Bonjour.
Je vois régulièrement passer, sur ce forum ou dans les commentaires de news, des utilisateurs insatisfaits de leur casque VR, ou satisfaits mais se disant limités à une partie restreinte du catalogue de jeux.
Et presque toujours le même grief est avancé : le fameux Motion Sickness.
Je propose donc de réunir dans ce topic tout ce qu'il est nécessaire de savoir et comprendre pour dépasser la barrière de ce désagréable phénomène.
Pour commencer, je vais faire un point rapide sur ce qu'est le Motion Sickness, et je proposerai ensuite une méthode pour s'en débarrasser.
Je souhaite que ce topic soit aussi le coin des astuces partagées, où chaque VRiste ayant trouvé son truc puisse en faire profiter les copains. Aussi, n'hésitez à poster vos titres préférés, vos pires expériences ou vos plus gros regrets liés à vos limites !
Le Motion Sickness :
Il s'agit d'une réaction du cerveau provoquant des sensations désagréables à l'utilisateur d'un dispositif VR.
C'est essentiellement dû aux signaux contradictoires reçus : Depuis toujours, le corps qui tourne (par exemple de 90° à gauche) envoie un signal visuel au cerveau, confirmant que le mouvement s'est bien déroulé, au bon rythme et terminant sa rotation dans le bon angle.
Or, la VR va briser cette monotonie et provoquer une gêne.
Cette réaction est normale, rassurante et tout le monde y est sujet.
D'autres activités peuvent provoquer cette réaction (manèges, trajets en voiture, etc...).
Contrairement à ce que certains croient et affirment, tout le monde peut habituer son cerveau à cette nouvelle manière d'interpréter la cohérence des signaux. Cela s'appelle de la Désensibilisation.
Certains professionnels ayant soudain la nécessité de prendre le bateau ou l'avion pour accomplir leur travail quotidien y ont recours. Et c'est pas marrant !
Mais fort heureusement pour nous, cette désensibilisation peut se faire grâce à notre casque, en jouant !
J'insiste sur un point : ceux qui régulièrement s'efforcent d'expliquer qu'ils ne peuvent pas passer le cap des options de confort proposées, ceux qui prétendent qu'ils sont différents, ce sont des fainéants ou des impatients.
Mais s'ils me lisent et sont pourtant convaincus du contraire, je leur suggère alors d'aller chez un ORL faire un bilan vestibulaire le plus vite possible.
Attention, contrairement au vélo (dont le maniement ne s'oublie pas), la capacité du cerveau à surpasser ses confortables habitudes peut se perdre. Laissez tomber la VR deux mois, et vous repartez quasiment de zéro !
Méthode :
Le plus éprouvant pour notre fragile cerveau est la rotation. Je ne parle pas de celle que vous faites avec votre tête ou votre corps, mais celle que vous simulez avec les sticks de votre manette ou les boutons de vos PS Moves.
La rotation angulaire est alors l'option que vous désactiverez en dernier.
Moins éprouvant que la rotation : le mouvement vertical.
Se coucher, s'accroupir, reprendre une position haute ou même sauter sont des manœuvres très indigestes si elles sont déclenchées par un imput manette sans que le corps ne les réalise vraiment.
Pour le moment, peu de jeux les proposent; mais lorsqu'il faudra généraliser leur intégration dans le gameplay des jeux à venir, les développeurs proposeront sûrement des options de confort appropriées (comme le Smooth Crouch dans Resident Evil VII).
Enfin, le premier des mouvements que vous parviendrez à réaliser sans option de confort, c'est le plus important de tous : le déplacement, d'avant en arrière, d'arrière en avant et de gauche à droite (mais pas de droite à gauche, faut pas déconner non plus, on est pas des astronautes ).
Et c'est un cap important, qui mérite toute votre patience pour être franchi sans violence.
Ainsi, vous aurez à passer 3 étapes pour pouvoir profiter pleinement de vos jeux préférés et accéder à tout le catalogue du PlayStation Store.
Important : Avant même de chausser votre casque, il vous faudra évidement ajuster l'écart inter-pupillaire dans les options du périphérique PlayStation VR, afin d'éviter les désagréments d'un mauvais réglage (IPD trop large = gerbotron, IPD trop étroit = mal de tête dès 5 minutes d'usage).
Je conseille aussi aux nouveaux utilisateurs de commencer avec une luminosité diminuée au plus bas pour progressivement la remonter, après quelques séances. Pour cela, il faut maintenir la touche PS, dans le menu rapide, aller sur "Réglez PlayStation VR" et sur "Luminosité de l'écran".
Je vais vous proposer un ordre précis de jeux à pratiquer pour passer chaque cap sans trop de désagrément.
