Mais celle-ci ne répondit pas. Harry la tourna sur le dos et prit son poul, elle vivait encore. Il commença à flatter son visage doux avec sa main tandis qu’une larme apparut sur son visage.
- Hermione, murmura Harry. Hermione! Réponds moi.
Mais le corps d’Hermione resta inanimé. Harry voulut la prendre sur ses épaules pour l’entraîner hors de la pièce mais un bruit de pas retentit dans le couloir et il partit discrètement se cacher dans un placard en laissant une petite ouverture pour pouvoir voir ce qui se passait. Les bruits de pas se rapprochèrent et Harry vit une silhouette entrée dans la pièce et fut horrifié par la personne qu’il voyait, Mr Granger venait d’arriver avec un morceau de bois dans les mains. Il jeta un regard dégoûté vers sa fille puis s’assit sur une chaise en la regardant. Harry ne comprenait plus ce qu’il se passait, il regarda alternativement Mr Granger et Hermione étendu par terre et attendit. Hermione toussa une nouvelle fois puis Mr Granger se releva et s’approcha de sa fille.
- Ça va? Demanda-t-il en se penchant vers elle.
Celle-ci reprit conscience et regarda son père d’un air inquièt puis recula.
- Je t’ai posé une question! Cria Mr Granger. Est-ce que ça va?
Hermione hocha légèrement la tête en signe de non et coutinua de reculer péniblement vers le mur.
- Reste où tu es, grogna-t-il.
Hermione s’arrêta aussitôt et regardait son père d’un air effrayé.
- Lève toi, dit Mr Granger en lui tendant une main.
Hermione hésita longuement puis elle prit la main de son père et se releva. Lorsqu’elle fut debout, Mr Granger lui donna un coup de poing dans le ventre et Hermione s’écroula par terre en gémissant. Harry fut secoué par ce qu’il venait de voir et il avait envie de se pincer pour savoir s’il ne rêvait pas. Hermione se tortillait de douleur par terre tandis que Mr Granger éclata d’un petit rire mauvais.
- Tu ne me causes que des problèmes, dit-il en arrêtant soudainement de rire.
Mr Granger s’approcha d’Hermione, lui donna un coup de pied dans les côtes tandis qu’Hermione commençait à avoir la respiration saccadée.
- Toi et tes amis, continua Mr Granger. Vous ne faites que mettre le désordre dans ma maison et vous casser tout.
Mr Granger s’approcha une nouvelle fois d’Hermione, la saisit par l’épaule et lui donna un nouveau coup de poing dans le ventre. Hermione s’effondra par terre en poussant un cri de douleur. Harry n’en pouvait plus de rester dans sa cachette à regarder Hermione se faire maltraiter par son père mais il ne fit rien. Mr Granger recula, prit la chaise sur laquelle il s’était assit et la leva sur Hermione mais Harry sortit de sa cachette en criant « Expelliarmus ». Mr Granger fut propulser sur le mur d’en face et la chaise de bois se fracassa contre la paroi dans un bruit sourd. Harry tendait toujours sa baguette dans les airs en jetant des regards inquièts vers Hermione.
- Qu’est-ce que vous lui faite? Demanda-t-il d’un air furieux.
Mr Granger se releva péniblement et marcha vers Harry.
- Qu’est-ce que tu crois que je fais?
- Vous la battez.
- Non, c’est faux. Je lui donne des leçons.
- Vous donnez des leçons en battant votre fille?
- Ce n’est pas ma fille.
- Si ce n’est pas votre fille, qui êtes-vous?
- Je ne la considère tout simplement pas comme ma fille.
Harry sentit une bouffée de colère monter en lui et cria « Expelliarmus » vers Mr Granger qui se trouvait à quelques centimètres de lui. Un jet de lumière noir jaillit alors de sa baguette et heurta Mr Granger de plein fouet puis il s’écrasa contre le mur du fond, assommé. Harry avait la respiration saccadé et regardait toujours le corps inanimé de Mr Granger puis il se retourna vers Hermione. Celle-ci avait regardé la scène étendue par terre en silence une main sur le ventre.
- Hermione, depuis combien de temps? S’exclama Harry en s’accroupissant à côté d’elle. Pourquoi?
Harry aida Hermione à se relever puis ils s’assirent contre le mur. Hermione se tordait encore de douleur mais elle semblait beaucoup moins inquiète qu’au moment où Harry était caché dans le placard.
- Depuis quand? Répéta calmement Harry rongé par la colère.
Hermione ne répondit pas et regarda le corps inanimé de son père contre le mur du fond. Elle avait la respiration légèrement saccadé et se massait douloureusement le ventre puis elle se tourna vers Harry et se mit à sangloter. Elle accôta sa tête sur l’épaule d’Harry tandis que celui-ci la prit dans ses bras.
- Harry, gémissa Hermione en revelant la tête. Harry...
