Bonjour à tous.
Quelques jours nous séparent maintenant de la sortie de LoS Mirror of Fate HD sur console, et je pense qu'il est déjà pertinent de partager nos avis, nos pours et nos contres sur cet épisode transition de la trilogie de David Cox.
Sachez déjà que je n'ai pas eu l'occasion de tester la version 3DS, mais des nombreux dires parues de-ci de-là sur le net, j'avais déjà une idée de la qualité du soft. Et malheureusement, tout ce que j'ai pu lire de négatif c'est avéré vrai.
Ce n'est pas un mauvais épisode, qui a été très clairement développé dans la plus pure tradition des metroidvania, mais l'on sent quand même que MercurySteam ne maîtrisait pas suffisamment son sujet pour pouvoir nous offrir un épisode digne d'un Symphony of the Night, ou encore d'un Aria of Sorrow. De même, mais j'y reviendrai, la passion et l'envie de bien faire des devs ne semble plus être au rendez-vous, comme-si ce volet ne devait finalement être qu'un amuse-gueule avant le plat de résistance que sera, je l'espère, Lords of Shadow 2.
Je vais maintenant développer point par point ce qui m'a plus et déplu de ce volet, en terminant par le scénar dans son entièreté, alors soyez prévenu si vous voulez éviter tout spoil désagréable.
Premier point, le gameplay. Pour les joueurs qui ont pu s'essayer à LoS, on reste sur le même terrain, à savoir que l'on incarne un guerrier muni d'un fouet/croix de combat pour se défaire des monstres hostiles. Attaque frontale ou de zone, combos au sol et dans les airs, esquive et contre seront donc vos armes pour gravir les échelons du Castlevania. Le feeling est plutôt bon, on se sent agile et puissant, et les personnages répondent bien aux commandes, bref, comme dans LoS, on en a pour notre argent. Car oui, ce n'est pas un, mais 3 protagonistes que l'on pourra incarner (je ne compte pas celui du prologue, qui dure 3 minutes à tout casser). Et viens déjà un premier point négatif, à savoir le réel intérêt d'avoir trois persos. Je veux bien que chez Konami, on puisse jouer sur la fibre nostalgique du joueur, en sortant les plus anciens Belmont, mais très honnêtement, et même du côté scénaristique, ça reste assez bancal. Mis à part quelques pouvoirs et armes secondaires, qui restent très secondaires pour le coup, le gameplay est le même. Et puis vu que le soft reste assez court, j'ai presque envie de dire qu'on ne profite pas assez des fines subtilités de chaque personnage. Ce que je veux dire, c'est que l'idée d'incarner plusieurs protagonistes ne me déplaît pas, mais cette idée était sans doute trop ambitieuse pour un épisode de cette ampleur. La quantité au détriment de la qualité me semble l'expression appropriée ici.
Je n'ai pas parlé de l'aspect plate-forme d'ailleurs, et ma foi, j'ai été convaincu. Tel un Tarzan ou un Prince de Perse, on va très vite pouvoir se balancer de lustre en lustre avec la croix de combat ou bien grimper sur les murs, et seule notre dextérité et notre patience pourront venir à bout des nombreux pièges du château. Encore une fois, on reste dans les mêmes sentiers que LoS premier du nom, mais en 2D. On pouvait craindre également quelques flottements au niveau de l'inertie ou de la précision des sauts, mais il n'en est rien.
Bon, c'est bien gentil tout ça, mais qu'en est-il du bestiaire alors ?
Et bien il est assez étoffé, je dois dire. Je ne m'attendais pas à autant de boss, bien coriaces pour la plupart, et ayant commencé ma partie en Difficile, je peux vous certifier que vos réflexes seront mis à rudes épreuves, ce qui est plutôt une bonne chose en soi. Je trouve dommage par contre qu'il n'y est pas eu plus de clins d'oeil à d'anciens ennemis emblématiques de la saga, et c'était l'occasion rêvé pour un épisode sensé faire la main mise sur le fan service (quand je vous disais que la passion n'y était pas, justement). On a bien la Succube, mais c'est tout. Et Dracula, bien évidemment.
D'un point de vue technique maintenant, je dois dire que je n'ai pas eu à eu à me plaindre, vu le support d'origine. Le rehaussement des textures, le réencodage des musiques, et surtout le framerate plus constant font que le confort de jeu pour les yeux et les oreilles est présent. On avance et on admire, façon de parler. Dommage par contre que les chargements de la version 3DS soient toujours d'actualité et si présents durant l'aventure, entre chaque niveau. Une touche d'optimisation aurait été la bienvenue. Question level design, je m'attendais à voir un peu plus de pays que de visiter le château de Dracula sous trois angles différents. De même que question ambiance, j'étais bien plus attiré par cette bâtisse sous la neige dans LoS que dans MoF où les lieux sont très cloisonnés et très sombres. Une petite déception donc, en comparaison avec les superbes environnements de LoS, comme la forêt de Pan ou les chutes d'Agharta.
