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Cinéma

Sujet : Armageddon Time - James Gray
7
Nicolas_98
Niveau 30
11 novembre 2022 à 17:46:11

Le 11 novembre 2022 à 17:37:56 :

Le 11 novembre 2022 à 17:11:44 :
C’est marrant, il est ce qu’il dénonce. Il me semble bien auto-centré et pense que tout a commencé lors de son enfance. C’est ridicule et peu subtil.

Khey t'as vu le film ? Le grand père il sert littéralement à ça : dire que la discrimination aux États-Unis s'entretient et touche les vagues d'immigration qui se succèdent.

Non je n’ai pas encore vu le film et je pars pour l’aimer, j’adore Gray mais son interview est ridicule.

Nicolas_98
Niveau 30
11 novembre 2022 à 17:50:27

« Trump venait d’être élu et ça me faisait vraiment peur, sans parler du sentiment d’humiliation que je ressentais en tant qu’Américain vis-à-vis de mes amis européens. »

« Le film s’appelle Armageddon Time parce que l’élection de Reagan donnait un sentiment de fin du monde. On pensait vraiment qu’il allait lancer les missiles nucléaires. 1980 a été un tournant politique, culturel. Mohammed Ali, qui était l’un de mes héros, a perdu un combat de façon très humiliante, contre Larry Holmes. John Lennon, un autre héros, a été assassiné... La culture et la politique changeaient à toute vitesse. En un clin d’œil, les Etats-Unis sont devenus un pays très différent de ce qu’ils étaient l’instant d’avant. »

« L’élection de Reagan a changé la donne. Il a clairement pavé la voie à quelqu’un comme Trump. Ça a sonné le glas, au moins aux Etats-Unis, d’un gouvernement dédié à l’idée d’égalité. Reagan a vraiment érigé la cupidité comme une forme de vertu et a permis le déchaînement d’un capitalisme débridé qui a entraîné des inégalités terribles, qui déchirent le pays aujourd’hui. »

Méchant Trump, méchant Reagan. Avant c’était bien, ma jeunesse ça allait puis pendant mon adolescence c’est devenu de pire en pire jusqu’à aujourd’hui, bouhou j’ai peur et je m’auto-flagelle.

Je le répète, je l’aime bien Gray mais reste normal mec.

JohnMcCabe
Niveau 9
11 novembre 2022 à 19:10:45

J'ai une questio concernant sa famille dans le film, ils utilisent le terme"goy" ? :question:

coolraoulcool
Niveau 9
11 novembre 2022 à 22:23:22

Beau moment de cinéma. La première séquence du film résume ce que le film va nous dérouler : des écoliers américains, le dessin d'un enfant moqueur envers son professeur, une amitié qui se crée, ce professeur qui fait preuve d'un degré de tolérance variable selon la couleur de peau de l'enfant turbulent. Les thématiques de Armaggedon Time sont déjà abordées dès ce moment là.

Ce que j'ai trouvé fort dans le film c'est qu'il est très singulier et personnel dans la forme, en étant profondément universel dans le fond. James Gray nous raconte le parcours de vie d'une famille, issue de la classe moyenne, à New-York, en 1980. À ce moment précis cette famille à son histoire, un exil d'Ukraine et l'appartenance à la communauté juives; ses rêves : devenir artiste, s'ancrer durablement dans la société américaine et offrir ce qu'il y a des mieux à sa descendance ; ses problèmes : les bêtises et les difficultés scolaires de Paul, la maladie du grand-père; et son quotidien : beaucoup d'amour, une relation entre Paul et son grand-père très forte, des repas animés... Le film va mettre en parallèle ses éléments avec un contexte social et politique aux États-Unis rude pour les afro américains qui sont victimes de racisme.

On vit chaque événement du point de vue de Paul, l'enfant. L'amitié entre les enfants Paul et Jhonny va mettre en exergue les problématiques de racisme qui gravitent autour d'eux. Jhonny est confronté à des situations et des paroles très dures, qui vont indirectement impacter son ami Paul. Le film questionne notamment la façon dont des enfants, pleins de rêves et de malice, reçoivent et subissent à la fois des injustices et son incompris par les adultes.

Le rôle des grand-parents et des parents est essentiel dans l'évolution du personnage de Paul, j'ai été particulièrement touché par le grand-père qui est celui qui comprend le mieux son petit fils. Anthony Hopkins est très bon dans ce rôle, on oublie qu'il est acteur j'avais juste l'impression d'avoir un grand-père aimant à l'écran.

