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Sujet : Défense d’un islam des Lumières
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VRAI-MUSULMAN
Niveau 7
19 mai 2013 à 13:49:39

Dieu est ma lumière." Tel est le sens du mot "Noor", en arabe dans le texte. Titre habillement choisi pour porter la nouvelle revue pour un islam des Lumières. Lancée le 4 mai, Noor se présente comme le porte-voix de l'association APF pour un islam des Lumières, créée par le philosophe Malek Chebel.
Ce dernier justifie sa démarche dans un éditorial détaillé, prolongé par un Quid de Noor en fin de revue. " L'idée est de favoriser une meilleure connaissance de l'islam, comme civilisation dans l'Histoire et à travers le monde, mais dans une approche contemporaine et proche de la vie comme elle se vit aujourd'hui", écrit-il.

http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/05/18/defense-d-un-islam-des-lumieres_3312788_3232.html

Vortexh
Niveau 10
19 mai 2013 à 13:54:03

"Dieu est ma lumiere" se condense en "Noor" : on dira ce qu'on veut, ces gens sont fort en compression. Même avec un algorithme 7zip, je ne suis pas sur qu'on arrive à descendre sous les 4 octets en partant de la premiere phrase. Chapeau !

eustache_trompe
Niveau 10
19 mai 2013 à 13:59:34

"Avec Noor, on plonge dans le parallèle avec l'époque des Lumières, ce temps béni des philosophes du XVIIIe siècle durant lequel s'est produite une véritable révolution de la pensée face à l'absolutisme du régime."

--> Hum moui... ces grands philosophes humanistes qui étaient tous pro-racialisme, souvent esclavagistes, censeurs de tous ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux et ont passé leur vie à cracher à la gueule des jésuites, eux authentiques propagateurs de connaissance et d'aide qu'on qualifierait aujourd'hui "d'humanitaire". Ils vont nous faire le coup combien de temps encore?

"On découvre et on apprend aussi avec le portrait de Mahmoud Mohamed Taha, "un réformateur courageux et méconnu". Cet homme politique d'origine soudanaise, né au début du XXe siècle, est présenté comme l'un des réformateurs de l'islam. Musulman progressiste, il se base sur certains versets du Coran qui autorisent les musulmans pieux à avoir une compréhension éclairée de l'islam.

Mahmoud Mohamed Taha était opposé à la charia, car il considérait qu'elle n'était pas conforme aux préceptes de l'islam. Il prônait un retour vers les sourates les plus anciennes de La Mecque, celles considérées comme les plus pacifiques."

--> Des pseudos philosophes qui veulent laïciser l'islam pour le rendre compatible avec le NOM quoi.

Falsafa
Niveau 4
19 mai 2013 à 15:40:51

eustache_trompe Voir le profil de eustache_trompe
Posté le 19 mai 2013 à 13:59:34 Avertir un administrateur
"Avec Noor, on plonge dans le parallèle avec l'époque des Lumières, ce temps béni des philosophes du XVIIIe siècle durant lequel s'est produite une véritable révolution de la pensée face à l'absolutisme du régime."

--> Hum moui... ces grands philosophes humanistes qui étaient tous pro-racialisme, souvent esclavagistes, censeurs de tous ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux et ont passé leur vie à cracher à la gueule des jésuites, eux authentiques propagateurs de connaissance et d'aide qu'on qualifierait aujourd'hui "d'humanitaire". Ils vont nous faire le coup combien de temps encore?

"On découvre et on apprend aussi avec le portrait de Mahmoud Mohamed Taha, "un réformateur courageux et méconnu". Cet homme politique d'origine soudanaise, né au début du XXe siècle, est présenté comme l'un des réformateurs de l'islam. Musulman progressiste, il se base sur certains versets du Coran qui autorisent les musulmans pieux à avoir une compréhension éclairée de l'islam.

Mahmoud Mohamed Taha était opposé à la charia, car il considérait qu'elle n'était pas conforme aux préceptes de l'islam. Il prônait un retour vers les sourates les plus anciennes de La Mecque, celles considérées comme les plus pacifiques."

--> Des pseudos philosophes qui veulent laïciser l'islam pour le rendre compatible avec le NOM quoi.

