Hello !
Pas d'anime saisonnier cette fois-ci mais plutôt une antiquité que je me propose de déterrer pour vous la présenter.
Informations générales
Nom : Rose of Versailles / Versailles no Bara / Lady Oscar
Année de production : 1979-1980
Studio : Tokyo Movie Shinsha
Nombre d'épisodes : 40
Réalisateur : Tadao Nagahama / Osamu Dezaki (Black Jack, Ashita no Joe)
Chara-design : Shingo Araki, Akio Sugino et Michi Himeno
Musique : Kouji Makaino
Adaptation : Manga écrit et dessiné par Riyoko Ikeda
Licence : Oui. Les dvds sont édités par IDP.
Synopsis
L'histoire de la rose de Versailles se passe à la fin du XVIIIème siècle en France. Oscar est une jeune femme élevée en garçon par un père excédé de n'avoir que des filles. L'éducation militaire d'Oscar lui permet de devenir le capitaine de la garde royale, chargée de la protection de la jeune dauphine Marie-Antoinette. Aux côtés d'Oscar, il y a André, son ami d'enfance, secrètement amoureux d'elle. Ensemble, ils devront affronter les premiers troubles annonçant la Révolution française.
Mon analyse
I : INTRODUCTION
L’anime Rose of Versailles méritait plus qu’une fiche traditionnelle, c’est pourquoi cet avis ressemblera bien plus à une analyse complète plutôt qu’à une simple critique. Certes les défauts et les qualités seront cités et bien cités, mais nous sommes ici en présence d’un anime de qualité supérieure. Un anime qui chez moi a pu susciter une passion comme presqu’aucune série d’animation n’a pu le faire. Donc, non, ce pavé n’est pas une branlette intellectuelle étalée sur des dizaines de pages word, il s’agit d’une synthèse de ce qui fait selon moi la grandeur de cette œuvre, de tout ce qui mérite d’être dit à son propos (et encore, il y aurait tellement plus à dire, je culpabilise déjà à l’idée d’oublier la moitié). Il n’est pas toujours facile de faire saisir aux lecteurs la portée d’une œuvre, surtout quand il s’agit d’un anime où nombre de personnes ont encore des préjugés quand au « potentiel intellectuel limité » du médium. A fortiori lorsqu’il s’agit de parler d’un chef d’œuvre, (très vieux qui plus est et ayant été vu pour la plupart d’entre vous à un trop jeune âge), comme peut l’être la rose de Versailles, il convient de faire de preuve du plus d’objectivité possible et d’aborder en détail tout ce qui pourra amener le potentiel spectateur à abandonner ses préjugés pour accepter pleinement de découvrir la série. C’est là le but de ce post et c’est pourquoi il sera si long.
Afin de faciliter votre lecture, puisque je sais bien que vous râlerez quand même tous pour la longueur du pavé, je vais diviser cette critique en plusieurs parties relativement indépendantes. Ainsi vous pourrez lire à votre convenance une partie plutôt qu’une autre. Bien sur pour un avis vraiment global et cohérent, il est conseillé de tout lire et d’ailleurs pour faire le lien entre les différentes parties, il risque fortement d’y avoir des effets de répétition et de redondance, j’espère que vous me pardonnerez cette sénilité précoce. J’essaierai à chaque fois de vous indiquer quelle section il faut consulter pour bénéficier d’informations supplémentaires quant à un thème. Dans le pire des cas, pour voir simplement un avis synthétique sur la qualité de l’anime, vous pouvez aller directement à la conclusion. Ceci étant dit, place à l’index :
I Introduction
II : La jeunesse et la noblesse – première période
III : L’âge adulte et la décadence – seconde période
IV : La pertinence historique : propagande ou non ?
V : Le shojo-manga et l’exacerbation des sentiments
VI : Une réalisation scindée : Osamu Dezaki et les harmony cels
VII : Conclusion
Les parties II et III analysent et critiquent globalement la série, tout d’abord ses 18 premiers épisodes, puis les 22 derniers qui sont marqués à la fois par des changements profonds au niveau du scénario mais aussi de la réalisation. Il y a aura pas mal de résumé, toujours dans le but de faire apparaitre l’intérêt de la série. La partie IV se charge d’approfondir tout ce qui concerne les points historiques soulevés précédemment. On se posera notamment la question des sources et inspirations de l’auteur ainsi que de la fidélité historique. Pour terminer on contrera aussi une critique formulée quelques fois contre la série, à savoir une accusation de propagandisme. La partie V s’intéressera d’avantage au mangaka (bien qu’on ne parlera pas trop du manga non plus, vu le thème de ce forum), à l’importance dans l’histoire des animes et des mangas de la Rose de Versailles, des changements importants qu’il a pu engendrer dans le genre du shojo et évidemment du trait caractéristique de l’œuvre qui est l’exacerbation des sentiments et la puissance émotionnelle. Enfin dans la dernière partie, nous nous pencherons surtout sur la réalisation de la série, les différents réalisateurs et chara-designer qui y ont insufflé une âme incomparable et ce au moyen de divers procédés comme les harmony cels d’Osamu Dezaki.
Je pense que vous pouvez lire sans trop de craintes de spoil (peut-être légèrement dans la partie III). Disons que toute manière il y a très peu de choses à spoiler sur les grandes lignes, l’anime se chargera d’ailleurs de le faire à ma place. Il est en effet très fréquent de voir le narrateur vous annoncer bien longtemps à l’avance des événements tragiques qui se produiront tard dans l’histoire. Et pour cause l’histoire vous la connaissez si vous avez été à l’école. Il n’y a pas à en douter, l’anime ne fera pas de concessions pour faire une happy end de ce qui est une véritable boucherie historique. C’est en ce sens, notamment, qu’il s’agit ici d’une véritable tragédie. La connaissance a priori de tous les événements vous donnera, je vous l’assure, un sentiment très particulier et très intense lorsque vous vivrez l’évolution des personnages. Une réflexion naturelle s’amorcera aussi spontanément sur ce qui aurait pu (ou du) être fait pour éviter la catastrophe. Mais la puissance tragique-épique sera plus explicitée par la suite.
Sur ce, maintenant que vous avez courageusement fini ce premier (petit) morceau), je vous souhaite une bonne lecture pour la suite !