La communication avec son père est plus difficile, qui est un personnage assez compliqué à appréhender. Dès lors qu'il se livre sur son métier de plombier et le rapport vis-à-vis de sa belle famille sur son métier, on comprend que c'est un homme en souffrance. Il est dur avec Paul car lui-même a souffert de sa situation, il ne veut pas que la même chose arrive à son fils. D'ailleurs le face à face père fils dans la voiture est d'un grand pessimisme (le film est globalement pessimiste). J'ai trouvé ça tellement cru et dur de dire à un gosse que certes son ami a subit une injustice mais tant pis c'est la vie, il y pourra rien et il faut faire avec et se concentrer sur lui-même. Finalement étant donné la vie du père, cela est compréhensible qu'il tienne ce discours. Contrairement au grand-père, lors du décollage de la fusée, qui tient des propos totalement différents sur la conduite à tenir lorsqu'on est témoin d'injustice. Superbe scène, la photographie est sublime.

La famille et le rôle du père occupent une place importante, comme souvent chez James Gray. On retrouve dans Armaggedon Time un dilemme qui s'offre à Paul et qui m'a fait penser à la fin de Two Lovers : rester souder et faire confiance à sa famille pour son avenir ou bien prendre la fuite.

Ici Paul a tenté de fuir, finalement sa fuite restera un rêve sous forme de vignettes pendant que Jhonny se fait coffrer. La scène est très belle, lorsque l'on voit des images apparaîtres dans l'imaginaire de Paul avec les 2 gamins en Floride. L'un en train de peindre sur la plage, l'autre devenu d'astronaute.

Armaggedon Time m'a fait penser à Licorice Pizza vis-à-vis de son rapport à une époque et sa jeunesse. On sent une tendresse similaire dans les 2 films. Mohamed Ali, les Beatles, ou encore le flipper sont des objets et des marqueurs d'une époques qui font sens dans le film et dans l'histoire qu'on nous raconte.

Ad Astra reste toujours le plus beau film de James Gray pour moi, celui-ci s'en rapproche :hap:

coolraoulcool
Niveau 9
11 novembre 2022 à 22:27:57

J'ai oublié de dire que Anne Hathaway est magnifique en milf :hap:

Elle et Caitriona Balfe la maman milf dans Belfast nous ont gâté cette année :bave:

RamiValak
Niveau 40
11 novembre 2022 à 22:44:26

Le 11 novembre 2022 à 17:50:27 :
« Trump venait d’être élu et ça me faisait vraiment peur, sans parler du sentiment d’humiliation que je ressentais en tant qu’Américain vis-à-vis de mes amis européens. »

« Le film s’appelle Armageddon Time parce que l’élection de Reagan donnait un sentiment de fin du monde. On pensait vraiment qu’il allait lancer les missiles nucléaires. 1980 a été un tournant politique, culturel. Mohammed Ali, qui était l’un de mes héros, a perdu un combat de façon très humiliante, contre Larry Holmes. John Lennon, un autre héros, a été assassiné... La culture et la politique changeaient à toute vitesse. En un clin d’œil, les Etats-Unis sont devenus un pays très différent de ce qu’ils étaient l’instant d’avant. »

« L’élection de Reagan a changé la donne. Il a clairement pavé la voie à quelqu’un comme Trump. Ça a sonné le glas, au moins aux Etats-Unis, d’un gouvernement dédié à l’idée d’égalité. Reagan a vraiment érigé la cupidité comme une forme de vertu et a permis le déchaînement d’un capitalisme débridé qui a entraîné des inégalités terribles, qui déchirent le pays aujourd’hui. »

Méchant Trump, méchant Reagan. Avant c’était bien, ma jeunesse ça allait puis pendant mon adolescence c’est devenu de pire en pire jusqu’à aujourd’hui, bouhou j’ai peur et je m’auto-flagelle.

Je le répète, je l’aime bien Gray mais reste normal mec.

Parle quand t'auras vu le film l'opax.

