tout à fait d'accord avec toi, c'est pas la naissance de Lara Croft, c'est l'île perdue infernale de l'enfer n°13
On en prend plein les yeux youpi boum boum patatra oh zut pan pan au secours merci attention bye bye
Autrement dit :
Un reboot qui a fait couler beaucoup d'encre et qui fait aussi couler beaucoup de larmes et de sang. Lara Croft dévoile enfin les origines de son formidable instinct de survie et son goût prononcé pour les ruines antiques.
Il est un fait que la saga, aussi intéressante soit-elle, commençait à tourner un peu en rond. Des paysages exotiques, des énigmes, oui, mais à part ça... Crystal Dynamics est alors chargée de dépoussiérer le mythe en offrant une nouvelle et surtout première aventure digne de ce nom tout en faisant table rase des anciens opus puisque cet épisode se déroule à notre époque. Un choix évidemment dicté par la volonté de séduire la nouvelle génération. Mais le jeu entier va finalement être développé dans cette intention. Pour le pire ou pour le meilleur ? Cela dépendra évidemment du joueur que vous êtes et de votre attente. Car il est indéniable que ce Tomb Raider joue la carte du grand spectacle façon Hollywood. Le hic, c'est que ce n'est pas la meilleure face d'Hollywood, plutôt celle qui emploie sans vergogne les grosses ficelles, les clichés, les personnages insipides et l'histoire qui se veut riche et passionnante, mais qui au final ne fait que mixer des ingrédients venus de toutes les séries B.
Lara et Tomb Raider méritaient évidemment un meilleur traitement. On se lasse très vite de voir l'héroïne glisser, tomber de plus en plus haut, se faire capturer, s'échapper. Un mauvais feuilleton aux rebondissements risibles tant ils sont prévisibles. Beaucoup trop de personnages viennent polluer l'aventure, qu'ils soient alliés ou ennemis, personnages qui n'ont même pas l'excuse d'être charismatiques. La solitude de Lara n'est donc décidément plus au goût du jour.
Car Lara lâchée sur une île déserte, découvrant sa nature, son destin, on y croyait pourtant énormément. La naissance d'une icône est hélas sacrifiée pour mieux cultiver les nouveaux standards du marché. Si le personnage se prend rapidement en main et avec plaisir tout le long du jeu, si les environnements ont bénéficié d'un soin évident afin de rendre l'immersion totale, on peine à ressentir la moindre émotion et l'identification avec le personnage ne se fait pas faute de subtilités et de profondeur. Ce n'est pas un jeu fait autour de Tomb Raider, mais un Tomb Raider qui a été fait pour un certain type de jeu et de joueurs.
On apprécie quand même de pouvoir explorer comme on le veut les zones découvertes et d'y revenir à loisir. On apprécie aussi l'arc très polyvalent et le gameplay dans son ensemble si on exclut une roulade maladroite (puisqu'en deux temps) et des QTE pas forcément trop nombreux, mais nuisibles quand même au plaisir de jeu. On s'étonne de voir un gameplay assisté parfois tellement qu'on croirait le jeu destiné aux plus jeunes alors qu'à d'autres moments une difficulté inattendue vient nous surprendre sans qu'on comprenne pourquoi. Sans oublier la violence de certaines scènes qui le réserve évidemment à un public adulte. Difficile de comprendre ce qu'ont voulu faire les développeurs, et tout aussi difficile de défendre leur vision pour le moins bancale.
Faute d'avoir su trouver l'inspiration véritable, le studio a pondu un bon jeu d'action/aventure, mais assurément pas l'écrin qu'on était en droit d'attendre et d'espérer pour le retour et surtout la naissance de l'aventurière.
On se consolera en rejouant à Far Cry 3 qui, pour le coup, aurait été un meilleur modèle pour Tomb Raider que Uncharted et Gears of War.