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BD - Mangas - Comics

Sujet : Opus par Satoshi Kon
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titanium3819
Niveau 44
06 mars 2015 à 22:16:21

Bonsoir cher public !

A ma surprise j’ai pu constater que ce manga n’a pas fait l’objet d’un topic dédié sur ce forum jusqu’à présent. Je vais donc m’efforcer de rectifier le tir et de vous le présenter.

:globe: Opus :globe:

https://image.noelshack.com/fichiers/2015/10/1425674906-uid000001-20101030103008472f0983.jpg

Auteur :d) Satoshi Kon

Editeur :d) IMHO Editions

Registre :d) Action, Fantastique

Origine :d) Japon

Format :d) 14,7 X 21 cm, noir et blanc avec quelques pages couleur au début du premier tome

Nombre de tomes :d) 2 dans la version française, manga terminé mais inachevé (voir note de lecture)

Date de publication :d) juin et novembre 2013 en VF (réédition prévue)

Prix :d) 14€ le tome

Nombre de pages :d) 202 (tome 1), 184 (tome 2)

:d) Synopsis :

L’histoire débute sur des chapeaux de roue durant l’affrontement entre Satoko, une jeune policière douée de pouvoirs psychiques, et un génie du mal qui se fait appeler "Le Masque". Rapidement l’action laisse place à une discussion dans un restaurant, où Chikara Nagai présente les dernières planches de son manga "Resonance", dont Satoko est l’héroïne, à son éditeur. La fin de publication approche et il s’agit de terminer en beauté par le sacrifice de l’un de ses personnages, Rin. Malheureusement pour lui, Rin ne l’entend pas de la même oreille. La réalité et la fiction se confondent quand ce dernier va subtiliser à son créateur la page de sa propre mise à mort. Le mangaka va donc se retrouver aspiré dans son univers de fiction et lancé dans une course contre la montre afin d’empêcher un paradoxe de détruire ce monde.

:d) Note de lecture

Autant ne pas aller par quatre chemins, Opus est une œuvre avortée, donc avis à ceux que cela pourrait rebuter. Pour préciser un peu, le magazine dans lequel le manga était prépublié a été arrêté alors que Satoshi Kon travaillait encore sur son œuvre. Face à cette situation la publication du manga a malheureusement été mise en pause avec éventuellement la possibilité de le reprendre pour une sortie en version reliée. La suite on la connait, le manga n’a jamais repris et Satoshi Kon est décédé voilà quelques années, laissant son histoire sans réel dénouement.

En fait ce n’est pas tout à fait vrai, un petit épilogue crayonné existe et il conclut la version que IMHO nous propose ici, mais autant être honnête il ne s’agit pas d’une vraie fin à l’histoire.

:d) Où les trouver ?

A l’heure où j’écris ces lignes le tome 1 (au moins) est en rupture de stock et atteint des sommets sur internet à cause de la spéculation. On peut toutefois en trouver neuf en magasin au prix normal en cherchant un peu ; et surtout l’éditeur a confirmé qu’une réimpression était prévue.

A priori il n’y aura donc bientôt plus d’obstacles pour ceux qui voudraient sauter le pas.

:d) Visuels :

https://image.noelshack.com/fichiers/2015/10/1425674903-arton189.jpg (tome 1)

https://image.noelshack.com/fichiers/2015/10/1425674901-arton194.jpg (tome 2)

https://image.noelshack.com/fichiers/2015/10/1425674910-opus-resonance.jpg

https://image.noelshack.com/fichiers/2015/10/1425674905-opus-p122.jpg

https://image.noelshack.com/fichiers/2015/10/1425674908-opus-p201.jpg

https://image.noelshack.com/fichiers/2015/10/1425674909-opus.png

:d) Avis :

Le premier élément que moi et probablement plusieurs autres personnes ont retenu de ce manga est qu’il est l’œuvre de Satoshi Kon. Pour ceux qui ne le resituent pas, Satoshi Kon fut un maître des longs métrages d’animation japonaise dont les réalisations sont largement acclamées par la critique (Perfect Blue, Millenium Actress, Tokyo Godfathers, Paprika). Malheureusement décédé, sa contribution à l’industrie papier du manga est relativement maigre en fin de compte. Parmi ses titres licenciés en France, on compte un One-shot (Kaikisen) et deux œuvres inachevées (Seraphim et Opus). Opus est donc l’une des rares occasions d’admirer son talent sur papier.

