Je suis d'accord avec Tommy. Cette transmission progressive est typique et fait partie de l'identité de l'art. De plus, il y a bien souvent une logique pédagogique qui va avec : un élève ne saura pas exécuter correctement les enseignements plus avancés tant qu'il n'a pas les bases. A quoi bon enseigner les subtilité d'un kotegeashi à un élève qui ne maitrise même pas la base du mouvement ?
Dans les écoles de sabre, cette hiérarchie des enseignement reste présente. Même dans les écoles datant du 20e siècle, on retrouve une structure en paliers liés à la progression de l'élève dans sa pratique.
Il ne s'agit pas d'obscurantisme, Alighieri, mais de répartition du corpus technique. Un élève qui souhaite voir un kata avancé, on peut lui montrer pour qu'il ait un aperçu, on ne lui cache. Mais ca ne fait pas partie des choses qu'on lui enseigne actuellement, il a d'autres choses adaptées à son niveau actuellement.
Je vais prendre le cas de l'école d'iaïdo que je pratique en parallèle du seitei-iaï. Muso shinden Ryu comporte trois niveaux, trois séries de katas, auxquels s'ajoute un corpus de kenjutsu (peu connu et peu travaillé). Les trois séries de katas sont structurées de manière à permettre à l'élève de bien appliquer ses katas :
-la première série apprend à se placer, se déplacer, la stabilité, la puissance, la gestion de la direction et des hauteurs, etc. (car ce n'est bien sûr pas exhaustif)
-la seconde série est très technique, elle s'appuie sur la stabilité développée lors de la première série pour pouvoir être réalisée et elle vise la gestion du corps, la capacité à associer ou dissocier le haut et le bas du corps, le travail en tate-hiza, l'utilisation d'autres angles de travail, etc.
-La troisième est la vraie série, qui comporte des katas plus réalistes, qui chipotent moins sur la technique que la seconde série et plus directs que la première série. Le problème c'est que si on enseigne la troisième série directement, ca donne du grand n'importe quoi. Sans tout ce qui a été acquis lors de la pratique des deux niveaux précédents, le troisième niveau ressemble à un simulacre de mouvements au sabre qui n'ont aucune logique ni aucun intérêt.
Il ne s'agit pas de cacher à tout prix ce qu'on fait mais de hiérarchiser l'apprentissage ne fonction d'une progression logique de l'apprenant. C'est comme vouloir enseigner le calcul d'équations à deux inconnues à des élèves qui ne savent pas faire celles à une inconnue : il faut travailler dans le bon ordre pour parvenir au résultat attendu.
Ah ouais c'est quand même pas donné. Nous on en est à 170 € pour 2 fois 2h avec accès libre aux cours des clubs des villes qui sont proches (tenus par des anciens élèves de mon prof) ce qui fait qu'on peut s'entraîner tous les jours de la semaine pour ce tarif si on le souhaite.