Le 11 novembre 2022 à 22:27:57 :

>J'ai oublié de dire que Anne Hathaway est magnifique en milf :hap:

Elle et Caitriona Balfe la maman milf dans Belfast nous ont gâté cette année :bave:

Horny jail. :sors:

RamiValak
Niveau 40
11 novembre 2022 à 22:45:06

Les Blancs, nous et eux

Sous couvert d'un récit plus ou moins autobiographique, on a là affaire à un discours politique extrêmement complexe dans les rapports humains qu'il tente d'expliquer. Passé une introduction franchement bête où on nous montre le racisme de la même façon cinq fois de suite, l'ensemble va s'affiner au fur et à mesure, et ne va s'arrêter devant aucune contradiction, en prenant en compte les variations, chaque sous-classe, responsables de cette lutte perpétuelle, quand chacun a quelque chose à défendre.
Bien qu'ancré dans l'époque qu'il dépeint, Gray montre que la pensée politique est un flot continu, et qu'il n'y a pas de tournant, très bien illustré par la famille Trump, présente dans le film à différents échelons, démontrant que le choc de 2016 n'est au final que le résultat de la croissance d'un germe bien plus daté, bien plus daté que 1980 par ailleurs, comme le montre le discours du grand-père : les États-Unis fonctionnent selon un renouvellement de la classe prolétaire par des vagues successives d'immigration (si on traduit) - évoquant la ré-actualisation récente de West Side Story. Cette vision nihiliste est incarnée par les adultes (excepté le grand-père, qui parvient à se connecter à son petit-fils grâce à un contre-discours, justement, bien que parasité par ce nihilisme, d'où son envie d'envoyer Paul en école privée), et le père, évidemment (métaphoriquement James Gray lui-même quand il décide de rester dans la voiture avec les garçons, la mère on la traitera si on a le temps...), qui verbalise - de manière un peu directe mais tellement au clair dans son écriture et son interprétation - ces réflexions, et annonce à son fils qu'il devra saisir tout ce qu'il peut saisir, car ne pouvant se permettre l'inverse, énonçant les racines du problème, de l'opposition contrainte.
Contrainte, mais pas uniquement. Cela reste une histoire d'enfants, et c'est le sujet premier ; la rencontre avec le monde, et la prise de position plutôt que la fin de l'innocence. Paul ne prend pas conscience du statut de son ami au cours du film, ni même de l'exercice de son privilège blanc, il semble très au fait des dynamiques qui se jouent autour de lui, mais comprend en se sur-classant qu'il ne lui sera plus permis de ne pas choisir, là où le collège public lui permettait cette latitude, explicitée par l'absence d'autorité du professeur, qui permettra à Paul d'ignorer un temps ce qui heurte ses parents. Il ne cesse de répéter que sa famille est "très riche" quand il est question d'une sortie scolaire, témoignant de son illusion (gros poisson dans petite mare jusqu'à ce qu'il gagne l'océan). En se concentrant sur un enfant, il épouse donc d'abord ce point de vue et ces problématiques, les relations intra-familiales demeurant le cœur du récit, ainsi que les rêves de Paul, qui comme la plupart des héros chez Gray, l'est car veut s'affranchir des normes (tant familiales que sociétales pour Paul), et ne poursuis rien d'autre que l'auto-détermination. A ce niveau là son ami Johnny est bien plus dominant que n'importe quel membre de la famille (sauf le grand-père), car habité par ce même désir, plus fortement même car malheureusement davantage illusionné vis à vis de son propre statut dans la société. Là où lui devra plier face au poids du monde, Paul aura sa chance, et c'est là que le film quitte le nihilisme.
Le constat est amer, certes, mais la question est posée par Hopkins : comment tu réagis face à ça ? mettant en évidence les limites de sa détermination à devenir quelqu'un. La problématique vient directement connecter Paul à Batman (The Batman), quand on te dit que tout est mort, que les institutions sont corrompus, qu'est-ce qu'il reste ? L'individualité, l'action concrète et immédiate de comment toi tu interagis avec l'autre. Sur ça, la conclusion me bouleverse, car elle me raconte comme rester libre.

