"Oh, une nouvelle fic, encore, ils vont pas arrêter ces abrutis qui se prennent pour des Victor Hugo et qui ont le Q.I. d´un bulot cuit? Je vais me sentir obligé de lire pour finalement tout trasher, alors que j´avais tellement de trucs intéressants à faire..."
Comme je vous comprends mes pauvres amis
Mais là, je ne crée pas, je reprends. Je reprends les premiers chapitres d´une fic que j´avais commencé sur un autre topic. Là, Ca sera plus propre, le titre est directement en première page, c´est joli ,c´est classe.
Trève de palabres d´une utilité plus que douteuses, prologue.
Prologue : Gloria Mana
Voilà 537 ans très exactement que le monde n’a plus aucune peine pour puiser son énergie, nécessaire à la vie : Le mana, offert à tous par l’Arbre-Monde, l’immense frêne Yggdrasill. Renaissant de ses cendres par la volonté de la toute puissante épée éternelle, il est désormais estimé comme une sorte de divinité, car source de toute existence, de toute pensée, de tout acte. Sentiment renforcé encore quand, sans explication scientifique plausible, il s’entoura de gigantesques montagnes escarpées et d’un champ d’énergie négative, le rendant tout à fait inaccessible, par n’importe quelle force. On ne pouvait même plus voir la masse de feuillages verdoyants dépasser de l’âpre chaîne montagneuse, élevée huit mois à peine après la victoire des Compagnons – marquant par ailleurs une nouvelle ère, symbolisée par le jour 0 d’un nouveau calendrier - , par crainte de l’idiotie des vivants, sans aucun doute. En 536 ans, le généreux fournisseur d’énergie eût le temps de devenir un rêve, une légende, un mythe. Jusqu’à ce que certains contestent purement et simplement son existence. Les derniers témoins de sa création, et d’ailleurs les derniers à simplement avoir pu l’observer n’étaient alors, grâce aux nombreuses guerres et aux non moins nombreuses épidémies, plus de ce monde.
La notion de planète sans aucun conflit aura perduré à la suite de la Réunification pendant plus de deux siècles. Durant ce laps de temps - plutôt trop court, il faut l’avouer, il n’y eut aucune discrimination, aucune haine, aucune agressivité... Et puis la nature humaine reprit le dessus, comme de juste. Les sociétés contrôlant les ressources naturelles, grâce à ce monopole, commencèrent à pratiquer des prix prohibitifs. Les riches augmentèrent leurs profits, les pauvres s’enfoncèrent dans la misère. Beaucoup voulurent alors créer un monde plus social, pour aider les nécessiteux ; tandis que ceux qui étaient au pouvoir se complaisaient dans leur système. C’est à ce moment que les premières guerres commencèrent. Les pauvres prirent les armes, les lances, les fourches... Tout ce qui leur passait sous la main était bon pour détruire les lieux de tourisme, les villas, les yachts, tous les endroits où ils n’auraient jamais pu rester légalement. On s’indigna, on se plaint, et on réprima. Cent quinze morts.
C’est à ce moment que le concept d’unification complète du monde se disloqua. Des factions d’indépendance se créèrent de toute part. L’idée d’une nouvelle contrée hébergeant les opprimés économiques germa dans de nombreux esprits. Après une mûre réflexion, les “dissidents”, appelés ainsi par les pouvoirs en place, se décidèrent à proposer l’idée de cette nouvelle nation au parlement en place à l’époque. Cette assemblée était par ailleurs opposée à son Roi, lui ayant pourtant prêté allégeance, comme toujours. Mais de nombreux ponts de désaccords subsistaient, notamment sur les privilèges accordés gracieusement par sa Majesté à ses proches et à sa famille. Elle approuva donc ce projet, faisant tout son possible pour déstabiliser et ébranler la monarchie.
L’an de grâce 267 amena deux changements majeurs, qui allèrent bouleverser toute la planète : D’un côté, la création d’une nouvelle monarchie, dans une zone proche de la désormais importante Triet ; lieu extrêmement pauvre, sans eau, mais avec quelques ressources minières. Grâce à certains gros appuis d’industriels considérant cela comme un investissement rentable, de nombreuses infrastructures furent construites : Aqueducs pour l’eau potable et les cultures, usines amenant travail pour tous, logements pour les travailleurs. Larantys était née.