:d) Dixit quelqu'un qui n'a jamais lu un ouvrage de philosophie islamique.

sergedor
Niveau 10
19 mai 2013 à 15:41:29

Soumission à dieu hein :noel:

Slevin_
Niveau 10
19 mai 2013 à 16:01:16

Hum moui... ces grands philosophes humanistes qui étaient tous pro-racialisme, souvent esclavagistes, censeurs de tous ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux et ont passé leur vie à cracher à la gueule des jésuites, eux authentiques propagateurs de connaissance et d'aide qu'on qualifierait aujourd'hui "d'humanitaire". Ils vont nous faire le coup combien de temps encore?

= Les théories racialistes arrivent beaucoup plus tard, esclavagistes ? Je te conseil de lire Montesquieu sur l'esclavage ou encore Condorcet. Censeur ? Certainement pas vu qu'ils furent les premiers à parler de libertés d'expressions.

eustache_trompe
Niveau 10
19 mai 2013 à 16:06:28

"Certainement pas vu qu'ils furent les premiers à parler de libertés d'expressions. "

--> Oui mais bon il faut voir leurs ouvrages certes, mais aussi la réalité historique de leurs actions. Marion Sigaut a parfaitement montré que notamment Voltaire mentait éhontément souvent, possédait des esclaves, convainquait des juges et magistrats qu'il connaissait de faire taire les gens qui le contredisaient, essayait de convaincre Catherine II de Russie de partir en guerre contre les Ottomans (!!! bien le pacifiste?), et j'en passe et des meilleurs!

En fait se référer à leurs propres ouvrages, c'est comme ouvrir un bouquin de Chirac ou Mitterrand sur sa vie pour juger s'il a été honnête :hap:

eustache_trompe
Niveau 10
19 mai 2013 à 16:10:56

Du reste j'admets que je n'ai pas grand-chose à dire et encore moins à juger sur l'islam, et les savants de l'islam, n'étant pas moi-même musulman. Mais je connais des musulmans qui m'ont expliqué ce qu'ils en pensaient si tu veux :noel:

Je vois d'une manière général les virages qui se sont opérés depuis le XXième siècle dans les religions et traditions comme autant de résignation à accepter le monde consumériste, usurier, individualiste et régi par le pouvoir monétaire et armé d'origine américaine (ou même communiste avec la parenthèse Lénine/Staline et Mao en Chine) moderne. Et pour moi c'est une catastrophe. J'en conclus donc qu'il y a un combat commun à l'islam, au catholicisme et aux autres traditions que je connais moins, qui est le rejet du modernisme philosophique (à pas confondre avec la modernité des équipements, moyens de productions, etc) et du fameux règne de la quantité.

Tsuruya
Niveau 10
19 mai 2013 à 16:13:58

Sujet : « Défense d’un islam des Lumières »
Dieu est ma lumière." Tel est le sens du mot "Noor",

:d) Defense d'un islam des lumieres de... dieu alors, parce qu'avec un tel debut, je vois mal comment cela pourrait etre une autre "lumiere". :hap:

bonyclyde
Niveau 9
19 mai 2013 à 16:18:08

Difficile de concilier religion et lumières...

les musulmans entreront vraiment dans la lumière le jour où ils abandonneront leurs croyances...

ce qui a suivi les lumières en europe c'est l'abandon de la religiosité. il n'y a pas de hasard.

cassiiusclay
Niveau 10
19 mai 2013 à 16:18:46

On parle bien de Malek Chebel le franc maçon :question:

lol113
Niveau 9
19 mai 2013 à 16:24:38

eustache_trompe Voir le profil de eustache_trompe
Posté le 19 mai 2013 à 16:06:28 Avertir un administrateur
"Certainement pas vu qu'ils furent les premiers à parler de libertés d'expressions. "

--> Oui mais bon il faut voir leurs ouvrages certes, mais aussi la réalité historique de leurs actions. Marion Sigaut a parfaitement montré que notamment Voltaire mentait éhontément souvent, possédait des esclaves, convainquait des juges et magistrats qu'il connaissait de faire taire les gens qui le contredisaient, essayait de convaincre Catherine II de Russie de partir en guerre contre les Ottomans (!!! bien le pacifiste?), et j'en passe et des meilleurs!

