Blabla 18-25 ans

Il fait surement un détour à pied pour éviter de croiser Orlane

Vendredi 7 mai

Comme tous les vendredis matins depuis 2004, ce fut Lorie qui me réveillât : http://www.youtube.com/watch?v=v_rA7-zZ9Cc

Je me suis levé d'un seul coup et j'ai dansé. Mes couilles claquaient sur mes cuisses fermes, ça y est c'est le week-end

Sauf que l'heure rétro-éclairée du réveil me ramena à la réalité. Une longue journée de dur labeur m'attendait. José, le laideron cendré, le conjugueur. Les junkies, les poivrots. Les morts en sursis. Et Orlane, l'inévitable, l'inébranlable, sans mauvais jeu de mot.
Pour me motiver, j'ai monté le son, fait chauffer du café et suis allé prendre ma douche. En sortant, comme le voisin tapait de tout son petit cœur enrobé de graisse, j'en ai déduit que le son le dérangeait, alors je l'ai monté. Putain de feignasse qui dort encore à 6h20...
Y'en a qui bossent temporairement ici merde !

Je me suis assis sous l'abri-bus, la tête en plein sur le sexe de Franck Dubosc. "Camping 2". C'est comme le véritable camping ce film. On t'y traine de force la première année, mais pour la deuxième, t'as compris la leçon...
La glaciaire que portait Anconina m'a rappelé que j'avais toujours pas fait les courses et que mon frigo était vide. Crève la dalle dans tous les sens du terme.

Une fois arrivé au mouroir, j'ai tout de suite interpellé José (à défaut d'avoir assez de cojones pour le tirer par la tignasse et le rouer de coups).
"Monsieur ?!
-Hum ?
Ce mec parlait en gargarismes...
Lundi prochain, un de mes potes se reproduisait sur scène. Ce con aspire à la dolce vita. C'est nul à en faire chialer mais quand un des rares rescapés à votre sale caractère brûle les planches, même le roi des cons se doit d'y assister. Au moins pour se foutre de sa gueule.
J'ai décidé de la jouer franc jeu avec l'homme-buisson :
-Je pourrai pas venir lundi après-midi.
-Plait-il ?
Des PC, l'électricité, mes converse all stars, oui oui, on est bien au 21ème siècle. On sait jamais.
-Je dois rendre visite à ma sœur, elle sort d'une appendicite.
Plus c'est gros...
-Très bien.
J'ai attendu qu'il dise un truc du style "vous pouvez disposer" ou qu'il jette une poignée d'euros par terre en disant "tenez mon brave", mais comme rien n'arrivait, j'ai dit :
-Bon je vais me changer.
Il était déjà plongé dans un dossier mais j'ai cru bon de lui signaler, on est comme cul et chemise José et moi, on se dit tout.
Le conjugueur était en train d'enfiler sa blouse. Le verso relevait le niveau du recto. Mais sa laideur l'emportait haut la main sur sa cambrure.
-Alors cette première journée de stage hier ?
J'hallucine, cette femme est tellement égocentrique (on est dans un hôpital, alors on se moque de la charité hein) qu'elle croit que ma vie commence là où ses vacances se terminent.
-Ça fait bientôt deux semaines que je suis là...
J'ai marqué une courte pause, puis j'ai rajouté :
EN FAIT.
-Je sais mais j'étais pas là avant.
On avait remarqué.
J'ai dit :
-Ah.
Comme mon argumentation la laissait sur le cul et qu'elle se repoudrait le nez (y'en avait bien pour 3/4 d'heure vu la surface à recouvrir), j'en ai profité pour me casser.
Je suis allé retirer ma feuille d'émargement à l'accueil puis Orlane, au garde à vous :
-Salut !
La joie...quel sentiment écœurant et non communicatif.
-Au rapport, sergent ?
-Quoi ? a t-elle articulé en rigolant.
-Laisse tomber.
-D'accord. Je voulais t'envoyer un sms hier.
-Ne dis rien. Tu savais pas quoi dire, t'avais peur de ma réaction. Puis en même temps, on s'était vu le jour-même...
-Non, j'avais plus de crédit, c'est tout.
-Ah...(la fameuse argumentation imparable qui laisse pantois).
-T'as facebook ?
-Tu voulais dire, "est-ce que facebook te possède" nan ?
Non sinon.
-Pourquoi ?
-Parce-ce que je compte faire des conneries dans ma vie. Énormément. Et que sans une page complète avec toutes les infos possibles et imaginables sur moi, il sera plus difficile aux flics de me retrouver.
-T'es parano.
-C'est mon deuxième prénom.
-Msn alors ?
-Ouais mais je me connecte que les 29 février.
Écoute, t'as mon numéro ? De toute façon je suis pas très souvent sur le net, si t'as besoin -et je sais que tu le feras même si t'as aucun besoin - tu m'appelles OK ?
Elle m'a souri de toutes ses 32 dents. En background, le metteur en scène de chez Colgate a dit "coupez ! on l'embauche".
-OK, je te prends aux mots alors.
Eh merde.

