'a pas perdu espoir. La perte de trois des dix champions sélectionnés parmi eux auraient pu les démoraliser, les faire perdre. Alors que l'avenir du royaume est incertain, l'invasion approche et les duels doivent se succéder jusqu'à la fin. Ainsi, les champions et les spectateurs ont l'obligation de rester à Keinnor, maintenu par des ordres strictes et ne pourront offrir une sépulture décente à leurs camarades qu'après, puisque ce sont les assassins qui s'occupent des corps lorsqu'un duel est terminé. Pour le quatrième duel se déroulant toujours à l'extérieur, c'est un membre extérieur de l'association qui se bat pour eux, puisque l'archère Maudine a décidé de se battre là où les deux guerriers et l'espion ont échoué. En revanche, pour son combat, on lui a imposé une condition : elle n'a pas le droit d'utiliser son arc. On lui a donc confié deux poignards courbés et grâce à cela, elle combat un assassin ennemi. Les deux combattants demeurent peu de temps sur place et sont en constant mouvements dans l'arène.
L'assassin : Tu as perdu d'avance, je suis l'un des meilleurs assassins de la confrérie et toi, tu es une jeune sortie de nulle part, tu n'es pas dans l'association d'Haeli.