:d) Je te rassure, l'historiographie n'a pas attendu Marion Sigaut et E&R pour savoir que les philosophes des Lumières n'étaient pas tous des doux agneaux. Elle ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes, en somme ; et je rajoute qu'il faut déjà commencer par ne plus présenter les Lumières d'un bloc : il y a énormément de différences entre un athée matérialiste pur comme d'Holbach et un Voltaire (et que dire de Rousseau !), ou entre Kant et Locke (ces deux-là mêmes pouvant presque être antithétiques à certains niveaux). Une vision binaire, manichéenne des Lumières comme gentils/méchants n'apportera rien au débat (et quitte à fustiger Voltaire, penseur que j'apprécie peu au passage, encore faut-il rappeler l'attitude de l'Eglise et du clergé à l'époque, qui ne sont certainement pas exempts de reproches ; et je suis chrétien...). Bref, ce schéma préétabli d'une critique des Lumières (1. Les Lumières ne sont pas ce que l'on croit ; 2. Regarde : Voltaire déteste le peuple ! Jefferson avait des esclaves !) devient lassant et très caricatural. Ça donne forcément un air subversif, mais un air en fin de compte très pauvre pour ceux qui approfondissent un peu plus le sujet quant à la diversité du phénomène des Lumières et de leurs critiques au XVIIe/XVIIIe siècles...

eustache_trompe
Niveau 10
19 mai 2013 à 16:53:35

Mais ce n'est pas moi qui fais sans arrêt une promotion des Lumières comme mouvement philosophique formidable, contre l'obscurantisme, contre l'intolérance, contre l'absolutisme royal, et blablabla... Ma réflexion n'est donc qu'une réaction vis à vis de ce discours qui existe et qu'on entend, par exemple dans cet article tiens :hap: . Et je suis d'accord avec toi ceci, et comme ma réaction d'ailleurs - dans une moindre mesure quand même, ça reste faiblard niveau argumentatif et pertinence. Et oui on tend à enfoncer des portes ouvertes. Mais qu'est-ce que ça change? J'assume d'être peut-être un peu manichéen mais je me sens cent fois moins "binaire" (qui rime avec primaire pour le coup) que l'était l'auteur de ce torchon, pourtant présent dans un journal qui se veut sérieux : Le Monde.

Tu ne peux pas nier que le formalisme employé par ce merdialiste vise clairement à dire que s'il reste un échappatoire à l'islam pour être "acceptable", c'est la laïcisation, la réduction de sa portée à un vague moralisme, de vagues traditions qui se verront arracher leur sens véritable, et une acceptation globale et résignée de toutes les déviances modernistes au nom de la tolérance, de l'humanisme, de la laïcité, des Droits de l'Homme et tout le blabla républicain classique.

Pour le coup c'est toi qui enfonce une porte ouverte, tu rectifies les propos des uns et des autres, certes et bravo pour ton excellence (j'ironise qu'à moitié t'inquiète) mais toi qu'en penses-tu?

lol113
Niveau 9
19 mai 2013 à 17:31:33

Il me faudrait lire les bouquins de Chebel pour mieux voir ce qu'il soutient. Ne les ayant pas lu, je ne peux que m'appuyer sur cet article, qui, je te l'accorde, est déjà problématique dès lors qu'il parle d'un islam des Lumières : très bien mais quelles Lumières ? Je sais bien que la presse est généraliste, mais soyons sérieux deux minutes : promouvoir la pensée d'un Voltaire en islam n'a rien à voir avec la promotion de la pensée d'un Rousseau ou d'un Kant... Pour faire simple, j'ai franchement du mal à l'idée d'un islam des Lumières à la sauce (grossièrement) Locke-Voltaire, où matérialisme/libre-échange vont de pair avec, en prime, la glorification voltairienne du luxe. C'est à la fois incompatible au niveau théologique (cf. le rôle de la théologie dans les œuvres des libéraux classiques, où l'idée d'un Dieu transcendant est remplacée par un Dieu immanent, comme le montre F. Dermange).

