En 1927, sur les instances du gouverneur de la colonie britannique du Honduras (actuel Belize), une équipe d’archéologue placée sous la direction d’un certain Dr Thomas Gann, entreprit des fouilles à Lubaatun, « le lieux
des pierres tombées », une cité maya du VIIe au IXe siècle. L’équipe comprenait un archéologue du nom de F.A Mitchell-Hedges (1882-1959). C’est à lui que revient la plus stupéfiante découverte du site
« nous venions de nettoyer un espace près de l’autel. Un rayon de soleil fit scintiller quelque chose. Les Mayas qui nous prêtaient main forte tombèrent tous à genoux. »
C’est ainsi que Mitchell-Hedges décrivit les circonstances de sa découverte d’un crâne de 5,3 kg, façonné dans un seul bloc de cristal.
lorsque, le 24 février 1935, Mitchell-Hedges publia sa découverte dans le New York American, l’archéologie internationale s’éleva contre lui. Ce crâne en cristal ne cadrait tout simplement pas avec l’image des Mayas du VIIIe siècle que les spécialistes s’étaient forgés à l’issue de longues années de recherche. Contrairement aux civilisations mexicaines des Aztèques ou des Mixtèques, ce peuple indien, pensait-on, ne pratiquait pas le culte du
crâne. En outre, la précision de travail était parfaitement inhabituelle pour les Mayas. Les mauvaises langues allèrent même jusqu’à prétendre que Mitchell-Hedges avait menti. Il n’était pourtant pas réputé pour son manque
de sérieux. Des recherches ultérieures prouvèrent que les cultes crâniens n’étaient pas étrangers aux Mayas mexicains de Chichén Itzà , par exemple. Malgré l’agitation provoquée par sa découverte, Micthell-Hedges n’était pas intéressé par l’argent.
Il offrit le crâne de cristal à sa fille adoptive Anna qui vit aujourd’hui à Toronto, Canada, et qui le possède toujours. Même si le débat n’a jamais pu être tranché, la vérité se trouve sans doute quelque part à mi-chemin entre la perfection du travail artistique qu’il représente et les forces occultes, voire extraterrestres, qu’on lui prête. Cette vérité que l’on ressent confusément lorsqu’on l’observe avec attention.
Les objections furent nombreuses et Frederick Mitchell-Hedges lui-même contribua bientôt à mythifier le crâne.. Il finit par se convaincre qu’à l’aide de cet objet magique, les chamans pouvaient provoquer la mort de leurs semblables. En 1981, l’auteur Sandra Bowen, de Pinole en Californie, pensa avoir vu des ovnis dans le cristal. En présence de l’objet, d’autres personnes ressentent une terreur inexpliquée et pensent qu’il est habité par
un esprit. L’ancienne coureuse automobile américaine Jokey van Dieten affirmait que les rayonnements du crâne l’avaient guéri de sa tumeur au cerveau. Mme van Dieten souffrait en effet de la plus grosse tumeur
cérébrale jamais diagnostiquée.
Certains scientifiques ont acquis à ce sujet des certitudes bien différentes. Ainsi, en 1994, le professeur Norman Hammond de l’université de Cambridge, spécialiste de la période maya, déclara
« Rien ne prouve que le crâne se soit jamais trouvé à proximité de Lubaatun. On n’y a retrouvé aucun autre objet du même type. L’histoire de Mitchell-Hedges est impossible à prouver et contredit tout ce que nous savons. »
On peut toutefois reprocher à Hammond de ne pas avoir étudié la question en profondeur avant de faire ce commentaire. En effet, en 1932, le Dr Adrian Digby du British Museum, à Londres, avait examiné le crâne et avait rédigé un rapport concluant deson authenticité. Le fait qu’aucun autre crâne en cristal n’a été retrouvé à Lubaatun n’a rien d’étrange. Il existe d’autres sites archéologiques à travers le monde qui ont également produit des objets uniques.
Le conservateur de musée américain Franck Dorland a analysé le crâne sous toutes ses coutures en 1970. Dans le laboratoire mis à sa disposition par Hewlett-Packard à Santa Clara, Californie, il a ainsi constaté que le vestige maya avait été fabriqué dans un bloc de cristal unique. Cela semble impossible, car le cristal de roche ne peut être coupé et ne le permet pas, dès lors, le façonnage de deux mâchoires supérieures et inférieures séparées. Le cristal de roche a un degré de dureté de sept. A titre de comparaison, le diamant possède un degré de dureté de dix. Pour tailler ce cristal il aurait donc fallu soit des cristaux plus durs soit des outils en diamant. Sans oublier la difficulté de représenter les formes osseuses, les angles, les arêtes et les arrondis d’une boîte crânienne.
Or, il n’y a pas de trace de fabriquation mécanique.Sans trace d’usinage, il est impossible de dater sa fabrication (le cristal ne vieillit pas). Pour finir ce bloc de cristal de roche ne devrait même pas exister, car il a été façonné « contre le grain », à l’encontre de la structure cristalline naturelle. Une déviation, même infime, par rapport à cette structure et le cristal se brise. Il s’agit d’un bon exemple de « X-File« . Ajoutons que la structure interne de l’objet n’a pu être découverte que par agrandissement sous une lumière polarisée. Qui, alors a façonné le crâne et de quelle façon? Si un tel objet devait être fabriqué de nos jours, il serait hors de prix. Même les meilleurs ateliers lapidaires d’Europe n’ont pas connaissance de tels objets.