Et c’est bien dommage d’ailleurs, car son style graphique (très proche de Katsuhiro Otomo dont il a été l’assistant) est vraiment bon, tout à fait dans la lignée de la production de l’époque (années 90). Les pages sont dynamiques et bien détaillées mais sans surcharge inutile. Il fallait bien ça pour soutenir l’action des scènes les plus vives et clarifier les différents passages entre réalités. Les personnages ont des designs sobres mais efficaces et les expressions sont très bien rendues. J'aime beaucoup le design de Satoko par exemple, avec son côté Ada Wong par moments.

L’une des marques de fabrique des long-métrages de Satoshi Kon est la thématique des univers ou réalités confondues, une thématique que l’on retrouve de manière évidente au travers du synopsis d’Opus. C’est en partie ce qui m’a motivé pour l’achat de ce manga, car Perfect Blue (et un peu plus tard Paprika que je n’ai découvert que récemment) a longtemps été une de mes références en terme de film d’animation. Avec un maître en la matière comme lui, j’imaginais que le sujet serait traité avec toute l’attention et le potentiel qu’il offre. Et au final je dois avouer que mon avis est mitigé. Certes, Opus est une œuvre qui arrive assez tôt dans la vie de l’auteur et on peut légitimement penser que son talent n’était pas encore arrivé à la maturation qu’on lui connait. Cela-dit je trouve quand même que le médium de la bande dessinée aurait pu être bien d’avantage utilisé. Si je prends par exemple le cas de Julius Corentin de Marc Antoine Matthieu, où le synopsis est bien différent mais qui exploite énormément le thème du voyage du héros au travers des pages de sa propre BD, notamment avec des jeux de perspective ou un dépassement du cadre des cases très fréquent, je trouve que la mise en page et l’audace dont a fait usage Satoshi Kon sont assez discrets voire timides. Le propos n’est pas le même, certes. D’ailleurs Opus met largement plus l’accent sur l’action que sur le voyage entre les niveaux de réalité, mais c’est justement ce que je trouve dommage. En fin de compte, l’intrigue que l’on suit reste donc très limpide, sans les confusions habituelles qu’apportent ses films d’animation. D’après les notes de fin du volume 2, il semble que l’auteur avait néanmoins prévu de faire partir le récit dans une dimension plus métaphysique, mais pour ce que l’on a ce n’est pas vraiment encore le cas. Et pourtant 380 pages de récit sont disponibles, il y avait de quoi faire ! Bref, une petite déception pour ma part car le potentiel était là.

Cela dit, pour ce qu'il est, le récit se laisse très agréablement suivre et on enchaîne les pages à un rythme surprenant. Malgré la timidité d’exploitation du scénario, l’action est constamment présente et nous entraine à fond dans la confrontation entre les personnages et les différents dangers. Si bien qu’à la fin, et vous vous en doutez surement, on est bien sûr frustrés de devoir s’arrêter en plein chemin. Malgré la présence de l’épilogue, qui s’inscrit plutôt bien et avec humour dans l’histoire puisqu’il s’agit d’une confrontation entre Satoshi Kon lui-même avec le personnage de son propre manga , il reste indubitablement ce goût amer d’inachevé. L’avantage est que le thème traité dans le manga raisonne plutôt bien avec la situation de l’arrêt de publication, ce qui permet éventuellement de se contenter de l’épilogue. Sur un récit différent la déception ne passerait pas aussi facilement.

Alors, à lire ou à ne pas lire ? Dans l’ensemble je dirais que oui, Opus est une œuvre vraiment intéressante à découvrir. Le talent graphique de l’auteur et la qualité de l’action (avec sa petite originalité vu le thème traité) font que l’amertume finale est contrebalancée. Malgré tout je pense que le medium offrait d’avantage de ficelles que Satoshi Kon aurait pu employer sur un tel scénario, et il est dommage de ne pas avoir pu assister à l’évolution du scénario vers des considérations plus cérébrales (si j’ose dire) faute de suite.

