Bon, tout d'abord, gros pavé en perspective. Cet avertissement fait, on peut passer à l'essentiel
Ceux qui ont éventuellement suivi le début de l'histoire sur le 18-25 rattraperont le fil, pour les autres je commence depuis le début
Vous n'êtes pas sans ignorer que je passe beaucoup de temps à Budapest ces temps-ci. En fait, plus qu'en Belgique. La météo pourrie, les communistes et les cassos sont pas la seule raison de mon exil là bas. En réalité je vais pour la réceptionniste du spa, dont je suis tombé amoureux
Commençons par le début. On s'est connu en février 2018 (oui ça date pas d'hier). J'ai séjourné dans beaucoup d'hôtels de luxe et j'ai toujours été, comme la très grande majorité des clients (on y reviendra), indifférent au personnel qui m'entourait. Ils étaient là pour leur travail et mon bon plaisir.
Elle c'est différent, j'ai immédiatement été attiré par elle, je sais pas expliqué pourquoi. Elle a perdu la carte de ma chambre à notre première rencontre. Avec n'importe qui d'autre j'aurais râlé, mais avec elle j'ai été touché par son désarroi. Elle était toute triste d'avoir fait une erreur, et elle devait m'accompagner dans ma chambre pour que je vérifie que rien avait disparu, c'est la procédure. Dans l'ascenseur elle était toute triste, j'ai même cru qu'elle allait pleurer. Finalement plus de peur que de mal pour elle, elle repart soulagée mais dépitée. En partant le même jour j'ai dit à la réception que je voulais pas qu'elle soit sanctionnée ni même sermonnée pour son erreur. C'était la première fois que j'intervenais en sa faveur (on y reviendra aussi). A l'époque j'étais déjà un client régulier, même si pas autant qu'actuellement.
Je l'ai revu en juin passé et évidemment elle se souvenait de moi. Elle a tout de suite fait beaucoup plus pour moi que pour les autres clients. J'ignore totalement si c'est parce qu'elle voulait se faire pardonner de son erreur, si elle voulait me remercier d'être intervenu en sa faveur (je doute fortement qu'elle l'ait su cependant) ou parce qu'elle m'aimait bien parce que j'étais différent de la grande majorité de la clientèle (des vieux).
Bon là elle a commencé à m'intéresser donc je me dis que j'espère qu'elle sera là la prochaine fois que je retournerai. Je reviens en novembre et gros coup de bol, c'est elle qui fait ce week-end là. J'avais l'intention de l'inviter mais finalement j'ai pas osé. Oui, j'ai perdu tous mes moyens avec elle, oui ça m'est arrivé, à moi l'autoritaire qui a toujours dit tout ce qu'il pensait à tout le monde Ceci dit elle aussi semblait pas très à l'aise, encore plus après qu'elle ait perdu ma carte une seconde fois
Je retourne fin janvier 2019 rien que pour elle, sauf que pas de chance, elle était pas là. Jusqu'à la veille de mon départ où elle a pris son service à 15h. Bon là je me dis que je vais pas la regarder avec envie pendant des mois encore, je prends mon courage à deux mains et je vais l'inviter. Elle est surprise et me prévient qu'elle travaille jusqu'à la fermeture du spa à 22h. Ok pas de problème, je reste moi-même toujours jusqu'à la fin. Bon d'accord, elle accepte.
On va boire un verre où ne se disent que des banalités. Elle a exactement me même âge que moi (25 ans mais 24 à l'époque) elle a étudié le tourisme à l'université, elle a un frère plus âgé qu'elle qui est un éternel célibataire (ça aussi on y reviendra), elle aime voyager et lire, elle sort pas beaucoup, etc. On reste pas longtemps parce qu'elle habite encore chez sa mère (à suivre aussi) et qu'elle veut prendre le dernier métro, qui passe à 23h30.
Bon là je me dis que c'est pas trop mal engagé et je la réinvite, via Messenger, à boire un verre quand je retourne début mars. Ok, elle est d'accord.
Je débarque début mars plein d'espoirs, on devait se voir le lundi soir, j'avais eu toutes les peines du monde à larguer ma grand-mère avec qui je voyageais exceptionnellement et qui me croyait pas que j'avais comme par hasard des amis de l'université en ville avec qui j'allais aller boire un verre
Et là l'engrenage commence.