En revanche, des auteurs comme Rousseau ou Kant, que j'apprécie beaucoup, sont à mon sens d'un bien meilleur secours dans le monde d'aujourd'hui pour envisager la foi. Les thèmes présents dans l’œuvre de Rousseau évoquent à de nombreuses reprises ceux présents dans la tradition catholique, notamment la vision de la pauvreté et de la maîtrise des passions (il n'est pas étonnant qu'il ait repris le titre des Confessions de Saint Augustin pour intituler son propre bouquin). Pour ce qui est de Kant, c'est moins simple. Au plan théologique, la compatibilité avec les monothéismes est impossible (Kant récusant la possibilité d'une théologie rationnelle appuyée sur les preuves de l'existence de Dieu). Au plan moral, c'est tout autre chose : Kant maintient précisément la possibilité d'une métaphysique des mœurs potentiellement fondée sur l'idée de Dieu et, surtout, sur l'universalité de la loi morale, incarnée dans le Décalogue (J. Soler peut bien récuser cette idée d'universalité du Décalogue, je ne peux suivre sa position en tant que catholique dès lors que le Christ est venu accomplir et dépasser la loi de Moïse). Il n'est pas étonnant que beaucoup de théologiens catholiques aient été des néokantiens au XXe siècle... Pensée valable pour les cinq piliers de l'islam également.

Et je rajoute, enfin, que de très nombreuses idées dans les œuvres des Lumières sont on ne peut plus actuelles, en particulier la maîtrise des passions/pulsions et des tentations chez Rousseau et Kant. Et c'est là que la pensée de CES Lumières s'accommode parfaitement avec des traditions religieuses : dans la mesure où le monde dans lequel nous visions est un monde organisé par l'incitation à la consommation et à la libération des passions jusqu'à l'acte d'achat (qui, à l'échelle globale, menacent la planète tout comme l'homme, psychiquement et physiquement), la pensée de nombreux Lumières peut être utile d'un point de vue religieux. Je ne saurais que trop recommander les livres de D.-R. Dufour (La Cité perverse ; Le Divin Marché) sur cette question. Même s'il n'est pas religieux, il expose très bien en quoi l'idéal des Lumières (et de Kant particulièrement) a échoué en même temps que le discours religieux au tournant du XIXe siècle.

Bref, je pourrais approfondir longuement le sujet, mais la critique unilatérale des Lumières, tout comme le fait de parler de ces philosophes d'un bloc, ne peut que nuire au débat si l'on souhaite trouver des solutions. C'est précisément parce que l'on ne vit pas dans un monde dominé par les idées des Lumières (le capitalisme actuel ne s'appuie pas sur un sujet rationnel mais sur ses émotions et désirs), que la pensée de certaines Lumières doit être retrouvée par les religions.

lol113
Niveau 9
19 mai 2013 à 17:33:51

Dieu transcendant est remplacée par un Dieu immanent, comme le montre F. Dermange). * et au niveau moral, la pensée des Lumières dites "libérales" s'appuyant sur l'idée que la vices privés font la prospérité générale (Locke, Mandeville, Smith...).

lol113
Niveau 9
19 mai 2013 à 17:35:33

Précision, quand je parle de l'universalité de la loi morale pour Kant, il s'agit bien de l'impératif catégorique - ce qui n'est pas du tout incompatible avec le Décalogue...

eustache_trompe
Niveau 10
19 mai 2013 à 17:59:50

Très intéressant et assez complet ton analyse ; en fin de compte il serait infiniment préférable de voir ce genre de commentaire dans le site même plutôt que sur un site de jeux vidéos. Je te rejoins sur Rousseau, tout laïc et anti-absolutiste qu'il soit il y a jusqu'au-boutisme, une capacité d'autocritique qui lui permet de percevoir et dénoncer à merveille les limites du discours de ce qui s'amorce en son temps et sera tout simplement le capitalisme dans les années qui ont suivi. Rousseau est calviniste dans sa pensée, mais va jusqu'au bout et ne sert pas de la thèse élitiste pour adopter le fameux "faites ce que je dis mais pas ce que je fais" de tous les pseudos penseurs et philosophes qui lui étaient contemporains.

