Savoir & Culture

Le Duc tu es la ?

jesuispartout tu es la ?

"Les grandes divisions sont la logique et l'épistémologie, la métaphysique, le monde des valeurs. "

En somme une version contemporaine de la division antique des stoïciens en logique, physique et éthique à laquelle vient se rajouter cette quatrième catégorie issue de l'application de cette division aux oeuvres d'Aristote, la métaphysique.

Je ne me reconnais pas dans cette division et elle me semble encore moins pertinente que l'antique. "le monde des valeurs" est tout de même une catégorie bien niaise et bien étroite pour parler d'éthique.

"[jesuispartout] Appartenir à une école philosophique, ce n'est pas recenser les connaissances philosophiques existantes pour en adopter une, voire même créer son propre courant de pensée en composant à l'aide de nos connaissances ? N'est-on pas obligés de faire de la non-philosophie pour arriver enfin à la philosophie ? A moins que je me trompe, puisque je suis débutant. "

Non c'est surtout la volonté de s'identifier soi-même comme appartenant à tel "courant de pensée" et le désir de participer à une gueguerre avec les autres courants.

"jesuispartout tu es la ? "

Oui.

Armatick, je ne peux pas t'aider, n'étant ni Suisse, ni au courant de ce qui se passe là-bas en matière universitaire.

Si j'ai mis des guillemets a division c'est pas pour rien. Je ne portais pas de jugement spécial , je voulais juste savoir si tu étais attiré par une "branche" particulière de la philo.
Parler de monde des valeurs n'a absolument rien de niais mais recoupe deux grands problèmes qui sont l'axiologie et le problème moral.
Ce qui est réellement niais c'est de résumer cette catégorie l'éthique.
Que tu ne t'y reconnaisses pas c'est ton choix il n'empêche que du moment où tu pose un problème philosophique il se rattache a une de ces catégories.

Bon sinon il n'y a pas une branche ou un certain champ d'investigation philosophique que tu affectionne plus particulièrement ?

"Que tu ne t'y reconnaisses pas c'est ton choix il n'empêche que du moment où tu pose un problème philosophique il se rattache a une de ces catégories. "

Non, je peux me poser la question "que dois-je faire", question éthique ou morale par excellence, sans m'inscrire dans le cadre des valeurs.

Donc pour :

"Ce qui est réellement niais c'est de résumer cette catégorie l'éthique. "

Je répondrai que la question éthique se pose comme plus large que la question du monde des valeurs, qu'elle est donc, si l'on veut diviser l'activité philosophique en quelques grands champs d'étude, une catégorie plus appropriée.

Et de façon générale, on peut ne pas se plier à cette division et mener une démarche transcatégorielle ou essayer même d'être hors de ce cadre.
Enfin cela dit c'est un peu de la mauvaise foi de ma part et je comprends bien ce que tu me demande; simplement, tentant de mener une pensée qui navigue entre certaines de ces catégories, je ne peux répondre facilement à ta question.

ok
par contre je pense que nous n'entendons pas la même chose par "valeur" (pour l'histoire de "monde des valeurs").

[jesuispartout]: Tu as aussi étudié le français ? Car quand je lis certaines de tes phrases on peut voir tellement d'informations en très peu de mot. Et tu t'exprimes parfaitement. C'est clair et précis. Ce qui est dur quand on écrit c'est que pensée, écriture, et compréhension par les autres soit exactement pareille et j'ai l'impression qu'avec toi c'est le cas.

Eh bien non, je n'ai jamais étudié spécifiquement la maîtrise du français. J'ai beaucoup lu et mes études supposaient une certaine aisance à l'écrit. Je dois avouer avoir quelques velléités stylistiques et signifiantes mais je dois avouer encore plus nettement que pour le moment c'est de la merde.

Quand je lis les vrais grands maîtres de la langue française, je constate dans un mélange d'amertume et de joie que je suis à 100 lieues au dessous d'eux.

