je suis impatient de lire la suite !
H3I fera un parfait carliste
Bonne chance pour la fic. ( ça parle d'anarchistes en plus )
Me voilà donc parti pour la guerre, moi qui n'avait jamais tiré un coup de feu de ma vie, j'allais défendre la république espagnole contre le fascisme armé uniquement de mon sac à dos et de mon idéologie. J'étais parti tôt ce matin, pour ne pas que mes parents m'entendent, une fois sorti de Banyuls, je suivais la route de la côte en faisant du stop, quelques voitures passèrent et enfin une vieille Renault KJ s'arrêta.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9c/Renault_KJ_6.jpg
A l'intérieur, un homme d'environ 25 ans, aux cheveux bruns clairs cachés par un béret de la même couleur, les yeux sombres, ça plaque d'immatriculation indiqué qu'il venait de Moselle, il me dit:
-Tu vas où ?
-En Espagne. Lui répondis-je.
-Moi aussi, monte donc. Me proposât-il.
Je m’exécutai, durant le trajet il me dit qu'il s'appelait André Litchi et il me révéla le but de son voyage, il passait ses vacances dans la région quand il a appris le putsch fasciste, il a pris son fusil de chasse, fait le plein de sa Renault et s'est précipité vers la frontière espagnole, je lui dit que moi aussi j'allais me battre du côté des prolétaires espagnoles; il me demanda alors:
-Tu es socialiste ?
Je ne savais pas trop ce que c'était le socialisme, mais apparemment ils étaient aussi contre les fascistes donc je les aimais bien, mais je lui répondais la seule chose que je savais.
-Non, je suis communiste.
-Ah, me répondit-il, tu crois pas que c'est quand même plus sain de passer par des réformes plutôt que de faire la révolution ?
-Peut-être. Lui répondis-je sans trop y réfléchir, car André venait de soulever en moi une interrogation qui ne m'était jamais venue à l'esprit; par quel moyen le monde doit-il devenir communiste, pour moi c'était quelque chose comme "le vent" qui viendrait naturellement et balayerait la vieille société, je ne faisais pas d'opposition entre révolution et réforme et pour la première fois je réfléchissais à cela tout en ne sachant pas que je ne faisais qu'explorer le surface de la complexité des idéologies, et, en l’occurrence, de mon idéologie; mais j'en concluais finalement que peut importe les moyens, du moment que le monde devenait communiste. Je ne savais pas si il y avait d'autres différences entre le socialisme et le communisme, je n'osais pas demander à André de peur de passer pour un ignorant.
Nous arrivâmes finalement à Cerbère et prîmes un train en direction de Barcelone.
http://www.cpa-gares-66.fr/image_178.jpg
Dans le train, il me demanda si je savais tirer, si je m'étais déjà battu, je lui répondit que non, il me conseilla alors de prendre contact avec un certain Fernando Appiodici, un haut gradé d'une milice appelée le POUM.
-Il t'enverras surement vers Teruel, sur le front d'Aragon, c'est pas vraiment une priorité pour les fascistes, tu auras le temps d'apprendre à te battre. Moi j'ai fait mon service militaire, je sais bien tirer, je vais aller à Madrid, il parait que les combats y sont très durs.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Communaut%C3%A9_autonome_d%27Aragon#mediaviewer/Fichier:428px-Aragon_1936.PNG
http://fractal-vortex.narod.ru/International/Third_images/Madrid_1936.jpg
Après plusieurs changement de train, nous arrivâmes à Barcelone, lui continua vers Madrid pendant que moi, j'admirais la capitale catalane sublimée par une ferveur communiste à 1000 lieux de ma petite ville conservatrice. Partout on voyait des drapeaux rouges, d'autres rouges et noirs (avec écrits CNT-FAI dessus, je me demandai qu'est-ce que ça pouvait bien être comme mouvement), je m'émerveillais de voir les hôtels et les usines collectivisés, les miliciens acclamés et les prolétaires triomphants, mais je ne perdais pas de vu qu'il fallait que je me rende aux bureaux du POUM, après avoir demandé à quelques passants, j’atteignis mon but et entrais dans ce petit bâtiment dont le premier étage étais surplombé des mots "Partit Obrer d'Unificacio Marxista".
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http://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1313317-Barcelone_1936.jpg
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Franchement t'as des couilles, continue.