Nicolas_98
Niveau 30
12 novembre 2022 à 11:22:37

Le 11 novembre 2022 à 22:44:26 :

Le 11 novembre 2022 à 17:50:27 :
« Trump venait d’être élu et ça me faisait vraiment peur, sans parler du sentiment d’humiliation que je ressentais en tant qu’Américain vis-à-vis de mes amis européens. »

« Le film s’appelle Armageddon Time parce que l’élection de Reagan donnait un sentiment de fin du monde. On pensait vraiment qu’il allait lancer les missiles nucléaires. 1980 a été un tournant politique, culturel. Mohammed Ali, qui était l’un de mes héros, a perdu un combat de façon très humiliante, contre Larry Holmes. John Lennon, un autre héros, a été assassiné... La culture et la politique changeaient à toute vitesse. En un clin d’œil, les Etats-Unis sont devenus un pays très différent de ce qu’ils étaient l’instant d’avant. »

« L’élection de Reagan a changé la donne. Il a clairement pavé la voie à quelqu’un comme Trump. Ça a sonné le glas, au moins aux Etats-Unis, d’un gouvernement dédié à l’idée d’égalité. Reagan a vraiment érigé la cupidité comme une forme de vertu et a permis le déchaînement d’un capitalisme débridé qui a entraîné des inégalités terribles, qui déchirent le pays aujourd’hui. »

Méchant Trump, méchant Reagan. Avant c’était bien, ma jeunesse ça allait puis pendant mon adolescence c’est devenu de pire en pire jusqu’à aujourd’hui, bouhou j’ai peur et je m’auto-flagelle.

Je le répète, je l’aime bien Gray mais reste normal mec.

Parle quand t'auras vu le film l'opax.

Le 11 novembre 2022 à 22:27:57 :

>J'ai oublié de dire que Anne Hathaway est magnifique en milf :hap:

Elle et Caitriona Balfe la maman milf dans Belfast nous ont gâté cette année :bave:

Horny jail. :sors:

Le film peut être subtile, son discours ne l’est pas ici. Je ne vois pas le soucis à le souligner.

Borovnica
Niveau 41
12 novembre 2022 à 19:15:00

"Armageddon Time appartient à cette veine de films autobiographiques où un cinéaste quinquagénaire se penche sur son enfance. C’est presque un genre en soi…*

"A quel moment ces souvenirs qui forment la trame du film ont-ils commencé à refaire surface ? La présidence de Donald Trump a forcément quelque chose à voir avec votre envie de raconter vos années dans une école dirigée par sa famille…"

" Vous parlez dans le film d’un moment très précis de votre enfance, d'une histoire très intime, mais vous l’associez à un tournant majeur de l’histoire américaine… "

"Vous soulignez surtout qu’il y a eu une sorte de "dissociation", au début des années 80, entre la communauté juive et la communauté afro-américaine, l’une rejoignant le mainstream, l’autre restant dans la marge…"

"Armageddon Time marque votre retour à New York, après un film dans la jungle (The Lost City of Z) et un autre dans le cosmos (Ad Astra). Tourner loin de votre territoire habituel, c’était pour tenter de devenir un autre réalisateur, ou pour voir si vous étiez le même réalisateur sous d’autres latitudes ?"

"A quel moment vous êtes-vous déçu ?"

"Dans Armageddon Time, vous postulez que le monde dans lequel on vit aujourd’hui a été inventé au début des années 1980. Vous diriez que 1980 et 2022, c’est la même chose, le même monde ?"

Qu'il retourne au stade https://image.noelshack.com/fichiers/2017/44/5/1509704868-pinochet-perplex.png

Pseudo supprimé
Niveau 8
14 décembre 2022 à 21:01:39

Pas désagréable mais assez vain. Je ne comprends pas tout à fait la vision du film, si cliché. Aussitôt vu, aussitôt oublié. Pas un Gray mémorable.

padopad
Niveau 66
25 mai 2023 à 22:14:08

une purge indigne de Gray. :(
y a rien à en tirer, c'est plat lisse et creux, chiant, long et monotone.
du flan.

Shinigami27
Niveau 49
05 juillet 2023 à 22:49:11

Assez d'accord avec ça. La subtilité est aux abonnés absents , tout se sent venir à des kilomètres tellement le film dégouline de moraline par tous les pores. Le gamin, Paul, m'a assez vite gonflé aussi, ce qui ne m'a pas aidé à traverser le film dans de bonnes conditions (pas qu'il joue mal, mais son personnage est agaçant, et n'évolue pas, même quand on pense que ça va finalement être le cas).

Le genre de film que je classe dans la catégorie film pour bobo, chez qui l'autoflagellation est bien à la mode. Un ennui poli pour ma part.

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Sujet : Armageddon Time - James Gray
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