Il y a environ 3 mois, je suis tombé de manière hasardeuse sur facebook sur un album photos datant d'avril 2009. Cet album recense entre 200 et 300 photos environ d'une soirée s'étant déroulée tout début avril 2009, ou plusieurs de mes anciens camarades du collège sont présents, ainsi que beaucoup d'autres jeunes que je ne connais pas et des parents (il devait y avoir au moins cinquante personnes). J'en ai conclu qu'il s'agissait d'une soirée entre lycéens, qui semble se dérouler chez un ancien camarade de classe du collège.
J'ai revu leurs visages de l'époque. La dernière fois que j'avais vu IRL ces gens, c'était en 2008. La fille qui m'avait humiliée devant mon père début 2009 et dont j'ai consacré un topic était présente à cette soirée.
J'ai passé en revue chaque photos (cela m'a pris au moins 1h), observé ces visages de jeunes adolescents de 15 ans que j'avais connu moins d'un an plus tôt en 3ème. Les garçons étaient tous costumés, les filles en robe. On ressent d'ailleurs très bien les années 2000 (même si c'était la dernière avant une nouvelle décennie) de par les tenues vestimentaires, les coupes de cheveux, et le décor de la maison.
Quand cette soirée a eu lieu, j'avais 16 ans. J'était alors un jeune adolescent qui vivait la pire année de toute sa vie, humilié et harcelé à l'école, moche, mal habillé, je n'avais rien à proposer. J'ai vécu l'enfer absolu et cela à beau faire 12 ans, je ne me souviens que trop bien dans trop de détail de cette année cauchemardesque.
Mon passé me fascine et m'obsède alors que j'ai vécu les pires moments de ma vie, je cherche constamment à me connecter à cette époque, afin de ressentir, de mesurer l'écart entre cette époque révolue et aujourd'hui, ou la roue a tournée de manière spectaculaire et inattendue. Mais dans ma tête, je suis encore dans ce collège, encore dans ce lycée. Je suis prisonnier mentalement.
Revenons en à cet album photos faisant figure pour moi d'archive absolue du passé, de mon passé, alors que je ne suis pas présent à cette soirée ou je n'aurais pas eu ma place au milieu de tout ces gens ou je n'avais pas ma place déjà parmis eux au collège.
Cet album me fascine, c'est souvent que je le regarde. J'ai mon petit rituel, je met de la musique des années 80 et je fait défiler les photos, en me disant "la soirée commence, les invités arrivent".
J'ai regardé cet album au moins une quinzaine de fois depuis que le connais, voici ce que j'en ai conclu :
La soirée se passe chez les parents d'un des adolescents présent à cette soirée, le père est d'ailleurs la. On voit également son jeune fils qui ne semble pas avoir 10 ans. On voit sur les photos que plusieurs parents sont la, étaient-ils la uniquement pour déposer leurs enfants ? Je ne sais pas car il y a plusieurs photos qui semblent être à différents moment de la soirée.
Ce que m'inspire cette soirée et tout ces acteurs est le coinçage de cul. Dans le sens ou tout ces jeunes de 15 ans étaient des petits cul bénis, sortant pour la plupart (pour ceux que je connais) d'un collège catholique ou aucun écart n'est toléré, avec des moyennes de notes entre 14 et 19 pour tous.
Quand je vois les parents sur les photos mon Dieu... Tu comprends direct en voyant leur gueule de vieux, leur ai coincé du cul, que si ils avaient chopé pendant la soirée un ado qui avait eu le malheur d'allumer un joint, cet ado aurait fini au poste de police et ses parents l'auraient envoyé en internat et se seraient mis à prier tout les jours le Seigneur les mains tremblantes afin de demander pardon en ayant l'impression d'avoir complètement raté l'éducation du fumeur en question.
Une photo a particulièrement retenu mon attention, on voit dialoguer 3 mères, l'air grave, pas drôle, probablement en train d'évoquer comment se passe la situation de leur enfant respectif à l'école, je vois la conversation d'ici "Moi le mien a chuté, il n'a eu que 13 de moyenne générale, je vais devoir resserrer les boulons". Des parents qui ne vivent qu'à travers ça, qui n'imaginent la réussite que par 16 de moyenne et qui contrôlent littéralement de A à Z la vie de leurs enfants en les privant de tout les plaisirs lambda que devrait recevoir un adolescent normal. Mais ces mêmes adolescents, matrixé et propagandés par ces mêmes parents depuis leur naissance, n'y voient aucun inconvénient car ils ont toujours été élevé comme ça.
Bref, cette soirée pue la misère et le coinçage total de cul pour moi. Bien évidemment tout ces petits cul bénis ultra social se "lâchent" dans le sens ou il dansent comme des fous, rient, s'amusent. Mais le tout contrôlé et sévèrement encadrés par des parents pas drôle qui veillaient de manière naturelle au grain à ce qu'aucun écart sous forme de tentation du Diable ne se matérialise.
Mais je m'égare et vais trop loin dans mes pensées, comme d'habitude.
Je n'ai pas finis de contempler cet album, je sais que je le re-regarderais encore de nombreuses fois en me connectant au passé.