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Léa Passion Journaliste

Sujet : Quel beau texte.
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xdz
Niveau 3
18 décembre 2017 à 10:31:51

Mes persécuteurs sont de ceux qui eussent tué Zacharie fils de Barachie entre le temple et l'autel.
Ils eussent été de ceux qui ferment les yeux.
Ils eussent de ceux qui nient ces paroles :

Quitte, Jérusalem, la robe de ton deuil et de ton affliction, Et revêts les ornements de la gloire qui te vient de Dieu pour toujours;

Enveloppe-toi du manteau de la justice que Dieu te donne; Mets sur ta tête la mitre de gloire dont te couronne l'Eternel.

Ils eussent été de fieffés imposteurs.
Ils eussent été ce qu'ils sont : des vermines.
Rien n'a jamais eu plus de sens que le néant, rien n'en a jamais eu plus que le manque de souvenir. Tout a toujours été, d'une façon ou d'une autre, oubli.
Rien n'a jamais signifié car le signifiant était toujours absent, la mort toujours présente, la fin toujours à proximité, et rien n'avait plus de sens alors que le fait de n'en pas avoir, et le silence, et la douleur, c'était juste cela la vie.
Alors on prit l'encens et les candélabres, on brisa le cercueil et on tua une seconde fois Jésus, une fois de plus, comme si ce n'était pas assez.
La preuve était manifeste que Dieu existait au temps où la guerre était le fin mot de tout litige, parce qu'il avait dans son sens profond une ressource en dernière instance, c'était celle de toujours moins mépriser l'opprimé. Mais alors, il n'y avait pas de souffle, et il y avait encore moins de rire. Le rire était une conceptualité vidée de toute force. La puissance s'était effondrée dans tous les éons les moins flatteurs, et le Dieu mauvais, celui-là - avait simplement disparu. La flagornerie était désormais du côté des archanges, ces espèces de déchus sempiternels, jamais satisfaits de ne se souiller que du sang des humaines. Celles-là ne méritaient aucunement l'amour, ni l'attention.
Et c'est alors que je vis la sagesse.
Elle portait un immense diadème de récit immémorial. Elle n'avait pas encore dit son mot que je la regardais. Elle semblait vouloir à jamais dire ce qui avait été toujours tu. Il paraissait clair qu'être crucifié était le bon destin pour un humain. Il ne paraissait pas moins clair aussi, que j'allais l'être. Alors je pris mes sens et portai l'ambition jusqu'aux nues de la bêtise. Je me mis à singer le néant des autres. Chaque ange disposait à son gré d'une nouvelle prétention antique. Les chrétiens étaient tous en train de pleurer.
Je vis la fin du monde tel qu'il nous est représenté. Je vis la philosophie se tenir aux côtés d'une métaphysique dépérie et toujours perdante. Je vis un message fini tomber dans l'eau de l'oubli.
Il n'y avait alors plus rien. Rien n'avait le mot de la fin. Parce que rien n'avait eu aussi de sens. Et on n'avait jamais aimé quelqu'un. Et la haine était de la poudre. Et il apparut que tout était artificiel.
Alors le monde s'ébranla en ses fondements. Il pleura longuement sur ce qu'il avait toujours choyé. Il pris la forme d'un être que je n'avais jamais vu auparavant. Il pleura littéralement de douleur. Il ne semblait plus voir ses propres yeux. Il avait la blancheur d'un cadavre.
Et je pris le plus vain des récits pour une philosophie constituée.
Alors tout disparut.
Tout s'éteignit.
J'avais tellement pleuré la mort, je l'avais tellement crue, qu'elle avait fini par devenir réelle et m'engouffrer dans une souffrance indicible, où je ne voyais plus que le feu des reniements, cette espèce de petite eau un peu pourrie qui térèbre toujours un peu mieux le bois de la santé.
La vie est déprimante.

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