Se connecter

Art

Cinéma

Sujet : Pinocchio - Robert Zemeckis
10
mlgz1100605
Niveau 10
12 septembre 2022 à 00:59:03

Fini :hap:
Beaucoup aimé mais c'est parceque je connais le film original par coeur :noel:
Comme l'a dit mon vdd, c'est fidele aux 2/3 et ca laisse 1/3 pour des petites libertées Non la Fée Bleu Marine en fait pas partie https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png
Les VF sont bien choisies, surtout celle de Grand Coquin :hap:
Je l'ai deja dit, ce film sert à rien mais pour ceux qui connaissent tres bien le film original...bah c'est marrant à regarder. :noel: Et j'aime bien la real de Zemeckis quoi
Premier remake qui me fait plaisir, vu que je connais ni Aladdin, Le Livre de La Jungle, La Belle et la Bete, Le Roi Lion...aussi bien que Pinnochio https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png
Cette fin qui assume pas par contre https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png

MisterSheffield
Niveau 32
12 septembre 2022 à 03:25:33

HS mais vu que vous parlez du côté "peur" du film de 1940, des kheys ont déjà fait l'attraction Disneyland ?
Je l'ai fait gamin et ça m'avait bien marqué :noel:

chernobill
Niveau 51
02 octobre 2022 à 01:57:09

On en prend un autre et puis on recommence.

Plus personne n’arrête Disney dans sa folle course aux remakes. Dernier en date : Pinocchio, remake du classique Disney de 1940. Contrairement à l'insipide remake du Roi Lion qui avait bénéficié de toute la force de frappe du studio pour cartonner comme jaja au box-office, ce remake-ci est péniblement rejeté sur Disney+, tel un projet mal assumé. Et les raisons vont se cumuler telle une avalanche.

Il n'y a rien qui va.

Dès l'introduction on comprend que le film ne va pas savoir quoi faire de son matériau d'origine, c'est incroyable de voir l'affreux décalage dans la présentation des persos et du mood de l'histoire entre cette version et la version de 1940.

Pourtant sur le papier c'est la même chose : voix off de Jiminy Cricket, présentation de la maison de Gepeto, Cricket qui se rapproche du feu, Gepeto qui débarque, vues sur le chat et le poisson, puis Pinocchio.
Sauf que rien ne fonctionne pour moi. Le ton est aux antipodes du DA, pas une seule fois je n'ai ressenti ce coté innocent, enthousiaste, ne serait-ce que par la raison de l'existence de Pinocchio : c'est parce que Gepeto a perdu son enfant.

Triste origin story bro, chouette départ quand t'es gamin d'être exposé à un perso aussi peiné, même quand il joue avec Pinocchio et son chat ça n'a pas la même atmosphère. Il y a quelque chose de si chaleureux dans le dessin animé et là c'est terne, froid, la musique timide au possible, ça le cul entre dix chaises.
Idem pour la première présentation de Pinocchio.

Dans le DA Cricket tombe sur lui pas tout à fait terminé, on devine bien le pantin en bois mignon mais il lui manque un truc obvious. Gepeto s'attèle à la tâche, lui rajoute un sourire et hop, on croirait que le pantin a pris vie. Tous les membres de la maison arborent un beau sourire et Gepeto, entrainé par la joie, se met à danser et chantonner. C'est si gai, si chaleureux. Dans le remake on nous tease le pantin en le cachant partiellement le temps que Cricket se rapproche (en faisant des bruits à chaque saut, à se demander comment Gepeto ne capte rien.), on a Tom Hanks qui marmonne des trucs déprimants et quand il révèle Pinocchio à son chat c'est à la limite de la T pose. Et alors qu'il puait la défaite jusqu'à présent on a d'un coup un Gepeto faussement heureux le temps de trainer Pinocchio au sol tel un gamin qui se fait chier avec son doudou, donnant plus l'impression d'emmerder son chat alors que dans le DA on sentait bien plus ce coté enquiquineur/farceur. Ne mentionnons pas non plus la présentation totalement précoce d'un personnage secondaire, histoire de casser ce coté "familial" qui se dégageait de cette introduction.

Et le pompon c'est au moment d'aller dormir.

