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Bienvenue pour ce premier épisode de Le Football en..., une série dans laquelle je vais revenir sur l'histoire du football dans plusieurs pays, principalement d'Europe car c'est ce continent que je connais le mieux, en y présentant également les plus grands clubs, les plus grandes rivalités, ainsi que les statuts actuel du football dans ce pays. Et je commence tout de suite par le premier épisode qui concernera le football de mon pays d'origine, la Bosnie-Herzégovine !

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I/ La Bosnie-Herzégovine, c'est quoi ?

La Bosnie-Herzégovine (Bosna i Hercegovina en bosniaque, littéralement Bosnie-et-Herzégovine) est un petit pays d'environ 4 millions d'habitants du sud de l'Europe en pleine région des Balkans. A peine plus grande que l'ancienne région Rhône-Alpes, la Bosnie a au fil des temps fait partie de l'Empire Byzantin, de la Croatie, de la Serbie, de l'Hongrie, puis de l'Empire Ottoman, de l'Autriche-Hongrie, et de la Yougoslavie, avec des périodes d'indépendances (officielles ou non), en particulier au Moyen âge, l'âge d'or de la Bosnie.

Pays à la frontière des cultures catholiques et orthodoxes, la Bosnie est un pays d'histoire, de mélange, un pays avec une culture prononcée, et une histoire remarquable. Indépendante à partir du XIIè siècle en s'émancipant progressivement de la tutelle hongroise, la Bosnie connaîtra un âge d'or les deux siècles suivants, notamment au XIVè siècle, où le plus grand roi de Bosnie, Tvrtko Ier, réussit à transformer son pays en Royaume, à l'agrandir, et à en faire le principal état de la région qui deviendra plus tard la Yougoslavie. Mais suite à ces années idylliques, la Bosnie va comme les autres pays des Balkans se voir défaire par l'Empire Ottoman, qui jusqu'aux années 1873 (officieusement, 1905 officiellement) contrôlera la Bosnie, contrôle qui passera ensuite entre les mains de la Double-Monarchie Austro-Hongroise jusqu'en 1918, où la Bosnie fera partie intégrante de ce que deviendra le Royaume de Yougoslavie, puis la République Fédérale et Socialiste de Yougoslavie. Ce n'est qu'en 1992 que la Bosnie déclarera son indépendance, qu'elle obtiendra suite à une terrible guerre qui durera jusqu'en 1995 et qui fera environ 100 000 victimes bosniaques principalement civiles.

Tous ces événements ont façonné la Bosnie, et par la suite, comme on le verra, le football en Bosnie. En effet, premièrement, sur la religion : au Moyen âge, il y avait 3 religions majoritaires. Le catholicisme, qui représentait environ 15% de la population, l'orthodoxie, environ 25% de la population, et le christianisme bosniaque, qui représentait environ 60% de la population. Le christianisme bosniaque était une sorte de secte, en tout cas, n'était ni catholique, ni orthodoxe, et était supporté par la plupart des nobles de Bosnie. Suite aux invasions ottomanes, ces Kristjani (chrétiens bosniaques) vont progressivement adopter la religion musulmane, et vont donner ce que l'on appelle aujourd'hui les bosniaques, c'est à dire les bosniens musulmans. Ils représenteront au XVIIè siècle plus de 75% de la population totale de ce qu'est aujourd'hui la Bosnie-Herzégovine. Mais les défaites ottomanes face aux autrichiens, puis, les grandes migrations serbes (qui les verront s'installer dans l'ouest de la Bosnie et dans l'est de la Croatie, dans la région qu'on appellera la Krajina, et qui, durant les guerres de Yougoslavie, déclarera son indépendance de la Croatie) vont progressivement changer la donne, et ces serbes orthodoxes vont progressivement devenir de plus en plus nombreux. Suite à la prise de contrôle de l'Autriche-Hongrie sur la Bosnie, le catholicisme sera favorisé par les autrichiens, et l'arrivée massive de croates catholiques sera à signaler en Bosnie, en particulier dans le sud du pays, en Herzégovine.

Ainsi, ces divers événements ont façonné la démographie bosnienne. Et comme on le verra tout de suite, ils auront une conséquence immédiate sur le football en Bosnie.