Pour commencer avec votre PlayStation VR, rien de mieux que des expériences statiques spectaculaires pour profiter de l'effet Waouh sans subir le moindre désagrément. Ce sont généralement des expériences contemplatives, plus rarement interactives, mais dans l'ensemble de bonne réalisation.
"Allumette", "Invasion !" et toutes les vidéos référencées dans la rubrique"PS VR" > "Expériences et Vidéos" du PlayStation Store sont de bonnes mises en bouche pour un premier essai.
Une fois habitués à tourner la tête dans tous les sens pour dépasser les micro-vertiges liés à l'irréductible latence entre le mouvement et l'affichage (quelques minutes suffisent), vous pourrez enfin prendre les choses en main et vous diriger vers des jeux : "Infinite Minigolf", "Volume", "Headmaster", "Job Simulator", "Tumble VR", "Wayward Sky", "Pixel Gear", "Expérience NBA 2KVR", "Holo Ball", "Fruit Ninja", etc... Liste à compléter...
Certains de ces titres nécessitent l'usage de PlayStation Moves.
En plus de ces titres statiques, peuvent s'ajouter des titres à déplacements dynamiques bénéficiant d'options de confort (les rendant parfaitement supportables), comme la téléportation et la rotation par cran (nommée parfois angulaire, incrémentielle, par degrés, etc...) : "The Solus Project", "Rec Room", "Discovery", 'Skyrim VR", "Arizona Sunshine", etc...
Après avoir joué à plusieurs de ces titres quelques jours, vous devriez pouvoir aborder le type "Rail Shooter" : "Archangel" ou "Until Dawn : Rush Of Blood".
Vous pourrez aussi, pour cette étape, leur préférer des "Rhythm Shooters" comme : "Starship Disco", l'excellent "Thumper" ou le très nerveux "Hyper Void".
Si tout se passe bien après plusieurs heures de ces quelques jeux, vous devriez être désormais capables d'aborder certains jeux à déplacements dynamiques, en Cockpit (non-non, c'est pas un gros mot).
En effet, avoir un HUD fixe ou un habitacle autour de soi, qui suit les mouvements votre tête (contrairement au décor), aide un peu à soulager notre estomac.
Donc, il est grand temps de s'essayer quelques minutes (pas plus de 3 au début) au magistral "Rigs".
Inutile d'aller en combat; l'arène d'entraînement fera l'affaire.
Essayez d'avancer, de reculer, de faire quelques pas chassés vers la droite (évitez les pas chassés vers la gauche, j'insiste ), et enfin d'avancer en regardant de côté. Avec les réglages par défaut, votre mécha suivra la direction de votre regard.
C'est à ce moment là que les premiers gros vertiges vont poindre.
Tant que vous respirez sans mal, continuez; dès que cela devient désagréable et que vous sentez votre souffle se raccourcir, enlevez illico le casque et faites une pause d'au moins 10 minutes.
Renouvelez l'opération jusqu'à ce que vous soyez capable de tenir confortablement 5 minutes de jeu.
À ce moment là, éteignez le casque pour réserver la prochaine séance au lendemain (il est important que cela décante).
Au bout de 3 ou 4 jours, vous devriez pouvoir modifier quelques options dans les réglages pour rendre les mouvements de tête indépendants de ceux de votre mécha.
Il s'agira ainsi de passer le cap du pivot au stick.
Si vous avez bien pris votre temps lors de l'étape précédente, ceci ne devrait qu'être une formalité d'une heure un deux. En revanche, si vous avez pressé les choses, ce cap pourrait être très indigeste et vous prendre plusieurs jours.
À ce stade là, vous êtes prêts pour une petite visite chez les Baker; vous pouvez enfin profiter du sublime "Resident Evil VII".
Vous pouvez également revenir sur des titres déjà testés, et ôter progressivement les options de confort.
Cependant, j'insiste sur un point, les premières semaines devront être celles de la patience : chaque nouvelle épreuve doit être assimilée par votre cerveau, décantée; et seul le sommeil permet cela.
Ainsi, il ne faut surtout pas en user plus d'une heure par jour, même si l'enthousiasme qui suit l'achat d'un casque VR tend à pousser l'utilisateur à l'excès.
En conclusion :
Acheter le PlayStation VR ne signifie pas y jouer tout de suite.
Ce n'est pas un accessoire "plug and play"; il faut être patient et ne pas foncer illico vers RE-VII.
Toute l'étendue de son potentiel prend plusieurs jours à être assimilée (voire plusieurs semaines pour les plus prudents), et c'est seulement au bout de cet apprentissage que vous pourrez juger de la pleine valeur du produit.
Donc, aux nouveaux acquéreurs : Allez-y mollo !