J’attends maintenant vos retours sur l’œuvre ! :oui:

yoc950
Niveau 10
06 mars 2015 à 22:26:48

J'ai pas encore lu mon volume mais sympa la présentation

titanium3819
Niveau 44
06 mars 2015 à 22:41:31

Merci. :hap:

N'hésites pas à revenir poster ton avis une fois que tu auras lu le manga. Je sens que les débats ne vont pas êtres acharnés donc j'invite tous ceux qui ont eu l'occase de lire Opus à en parler. J'imagine que les réactions sont assez diverses à son sujet donc ce serait dommage de se contenter de mon retour uniquement.

Westen59
Niveau 13
06 mars 2015 à 22:45:08

Ah me*** œuvre avorté, je me suis dit "Pourquoi pas ?" même si ça n'a rien d'original.

Je verrais bien mais il y a peu de chance que je l'achète, j'ai de quoi sur ma liste en temps normal son statut d’œuvre inachevé me refroidi....

Merci pour la présentation Tita.

ps: ce topic risque peut être de bidé, tandis qu'un talc actuellement marche super à coté :hap:
ah toujours cette injustice :noel:

Rockin
Niveau 21
06 mars 2015 à 22:54:26

Rien que pour le fait qu'il s'agit là d'un des rares travaux de Satoshi Kon en manga (il parait que Kaikisen est pas top) et donc l'une des seules façons en BD d'admirer son sens pointu du graphisme et de la construction d'un scénario , je pense que c'est vraiment un titre à lire. Je trouve que c'est une chance que IMHO nous donne la possibilité de lire Seraphim et Opus. :ok:

Tita, c'est marrant que tu cites Julius Corentin Acquefaques car à la lecture de Opus, je me suis posé des questions sur les autres œuvres existantes en BD-manga-comics où, à travers le scénario, les protagonistes commencent à prendre conscience qu'ils sont justement des personnages créés par un auteur et le seul exemple qui m'est venu en tête est justement Julius Corentin Acquefaques et surtout le superbe album "L'origine", qui, je trouve, va d'ailleurs bien plus loin dans cette approche que les 2 tomes de Opus. :hap:

Cela dit, l'approche (qui me semble assumée) de Kon m'a vraiment l'air d'être plus orientée sur une volonté de faire un manga d'action qui s'articule sur le thème de "l'oeuvre dans l'oeuvre" plus qu'une expérimentation comme peut l'être Julius Corentin Acquefaques qui utilise vraiment la bande-dessinée en tant qu'objet physique au service du scénario.
Pour moi, le contrat est pleinement rempli : on a 2 tomes pleins d’actions qui s’enchaînent à 100 à l'heure et on retrouve certains thèmes chers à Kon comme la confusion entre réalité et songes/paranoïa/fiction/etc. C'est très réussi je trouve car justement sur les 2 seuls tomes qu'on a (enfin que le monde entier a :snif: ), on évite justement de voir l'histoire plonger vers des profondeurs trop métaphysiques. On reste vraiment dans le concret mais tout en exploitant les mystères et les confusions dues aux confusions entre la réalité du héros (ou ce qu'on pense être sa réalité) et celle de l’héroïne qui n'est qu'un personnage créé par le héros.

Après, c'est vrai que c'est un peu frustrant de savoir que la série n'a pas et n'aura jamais de fin mais l'épilogue (que j'ai trouvé très réussi) aide bien à faire passer la pilule. Mais attention quand je dis "frustrant" car ça l'est bien moins que Seraphim (l'autre oeuvre inachevée, dessinée par Kon et scénarisée par Oshii). En fait, je me demande même si une ouvre comme Opus aurait pu avoir réellement une fin. :hap: Aurait-il été possible de nous sortir un dénouement suffisamment satisfaisant pour conclure une pareille histoire? Peut-être que cet épilogue est peut-être la meilleure solution pour finir l'histoire mais en tout cas, et ca reste un peu malheureux, c'est la seule à laquelle on aura droit.

titanium3819
Niveau 44
06 mars 2015 à 23:05:43

c'est marrant que tu cites Julius Corentin Acquefaques car à la lecture de Opus, je me suis posé des questions sur les autres œuvres existantes en BD-manga-comics où, à travers le scénario, les protagonistes commencent à prendre conscience qu'ils sont justement des personnages créés par un auteur et le seul exemple qui m'est venu en tête est justement Julius Corentin Acquefaques

Au final c'est le seul exemple que j'aie aussi (ou éventuellement Deadpool mais c'est un peu différent), mais j'y ai aussi beaucoup pensé car j'ai lu les Julius il y a assez peu de temps donc c'était tout frais dans ma tête.