II/ Le football en Bosnie durant l'époque austro-hongroise : 1872 - 1918

Durant l'époque austro-hongroise, le football n'en est qu'à ses débuts. Le football en Autriche-Hongrie est assez archaïque, souvent, ce sont les clubs des capitales qui s'affrontent entre-elles. En Bosnie, le football n'existe quasiment pas. A cette époque, la Bosnie est très pauvre, et loin de ses âges d'or. Les villes ne sont que peu développées, et seuls quelques clubs ont été créés entre temps. Ces clubs sont généralement tous issus de la capitale, sauf 1, sur lequel on reviendra. A cette époque, les clubs de foot représentent des idéologies : ce n'est pas une exception bosnienne, puisque dans toute l'Autriche-Hongrie, ce fut le cas. Les clubs slovènes par exemple avaient des noms très panslaves, les clubs de Bohême-Moravie, de Roumanie, ou de Pologne, exprimaient leur volontés indépendantistes dans leur nom, couleur, et supporterisme. En Bosnie donc, chaque club représentait une idéologie, un peuple, une idée. Parmi les principaux clubs du pays à cette époque, on peut citer :

- MOS Djerdjelez Sarajevo (littéralement, club de la jeunesse musulmane de Sarajevo : représente la communauté musulmane de la ville)
- FK Osman Sarajevo (littéralement, le ottoman Sarajevo : représente également les musulmans de la ville)
- SASK Sarajevo (le club des croates de la ville)
- FK Slavija (le club des serbes de la ville)
- HSK Zrinjski Mostar (le club croate de la ville de Mostar, on y reviendra, Zrinjski étant le nom d'une des plus grandes familles croates médiévales)
- FK Makabi Sarajevo (le club des juifs de la ville de Sarajevo)

Tous ces clubs, rien que dans leur nom, véhiculent des idées, et on reconnaît immédiatement quel club appartient à quelle communauté. A l'époque de l'Autriche-Hongrie, il n'existe pas de club "bosnien" en Bosnie. Il n'y a que des clubs serbes, bosniaques (musulmans), croates ou juifs. Les clubs "yougoslaves", "panslaves", ou prônant l'union des peuples de Bosnie, n'existent pas à cette époque où le nationalisme et les idées nationales sont de plus en plus importantes dans la Double-Monarchie.

III/ Le football en Bosnie à l'époque du Royaume de Yougoslavie : 1918-1941

On rentre désormais dans une période compliquée, et surtout vitale pour la suite du football en Bosnie.
A l'époque où se forme le Royaume des Serbes, Croates, et Slovènes qui en 1929 deviendra le Royaume de Yougoslavie, la Bosnie est déchirée ethniquement. Peuplée principalement de 3 communautés, elle aura subi une Première Guerre Mondiale terrible. La population serbe était enrôlée de force dans l'armée austro-hongroise pour combattre... la Serbie. Si bien que des dizaines de milliers d'hommes ont déserté pour se battre contre l'Autriche sous les armées alliées. Les croates, largement fidèles à la couronne autrichienne, se sont battus avec férocité contre les serbes, que ce soit de Bosnie, ou de Serbie, si bien que c'est un général croate qui a conquis Belgrade. Les bosniaques ont été tiraillés entre ces camps : tantôt fidèles aux puissances centristes tant par fidélité pour la couronne autrichienne que par fidélité à l'Empire Ottoman que de nombreux bosniaques considèrent à cette époque comme la mère patrie, tantôt ennemis de l'Autriche, luttant pour un yougoslavisme certain.
Au sortir de la guerre, la Bosnie est ethniquement déchirée, et les anciens ennemis se retrouvent unis sous un même drapeau, celui d'une Yougoslavie qui dés 1919 connaîtra ses premiers différends ethniques, opposant principalement des serbes centralisateurs et monarchistes, à des croates républicains et fédéralistes. A cela apparaît les luttes de classe, avec la montée en Yougoslavie du communisme/socialisme, rapidement interdit, mais qui persistera et qui vivra par l'intermédiaire des clubs de football...

Au niveau du football donc, cette période est marquée par une exacerbation du rôle des clubs dans l'union idéologique des peuples. Plus que sous l'époque austro-hongroises, les clubs de Bosnie vont réunir en leur sein des supporters, des partisans, des sympathisants, d'une même "idéologie". C'est ainsi que l'on comprend qu'à cette époque, aucun serbe de Bosnie ne supportait le SASK Sarajevo, ou qu'aucun musulman n'aurait eu l'idée de supporter le Slavija, ni qu'aucun membre de la haute-société n'aurait eu l'idée de devenir sympathisant du Zeljeznicar. Le football en Bosnie sous l'ère du Royaume de Yougoslavie, c'est un football des idéologies, un football où les rivalités sont exacerbées, et où le football est un moyen d'affirmer son identité, sa nation, son ethnie, sa classe sociale, ou sa vision !
C'est ainsi que l'on comprend comment à cette époque naissent déjà de grandes rivalités qui vont, encore aujourd'hui, marquer le football bosniaque.

Au niveau des résultats, il faut savoir que le football en Bosnie est à des années-lumières des football croates et serbes. Les principaux clubs de cette époque se nomment le SASK et le Slavija, et représentent les croates et les serbes de Sarajevo. Aucun d'eux ne remportera un seul titre durant la période monarchique de la Yougoslavie.
Mais ce n'est à cette époque pas ce qui compte. Et loin de là. L'important, c'est ce que représentent les clubs, et c'est sur quoi nous allons revenir.