Ses yeux étaient rougis par les larmes tandis qu’ils coulaient le long de son visage sur ses joues. Ses cheveux étaient emmêlés devant son visage et Harry les retira d’une main et regarda Hermione dans les yeux.
- Hermione, je ne comprends pas.... pourquoi? Explique moi...
Elle continua à sangloter puis se calma lentement et essuya ses larmes avec une manche de sa robe de chambre.
- Tu n’aurais pas dû venir ici Harry...dit Hermione entre deux sanglots. Lorsque mon père va reprendre conscience, il sera très fâché...
- Explique moi pourquoi? Pourquoi te fait-il ça?
- Va-t-en Harry! Va-t-en avant que mon pè...
- Non, coupa calmement Harry. Il faut que tu m’expliques.
Hermione regarda longuement Harry dans les yeux sans répondre puis lui sourit.
- Oh Harry.... ça fait tellement longtemps que ça dure.... c’est une longue histoire...
- Ce n’est pas grâve, nous avons tout notre temps.
Hermione tourna la tête vers son père et commença à parler d’un air absent.
- Il y a 17 ans, le 19 septembre plus exactement, le jour de ma fête, m’a mère a accouchée.
Hermione prit une grande respiration en continuant de fixer son père.
- Mon père n’était pas tellement content de m’avoir. Lorsqu’il a su que ma mère était enceinte, il a essayé de la convaincre d’avortée car il pensait que j’allais ruiner la famille...
- Mais vous êtes riches! Comment cela!? S’exclama Harry.
- La maison que tu as vu en arrivant chez nous cet été, c’était notre maison avant, dit Hermione. Mes parents n’étaient pas tellement riche à l’époque et mon père disait que j’allais juste apporter des problèmes.
Hermione prit une pause tandis qu’Harry imagina dans sa tête que sa meilleure amie avait déjà été pauvre.
- Puisque ma mère n’a pas voulu avorté, ils m’ont gardé mais mon père était toujours persuadé que j’allais ruiner la famille. Je suis allé à l’école du quartier, je portais presque tout le temps les mêmes vieux vêtements et lorsque j’ai reçu ma lettre de Poudlard, ma mère était très contente pour moi... Mais ça n’a fait qu’empirer la situation avec mon père. Le soir où j’ai reçu la lettre, il m’a entraîné ici pour la première fois et m’a frappé jusqu’à ce que j’en perde conscience. J’ai pleuré pendant des heures en lui demandant pourquoi? Tout ce qu’il m’a répondu c’est qu’il n’a jamais voulu de moi et qu’il me jetterait volontier au fond d’une rivière.
Hermione prit une autre pause et éclata en sanglots tandis que des larmes apparaissaient sur le visage d’Harry. Comment un père pouvait-il être aussi cruel avec sa fille? Même l’oncle Vernon paraissait aimable à côté de Mr Granger.
- Après m’avoir dis ça, continua Hermione en essuyant ses yeux avec sa manche. Il m’a dit que maintenant que j’était accepté dans une école de sorcellerie, ça allait leur coûter une fortune et qu’il devrait travailler dur pour regagner tout l’argent que ça coûtait mais ma mère a insisté pour que j’y aille alors mon père a accepté après s’être longuement disputé avec elle. Lorsque j’ai quitté la maison pour Poudlard, j’était contente de quitter cet enfer et mon père aussi était content de me voir partir de la maison.... mais à quel prix? Mon père avait débourser une somme immense d’argent pour que je puisse aller à Poudlard. J’espérais me trouver des amis à Poudlard, mon père s’arrangeait toujours pour faire peur à ceux que je réussisaient à me faire. Je croyais m’en avoir enfin trouvé, toi et Ron mais lorsque Ron a dit que ça ne l’étonnait pas que personne ne puisse me supporter à cause que j’étais un vrai cauchemar après le cours d’enchantement, j’était toute confuse et je suis allé pleurer dans les toilettes en me disant que je ne trouverais jamais ma place. Mais vous êtes venu me sauver et grâce à cela, nous sommes devenus de bons amis et j’était très contente d’en avoir des vrais pour une fois. Je me suis aussi dit dans ma tête que si j’avais des bonnes notes, peut-être que mon père serait content de moi... Mais lorsque je suis rentré à la maison après notre première année, il m’a tout de suite emmené ici et m’a frappé, il me frappait de plus en plus fort, desfois il utilisait même des morceaux de bois. Il avait entendu parler de notre escapade sous la trappe et il n’avait pas arrêté de me crier Pourquoi je n’étais pas morte?
Hermione reprit sa respiration tandis que des larmes continuaient de ruisseler sur ses joues. Harry avait presque envie de pleurer avec elle en imaginant tout ce qu’elle avait vécu.