J'ai parlé d'ambiance, je vais donc continuer sur ce point qui m'a fortement déçu. Alors que dans le premier volet (décidément, j'en parle beaucoup ), j'ai été admirablement subjugué et bercé par la bande-son dans son intégralité, dans MoF, la baisse de recherche et de qualité sonore est énorme. Pas un seul thème ne m'a marqué, elles sont certes correctes mais ça ne va plus loin. Et peu nombreuses également, on le ressent quand la même tourne en boucle durant plusieurs niveaux. Et que dire du manque de thème remixé d'anciens volets ? Quand je disais que la passion n'y étais pas, on a ici un parfait exemple. Je pourrais aussi parler des doublages moins inspirés, sauf pour l'excellent Robert Carlyle qui incarne à merveille Gabriel, mais je préfère ne pas m'étendre. Ce n'est pas du travail bâclé, mais mince, on sent que toutes les cartouches de MercurySteam n'étaient pas au rendez-vous car sans doute, c'était un épisode de moindre envergure pour 3DS. Etait-ce vraiment la meilleure manière d'amener la saga des LoS aux joueurs de cette console ? J'en doute fortement.
Bon, j'ai dit beaucoup de choses, et je vais maintenant finir sur le scénario, la narration et sa mise en scène. Comme je l'ai déjà précisé, on va pouvoir incarner à tour de rôle Simon, Alucard et Trevor Belmont, chacun ayant le même but, à savoir éliminer le Prince des Ténèbres. Il faut déjà saluer l'effort d'avoir rendu plus humain les personnages durant les cinématiques, la version 3DS présentant de simples artistes dont le travail consistait essentiellement à l'imitation de poissons morts. Le jeu étant divisé en 3 actes, ces dernières démarrent donc par ces cinématiques pour nous dévoiler les origines, les enjeux et motivations des Belmont. L'on aura droit à d'autres cutscenes au cours du jeu, histoire d'en savoir plus sur ce qui se passe, et je dois dire qu'un certain personnage m'a personnellement fait tiquer. Nommé simplement "âme perdue" dans le jeu, une espèce de croisement entre Xanto de Twilight Princess et Fi de Skyward Sword(ola, quelle référence !) va guider les héros sur le chemin de leur destinée, afin de préserver l'équilibre de l'univers sans doute. Sauf que la plupart du temps, sa présence est strictement inutile. Je n'ai pas saisi l'intérêt d'un tel personnage, comme je n'ai pas saisi l'intérêt d'autant de Belmont. Un background quasi nul de ces derniers, couplé à un taux d'heures réduit en leur compagnie font qu'au final, on ne s'y attache pas, comme j'ai pu m'attacher à Gabriel dans LoS. Et que dire de l'étrangeté de la chronologie des événements. Si la surprise de découvrir qu'Alucard était en réalité Trevor faisait partie des plans des dévs au cours du jeu, je pense que la com du jeu s'est bien planté, notamment quand les 2 cités se ressemblent comme deux gouttes d'eau.
Il n'y avait donc aucune espèce d'intérêt à commencer le jeu par la fin, et finir par le début. Je me rappelle d'ailleurs, dans les promesses de développement, que des actions effectués par un personnage auraient des répercussions sur l'avancé d'un autre. Faut croire que ça a du passer à la trappe. Enfin, les Castlevania n'ont jamais brillé pour leur qualité d'écriture, alors je serai gentil cette fois.
Que dire de plus, si ce n'est parler du contenu. Mis à part l'histoire qui dure une bonne dizaine d'heure lors d'un premier run, de nombreux secrets sont à découvrir dans l'enceinte du château, une fois le pouvoir approprié en main mais. Un mode Boss Rush a fait son apparition également, après avoir terminé une première fois le jeu. Les compétiteurs les plus aguerris seront aux anges, sachant que comme pour le mode principal, quatre difficultés sont disponibles, la dernière étant à débloquer. Et c'est tout.
Très honnêtement, pour conclure, ce n'est pas le genre de jeu qui me réveillera tous les soirs. C'est sympa, ça reste un jeu d'aventure et de plate-forme solide, mais en comparaison de LoS, et du prochain volet, on est bien en deçà de ce que j'espérais. Alors pitiez, monsieur Cox, ne faîtes pas tout foirer pour la conclusion de votre trilogie, et vendez-moi du rêve à nouveau, c'est tout ce que je vous souhaite.
Voilà, c'était long, mais je vous ai donné mon ressenti en long et en large de cet épisode, et j'espère que vous en ferez autant.