Je vois pas en quoi écrire une chronique= avoir des couilles mais j'apprécie le compliment.
Sinon je me suis rendu compte que j'avais fait pas mal de fautes et que le personnage de litchi est un peu lisse par rapport à ce que j'avais prévu, mais de toute façon il reviendra dans l'histoire.
Les couilles de rentrer dans l'Histoire avec précision.
Et oui il était 3h20 .
Appiodici au POUM?
Je l'aurais plutôt vu parmi les pro-URSS.
Sinon je suis très heureux d'apparaitre aussi vite
Continue! Vivement que j'apparaisse à nouveau
En plus, je passe vraiment souvent mes vacances près de Perpignan et j'adore le prénom André
j'aime bien cette histoire continue
En plus, je passe vraiment souvent mes vacances près de Perpignan et j'adore le prénom André
André le paté
Mouais , ca m'a pas l'air mirobolant...
Sauf indication contraire, les dialogues sont en catalan dans le texte.
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J'entrais dans le siège du POUM, là, beaucoup de personnes s'affairaient dans un brouhaha indescriptible, l'homme que je cherchait était ici, c'est sur, mais où ? Je n'osai demander à personne, tout le monde avait l'air affairé à des choses importantes qui me dépassaient surement, je n'osais déranger personne et restais planté là, au milieu de la cohue,avec très probablement l'air tout à fait stupide. Je restais ainsi jusqu'à ce que quelqu'un m’interpela.
-Qu'est-ce que tu fous ici ? Me dit-il d'une voix forte pour tenter de se faire entendre dans ce vacarme permanent.
-Je cherche Fernando Appiodici, vous savez où il est ? Répondis-je sur le même tons.
Un grand sourire se dessina sur le visage de l'homme, il me dit en riant.
-Fernando, le Lénine de Celrà, il est au bar d'en face comme d'habitude.
http://photos1.blogger.com/blogger/6962/3893/200/celraenimatges.jpg (Pas trouvé mieux comme image).
Je sortais donc du siège et traça tout droit jusqu'au bar de l'autre côté de la rue, je n’eus pas de mal à reconnaitre Fernando, André m'avait dit qu'il portait une barbichette à la Lénine (d'où son surnom probablement), il était assis au avec un autre gars qui retenait son âne, pourtant d'apparence docile, au moyen d'une corde, je les abordais.
-Bonjours, vous êtes bien Fernando Appiodici ?
-Moi même. Me répondit-il avec un peu trop d’enthousiasme pour qu'il n'est pas bu un ou deux verres. Qu'est-ce que tu veux ?
-Heu, c'est André Litchi qui m’a dit que vous serez surement en charge d'un front assez calme, donc j'aimerais intégrer votre milice pour pouvoir apprendre à combattre.
Avant même que Fernando ne me réponde, son ami, visiblement éméché lui aussi, lui dit:
-Alors comme ça on est sur un front de feignasse ?
-Ta gueule Tristàn. Lui répliquât-il. Si nos gars étaient pas aux fronts, les fachos de Teruel ils vous auraient encerclés aussi secs. Il reporta son attention à moi. Donc c'est ce vieux André qui t'as amené ici, j'te dit bienvenue alors, c'est vrai qu'à Teruel il se passe pas grand chose, on va te transformer en un rien de temps en grand héro de la révolution tu vas voir. Tiens pendant qu'on y est, je te présente mon anarchiste préféré TRIStàn WIZABITCHomsky dit polak.
Et pendant que Tristàn me montrait son âne qu'il avait appelé ningú (nul en catalan) et présenté aux dernières élections du Cortes; je me suis demandé comment est-ce qu'on pouvait se revendiquer de l'anarchisme, j'avais toujours entendu ce mot là avec une consonance négative, pour moi l'anarchie, c'était le désordre, c'était l'absence de civilisation, le chaos, et certains s'en réclamaient, et apparemment ils étaient beaucoup, c'est à ce moment là que j'ai compris que j'avais encore énormément à apprendre; Tristàn m'arracha finalement à mes réflexions en me demandant.
-T'es quoi toi ? Voyant que je ne répondait pas, il précisa. stalinien, trotskyste ?
Et là je recrachais comme toujours ma seule certitude.
-Je suis communiste.
-Je m'en doute, t'aimes bien Staline ?