- Après nous sommes entrés en deuxième année, dit lentement Hermione en jetant un coup d’oeil vers son père. Cette fois-là encore, mon père a péter une crise et m’a battu avant que je partes pour Poudlard. J’ai essayé d’avoir de bonnes notes pour que mon père réalise enfin que je faisais des efforts mais ça n’a rien changé, lorsque je suis revenu, il m’a demandé pourquoi? Pouquoi je n’allais pas me faire tuer? Pourquoi je revenais? Il me haissait tellement... il m’a traîné ici et m’a battu pendant toute une nuit et depuis, il a commencé à prendre cette habitude, il me traîne ici pendant plusieurs nuits consécutives et ne cesse jamais de me répéter d’aller me tuer ou de me suicider en me battant de plus en plus fort. Au début, il me frappait en prenant soin de ne pas y aller trop fort, mais maintenant il n’hésite pas à me donner des coups sans se retenir. Il ne voyait en moi qu’une bonne à rien et il pensait que je ne ferais jamais rien dans ma vie. L’envie de me suicider me passait souvent par la tête, je voulais quitter cet horreur, cet enfer, ce monde d’injustice... mais je me suis retenu pour le faire suer.
Hermione prit une autre pause tandis qu’Harry n’hésitait plus à pleurer de colère. Plusieurs larmes coulaient le long de son visage tandis qu’il voyait son amie lui raconter douloureusement son histoire.
- Ça, ça c’est répété en troisième et en quartième année. Mon père me battait un soir sur deux pendant l’été. J’avais mal partout, pas seulement physiquement mais aussi intérieurement. Je me demandais pourquoi mon père était-il comme ça? Est-ce que je l’avais mérité? Puis cet été, il s’était calmé un peu parce que lorsque j’étais à Poudlard, mon père et ma mère travaillaient durs et ils ont gagné énormément d’argent et ils ont pu s’acheter cette maison. Il a cesser de me battre, j’était contente, pour la première fois de ma vie, il m’a acheté des cadeaux. Il m’a même permis d’inviter des amis donc c’est pour ça que je vous aie invité chez moi cet été. Mais lorsque ma mère a dit qu’on allait te réinviter l’année prochaine, mon père commençait à redevenir furieux mais pas trop.... Après nous sommes partis pour Poudlard, j’ai gardé mes habitudes d’étudier pour avoir de bonnes notes et puis ma mère vous a réinvité à passer les vacances de Noel chez nous. Mon père n’était pas très content à cette idée et la première nuit qu’on a passé chez moi, il est venu tard dans ma chambre et m’a entraîné une nouvelle fois ici. J’étais terrifié lorsque je suis entrer dans la pièce et je me suis retourner vers mon père. Il a refermé la porte derrière lui et m’a donné un coup dans le ventre... il a recommencé tous les soirs des vacances... c’est pour ça que je me réveillais après vous.... Et Fred et George n’ont pas arrangé les choses....Lorsque mon père a découvert la moquette fondue dans leur chambre, j’ai passé une très mauvaise nuit, il m’a même menacé. Et cette nuit, quand il nous a vu nous embrasser, il était très en colère.... Il m’a frappé vraiment fort et si tu ne serais pas venu, je pense que j’aurais pu aller à l’hopital ou même.... mourir.
- Mais pourquoi ne l’as-tu pas dit à ta mère? Interrogea Harry.
- Mon père m’a menacé.... s’il entendait dire que j’avais dit quelque chose à ma mère ou quelqu’un d’autre, il m’aurait..... il m’aurait tué, répondit Hermione en éclatant en sanglot.
Harry eut un frisson tandis qu’Hermione le serra de plus en plus fort dans ses bras. Il se sentait mal. Mr Granger n’était pas furieux à cause des clients mais à cause d’eux et de lui en particulier. Il serra Hermione dans ses bras et lui déposa un léger bec sur son front tandis que Mr Granger commençait à reprendre connaissance.
- Vite, il ne faut pas rester ici, dit Harry en aidant Hermione à se relever.
- Mais qu’est-ce qu’on fait? Demanda Hermione.
- Je crois qu’on devrait parler de ton histoire à Dumbledore.
- Oh non Harry... mon père serait vraiment furieux si tu faisait ça... je me demande bien ce qu’il va nous faire puisqu’il sait que tu sais ce qu’il fait.
- Raison de plus pour ne pas traîner et trouver Dumbledore le plus rapidement possible. Lui il saura quoi faire.
- Le seul moyen que nous avons de le contacter, c’est d’envoyer Hedwige.
- Et bien envoyons Hedwige! Ne traînons pas ici.
Hermione jeta un dernier regard inquièt vers son père et suivit Harry hors de la pièce. Ils enfermèrent Mr Granger dans la petite salle puis retournèrent dans la maison. Il devait être deux heures du matin et tout le monde dormait encore. Harry et Hermione montèrent discrètement les escaliers, griffonèrent un message à Dumbledore en expliquant vaguement l’histoire d’Hermione puis envoyèrent Hedwige par la fenêtre du balcon intérieur. Harry et Hermione se blottirent l’un contre l’autre dans un fauteuil face à la fenêtre et regardèrent Hedwige disparaître à l’horizon tandis que quelques rayons de soleil apparaissaient au loin.