Ça va pour impressionner quelques utilisateurs de jeuxvideo.com mais on ne peut pas dire qu'il s'agisse d'un rendez-vous d'écrivains, de penseurs et de stylistes authentiques.

Disons que tu es très bien parti. Et je pense que tu es la personne t'exprimant le mieux sur ce forum. La preuve presque personne n'essaie de contredire des arguments, à chaque fois que je lis un de tes posts j'apprends des choses très intéressantes. Tes débats sont très constructifs.

Et je ne dis pas ça pour faire mon lèche-bottes

"La preuve presque personne n'essaie de contredire des arguments"

T'as dû mal lire.

D'ailleurs ce qui coupe un peu l'envie de contredire est un langage complexe, un vocabulaire très spécifique par exemple. Celui de Jesuispartout est esthétique mais n'est pas très complexe, et n'est pas difficile à comprendre.

Je trouve quand même que les débats sur ce forum sont souvent constructifs. Trop souvent les débats c'est "J'ai raison, t'as tord" en revanche ici quand je lis les débats je trouve qu'il y a presque toujours de bons arguments de chaque "côté".

Je croyais que tu disais que personne n'essayait de contredire Jesuispartout

Je suis con Je parlais surtout des autres débats, mais après relecture de certains posts, effectivement des personnes le contredisent.

Sinon vous écoutez de la musique ? Un ami vient de me passer le requiem de Mozart et je le trouve absolument phénoménale

[jesuispartout] pourquoi tu n'aimes pas Voltaire?

Houla, pour tout un tas d'excellentes raisons :
-Parce qu'il n'a rien compris à Rousseau (cf l'Ingénu)
-Parce qu'il n'a rien compris à Leibniz (cf Candide)
-Parce que c'est un piètre philosophe (cf l'article "beau, beauté" de l'Encyclopédie)
-Parce que c'est un oligarque et un ploutocrate de la pire espèce (“ un pays bien organisé est celui où le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne ” cf article "représentant" de l'Encyclopédie)
-Parce que c'est un esclavagiste et un spéculateur qui fait fortune sur le malheur des esclaves d'Amérique et des pauvres d'Europe.
-Parce que c'est une version laïque du protestantisme.
-etc...

Merci, une dernière question:

Pourquoi aimes-tu Pascal ?
(enfin je crois que tu l'aimes bien )

Parce que c'est un penseur très subtil qui prend en vue l'impossible tension qui existe dans l'être humain entre la grandeur et la misère :

"L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser: une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui; l'univers n'en sait rien.

Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il nous faut relever et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser: voilà le principe de la morale. "

"Ce n'est point de l'espace que je dois chercher ma dignité, mais c'est du règlement de ma pensée. Je n'aurai pas davantage en possédant des terres: par l'espace, l'univers me comprend et m'engloutit comme un point; par la pensée, je le comprends. "

Et surtout

"S'il se vante, je l'abaisse; s'il s'abaisse, je le vante; et le contredis toujours, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il est un monstre incompréhensible. "

Est-ce que les Pensées sont accessibles pour un débutant?

C'est un peu particulier dans la mesure où ce qui se cache derrière les pensées n'est pas un livre réalisé par Pascal mais un recueil de divers fragments de ses textes composé après sa mort.

En effet Pascal avait entrepris d'écrire une apologie de la religion chrétienne mais la mort l'en a empêché. Sa soeur s'est donc retrouvée avec tout un tas de feuillets épars qu'elle a décidé de publier sous le nom de Pensées de monsieur Pascal.

Le résultat est que si certains fragments sont longs (de quelques lignes à quelques pages), possèdent une cohérence interne visible et sont donc compréhensibles tels quels, certains fragments consistent en une phrase voire parfois en un ou deux mots et sont beaucoup plus hermétiques.

Cela dit je ne saurais trop conseiller la lecture de ce recueil, car je crois même me souvenir que ce fût mon premier ouvrage considéré comme philosophique, il y a un peu plus d'une décennie.