Cela dit, l'approche (qui me semble assumée) de Kon m'a vraiment l'air d'être plus orientée sur une volonté de faire un manga d'action qui s'articule sur le thème de "l'oeuvre dans l'oeuvre" plus qu'une expérimentation comme peut l'être Julius Corentin Acquefaques qui utilise vraiment la bande-dessinée en tant qu'objet physique au service du scénario.
Pour moi, le contrat est pleinement rempli : on a 2 tomes pleins d’actions qui s’enchaînent à 100 à l'heure et on retrouve certains thèmes chers à Kon comme la confusion entre réalité et songes/paranoïa/fiction/etc.

En fin de compte c'est un peu mon avis aussi (je sais pas si ça transparait vraiment dans ce que j'ai mis). L'action est là, c'est même le coeur du manga, et elle est vraiment entrainante. Je trouve juste dommage qu'avec une idée pareille et un maître d'oeuvre comme lui ça n'aille pas un peu plus loin. En fait je n'attends pas du questionnement ou de la prise de conscience du medium comme dans Julius, loin s'en faut, mais j'aurais aimé que la mise en page par exemple soit moins conventionnelle. Les héros traversent un univers issu d'un manga, ils changent de décor et tout, c'est dommage de ne pas voir des persos qui sortent vraiment des cases pour aller dans d'autres ou ce genre de truc quoi. Ce qui est tout à fait possible avec le dessin, faire un genre de truc un peu ludique qui joue sur la mise en forme.

Pour l'absence de métaphysique ou autres délires c'est pas forcément une tare comme tu dis, moi c'est surtout qu'après avoir vu le délire qu'est Paprika ça m'a étonné qu'il n'y en ai pas plus vu que l'auteur aime ça visiblement (bon après Paprika a quasi 10 ans de moins, il a eu le temps d'évoluer). :p)

Bon en tout cas je ne regrette pas l'achat, au contraire.

Rockin
Niveau 21
06 mars 2015 à 23:24:17

Le 06 mars 2015 à 23:05:43 titanium3819 a écrit :

L'action est là, c'est même le coeur du manga, et elle est vraiment entrainante. Je trouve juste dommage qu'avec une idée pareille et un maître d'oeuvre comme lui ça n'aille pas un peu plus loin. En fait je n'attends pas du questionnement ou de la prise de conscience du medium comme dans Julius, loin s'en faut, mais j'aurais aimé que la mise en page par exemple soit moins conventionnelle. Les héros traversent un univers issu d'un manga, ils changent de décor et tout, c'est dommage de ne pas voir des persos qui sortent vraiment des cases pour aller dans d'autres ou ce genre de truc quoi. Ce qui est tout à fait possible avec le dessin, faire un genre de truc un peu ludique qui joue sur la mise en forme.

C'est vrai mais par contre on a quand même une (petite) approche de ce style. Par exemple, quand les personnages s'éloignent des décors principaux du manga (le manga dont on parle dans le scénario de Opus), les décors deviennent de faux décors et les personnages deviennent des dessins brouillonnés et le héros-auteur dit un truc style "j'ai bâclé cette partie" ou "je bâcle toujours mes décors" . Et on a aussi cette utilisation des planches disséminé dans le manga pour faire un lien entre le monde réel et le monde "fictif" du manga. Après, c'est vrai qu'on a pas non plus l'utilisation du manga en tant qu'objet comme peut le faire l'auteur de Julius Corentin Acquefaques.

