Une petite explication de la mesure, qui vise a fixer le SMIC a 1700 euros.
D'apres le programme, 1700 euro brute le jour de l'election et 1700 euro nette a la fin du mandat.
Actuellement le SMIC est a 1392 brute et environ 1012 nette. On a donc d'abord une hausse de 22 % puis une hausse en 5 ans de 67 %
Il faut savoir que seul, une mesure pareille serait un echec cuisant ! Mais le programme se base sur un objectif de meilleur repartition des richesses, le developpement de cooperative et l'existence d'une banque publique d'investissement qui compense le financement actuel par l'apport de capitaux des particuliers ( systeme d'actions/ dividendes ).
On distinguera deux analyses differentes :
- la theorie neoclassique, plus connue sous le nom de liberal. C'est la pensee dominante actuelle, celle de la droite et meme de Francois Hollande. A titre personnel je la juge obsolete. Elle considere que le chomage depend du rapport entre l'offre de travail et la demande de travail dependant du salaire d'equilibre. Si il est trop faible, les salaries refusent de travailler. Si il est trop eleve, les entreprises refusent d'embaucher.
- La theorie Keynesienne, celle applique durant les 30 glorieuses, la plus formidable croissance qu'a connu la France. Elle considere que le volume de l'emploi ( nombre d'emploi disponible ) depend du niveau de la demande ( consommation investissement ) c'est mon point de vue et celui de la Gauche). En effet cette theorie permet de comprendre la crise de 1929 et de 2008 ainsi que les solutions pour en sortir.
Mais revenons a la proposition.
D'apres la theorie classique, plus pertinente d'un point de vue micro economique : avec une hausse du Smic, l'employeur n'est pas incite a embaucher car il juge le nouveau salarie pas assez rentable pour combler les risques.
D'un point de vue macro economique l'anlyse keynesienne domine : la hausse du Smic permet aux travailleurs de consommer davantage ( propsension a consommer tres forte ) et donc la demande. Les employeurs anticipent cette hausse puis embauche pour augmenter la production.
Trnacher entre les theories est difficile, il faut donc etudier les faits objectifs. On peut dire que les petites entreprises n'arriveront pas a joindre les deux bouts et donc licencieront. Si l'on etudie la part des salaires et des cotisations dans la valeur ajoutee dans les societes non financieres et en moyenne tous types d'entreprises confondus, elle est respectivement de 68 et 56 %. En baisse depuis les annees 80. Le reste de la valeur ajoutee, c'est l'excedent brute d'exploitation. En effet les taux de marge des entreprises sont en hausse depuis 30 ans, alors qu'il y a une moderation salariale aux USA et en Europe. Les remunerations n'ont pas augmente proportionellement a la productivite contrairement a la "loi du marche". Cette moderation serait meme a l'origine de la crise actuelle, les menages US n'ayant pas des revenus suffisants, s'endettent a credit pour soutenir la consommation.
Admettons qu'on applique la proposition, la part des salaries seraient donc superieur dans la VA. Par calcule basique. Ajouter que la suppression des 30 milliards d'exonerations de cotisations patronales, pourraient etre redeployer pour les TPE voire PME permettant de financer une hausse de 500 euros pour 5 millions de personnes.
On peut accuser la reforme de reduire la capacite a investir. Cependant, on souligne la un vrai probleme des PME, la repartition du capital. La difficulte a obtenir un credit, oblige les PME a recourir a l'Epargne ou le systeme de capitaux ( investissement menages aises ). Ainsi on constate que la part des investissements est inferieur par rapport aux dividendes dans la VA depuis 2010. En outre l'anticipation de la demande favorise l'investissement, la banque publique permet d'obtenir des credits, evitant le recours a l'action, et donc les dividendes dans la VA. On accroit donc la repartition des richesses pour les salaries.
Une autre critique, d'un point de vue micro economique et liberal, la hausse du "cout du travail" force l'entrepreneur a augmenter ses prix pour conserver sa marge generant ainsi de l'inflation. Cependant, si il anticipe la hausse de la demande, l'augmentation de la consommation peut lui permettre de vendre d'avantage et donc conserver une marge. De plus, un ajustement reste necessaire, le developpement des cooperatives, dont le profit a tous prix n'est pas la priorite.
On peu aussi bloquer les prix ( chose difficile ) ou indexer le SMIC sur l'inflation, l'entrepreneur ne pourra donc jamais retrouver sa marge par une hausse des prix.
Mais ce phenomene peut aussi se contester dans les faits. La Coree du Sud a atteint son niveau de vie actuelle en augmentant progressivement le revenu minimum, ainsi que bien d'autres pays. La france a connu une hausse du revenu minimum en une nuit d'environ 35 % avec les accords de Grenelle en 1968. L'etat actuel de notre economie montre que nous ne sommes pas dans le cas d'une utilisation optimale des facteurs travail et capital qui genereraient de l'inflation en cas de hausse des salaires ( spirale inflationniste ). Il y a 4,8 millions de chomeurs toutes categories et environ 11 millions de pauvres. Imaginez la hausse formidable de la demande si ils pouvaient consommer decamment, tous en travaillant pour egaliser l'offre et la demande. Le SMIC a 1700 fait donc office de plan de relance.
Mais il existe toujours un hic, le recours a l'importation. La hausse du salaire pourrait donc etre consommer par des biens importes. L'effet du multiplicateur s'en retrouverait l'imite. C'est la le veritable defi ! Satisfaire la demande par l'industrie francaise. Deux solutions : le repli sur sois ou une Europe plus federale. En effet sois on reindustrialise seul la france ( difficile ) ou a l'echelle de l'europe avec une harmonisation des salaires minimums. On peut redeployer les 50 Mds a la charge de la dette pour reindustrialiser.
Si l'on sort de l'aspect strictement economique, cela permet de garantir un niveau de vie decent, mais pourrait donc desinciter a l'effort les revenus legerement superieur au SmIc.
Voila ! La Hausse est une mesure positive si l'on et plutot Keynesien mais pas liberal.
Au debat !