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Pendant ce temps, à Flanoir, la neige ne s’était pas stoppée non plus. Mais cela ne gênait personne, tout simplement car tout le monde dormait à cette heure-ci de la nuit. Kratos, lui, avait eut cependant beaucoup de mal à y arriver. Il rêvait maintenant très profondément. Or son rêve n’était pas un rêve ordinaire, non. Certains ont parfois la (mal)chance de faire des rêves prémonitoires. D’autres font exactement le contraire de cela : il se repasse des événements passés.
C’était ce type de rêve que l’épéiste était en train de faire. Tous ces souvenirs que lui avaient remémorés Sheena en étaient sûrement la cause. Aussi bien, l’homme se revoyait assis dans un des bureaux du Cruxis. Yggdrasill, son supérieur et ami, se tenait juste à côté de lui. A sa droite figurait Yuan. D’autres anges étaient assis sur les chaises qu’aucun des trois dirigeant ne voulaient prendre. Le sujet de leur discussion semblait important. Beaucoup des membres pointaient du doigt Kratos qui ne répondaient à aucunes de toutes ces provocations. Après un long moment, l’un des anges prit la parole :
« - Mes confrères et moi désirerions, si cela est possible, des explications sur cet acte.
- Elle commençait à en savoir trop, répondit Kratos avec un ton grave et malheureux.
- Trop ? L’acte ne serait-il pas exagéré ? demanda un rouquin assis dans la rangée de droite.
- Remettez-vous donc en cause l’acte de mon bras droit ? demanda Yggdrasill sur son ton autoritaire.
- Non, mais tuer une élue du mana est risqué, répondit le représentant des anges. »
Tout le monde chuchotait dans l’assemblée sur ce que venait de dire l’ange. Ils étaient tous d’accord sur ce point, Aurion n’aurait jamais du tuer l’élue. Kratos laissa tomber sa tête dans ses mains, honteux. Il avait tué la personne qui était la plus admirée dans Sylvarant, mais il était prêt : prêt à en subir les conséquences, qu’il en coûte de sa vie ou non. Yuan lui tapota l’épaule dans un geste de soutien. Mithos Yggdrasill reprit :
« - Il nous faudra trouver dès demain une nouvelle élue. Nous lui administrerons une potion d’amnésie et nous la persuaderons qu’elle est l’élue, qu’elle est Spiritua ! déclara le chef du Cruxis en insistant sur le dernier «est». Les gens n’y verront que du feu !
- Ce serait bien de savoir également de qui vous parlez, mon Honneur, quand vous dites «nous» ? interrogea le représentant des anges.
- Et bien j’attribuerais cette tâche à notre jeune Pronyma, elle a besoin de prouver qu’elle peut faire partie entière du Cruxis ! répondit Mithos.
- Sans vouloir vous offenser, reprit le rouquin, quelle sera la sentence que Mr. Aurion devra subir ?
- Il n’en aura pas, déclara fermement le chef. La séance est close ! conclut-il. »
Kratos Aurion se réveilla en sursaut. C’étaient toujours l’effet que ce genre de souvenirs lui faisaient. Mais il n’y pouvait rien, il était obligé de vivre avec jusqu’à sa mort, « si j’ai un jour la chance de la trouver ! » pensa-t-il. Il alla boire un peu d’eau à la fontaine et il se coucha pour la seconde fois de la nuit.
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Le lendemain, le groupe se réveilla presque en même temps. Préséa, Régal et Zélos revinrent de chez Altessa tôt dans la matinée. Tous trois étaient épuisés et avaient l’estomac vide, aussi ce fut avec plaisir qu’ils se joignirent au reste du groupe pour le petit-déjeuner. Lloyd, qui avait finit bien avant les autres, remonta discrètement dans sa chambre. Les paroles de Kratos lui avaient fait réfléchir, mais non changé d’avis.