Je suis allé en salle de repos. Le laideron cendré m'a proposé du café.
-Oui je veux bien merci.
-Du lait ?
Du lait ? Tu veux dire, comme dans "vache à lait" ? C'est mon surnom, maintenant que je sais que j'ai dépensé tout mon pognon en caféïne au distrib' alors qu'ils ont une putain de Senseo ici...zen.
-Non merci.
José s'est ensuite adressé à moi, bien que ce fut difficile de le deviner, tant il ne me regardait pas quand il parlait. Le ton sec et sans réplique m'a mis la puce à l'oreille.
-On a un régulier aujourd'hui. Monsieur XXX est sevré pour alcoolisme. Je vous ai expliqué que le centre des Lilas (j'ai changé le nom de la fleur pour des raisons évidentes) déléguait depuis 2007. Et monsieur XXX a été le tout premier (et le seul à être encore présent ici) depuis cette initiative. Je voudrais que vous assistiez à l'entretien de ce matin.
Il a fait passer ça pour une requête, mais ça n'en avait pas l'assonance.
-Aucun problème.

-J'ai vu Martine à l'Eglise dimanche dernier. On a pas mal discuté. J'ai pensé lui offrir un bouquet, c'est bien non ? Puis donner plus à l'Eglise, je donne pas assez. On donne jamais assez, je crois.
Ça faisait 25 minutes que Monsieur [chapelet] XXX nous bassinait avec ses conneries religieuses. "Dieu m'a punit". "Il me test".[...] "Je relèverai Son test haut la main". [...]"Car j'ai la foi".
Coquinou ce Dieu. Je suis pas verni, mais Dieu m'a donné une chose, mon libre arbitre, et j'ai choisi d'être athée.
J'ai survolé le dossier de ce gars (après avoir signé une décharge à José, très procédurier le gravas). Dieu lui avait-il soufflé de torcher une bouteille de 30 ans d'âge et six verres de whisky, le laissant ivre mort, alors que son unique garçon de 5 ans et demi dormait dans la pièce d'à côté ? Sens de l'humour étrange, le Tout-Puissant.
On lui avait évidemment (quoique les évidences en justice) retiré la garde du gosse. Finalement, il s'était réfugié dans la bonne parole. Claquer son argent de poche en bibles et crucifix, plus sain(t) que de le dépenser en boisson ? Discutable.
Ce mec avait trouvé la foi. A défaut d'avoir un foie...
La fin du dossier avait de quoi vous hérisser les poils de la raie. Son taux de gamma GT crevait le plafond, "toc toc", c'est la cirrhose, je peux entrer ?
Chapelet sentait l'aftershave bon marché, rasé de frais, sa peau aurait pu servir de toile de fond à l'album de Tintin "Objectif lune".
J'écoutais pas, mais je suis intervenu :
-Votre référente aux Lilas, Martine...c'est elle qui vous a recommandé ce service ?
-Grâce à Dieu, oui, cette femme m'a donné une seconde chance, quand toutes les portes se refermaient sur moi.
T'avais qu'à pas paumer les clés.
Mais ça collait pas. Depuis 2007 avait dit le buisson ardent...sur le dossier, les résultats fournis par l'addicto dataient de fin 2005.
Et le tampon de la fameuse Martine- Directrice du centre - datait lui de l'an dernier, et était censé valider les tests psychos faits ici-même, à l'hôpital, et non au centre. C'est quoi ce bordel ?
Ces types avaient vraiment besoin d'une secrétaire compétente.
A la fin de l'entretien, l'haleine de José m'a pris en aparté, et plus précisément, à la gorge.
-Le prochain arrive à 11h. Drogues dures depuis l'âge de 15 ans, vous n'y assisterez pas. Cynthia veut vous voir.

Pas moi.
-OK.
Elle voulait surtout me les briser. Et que au sens figuré. C'était un petit topo en fait, j'écoutai en louchant à moitié sur son pif.
-Il faut les projeter.
-Mais ça va pas leur faire mal ?
Même pas un rictus.
-Il faut qu'ils imaginent l'après cure. Comment ils envisagent leurs vies sans drogue, alcool ou je ne sais quoi en fait.
-Ils ont besoin d'un objectif à atteindre en gros, pour pas qu'ils deviennent dingues.
-Précisément.
Son nez m'a parlé pendant encore 40 minutes, puis je suis allé manger.
Je suis resté assis tout seul au self au moins 15 minutes. Le plus beau quart d'heure de la journée.
-T'as passé une bonne matinée ?
Comme ça. De but en blanc, sans même demander si elle pouvait s'asseoir. Ce pot de colle a posé son sac à main, puis cette question à la con, comme si on était mariés depuis 20 ans.
-Harassante.
-J'en crois pas un mot.
-T'as bien raison.
-Un père de famille a fait un scandale y a pas une demie heure, à cause d'une erreur médicale sur son fils, de ce que j'ai compris...
-Et ?
-Et c'était flippant. Il a dit qu'il ferait cramer l'hôpital.
-La loi du Talion un poil exagérée.
-Ma tutrice a appelé la police.
La police ? J'aurais voulu lui donner un cours de vocabulaire, comme dans Terminator 2, mais j'avais pas le temps.
J'ai noté le nom de famille de "chapelet" sur mon carnet, j'avais pas fini de lire son dossier.
-Tu notes quoi ?
-La couleur des rideaux.
-Y a pas de rideaux.
-Justement.