Les clubs bosniaques/musulmans
A cette époque, les clubs proprement musulmans sont moins importants que les clubs serbes ou croates de Bosnie. En effet, les musulmans ont majoritairement adopté le yougoslavisme, et le terme "bosniaque", ou "bosnien" n'est à cette époque que de plus en plus rarement utilisé pour parler d'une ethnie ou d'une nation, mais l'est généralement pour parler des habitants de la Bosnie (comme on dirait "rhônalpin"). Comme on le verra, les musulmans/bosniaques sont plus impliqués dans la lutte des classes, plutôt que dans le conflit ethnique à cette époque. Il subsiste cependant le Djerdjelez Sarajevo, qui a gardé son identité bosniaque/musulmane, qui évolue en vert, et qui représente les musulmans de Sarajevo. Il est en rivalité avec les autres clubs de la ville, en particulier serbes et croates, mais ne connaît pas les mêmes succès puisqu'il n'attendra jamais la première division yougoslave.

Les clubs serbes
Il existe à cette époque deux clubs serbes de Bosnie principaux. Il s'agit du FK Slavija, qui terminera à deux reprises vice-champion de Yougoslavie, et le Krajisnik Banja Luka, club de la ville de Banja Luka, capitale de la Krajina bosnienne (région où durant les grandes migrations serbes, de nombreux serbes orthodoxes se sont installés). Sans surprise, ces clubs véhiculent principalement une idélogie panserbe, teintée de yougoslavisme. En effet, à cette époque, dans les milieux serbes, yougoslavisme et panserbisme vont de pair (contrairement aux milieux croates) puisque les serbes considèrent à cette époque que tous les sud-slaves de Yougoslavie, qu'ils soient musulmans ou catholiques, étaient des serbes de religion non-orthodoxe. Il n'y a dés lors rien d'étonnant à ce que le principal club serbe de Bosnie, le FK Slavija, soit dénommé FK "Slavie". A cette époque, le yougoslavisme serbe (largement différent du yougoslavisme croate), est un yougoslavisme partisan de la monarchie yougoslave, et partisan du fait que les musulmans et les catholiques du pays étaient également des serbes (c'est la vision serbe depuis le XIXè siècle, et l'une des causes des guerres serbes du XIXè siècle). Le SK Jugoslavija, (littéralement, Sport CLub Yougoslavie), l'un des principaux clubs du Royaume de Yougoslavie et ancêtre de l'Etoile Rouge, se dénommait avant 1918 SK Velika Srbija (littéralement, Sport Club Grande Serbie). Ces deux éléments vont donc de pair. Supporter dés lors le Slavija, c'est supporter le yougoslavisme serbe : c'est être serbe, être pour le roi, et être pour une Yougoslavie serbe !
Il n'y a dés lors rien d'étonnant à ce que le principal rival du Slavija soit le SASK, le club des croates de Sarajevo, et accessoirement, le deuxième plus grand club de ce qu'est la Bosnie actuelle durant le Royaume de Yougoslavie.

Les clubs croates
Les clubs croates de Bosnie sont nombreux dans le sud du pays, ce qui est actuellement l'Herzégovine. Sous l'ère monarchique yougoslave, deux sont importants : le SASK Sarajevo, et le Zrinjski Mostar.
Comme on l'a dit plus haut, le yougoslavisme serbe et le yougoslavisme croate sont diamétralement opposés : alors que pour les serbes tout yougoslave est serbe et doit être fidèle à la monarchie yougoslave, pour les croates, il existe des nations formant une méga-nation yougoslave. A ce titre, alors que les serbes voient les croates comme étant des serbes catholiques, les croates se voient comme une nation distincte mais cousine de la nation serbe. Les croates sont par conséquents majoritairement républicains et fédéralistes, car c'est pour eux le meilleur moyen de montrer qu'il existe des nations différentes mais unies au sein d'une Yougoslavie multi-ethnique mais qui serait unie.

Or, les serbes dominent le Royaume de Yougoslavie. Et largement. Ils imposent leur vision, et leurs volontés, et les compromis sont difficiles. Si bien que, les croates, pourtant à l'origine majoritairement favorables à la création de la Yougoslavie (c'est en Croatie durant l'ère austro-hongroise qu'apparaît le mouvement yougoslave et la volonté d'union des peuples yougoslaves), les croates deviennent fortement hostiles à la Yougoslavie dominée par les serbes et crée pour les serbes (qui la voient comme une expansion naturelle de ce que fut la Serbie d'avant-guerre).
En conséquence, les clubs croates vont rapidement défendre l'identité et la nation croate. En particulier, le Zrinjski de Mostar. A cette époque, les musulmans sont minoritaires à Mostar, et ce sont particulièrement les serbes et les croates qui y sont majoritaires. Le Zrinjski s'affichera immédiatement comme LE club croate : il portera le nom d'une des plus grandes familles croates médiévales, portera les couleurs blanches et rouges de la Croatie, arborera sur son écusson le damier croate, soutiendra ouvertement la scission croate de la Yougoslavie. Si bien qu'en 1936, le gouvernement yougoslave interdira le club de se rendre à un tournoi à Dubrovnik, à cause des agissements politiques. Le Zrinjski est un club de droite, nationaliste, catholique, croate : c'est pour ces raisons qu'il aura comme rivaux le Velez, le club socialiste et yougoslave, et le Jugoslavija Mostar, le club des serbes de la ville !