-Heu... oui.
-Mais qu'est-ce que tu fous au POUM alors, tu vas te faire purger mon gars fait gaffe.
Je ne comprenais rien, heureusement, Fernando me rassura.
-Arrête Tristàn, c'est pas au POUM que tu risques de te faire purger*; bon trêve de plaisanterie , va rejoindre les autres dans le camion derrière le local, il t’amènera à la caserne où on va te former et surtout écoute pas ce con.
J'obéissais et me retrouvais donc avec mes futures compagnons de combat, l'un d'eux attira plus particulièrement mon attention, je ne vais pas vous le cacher, c'est parce qu'il était noir, et on en voyait pas beaucoup en Catalogne, cela me surprenais d'autant plus que les colonies espagnoles étaient sous contrôle franquiste, j'engageais durant le court trajet et j'appris finalement qu'il était français (j'en était d'autant plus heureux que j'allais pouvoir reparler ma langue maternelle), originaire de Haute-Volta qu'il répondait au nom de FREDEric Sankara et qu'il était ouvrier à Perpignan avant de partir combattre le fascisme en Espagne dès le début de la guerre.
-Je préfère ça plutôt que de bosser pour les capitalistes. Me disait-il.
-Et tu es quoi ?
-Socialiste.
Donc si je me souvient bien de ce que m'a dit André, lui, il est réformiste. Me dis-je heureux de mes lents progrès idéologiques.
Et il me posa la question que je redoutais et à laquelle je m'attendais pourtant.
-Et toi ?
Moi, réformiste ou révolutionnaire, je suis au dessus de ça, je suis ventiste. Me dis-je en rigolant intérieurement de moi même et de ma naïveté que je croyais disparue depuis Belleville; mais bon ,il fallait bien que je réponde quelque chose à Frédéric, je lui ressortit donc l'éternel:
-Je suis communiste.
-Je te comprend, moi aussi parfois j'ai envie d'une révolution, mais je pense qu'il est plus sage et plus sain de faire des réformes non ?
Je savais pas trop quoi répondre, donc je lui dit un peu connement.
-Peut importe, du moment que le prolétariat prend le pouvoir.
Il acquiesça.
Finalement nous arrivâmes à la caserne Lénine, dans la banlieue de Barcelone, où l'on été sensés apprendre à nous battre, je m'imaginais quelque chose d'assez professionnel, j'ai vite déchanté. On nous as distribué des équipements rapiécés puis on nous as emmené faire de l'exercice, c'est à dire trottiner bêtement dans la cour de la caserne, et ça pendant une semaine, on n'avait toujours pas vus l'ombre d'un fusil autre part que sur les épaules des carabiniers qui nous encadrais.
Nous n'étions qu'une cohue indisciplinée, beaucoup de miliciens avaient à peine 15 ans et quand un carabinier a consentit à nous montrer son arme, on s'est vite aperçu qu'une seule personne savait viser, un anglais du nom de George, c'est vous dire l'amateurisme de notre milice de notre petit groupe.
http://bataillesocialiste.files.wordpress.com/2007/07/huesca_01.jpg?w=450
Finalement, les fusils arrivèrent enfin, des vieux machin qui devaient surement être plus dangereux pour leurs utilisateurs que pour leurs ennemies, les munitions étaient rationnées, du coup, je ne pu tirer que quelque fois avant d'être envoyé au front; pas à Teruel comme prévu, j'apprendrai bien vite que rien en Espagne ne se passe comme prévu, ma à Setiamo, dans la banlieue de Huesca.
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Ça vous plaît ?
Ouaip, tu as fait un gros travail de recherche sur la période, c'est plaisant à lire.
Sur la forme attention aux fautes.
C'est la première fois que je vois une chronique aussi bien écrite. T'as du talent.
J'ai l'impression de relire Libertad! de Dan Franck.
Merci L
C'est bien continue
Néanmoins tu es plus intelligent que nous tous qui avons tenté une chronique à savoir tu ne te casses pas le cul pas à inventer un univers.
Sinon petit hommage au caudillo qui fut l'un des plus brillants stratège politique au XX ème siècle
je fais partie de l'histoire et en plus tu rends un vibrant hommage a Thomas sankara
Haha excellent ta chronique, merci de m'avoir intégré dedans camarade, Fernando ça me va bien
Tu arretes?