L'après-midi fut pénible. J'avais un mal de crâne pas possible. Le conjugueur m'a donné du Tétrazépam. La Vicodin du pauvre. Cette merde m'a fracassé. 10 minutes après l'ingestion, j'ai cru que j'avais fumé 5 joints. Forcément, la posologie indiquait 1/2 et j'en ai pris 2.
Sans mentir à ceux qui ont tenu jusqu'ici, j'ai pas vu passer la fin de journée.
J'ai fait semblant d'éplucher le dossier de Chapelet jusqu'à la fin. J'ai pas revu Orlane, heureusement, car dans cet état là elle aurait abusé de moi; j'ai dormi dans le bus jusqu'au terminus et suis rentré à pied jusqu'à chez moi.
Je me suis pas déshabillé et j'ai dormi jusqu'à présent.

Y avait tellement rien à dire sur cette journée que ça tourne au roman.
Je crois que ça va pas continuer

mais si mais si voyons

Nope, l'envie m'est passée, et ça va s'en ressentir dans l'écriture.

Pour ceux qui me parlent d'édition sans vous vexer, big LOL, je connais des mecs qui écrivent 15, 20 fois mieux que moi et qui galèrent pour trouver un éditeur pas trop merdique qui les screw pas.
Je fais ça à mon échelle, ok c'est pas travaillé du tout, mais franchement, ça passe inaperçu.
Mais tant mieux si ça vous plait. ^^

Pas lu celui du jour, mais d'une, n'arrête surtout pas.
De deux : jerry du gars qui se permet de snober une bombe (apparemment), intello en plus, alors que 95% du forum rame avec la gente féminine, c'est bon pour le suspens, mais une occasion comme ça, ça se refuse pas

Disons que c'était une journée de transition, étant donné que je préfère la partie "how i met Orlane" je suis resté sur ma fin ^^, mais faut continuer, comment oserais-tu nous faire manquer le final en apothéose..(tu le sais pas encore mais c'est prévu )

De deux : jerry du gars qui se permet de snober une bombe (apparemment), intello en plus, alors que 95% du forum rame avec la gente féminine, c'est bon pour le suspens, mais une occasion comme ça, ça se refuse pas

=> Si. Tu sais on est pas tous en chien...

C'est bien bonhomme, t'es dans les 5% alors.

J'adore cette phrase : Je suis pas verni, mais Dieu m'a donné une chose, mon libre arbitre, et j'ai choisi d'être athée.

T'es donc un athée qui croit en Dieu ?
Mais c'est pas possible

T'as un bon style mais tu manques de structure.

Ca dépend de ton humeur à vrai dire. QUand tu t'appliques, tu fais du bon (voir très bon), et parfois, tu sembles vouloir en finir vite fait.

Quelque part tu veux satisfaire tes lecteurs (c'estl'impression que j'ai), mais t'as peur de tourner en rond et qu'on se lasse (ou bien que tu te peut être) de cette histoire.

Tu devrais garder ton objectif initial. Raconter tes journées sans penser au style, ni à un pseudo aspect romancé. Si ça t'éclate, ça te défoule ou autre, bah écris,tant mieux. Nous ça nous fait bien tripper en tous cas. Sinon, tanpis, et merci pour tout.

Bne soirée

Je pense pareil, au début c'était mieux, la tu 'scénarise' trop le truc.

Merci pour les com' ^^
En fait, ouais c'est un peu ça...
Mais bon là on brasse de l'air, ce torchon est plus drôle (si tant est qu'il ait été un jour), et ça me servira absolument pas pour mon rapport, je vais essayer de faire ressurgir le sérieux, sinon le stage sera complètement vain.
Donc j'arrête et c'est sympa à vous d'avoir suivi les aventures du jeune stagiaire blasé (omg la poussée de réalisme et de maturité, j'ai pris 10 ans dans la gueule).

Une fin pour les déjà nostalgiques :

Orlane : ça va ?
Moi : faisons l'amour dans la salle de réa.
Elle : OK, de toute façon j'ai pas de culotte, c'était prévu.

Ils baisèrent et eurent beaucoup d'enfants.

Tu me déçois

Je me déçois également.
Tiens pour me faire pardonner, Orlane est plutôt du genre têtu, elle m'a ajouté sur Facebook, je pensais pas qu'elle me chercherait, je vous ferai parvenir sa tof, si vous voulez mettre un visage sur son prénom

Oh oui Merci

on s'en fiche ce ta vie, moi aussi j'ai une vie mec

Ben...
Moi je me fiche de ta vie, toi tu te fiches de la mienne : 1 partout.

intérêt de ce post de nolife complètement paumé ?

1 jour, tu perds toute crédibilité, c'est con, y avait de l'idée.
Y avait vraiment que Expliquer-moi qui était original, il est passé où ?