Les clubs socialistes
Finalement, on a en Bosnie bien plus que dans n'importe quelle autre région de la Yougoslavie, de nombreux clubs socialistes de gauche. Cela s'explique par le fait que les bosniaques/musulmans ont rapidement adopté la nation yougoslave, et se sont rapidement identifiés comme yougoslaves, bien plus que "musulmans". Ils étaient finalement des musulmans yougoslaves, et étaient plus intéressés par les luttes de classe plutôt que les luttes ethniques. On comprend ainsi que la plupart des grands clubs socialistes de cette époque sont d'origine musulmane et sont majoritairement musulmans bien qu'accueillant des serbes et des croates, tant qu'ils étaient de gauche, et favorables au socialisme. Parmi les principaux clubs, on retrouve le Velez Mostar, le Zeljeznicar Sarajevo, et le Sloboda Tuzla, tous crées dans les années 20 au moment où le communisme est interdit en Yougoslavie (il renaîtra et vivra dans ces clubs).
Ces clubs sont foncièrement de gauche et ont comme rivaux tous les clubs de droite : qu'ils s'agissent de la droite musulmane, serbe ou croate. Le Velez a déjà une rivalité importante avec le Zrinjski par exemple, et les bagarres entre les sympathisants des deux clubs sont très fréquentes.

Au final, que remarque t-on ? On remarque que les clubs bosniens de cette époque ne sont pas les meilleurs en Yougoslavie, mais en revanche, sont les plus marqués idéologiquement. Et tout est fait pour que n'importe qui puisse remarquer quelle idéologie véhicule chaque club :
- les clubs socialistes auront des noms rappelant les mouvements ouvriers ou socialistes, ou alors des noms de paysages ou de régions (Velez est le nom de la montagne à proximité de Mostar, Sloboda signifie Liberté, Zeljeznicar signifie Cheminot), et arboreront souvent une étoile rouge en guise de logo (c'est encore aujourd'hui le logo du Velez et du Sloboda)
- les clubs bosniaques utiliseront souvent le "Musliman" dans leur nom et évolueront principalement en vert
- les clubs serbes, qui ont le fantasme d'une Yougoslavie serbe, auront souvent des noms en rapport avec la Yougoslavie ou le mouvement panslave : SK Jugoslavija, ou FK Slavija, par exemple
- les clubs croates arboreront souvent (et encore aujourd'hui) le damier croate dans leur logo, et auront des noms typiquement croates (pour un non-initié c'est compliqué à comprendre, mais aucun club bosniaque ou serbe n'utilisera les acronymes SASK, HASK, HSK, HNK etc... comme le font les clubs croates, d'ailleurs le "H" signifie "Hrvatski", croate en français)

IV/ Le football en Bosnie sous l'Etat Indépendant de Croatie : 1941-1945

En 1941, la Yougoslavie est envahie par les forces de l'Axe, et est démembrée. La Bosnie-Herzégovine fera dés lors jusqu'en 1945 partie de la Croatie, un Etat fasciste à la solde de l'Allemagne nazie. Cet Etat organisera le génocide des serbes : selon les mots de son leader Ante Pavelic, 1/3 des serbes de ce nouvel Etat devaient être tués, 1/3 convertis, et 1/3 expulsés de Croatie. Je ne rentre pas dans les détails, mais les croates ont été terribles durant cette guerre : têtes coupées à la scie, décapitations, concours de "celui qui tuera le plus de serbes" dans le camp de Jasenovac, bref, même les italiens ont été choqués par les horreurs des croates.

Au niveau du football, on a pas beaucoup d'informations sur cette période. Ce que l'on sait en revanche, c'est que les clubs serbes ont été interdits ! Et tous les clubs serbes ont soit été interdits soit remplacés par des clubs typiquement croates : à Banja Luka par exemple, le club serbe du Krajisnik a été dissous et remplacé par le Hrvoje Banja Luka, un tout nouveau club croate !
Ce qui est intéressant ici, c'est de voir que des clubs de Bosnie vont ouvertement prêter allégeance au gouvernement oustachi d'Ante Pavelic : le Zrinjski, le SASK, ou le Napredak Sarajevo par exemple ! Ces clubs ont été de fidèles sympathisants à l'indépendance croate durant la période monarchique, et il n'est pas étonnant de les retrouver dans le championnat croate. Certains clubs refuseront d'y participer en raison de leurs idéologies : le Velez Mostar, le Zeljeznicar, le Sloboda Tuzla, le Djerdjelez de Sarajevo, par exemple !