Ils sortirent tous les neuf de l’auberge en milieu de matinée. La neige s’était finalement arrêtée, laissant place à un soleil plus brillant qu’il n’avait jamais pu l’être dans cet partie du globe. Hélas, Derris-Kharlan en cachait la moitié.
« - Quelle magnifique journée ! déclara Raine. Dommage qu’elle soit si importante, j’aurait pu passer tellement de temps à l’étude des runes inscrites sur les murs de l’église !
- Raine ! protesta Lloyd. Ce jour est plus qu’important, il est crucial !
- Lloyd, commença Kratos, je me dois de vous quitter maintenant. Il ne faut pas éveiller les soupçons de Mithos.
- Oui, répondit son fils. Je suppose que c’est mieux pour nous tous. Un dernier moment avec lui, profites-en, suggéra Lloyd. »
L’homme déploya alors ses ailes et disparut dans le ciel. Son fils soupira. Il avait espéré passer plus de temps avec lui maintenant qu’ils s’étaient réconciliés. Il observa la ville. Un mendiant, situé à leur gauche, leur fit un signe. Ils hésitèrent longuement à l’approcher, mais Colette, dans sa bonté, lui répondit par un sourire. Ils se retrouvaient maintenant dans l’obligation de rejoindre l’homme. Le mendiant avait des cheveux d’un violet foncé et des yeux profonds et sombres qu’on si perdrait. Il était vêtu de vêtement recousu et qu’il n’avait sûrement pas acheté.
« Merci d’être venu me voir, beaucoup de gens me fuient à cause de qui je suis ! »
Lloyd et le reste du groupe se sentirent gêné, à l’exception de Colette qui avait fait preuve, comme à son habitude, de compréhension.
« - Comme je suis stupide ! continua l’homme. J’ai complètement oublié de me présenter ! Abyssion, je m’appelle Abyssion.
- Enchanté Abyssion. Je m’appelle Colette, mon ami au pull rouge Lloyd, celui au gilet rose Zélos, celui au t-shirt blanc se nomme Régal et voici Génis ! dit-elle en pointant le demi-elfe du doigt. La dame qui porte une robe orange se prénomme Raine, celle au costume bleu foncé, c’est Préséa et la jeune femme en kimono Sheena !
- Je ne sais pas si j’arriverais à retenir tous ces noms, mais je suis ravis de vous connaître.
- Sans vouloir vous offenser, vous aviez sûrement une raison précise pour nous interpeller ? demanda Raine.
- En effet, ce serait comme un service. Vous devez connaître Nébilim.
- Qui ? demanda Zélos déconcerté.
- Nébilim, un grand seigneur des ténèbres. Il a été tué puis ses armes ont été dispersées un peu partout dans le monde, il y a de cela 4000 ans au minimum.
- Je ne vois pas trop de rapport, vous pouvez aller à l’essentiel ? commenta Lloyd fidèle à lui-même, c’est à dire impatient et niait.
- Je suis le dernier de ses descendants. Une malédiction s’est abattue sur ma famille et tant que les armes maudites, celles de feu Nébilim, ne seront pas détruites, elle s’abattra sur les descendants du ténébreux et donc sur moi. Je risque de mourir, et je suis maintenant trop faible pour partir à la recherche de ces armes. Je vous ai vus, vous huit et j’ai tout de suite pensé que vous pourriez effectuer cette tâche. Je vous le demande comme un service, je vous en prie, acceptez ! Ma vie en dépend.
- Nous acceptons, répondit Colette. J’aimerais seulement savoir combien nous devons en récupérer ?
- Bien sûr ! Il en faut huit, sept pour vous : j’ai déjà trouver celle-ci, mon père me l’a léguée, c’est l’épée Nébilim. »
Lloyd prit l’épée dans ses mains et l’observa. Elle inspirait une si puissant haine qu’il la rangeait dans son fourreau. L’épéiste serra la main d’Abyssion, tout comme le fit le reste du groupe, et ils s’en allèrent tous en direction de la tour du salut, mais personne ne se doutait que leur tourment en faisait que commencer…
« Vous paierez pour votre négligence… »