Je vais faire l'impasse sur les plans sur les horloges full Disneystalgia, beaucoup en ont déjà parlé. Je veux plutôt parler de ce qui suit : dans le DA Gepeto est tellement heureux du fruit de son travail, du réalisme de son pantin, qu'il souhaiterait que ça puisse être un vrai p'tit garçon. Encore une fois il y a un véritable élan de positivité, d'enthousiasme dans son geste, mais dans le remake, c'est par tristesse, par détresse. Parce qu'il fallait "approfondir" son perso, on lui donne une backstory tragique implicite totalement bancale, et comme ça on suppose que c'est limite par pitié que Pinocchio prend vie. Et que dire de ce délire du sort qui fait ricochet sur la photo du gamin décédé de Gepeto, comme pour dire que c'est dans le pantin qu'il revient à la vie.
Je vais achever avec la fée dont le comportement est, lui aussi, aux antipodes de ce qui était présenté dans le DA. Gepeto y est littéralement récompensé pour sa vie de dure labeur et, tel un pur message initiatique, Pinnochio est invité à se découvrir et faire preuve d'un certain nombre de comportements pour parachever le souhait de Gepeto pour devenir un vrai petit garçon. Simple, efficace, message reçu à 100% quand t'es un bambin : tu veux être un vrai petit garçon et combler la vie de tes proches ? Il y a des règles à respecter. Ne le respecte pas, et il y aura des conséquences, conséquences que Pinocchio devra apprendre à la dure tout au long du DA. Dans le remake, Gepeto fait tout un monologue pour que son pantin prenne vie, rayon ricochet, Pinocchio prend vie, alterne d'emblée quelques phrases avec Cricket en mode machine cassée, la fée apparaît, le "répare" juste pour le gag et on a toute une conversation tarabiscotée pour demander pourquoi c'est un garçon en bois et pas en vrai et blablablablablablablabla j'en peux déjà plus, et évidement que le message initiatique n'a aucune valeur puisque même sur l'île aux bétises Pinocchio n'est qu'un spectateur, un... pantin à l'histoire.

Alors ouais visuellement c'est pas moche (encore que coté design Cricket est dégueulasse), mais c'est bien la seule chose qu'ils ont été capables de reproduire, parce qu'en terme de narration c'est un zéro pointé. Idem sur le langage cinématographique. Le DA prend son temps pour montrer pourquoi Gepeto semble être une si bonne personne, c'est un passionné par son travail ça se ressent dans ses horloges dont on peut apprécier les détails, dont on sentirait davantage la texture que cette reproduction pourtant en dur de sa maison. C'est effarant.

Évidement les effets spéciaux sont effectivement dégueulasses, les incrustations sont faites à l'arrache et ça ne concerne hélas pas que Pinocchio himself. Le chat aussi est évidement en CGI (horribles de surcroit), mal animé et mal incrusté.

J'pourrais m'amuser à déconstruire tout le film scène après scène pour illustrer en quoi le DA de 1940 a toutes les chances de demeurer mille fois plus mémorable à n'importe quel enfant d'aujourd'hui que le remake de 2019. Ce n'est pas qu'une question de nostalgie ou de technologie, c'est une question de travail de fond pour raconter une histoire qui marche et qui s'imprègne en toi qu'importe l'âge, et le remake de 2019 échoue lamentablement à (re)créer cela. Je n'avais certainement pas vu l'original en 1940 et j'avais moi aussi eu droit à des versions plus récentes du conte au cinéma quand j'étais tout petit, mais ça ne m'a jamais empêché de ressentir beaucoup plus d'attachement à la version de 1940 de Disney qu'à n'importe quelle autre, et en grandissant j'ai fini par comprendre pourquoi.

Ce remake ne sait pas à qui s'adresser. Aux cyniques millenials qui vont détester parce que le DA reste dans leurs mémoires ? Aux enfants qui ne vont clairement pas comprendre son approche auto-récompensée et faussement complexifiée par rapport à la simplicité du DA ? Aux ados qui vont préférer des séries Netflix, des films Marvel ou plus simplement sacrifier deux heures de leur soirée sur TikTok (et à raisons, c'est mieux que de se taper ce remake..) ? À personne ? Y a-t-il seulement une tête pensante à Disney ou la direction est composée d'automates ? À croire que les vrais pantins ne sont pas là où on croit.

10
Sujet : Pinocchio - Robert Zemeckis
   Retour haut de page
Consulter la version web de cette page