V/ Le football en Bosnie-Herzégovine durant la période communiste : 1945-1992

Changement de situation !
En 1945, les communistes (les partisans) de Tito prennent le pouvoir dans toute la Yougoslavie et imposent une dictature communiste (au départ, extrêmement dure, mais qui avec le temps s'assouplira pour donner une Yougoslavie mi-bloc de l'est mi-bloc de l'ouest que tout le monde connaît). Et pour le football, ce qui en ressort, c'est que tous les clubs ethniques disparaissent !!

Et quand je dis tous, c'est tous, sans exception. Déjà en Bosnie : tous les clubs désignés comme traîtres à la Yougoslavie sont dissous. Mais c'est quoi traître ? Il s'agit d'abord de tous les clubs qui ont évolué dans le championnat croate durant la Seconde Guerre Mondiale : exit donc le SASK Sarajevo ou le Zrinjski Mostar ! Mais ces "traîtres" sont aussi les traîtres à la cause socialiste qui par nature se veut universelle et anti-nationaliste : de nombreux clubs vont alors être dissous dans toute la Yougoslavie, dont les principaux clubs sous la période monarchique comme le SK Jugoslavija, le Concordia Zagreb, le Gradjanski Zagreb, etc... seuls quelques clubs qui ont participé à cette période réussiront à ne pas être dissous : c'est le cas de l'Hajduk Split notamment qui a refusé de participer au championnat oustachi, et ce qui l'a sauvé !

Ces clubs (pour certains, très grands) dissous, qui va les remplacer ? Et bien on va assister à l'essor des clubs socialistes, soit ceux qui vont être crées, soit ceux crées durant l'entre-deux-guerres mais ayant cette idéologie socialiste. Ainsi, le Zeljeznicar, le Velez, et le Sloboda Tuzla vont être projetés sur le devant de la scène et obtenir le soutien des autorités communistes. Le FK Sarajevo, le Celik Zenica, ou encore le Borac Banja Luka seront également créés !
Le football dans cette Yougoslavie communiste change totalement de nature. Ce n'est plus un football ethnique (en théorie), mais un football des villes. Les clubs ne représentent plus tellement des idéologies, mais principalement des villes. Chaque grande ville a un ou plusieurs clubs, chaque club représente son quartier, sa ville. Et c'est logique, Tito ne veut pas donner de l'importance au nationalisme, et c'est logiquement que les clubs ethniques sont interdits.

La Bosnie va alors connaître son âge d'or footballistique durant cette période. Le FK Sarajevo et le Zeljeznicar Sarajevo remporteront 3 titres de champions de Yougoslavie, le Velez Mostar remporta des coupes de Yougoslavie, tandis que le Sloboda, le Celik, et le Borac participent régulièrement à la Première Division Yougoslave. La Bosnie est d'ailleurs la République fédérée qui alignera régulièrement le plus de clubs dans l'élite.

On voit que sous l'ère socialiste, il n'y a pas de clubs ethniques en théorie, en tout cas, rien n'est fait pour qu'on ait l'impression qu'on a à faire à un club ethnique contrairement aux périodes précédentes. Les noms des clubs sont plus "généraux", représentent des idéaux socialistes ou des villes, et chaque club arbore l'étoile rouge sur son blason. C'est l'âge d'or de la Yougoslavie, et du football, et particulièrement du football en Bosnie. Mais on sait comment ça a fini.

VI/ Le football en Bosnie depuis son indépendance : 1992 - ...

Je ne vais pas revenir sur l'histoire de l'éclatement de la Yougoslavie, ce n'est pas le but, je vais juste revenir sur les conséquences footballistiques.
Il faut déjà savoir que la guerre de Bosnie est extrêmement complexe, et oppose trois camps : la République de Bosnie-Herzégovine (les bosniaques), la République Serbe de Bosnie (les serbes), et la République Croate d'Herzeg-Bosnie (les croates), toutes trois déclarées indépendantes. Parmi les 3, seules la République de Bosnie-Herzégovine est reconnue internationalement.

Quelles conséquences au niveau du football ? Déjà, il faut savoir que le football a été un moyen pour ces entités de montrer leur souveraineté, et qu'elles ont tenté le plus tôt possible de créer leur propre association, leur propre ligue de football.
Ainsi, en 1994, la République de Bosnie-Herzégovine crée son association de football qui regroupe tous les clubs des territoires sous son contrôle (les territoires bosniaques). En 1993, les croates de l'Herzeg-Bosnie ont fondé leur propre association et ligue de football, tandis qu'en 1995, les serbes de la République Serbe de Bosnie ont fait de même.