Je passe mon après-midi au spa, mamie veut pas aller aux bains Szechenyi, elle sait pas nager et a peut de couler Elle fait des mots croisés dans la chambre toute l'après-midi, cool, j'ai le champ libre. Je remonte me chercher un thé et là je tombe sur elle, qui fait comme si elle me connaissait pas. Ok, une de ses collègues était en train de lui parler, elle était occupée. Je remonte une deuxième fois, pas de chance, y'a deux autres clients qui ont quelque chose à demander, la poisse, je redescends. Là elle m'avait clairement vu et était d'ailleurs devenue toute rouge. J'essaie une troisième fois, elle s'en va dans le bureau
C'est le comportement à pas avoir avec moi, si on a quelque chose à me dire on le dit, on m'ignore pas. J'avoue avoir pété les plombs, ceux qui ont suivi l'histoire sur le 18-25 se souviennent peut-être du topic, le premier sur cette histoire. J'ai dit à sa collègue (10/10 mais avec qui je m'entends pas) que j'avais à lui parler et qu'elle devait lui dire de venir, qu'elle savait qui j'étais. Visiblement la collègue était pas du tout au courant, on y reviendra encore une fois. Elle l'appelle mais apparemment elle est très occupée. Ok, là j'en peux plus, j'explose et débarque dans le bureau avec la collègue qui me court derrière en me disant que je peux pas aller là bas. Je m'en fous, je continue et débarque assez furieux dans son bureau. Bon, la scène qui a suivi était un peu la copie de celle de Titanic quand Hockley crie sur Rose après qu'elle soit aller danser en 3ème classe, la table qui vole en l'air en moins
J'ai quand même pas mal haussé le ton en lui disant que si elle voulait plus me voir elle pouvait me le dire plutôt que d'agir ainsi et que c'était même une faute professionnelle de se comporter comme ça avec un client. J'ai fait exprès de dire cette dernière partie parce que c'est quelqu'un qui veut faire son travail du mieux possible, la moindre erreur la rend triste. Elle m'explique, dépitée et au bord des larmes (mais sans avoir peur contrairement à ce que les kheys du 18-25 ont imaginé) que c'est pas du tout ce que je crois, qu'elle m'apprécie beaucoup mais qu'actuellement elle a beaucoup trop de travail, qu'elle est devenue directrice du spa (sans blague, qui l'a recommandé pendant des mois au directeur à son avis ?) et que ce sera pas possible ce soir, qu'elle a pas voulu m'éviter mais qu'elle savait pas comment me le dire. Je la plante là en disant que c'est une excuse de merde.
Bon soyons clair, je m'en veux énormément d'avoir gueulé parce qu'elle le méritait pas et qu'elle a vraiment été touchée par ça, sûr et certains qu'elle a pleuré quand je suis parti. Je la revois le lendemain matin et elle devient à nouveau toute rouge. Je m'excuse d'avoir crié, elle me dit que c'est pas grave, me demande si je pars et quand est-ce que reviens. Non, contrairement à ce que les mauvaises langues diront c'était pas pour savoir quand m'éviter, au contraire
Bon je décide que cette histoire a assez duré, maintenant elle a compris normalement de toute façon, donc je lui fais envoyer des fleurs deux semaines plus tard quand je retourne à nouveau, tant pour m'excuser d'avoir gueulé que pour abattre clairement mon jeu. Elle vient me voir l'après-midi, à nouveau toute rouge, pour me dire que c'est très gentil mais qu'elle recherche personne, que sa vie c'est son travail et qu'elle veut rester seule, et que c'est absolument pas contre moi mais que la situation la met mal à l'aise parce qu'elle a jamais été invitée par un client et que normalement elle a pas de contacts avec eux en dehors de l'hôtel, mais elle précise que je suis pas un client comme les autres
A ce moment-là je suis soulagé, j'ai obtenu une réponse, même si c'est pas celle que j'espérais je l'ai eue. J'ai été soulagé une demie-journée peut-être. A ce moment-là ses collègues interviennent dans l'histoire, en ma faveur, du moins théoriquement. J'avais rien demandé ni raconté d'ailleurs, y'en a qu'une autre qui pouvait le savoir (la 10/10), c'est forcément elle qui a cafardé (impossible que ce soit mon crush). Mais bon, les autres sont pas débiles non plus, elles voient bien nos attitudes. Elle qui devient toute rouge et fait tout pour moi avant que je demande quoi ce soit, qui me donne tous les droits et me fait passer avant n'importe quel autre client quitte à commettre une faute (elle qui a horreur d'en commettre), qui me demande quand est-ce que je reviens, etc. Moi qui remonte toutes les demie-heures pour aller parler, etc. Une de ses collègues avec qui elle a été à l'école secondaire m'informe que cette fille est un ange incarné, la gentillesse la plus totale, incapable de faire du mal à une mouche, mais qu'amoureusement faut pas s'attendre à des miracles parce qu'elle fait un blocage affectif suite à la mort de son père quand elle était enfant, et que c'est pareil pour son frère d'ailleurs. Et qu'elle a eu que deux copains dans sa vie et que ça a pas duré longtemps.
Bon, intervenir en ma faveur c'est bien gentil mais auprès de quelqu'un qui fait un tel blocage ça peut que desservir, et c'est exactement ce qui s'est passé. Elle s'est renfermée comme une huître et les a depuis plus jamais informé de la suite de l'histoire. Elle leur a aussi ordonné (j'insiste sur le mot, c'est elle la directrice je rappelle), il y a deux semaines, de se mêler de leurs affaires.