Titre : Days (Rizi)
Réalisateur : Tsai Ming-Liang
Casting : Lee Kang-Sheng, Anong Houngheuangsy
Sortie : 2020 (Berlinale)
"Kang vit seul dans une grande maison ; Non dans un petit appartement en ville. Ils se rencontrent, puis se séparent..."
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=FWqj0qjoj6U&feature=emb_title
Hâte de voir ça !
J’ai oublier de préciser : le film est (si j’ai bien compris ) sans dialogue, et le peu de parole entendue dans le film n’est pas sous-titré.
Intéressant. Ça semble bateau mais ce simple plan sur Lee Kang-Sheng pensif avec la pluie en bruit de fond il me plait, j'ai l'impression de revivre un truc que j'ai très très souvent vécu.
Le 08 juillet 2020 à 17:01:27 matthieufeufeu a écrit :
Intéressant. Ça semble bateau mais ce simple plan sur Lee Kang-Sheng pensif avec la pluie en bruit de fond il me plait, j'ai l'impression de revivre un truc que j'ai très très souvent vécu.
Difficile d'avoir un avis à chaud sur ce film, si j'ai bien compris c'est un ensemble de scènes tournées plus ou moins au hasard, sans script puis raccordées au montage pour essayer de former une trame. Du coup certaines scènes fonctionnent, d'autres moins ( la longue scène de massage qui peine à faire ressentir quelque-chose même si elle emmène ensuite sur de très belles scènes (celles avec la boîte à musique qui joue une musique de Chaplin) ).
J'imagine que l'immersion est bien meilleure en salle, à voir si le film sortira en France.
Tu l'as vu où ? Il est déjà disponible en "vod" ? J'adore Tsai
Le 12 juillet 2020 à 08:59:06 Cripborne a écrit :
Tu l'as vu où ? Il est déjà disponible en "vod" ? J'adore Tsai
Pour l'instant il a été diffusé "officiellement" uniquement en festival.
Le film sera disponible sur Arte fin août https://www.arte.tv/fr/videos/095457-000-A/days/
Ils sont vraiment bon chez Arte. Merci chef.
Parfait
Déçu comme c'est pas permis d'être déçu.
Les Chiens Errants annonçait déjà à mon sens une transition de Tsai vers autre chose, Days annonce peut-être totalement la fin de son univers fantasque qui mélangeait l'étrange avec l'extrême banalité du corps et du quotidien. Ici, plus grand chose d'étrange outre la simple lenteur des gestes, des situations. La lumière est plus réaliste, les angles de caméra ne sont plus si originaux, il n'y a plus l'angle de "caméra de surveillance" propre à notre Taïwanais préféré. On est loin de son grand travail pour nous faire ressentir l'isolement et la solitude comme dans The Hole ou L'Amour (entre autres). Sauf que si tu ne travailles plus la fiction, que tu ne crées plus ton propre univers (outre la lenteur exagérée encore une fois, mais la lenteur en soit n'est pas le propre de Tsai, il suffit d'aller voir du côté de chez Tarr ou Weerasethakul parmi tant d'autres), et bien il ne reste plus rien à mon sens. Et c'est ça que j'ai vu dans Days, une pure décadence artistique dans la veine contemporaine où Tsai n'a plus rien à montrer, et où on n'a plus rien à voir. Je n'ai ni ressenti la solitude d'un point de vue spirituel, ni la solitude dans ces corps qui se meuvent malgré l'horriblement long et vain massage qui se termine sur une branlette hors-champ (quel manque de couilles pour un homme qui a fait un truc aussi érotique et pornographique que La Saveur de la pastèque !)
Dans Your Face, il filmait simplement des visages en laissant souvent un très grand silence. Certes, ce n'était pas incroyable mais il y avait encore des dialogues et ça ne durait pas excessivement longtemps, on avait juste le temps de scruter les traits du visage et d'essayer d'imaginer la vie de ces gens. Dans Voyage en Occident, c'est aussi le vide et l'extrême lenteur, mais combiné à la marche du moine (et sans une durée totalement exagérée surtout encore une fois !), cela faisait sens mis en rapport avec la rapidité de la ville etc.
Finalement plutôt content de ne pas l'avoir subi en salle. Quand on trouve que nos artistes adorés font de la merde, il faut le dire. Pas d'adulation par ici.
Outch ça refroidit pas mal ce genre d’avis
Après faut pas s'y arrêter, c'est suffisamment radical comme proposition pour que les uns justifient leur ennui par des arguments comme moi tandis que les autres soient fascinés, les gens qui aiment ce réal le regarderont tout de même. Par contre, je ne vendrais pas trop comme une porte d'entrée vers son travail
Le 24 août 2020 à 18:49:22 Cripborne a écrit :
Déçu comme c'est pas permis d'être déçu.
Les Chiens Errants annonçait déjà à mon sens une transition de Tsai vers autre chose, Days annonce peut-être totalement la fin de son univers fantasque qui mélangeait l'étrange avec l'extrême banalité du corps et du quotidien. Ici, plus grand chose d'étrange outre la simple lenteur des gestes, des situations. La lumière est plus réaliste, les angles de caméra ne sont plus si originaux, il n'y a plus l'angle de "caméra de surveillance" propre à notre Taïwanais préféré. On est loin de son grand travail pour nous faire ressentir l'isolement et la solitude comme dans The Hole ou L'Amour (entre autres). Sauf que si tu ne travailles plus la fiction, que tu ne crées plus ton propre univers (outre la lenteur exagérée encore une fois, mais la lenteur en soit n'est pas le propre de Tsai, il suffit d'aller voir du côté de chez Tarr ou Weerasethakul parmi tant d'autres), et bien il ne reste plus rien à mon sens. Et c'est ça que j'ai vu dans Days, une pure décadence artistique dans la veine contemporaine où Tsai n'a plus rien à montrer, et où on n'a plus rien à voir. Je n'ai ni ressenti la solitude d'un point de vue spirituel, ni la solitude dans ces corps qui se meuvent malgré l'horriblement long et vain massage qui se termine sur une branlette hors-champ (quel manque de couilles pour un homme qui a fait un truc aussi érotique et pornographique que La Saveur de la pastèque !)Dans Your Face, il filmait simplement des visages en laissant souvent un très grand silence. Certes, ce n'était pas incroyable mais il y avait encore des dialogues et ça ne durait pas excessivement longtemps, on avait juste le temps de scruter les traits du visage et d'essayer d'imaginer la vie de ces gens. Dans Voyage en Occident, c'est aussi le vide et l'extrême lenteur, mais combiné à la marche du moine (et sans une durée totalement exagérée surtout encore une fois !), cela faisait sens mis en rapport avec la rapidité de la ville etc.
Finalement plutôt content de ne pas l'avoir subi en salle. Quand on trouve que nos artistes adorés font de la merde, il faut le dire. Pas d'adulation par ici.
Tu vas être doublement déçu, j'ai lu une interview de Tsai où il disait que le cinéma qu'il a fait dans Days est celui vers lequel il veut se diriger pour l'avenir.
J'ai tout de même apprécié de mon côté même si je suis également beaucoup plus touché par ce qu'il a fait avant Les chiens errants.
Et bah c'est le divorce entre lui et moi, snif, mais merci de l'info !
Sans m'étendre, juste pour dire que je l'ai vu, j'ai été un peu déçu aussi, je vois ce qu'il veut faire à savoir la rencontre entre deux personnes qui vont ensuite se séparer chacun de leur côté, mais clairement le film m'a perdu dans cette séquence de massage alors qu'au début je trouvais vraiment beau.