Et du coup ? Et du coup, pendant des années, on a eu en Bosnie-Herzégovine, pays pourtant reconnu indépendant et alors que la guerre est terminée, 3 championnats différents : un bosniaque, un serbe, un croate. Etant donné que seule la République de Bosnie-Herzégovine était internationalement reconnue et que seul le championnat placé sous son égide était reconnu, seuls les clubs bosniaques participaient aux coupes européennes. Mais on avait tout de même pourtant 3 championnats différents, avec 3 vainqueurs différents, et 3 associations différentes !
Ce n'est qu'en 1997 que les clubs bosniaques et croates se rencontrèrent officiellement pour la première fois. Les 3 championnats existaient pour autant toujours, et la formule était que les meilleures équipes bosniaques et croates en fin de saison s'affrontaient dans des play-off pour déterminer le champion de Bosnie. Les clubs serbes n'y participèrent toujours pas. Cette période est assez "mauvaise" pour le foot bosnien, déjà parce que la Bosnie était détruite par la guerre et que le football n'intéressait plus trop, et surtout parce que des équipes faibles remportaient le titre en conséquences.
Ce n'est finalement qu'en 2000 que les 3 associations décidèrent, enfin, de s'unir afin de former la NFS/BIH (la fédération de Bosnie-Herzégovine de Football). En cette année, un championnat commun fut enfin crée, regroupant les clubs bosniaques, serbes, et croates. Les associations croates et bosniaques s'unirent pour n'en former plus qu'une, tandis que l'association de la République Serbe continua d'exister. Cela aura des incidences sur le fonctionnement du football bosnien : la première division est commune à tous les clubs du pays, tandis qu'à partir de la deuxième division, ce sont les associations croato-bosniaque d'une part et serbe d'autre part qui gèrent sur leur territoire le football (je rappelle que la Bosnie est séparée en deux entités fédérales : la Fédération Croato-Bosniaque et la République Serbe de Bosnie).

Progressivement, le football en Bosnie s'est peu à peu stabilisé. Pour autant, il reste aujourd'hui très faible. En effet, le niveau est très mauvais, et aucun club du pays ne s'est jamais depuis l'indépendance qualifié pour une phase de groupe d'une coupe européenne. Les affluences sont ridicules comparés à la période yougoslave également.
Pourtant, les clubs restent tout de même un moyen d'afficher qui on est. Depuis l'indépendance, les clubs interdits durant la période communiste ont de nouveau été autorisés, et les clubs ont recommencé à représenter des peuples et non plus seulement des villes. En effet, on a aujourd'hui un mix de l'époque monarchique où les clubs représentaient des idéologies, et de l'époque communiste où les clubs représentaient des villes. Aujourd'hui les clubs représentent le peuple ethnique de sa ville : le Velez Mostar ne représente plus la gauche, mais représente les bosniaques de Mostar qu'ils soient de la bourgeoisie ou des classes ouvrières par exemple. Dans un pays fracturé ethniquement, chaque club représente son ethnie dans sa ville, et rien de plus ! Et c'est d'autant plus voyant dans le sens où les clubs bosniaques arborent le lys royal bosniaque sur leur logo, les serbes le drapeau serbe et l'alphabet cyrillique, et les croates le damier croate.

Il y a bien aujourd'hui une Bosnie, un championnat, mais en réalité, tout est fracturé et divisé ethniquement. Cette division est issue de l'histoire de la Bosnie, et au niveau du football, cela s'en ressent. Les rivalités sont aujourd'hui ethniques principalement, et bien que le championnat soit unifié, on remarque aisément qu'il y a des clubs bosniaques, des clubs, et des clubs croates.
Le football en Bosnie aujourd'hui est le fruit de l'histoire du football en Bosnie. Une histoire mouvementée et compliquée, marquée par des troubles importants et des périodes très différentes. Aujourd'hui, tout cela semble mélangé : des clubs issus de l'avant-période communiste et qui sont très marqués idéologiquement, des clubs issus de la période communiste, des clubs nouveaux de l'après-guerre. Des rivalités d'avant-communisme coexistent avec des rivalités communistes. Tout est mélangé, et tout est extrêmement compliqué. Ce qui paraît finalement simple, c'est juste le fait que le football est un moyen de montrer que son peuple est plus fort que l'autre. Et cela se ressent dans les rivalités, en particulier celle entre le Zrinjski et le Velez. Pour anecdote, en 2011, le Velez marque le but de la victoire à la 94è minute de jeu : s'en suit un envahissement de terrain des supporters du Zrinjski qui vont chasser les joueurs du Velez. Bref, tout est une question de nationalisme. Et cela se ressent dans les groupes de supporters qui arborent fièrement des drapeaux de guerre, scandent le nom de criminels de guerre, ou font l'apologie de crime ou bien ont des messages haineux envers une autre nation.

Il m'est impossible de clôturer ce premier épisode sans revenir sur le fait que la Bosnie-Herzégovine a connu une période nationale "faste" en ce début de décennie 2010. Barragiste en 2010 et 2012, la Bosnie s'est finalement qualifiée pour la Coupe du Monde 2014 ce qui restera pour les bosniaques le plus grand accomplissement footballistique du pays. Malheureusement, le pays connaît depuis de grandes difficultés, et semble largement sur la pente descendante.
Au niveau des clubs, les principaux sont aujourd'hui le Borac Banja Luka, le Zrinjski Mostar, et les deux clubs de Sarajevo, el FK Sarajevo, et le Zeljeznicar.