Quelque part comme tu l'as dit son discours est extrêmement actuel. Il dénonce dans son Discours sur les Sciences et les Arts une tendance répandue des intellectuels de plancher, philosopher pour, résumons, la beauté du verbe, la fierté d'avoir construit un raisonnement philosophique beau et agréable dans son principe sans jamais eux-même en tirer les conséquences dans la vraie vie. Ses contemporains me semblent donc à ce titre les ancêtres directs de ces très nombreux chroniqueurs, politiques et autres philosophes en tous genre qu'on a aujourd'hui qui se positionnent en éternels donneurs de leçons mais n'appliquant jamais leur propre discours eux-mêmes!

Le calvinisme bien compris de Rousseau invite comme tu l'as dit à une très nécessaire humilité sur soi, une droiture irréprochable (que lui-même n'a pas vraiment eu, et là est l'ironie tout de même...).

-73-
Niveau 7
19 mai 2013 à 18:05:23

Fondez votre religion et laissez-nous la nôtre svp.

Mr-Galloud
Niveau 10
19 mai 2013 à 18:12:49

bon courage à c'est personnes.

lol113
Niveau 9
19 mai 2013 à 18:25:59

eustache_trompe Voir le profil de eustache_trompe
Posté le 19 mai 2013 à 17:59:50 Avertir un administrateur
Très intéressant et assez complet ton analyse ; en fin de compte il serait infiniment préférable de voir ce genre de commentaire dans le site même plutôt que sur un site de jeux vidéos. Je te rejoins sur Rousseau, tout laïc et anti-absolutiste qu'il soit il y a jusqu'au-boutisme, une capacité d'autocritique qui lui permet de percevoir et dénoncer à merveille les limites du discours de ce qui s'amorce en son temps et sera tout simplement le capitalisme dans les années qui ont suivi.

:d) C'est vrai ; en revanche, je pense la critique de la laïcité sur de nombreuses sphères +/- tendancieuses du net (et imprégnées parfois d'une religiosité "intransigeante") est un faux débat. C'est une critique très franco-française liée à l'antimaçonnisme catholique mais qui ne se retrouve pas ou très peu à l'extérieur de notre pays. On a des pays non-laïcs qui ont pourtant vu leur nombre de fidèles chuter de manière drastique (Espagne, Italie) ... De même, l'absence de laïcité peut poser de gros problèmes à certaines religions : on l'a vu cette année au Royaume-Uni avec la question du mariage homo. Dans la mesure où il n'y a pas de distinction mariage religieux/civil comme en France, les religions sont théoriquement contraintes par l'Etat d'appliquer le mariage homo. On a vu de nombreux représentants musulmans et chrétiens demander des exemptions quant à l'application de ces mesures... Du coup, on en arrive à un point où l'évolution des mœurs de la société, corrélée à l'absence de laïcité, transforme les religions de l'intérieur. Même si R. Guénon critique la séparation des pouvoirs temporel et spirituel (j'ai vu que tu parlais de "règne de la quantité" plus haut), il avait bien vu à côté que la confusion des deux pouvait être très préjudiciable à la religion sitôt que le pouvoir temporel avait le dessus (cf. La crise du monde moderne, qui est un bouquin intéressant mais "simpliste" parfois, surtout sur les relations islam/chrétienté) - et ça, ça se vérifie sans cesse à l'échelle de l'histoire : pas étonnant qu'une réforme comme la réforme grégorienne ait pu avoir lieu au XIe/XIIe siècles pour lutter contre l'influence des laïcs sur les nominations aux bénéfices dans le clergé ou, plus tard, l'utilisation du catholicisme par Louis XI à des fins politiciennes... Tout ça pour dire qu'en l'état actuel des choses, la laïcité ne me dérange pas en tant que catholique. Bref, on dérive un peu du sujet !

Pour en revenir aux Lumières et à Kant, on peut également parler des relations intersubjectives, où l'autre est vu dans la morale kantienne non comme un moyen mais toujours comme une fin (impératif catégorique). Là encore, la pensée d'un gars des Lumières puise très fortement dans la morale chrétienne, et même avant chez Aristote lorsqu'il développe sa 3e forme de l'amitié dans l'Ethique à Nicomaque, où l'ami est celui qui est vu comme une fin en soi, comme un absolu, forme que l'on retrouve chez Saint Thomas puis... chez Kant. Bref, il y a des aspects difficilement conciliables entre les Lumières et les religions, mais d'autres s'y accommodent bien selon les personnes.

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Sujet : Défense d’un islam des Lumières
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