D’un autre côté, l’ancienne royauté connut la révolution... Les pouvoirs étaient alors pour la plupart concentrés sur le Roi, qui, sans agir sur beaucoup de domaines, pouvait à sa guise contrôler toutes les lois régissant la planète. Or, comme vous pouvez vous en douter, cela ne plaisait pas à tout le monde. Les prémices d’une révolte appuyèrent le mécontentement général, et amenèrent au changement de régime politique : la monarchie absolue perdit tous ses droits, sauf ceux du titre – être désigné Roi n’est pas rien -, de gagner sa rente, et de se taire. Par contre, on adopta la Loi générale, écrite en seulement sept semaines (on soupçonnât d’ailleurs une écriture plus ancienne, en prévoyance de cette Révolution) par le parlement. El’Tassar, nouvelle monarchie, mais Monarchie Régulée, prit forme à la place de l’ancien régime.
Stabilisation mondiale quarante années durant... Mais étant donné qu’il faut toujours plus à ceux qui ont déjà assez, bien évidemment, ceux qui n’ont pas assez réclament aux favorisés. Les Larantyns, désormais deux milles cinq cent, étaient entassés dans la pauvre région qu’on leur avait généreusement octroyée. Pire, il n’y avait quasiment plus aucune ressource naturelle exploitable, tout ou presque avait été épuisé pour les besoins naturels évidents et pour rembourser les énormes emprunts. En clair, il fallait de la place pour que Larantys puisse survivre et prospérer. Naturellement, une solution pacifique fut envisagée... Vite réduite à néant par le Parlement, jugeant avoir déjà fait beaucoup (et même trop, selon certains Ultras) pour la jeune nation. Il ne fallait pas rêver plus longtemps une cohabitation en de si bons termes. Mais, contrairement à toutes les attentes de l’époque, Larantys ne fut pas annihilée par El’Tassar. Bien au contraire, après avoir résisté plus d’un mois aux assauts répétés des forces tassariennes, le petit pays adverse passa à l’attaque... Et réussit à capturer un carrefour majeur dans ces étendues désertiques, ville désormais capitale économique de la région, Triet ! Les négociations recommencèrent, mais cette fois, l´avantage avait changé de côté. Néanmoins, on peut affirmer que personne ne fut finalement lésé : El´Tassar ne perdit que quelques étendues désertiques qui ne leur amenaient de toute façon pas grand-chose. Seule la ville de Triet leur était importante, mais elle fut abandonnée logiquement aux forces adverses après la déshonorante défaite. Par contre, Larantys trouva fort bien son compte, ayant la place nécessaire pour toute sa population, et un accès à la mer avec le petit port de pêche d´Izoold et le port militaire abandonné de Miteras. Ce qui permit de nouveau la paix entre les deux nations, paix durable, mais paix menacée...
Le fragile équilibre trouvé par le Pacte de Triet fut finalement mieux accepté que prévu. On évita un nouveau conflit, mettant cette fois-ci en opposition deux véritables machines de guerre, au vu des technologies acquises dernièrement des deux côtés et des infrastructures défensives mises en place pour éviter une invasion. Ce n’étaient que canons à ions construits à même la roche, archers surentraînés se relayant pour ne jamais laisser ne serait-ce une infime partie de la frontière découverte – et, disait-on à l’époque, capables de tuer leur homme à deux cents pas - ou encore ingénieurs-alchimistes ayant bâti les pièges les plus vicieux et les plus mortels, infranchissables sans les mots de passe et les cartes d’autorisation adéquats... Pour chaque désaccord, on préférait logiquement largement trouver un terrain d´entente, même parfois désavantageux. Une guerre, même de moindre importance, mettrait bien trop de vies en jeu, et notamment beaucoup trop de vies civiles.
C´était sans compter un nouveau fou furieux, petit humain maladif, qui recherchait la vengeance et les ténèbres d´une intensité et d´une ardeur qui n´avaient pas été vues depuis plus de cinq siècles...