Finalement, le foot aujourd'hui en Bosnie est un foot nationaliste. Les serbes du pays supportent la Serbie, les croates, la Croatie. Seuls les Bosniaques supportent leur pays. L'histoire du foot en Bosnie est compliquée, et elle est étroitement liée à l'histoire politique de la région et du pays...
La Bosnie pourra toujours tout de même compter sur une population bosniaque fière de son pays et toujours là pour supporter la sélection nationale

Et pour finir, je vous propose deux vidéos de supporters bosniaques en France avant le match en 2011 France-Bosnie
https://www.youtube.com/watch?v=H-KiObMSdSI
https://www.youtube.com/watch?v=ZECEErzvmuo

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Voilà les kheys, c'était long, mais vous savez tout sur le football en Bosnie
Dites moi si ça vous plait, ce que vous changeriez et aimeriez voir pour les prochains épisodes, et également de quel pays vous souhaitez que je parle

Vous pouvez également me poser toutes les questions que je n'ai pas abordé ici concernant le foot en Bosnie

Bonne lecture

Très bon topic.

Pour être déjà allé à Sarajevo (2x) et Mostar, j'étais étonné de voir à quel point les rivalités pouvaient être importantes là-bas, surtout entre équipes pouvant être très méconnues par chez nous.

Le Zrinjski et le Velez Mostar par exemple.

La seule chose dommage: les stades sont pourraves de chez pourraves, malgré la ferveur.

Exact, je reviendrais sur un autre topic sur la rivalité Velez Zrinjski, elle est très intéressante
Mais effectivement les stades sont vétustes, mais c'est à l'image du pays, il n'y a clairement pas d'argent aujourd'hui, et ça se ressent. C'est dommage car il y a de bons joueurs là bas mais rien n'est fait pour les mettre dans de bonnes conditions. Le football est une religion en Bosnie, mais est très peu développé paradoxalement

Topic de qualité, je lirais ça ce soir

https://youtu.be/MDH7C3D0vgM

Je me souviendrais de ce match quand j'entend parler de Bosnie

Dzeko il a bien fait

Le 21 juin 2020 à 17:09:30 Lupette_51 a écrit :
Topic de qualité, je lirais ça ce soir

Merci beaucoup ça fait plaisir

Waw super concept ! T'as une idée pour les prochains pays ?

Passionnant, merci à toi !
Difficile de savoir à quelle point ta position peut être biaisée, mais sans connaître le sujet tu semble avoir été rigoureux.
Je me posait la question de comment la Bosnie avait pu reprendre le football après l'éclatement de la Yougoslave, j'en sais un peu plus grâce à toi.

J'espère qu'on aura d'autres épisodes bientôt !

En fav je lis ça demain

Le 21 juin 2020 à 18:23:28 JulienFournier a écrit :
Passionnant, merci à toi !
Difficile de savoir à quelle point ta position peut être biaisée, mais sans connaître le sujet tu semble avoir été rigoureux.
Je me posait la question de comment la Bosnie avait pu reprendre le football après l'éclatement de la Yougoslave, j'en sais un peu plus grâce à toi.

J'espère qu'on aura d'autres épisodes bientôt !

Je pense avoir été au maximum objectif. J'ai essayé de m'en tenir aux faits, sans émettre de jugements (sauf pour les oustachis, mais là c'était abusé ) et sans dire "c'est la faute de tel". Tout est vérifiable concernant mon travail

Alors oui, en fait, de manière générale, au moment de l'éclatement de la Yougoslavie, tous les pays sécessionaires ont tout de suite gommé toute trace de la Yougoslavie. En fait, le but était de gommer le fait que le pays a fait partie dans le passé de la Yougoslavie, et de se poser comme une nation souveraine, indépendante, avec son peuple et son histoire, sans aucune trace yougoslave. Ca explique pourquoi le sport a tout de suite été important : il a permis à ces jeunes nations d'avoir une reconnaissance internationale rapidement, et ça explique pourquoi tous ces pays ont tenté très très vite d'obtenir cette reconnaissance sportive pour montrer au monde qu'elles existent.

En Bosnie, le premier match de la sélection nationale a lieu contre l'Italie alors qu'on est encore en pleine guerre.
Franchement ces questions sont super intéressantes je trouve. La question géopolitique du sport c'est un putain de sujet

Le 21 juin 2020 à 17:30:59 Boulanger-Deter a écrit :
Waw super concept ! T'as une idée pour les prochains pays ?

J'hésite, mais je pensais à la Hongrie. Ils ont une histoire super, avec des périodes très différentes, et avec des diasporas qui perpetuent le foot hongrois à l'étranger
Sinon, la Tchéquie aussi

https://youtu.be/bkrEtGlhFAg

Il y a eu un reportage si cela intéresse

Franchement très intéressant! Beaucoup de choses que je ne savais pas.