Sinon, j'ai pas parlé des dessins mais je trouve qu'il y a une vraie élégance à l'ancienne dans le trait de Kon, on a ce même esprit de dessin que dans des œuvres d'Otomo ou Hoshino (2001 Night Stories) mais en un peu plus épuré.

titanium3819
Niveau 44
06 mars 2015 à 23:53:53

Oui heureusement il y a une exploitation de la thématique "on est dans un manga", mais ce que je déplore, et peut-être que je n'ai pas été suffisamment clair avant désolé, c'est que l'objet manga que nous lecteur on tient dans les mains n'ai pas été plus exploité. En fait il y a bien des trucs qui montrent que Satoshi Kon a réfléchi à comment le fait d'être dans un manga peut être mis en scène ou quelles originalités ça peut avoir (notamment le coup des décors baclés ou les fissures qui cassent l'image), mais ça ne sort jamais des cases de son manga à lui. En fait j'aurais aimé qu'il confonde son support de travail avec celui de son personnage. Qu'on ai des effets plus visuels sur notre page. Si je veux pousser au plus loin la comparaison, dans le tome 6 de Julius tu as des pages délibérément déchirées qui s'intègrent dans le récit de très belle manière (un peu comme la case manquante du premier), et ça c'est fort. Alors je ne demande pas non plus qu'il y ait des artifices aussi poussés, on peut rester sur un format de page sans altération physique ou quoi que ce soit, mais simplement que la pagination soit moins figée dans les cases. Que ça dépasse un peu cette limite.

Pour moi le thème s'y prêtait fort bien.

Pseudo supprimé
Niveau 10
07 mars 2015 à 09:30:43

Merci pour le topic :) du coup le titre me tente quand meme vraiment, j'attendrais la réimpression dans ce cas :)

titanium3819
Niveau 44
07 mars 2015 à 10:34:12

Cool, un lecteur potentiel de plus, viens nous dire ce que tu en as pensé si tu le lis un jour. :oui:
Toujours pas lu Opération Mort de Shigeru Mizuki par contre? :hap:

Pseudo supprimé
Niveau 10
07 mars 2015 à 10:52:01

Toujours rien :rire: faut dire que avec ma copine, j'ai plus trop le temps, mes retards deviennent colossaux

titanium3819
Niveau 44
07 mars 2015 à 10:54:17

Oh le coquin!

Shuryen
Niveau 18
07 mars 2015 à 14:11:52

Pff, une copine, un être fait de chair et de sang, petit joueur !

NinthFire
Niveau 10
07 mars 2015 à 17:15:09

Tiens, merci pour le topic, je connaissais pas le titre. :) Ça peut être interresant, je verrai quand la réimpression arrivera même si le côté oeuvre avortée me rebute assez.

titanium3819
Niveau 44
07 mars 2015 à 17:45:36

Oui c'est normal, c'est jamais cool de se lancer dans un truc quand on sait qu'il n'y a pas de fin.
Bon au final je pensais que le manga était d'avantage connu du public, je ne suis pas mécontent de lui avoir fait une petite tribune du coup.

Rockin
Niveau 21
12 mai 2015 à 16:43:03

Les 2 tomes de Opus (désormais indisponibles en neuf) vont être réimprimés.

Ryk3m77
Niveau 25
16 juillet 2017 à 17:23:26

Un anime de Opus à venir ? http://anikawa.net/le-mananga-opus-en-projet-danimation

PignoufBleu
Niveau 10
16 juillet 2017 à 17:37:48

Le 16 juillet 2017 à 17:23:26 Ryk3m77 a écrit :
Un anime de Opus à venir ? http://anikawa.net/le-mananga-opus-en-projet-danimation

Un manga de Kon adapté sans Kon :-(

(Bon avec Kon c'est sûr que ça risque d'être dur :noel:)

Rikiishi
Niveau 9
16 juillet 2017 à 17:46:31

Faut vraiment que je lise cette série

_abaddon_
Niveau 10
05 mai 2019 à 20:36:20

Ça fait un moment que les deux tomes font partie de ma collection et c'est vrai que la première fois que j'ai attaqué Opus je n'ai pas pu aller au bout du premier tome (je comptais même les vendre il n'y a pas si longtemps que ça).
Je sortais tout juste de sa période animation et en ouvrant Opus je m'attendais à voir une sorte de Paprika dans le traitement visuel au vu du thème abordé. Je me suis retrouvé avec un manga à la mise en page plutôt classique et à un enchaînement de situations où' l'auteur ne cherche pas vraiment à nous faire perdre nos repères comme pouvait le faire Perfect Blue.
J'ai délaissé ma lecture plusieurs années (oui quand même ! ), ne cherchant pas à comprendre le point de vu de Satoshi Kon sur cette histoire.

