bojoura quand la sortie de ce jeu
En 2019 ;)
S’il est vrai que l’essai est polymorphe, il possède néanmoins quelques caractéristiques qui le distinguent des autres genres. En voici les principales :
v Son style
L’essai est un écrit non fictionnel. Il adopte un style clair et simple qui convient à l’analyse, à l’explication et à l’observation. La logique sera souvent une alliée de l’essayiste qui cherche, par elle, à montrer les fondements et la rigueur de son raisonnement. La première personne du singulier, le « je », est souvent employée pour montrer à la fois le point de vue unique ainsi que l’expérience intime du monde dont l’écrivain veut témoigner.
v Son ton
Ce type d’écrit cherche à convaincre le lecteur, sinon à le faire réfléchir. Le ton y est donc engagé, persuasif, mais toujours modéré, car l’essayiste ne veut en aucun cas être accusé d’intolérance ou de fanatisme.
v Sa thèse
La thèse, ici, est l’idée maîtresse de la démarche réflexive de l’essayiste. Un essai est fondé sur une seule proposition que l’écrivain mettra à l’épreuve par l’exercice de sa pensée, qu’il voudra rigoureuse et originale. Rappelons que, pour Montaigne, le scepticisme ou le doute est le moteur même du savoir puisqu’il permet d’interroger les connaissances reçues pour en découvrir de plus justes.
v Son but
Ce type d’écriture permet non seulement de se prêter au « jeu » de la pensée, mais de cultiver sa propre intelligence. Bien sûr, certains penseurs voudront montrer, prouver et persuader sans jamais, toutefois, vouloir soumettre l’autre à leurs opinions ou à leurs positions : ce qu’ils recherchent avant tout, par une provocation étudiée, est de produire le choc des idées qui assure l’innovation et la remise en question de leur démarche réflexive respective. Voici comment Francine Belle-Isle Létourneau l’explique dans son article « L'Essai littéraire, un inconnu à plusieurs visages » : « Mais il semble bien que l’originalité d’un texte, ses intuitions, ses découvertes ne doivent pas donner l’impression d’être imposées dès le départ, car un lecteur heurté de front dans ses habitudes mentales cesse vite d’être un bon lecteur. La nouveauté du texte doit être suffisamment préparée de telle sorte que le lecteur la découvre peu à peu et, jusqu’à un certain point, croit y avoir participé.»