Les croates et serbes de bosnie supportent vraiment la Croatie et la Serbie? Ah ouais chaud quoi.

Ça devait être chaud la bas quand la Croatie était en finale de CDM...
Tu devais avoir les bosniaques et les serbes De Bosnie derrière la France contre les croates de Bosnie

Super intéressant, merci !

Une question que je me pose en lisant la fin sur l'équipe nationale, comment ça se passe au sein de la sélection entre les bosniaques et les mecs d'origine croate ou serbe ?

Sinon pour les prochains pays, n'importe quelle destination un peu méconnue niveau football c'est top. Mais je pense que même sur des pays plus proches, genre Portugal ou Ecosse, on peut en apprendre.

Excellent topic

Petite question, étant donné leur religion et leur antagonisme commun avec la Serbie, les Bosniaques se sentent relativement proches des Albanais ou alors leur nationalisme fait qu'ils s'en foutent ? Y a des sortes de mouvements un peu pro Turcs comme ceux qui soutenaient l'empire ottoman pendant la guerre ou plus du tout ?

Topic incroyable. Merci !

Petit ajout quand même que j'aurais fait : l'impact de Srebrenica

Tu parles des horreurs des oustachis (à raison) mais j'ai l'impression que ceux qui cristallisent le plus de haine dans toute la Yougoslavie c'est de très loin les serbes. Je pense que ça aurait été intéressant d'en parler, après peut-être que tu as sciemment préféré éviter le sujet pour des raisons personnelles vu que c'est un sujet assez tendu. Les massacres ethniques sont une des causes de la manière dont les clubs sont supportés, 1995 c'est encore très récent dans les têtes et c'est vraiment pas étonnant qu'il y ait autant de heurts entre bosniens, croates et serbes. Surtout que le massacre a été commis au nom de la république serbe de Bosnie.

(Je suppose que t'es d'origine serbe de Bosnie d'ailleurs non ?)

Pour répondre aux diverses questions (Je peux pas vous citer je suis sur portable désolé)

En fait, pour la finale de 2018 c'était assez partagé. Je sais que les bosniaques de France étaient en énorme majorité pour la France, mais pas parce que c était la Croatie en face, mais parce que la France jouait. J'ai eu très rarement des échos de bosniaques qui étaient en mode "nique la France", l'énorme majorité aiment la France comme le pays qui les accueilli et leur a tout donné. Après y'a toujours des hipster et des cons mais comme partout.
En Bosnie je sais que y'a eu des micro trottoirs j essayerais de vous retrouver ça et les avis sont assez partagés. En fait , dans le nord et l'est de la Bosnie, généralement les gens ont une assez bonne vision des croates étant donné que pendant la guerre ils ont combattu ensemble contre les serbes. En revanche dans le sud où il y a eu une guerre entre bosniaques et croates, ils peuvent encore moins se blairer qu'avec les serbes. Au final ça + le fait que y'a une yougonostalgie importante en Bosnie chez les vieux , ça fait que en Bosnie certains étaient pour la Croatie , d autres pour la France, dans réelle majorité absolue.
En Serbie honnêtement j'en ai aucune idée mais vu les liens serbo-croates je pense pas que la Croatie soit vraiment apprécié La bas

Concernant les liens avec les albanais. Ça dépend si on parle des bosniaques de Bosnie ou des bosniaques de la diaspora. Généralement les bosniaques de la diaspora sont assez proches des albanais parce qu'ils aiment bien faire genre "Ouais mes reufs musulmans des Balkans". Alors qu'en Bosnie ils ont la même vision de eux que les serbes, ils les aiment pas forcément. Je saurais pas expliquer pourquoi mais c est pas des peuples qui forcément s aiment, juste ils sont alliés quqnd il s agit de faire chier la Serbie

Et pour la question concernant les relations en sélection nationale. Généralement elles sont bonnes voir très bonnes , parce que les joueurs généralement s en foutent du nationalisme . C est comme tout narionalisme en fait , on est natio mais des qu on à un serbe en face de nous on est en mode "oh mon frère" . C est pareil pour beaucoup de monde je pense. Au final les relations dans le vestiaire dépendent plutôt des caractères des joueurs et de leur personnalité plutôt que de leur origine ethnique.
Et puis il y a des joueurs d origine croate ou serbes qui aiment vr aiment la Bosnie. Je trouve justement que la sélection est l'une des rares choses qui rassemblent les gens autour de la Bosnie plutôt qu'autour de leur ethnie. Par exemple le père de Toni Sunjic A fait la guerre aux côtés de l Herzeg Bosnie pourtant son fils à toujours clamé son amour pour le pays et pour la sélection. Honnêtement dans le vestiaire doit pas y avoir de soucis de nationalisme, les soucis comme dans tout vestiaire c est en rapport avec les personnalités des joueurs je pense