Je me suis enchaîné les deux tomes hier, alors oui il y avait quand même cette petite (très légère...) déception de voir que Kon ne se servait pas de son média pour nous faire basculer avec le héros de l'histoire (il y aura une seule véritable page par exemple où un des cadres se fissurera pour faire tomber les personnages, si on se demande de quoi je cause) mais finalement je m'en fou complètement, ce manga m'a ému, sa finalité qui peut décevoir pour les raisons que l'on connait, mais la tournure, très personnel de cette fin, qui s'imbrique avec le réel ( en tout logique finalement) m'a fendu le cœur.

Putain si Satoshi Kon a réalisé plusieurs de mes films préférés, c'est en parti grâce à cette malheureuse tournure qu'a pris le manga (avec l'arrêt du magazine de pré-publication : d'ailleurs ça fait des années que je lis des mangas et pas une seule fois je me suis intéressé à cette partie du métier, je trouve ça fou qu'une oeuvre dépende autant de ce genre de magazine, de l'attente des lecteurs, des sondages (wtf...) ). Il le dira lui même à la fin du volume 2 "au final c'est peut-être pas une si mauvaise chose cette annulation [...] je me suis dit que j'allais pouvoir me concentrer sur mon film) " , impossible pour lui de jongler entre les deux vu la quantité de travail à fournir. Oui on aura jamais la fin qu'il voulait, avec une "complexification de sa trame méta-fictionnelle " qui peut-être laisser présager ce que j'attendais niveau traitement visuel au départ mais cette dernière partie, uniquement crayonné, transpire l'amour pour son travail, le respect pour ses lecteurs, il y a une pointe d'amertume de ne pas continuer l'aventure, mais le principal c'est que j'ai refermé ce deuxième volume avec un sentiment de satisfaction général, celui d'un immense auteur qui m'aura fait rêver à chacun de ses films (sans aucune exception) et dont ce manga a été l'élément déclencheur et de transition pour Satoshi Kon.

Je ne dirais rien de plus que d'autres critiques ici présente, mais son expérience au côté de Otomo se ressent, son trait a de belles similitudes, pour notre plus grand plaisir. Surtout concernant les héroïnes, je les trouve magnifique, à fleur de peau ou robuste, aussi expressive que de caractère, le trait des deux auteurs les servent à merveille je trouve. Enfin tous les personnages sont très expressifs, mais c'est vrai que j'ai toujours un coup de cœur pour les personnages féminins.
Expressivité et véracité dans les réactions en accord avec les événements, on a quand même un Mangaka qui se retrouve dans sa propre oeuvre où chacun des personnages devra relativiser sur sa propre existence, ses propres croyances, son devenir, les dilemmes seront là, les questionnement aussi, les choix, et le tout parait incroyable vrai et limpide...

En parlant de limpidité, tout ce qui est voyage dans le temps, univers parallèles etc... je peux trouver ça très vite barbant, et puis pas du tout ici !
D'ailleurs Kon n'y va pas de main morte, ça m'a surpris aussi et j'ai pas forcément l'habitude voir ce genre de mise en place dans les mangas. J'ai l'habitude de longues expositions, d'une mise en place crescendo, ici on passe carrément dans le feu de l'action au bout de la 20ieme page, l'auteur du manga Resonnance attaque directement la dernière partie du manga donc, en toute logique, l'auteur est transporté dans cette partie de l'histoire en même temps que nous, les événements précédents sont très vite résumé en début de tome 1 dans justement les premières pages du manga résonnance sous forme de "résumé des épisodes précédents".
C'est grâce justement à son talent de scénariste, que tout se mettra en place et qu'on s'attachera de plus en plus aux personnages avec des situations qui les fragiliseront pour mieux les humaniser, la dernière partie dans le monde réel est magnifique ou ce basculement dans la chasse au sériel Killer dans le tome 2 qui en plus d'avoir de petites similitudes avec Domu de Otomo a une tension saisissante...

J'ai bien fait de les garder ces deux volumes!

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