The Elder Scrolls V : Skyrim

Ayrun Anviri

L'elfe noire accompagnée des deux compagnons, se dirigent vers le fameux lieu de rendez-vous.
Elle avait l'habitude de se balader la nuit sachant que c'était généralement à cette heure là qu'elle faisait ses recherches ; mais lors des voyages, le décalage quotidien propre et quotidien temporaire s'entrechoquait de manière un peu trop forte à son goût.
Elle regarde le ciel étoilé rougegarde. Les constellations étaient décidément les mêmes partout. Et sur ce, Ayrun arriva au pont.

Arrivé en vue du pont, le petit groupe distinguera un scintillement bleuté sous l'arche de l'édifice et deux voix ne faisant aucun effort pour être tre discrètes demandant l'une à l'autre s'il connait la blague du Sload archer qui entre dans une taverne.'

YLVIA DE CHANTELUNE

La jouvencelle, une fois préparée à la hâte, suivit le Bréton qui, de par sa noble stature lui inspirait bien plus confiance que l'elfe, d'autant plus qu'il restait un de ses compatriotes. Étrangère à cette quête, elle préférait se laisser guider, n'étant de toute manière qu'une rescapée qui cherchait un nouveau foyer, ou au moins une compagnie appréciable.

- Dites moi, sire. Adressa-t-elle au Bréton. Je ne me souviens pas vous avoir demandé votre nom, ni ce qui vous amène par ici, vous et le charmant nobliau qui vous accompagne. Dites m'en plus.

Elle espérait être plus qu'une paria dans un groupe sans attache, et préférait commencer par celui qui était le plus proche d'elle, avant d'entamer la conversation avec l'elfe à peau de cendre.

BRUNON D'AUTA

Cessant sa marche impassible dans une armure qu'il considérait à ce stade comme une seconde peau, une carapace de métal et de jaque qui lui conférait une protection bien souhaitée dans un monde aussi brutal que l'Arène qu'était Mundus. Interpellé par sa sœur de race, Brunon se tourna face à elle, et retirant son heaume pour des raisons de praticité.

« C'est vrai, madame. Je ne me suis pas présenté à dame la Dunmer non plus. Je me nomme Brunon D'Auta, chevalier de Jehanna, expliqua-t-il d'une voix basse, contrairement aux benêts du pont et leur blague du Sload Archer. Je suis sommé par la Guilde des Guerriers de ma ville natale d'escorter sire Hugues Petit, un noble local, jusqu'à la ville de Sentinelle pour des affaires qui sont siennes. Et vous donc ? Je vous pose la même question, » demanda-t-il humblement.

YLVIA DE CHANTELUNE

Jehanna. Ce nom lui était familier. Elle n'y était jamais allée, mais elle se l'imaginait comme son foyer. La neige, les habitations rustiques et minimalistes. La chaleur de ses habitants étant sa plus grande force. Elle qui avait vécu parmi les Nordiques pendant un temps était admirative de ce peuple, mais plus encore des Brétons acclimatés à vivre comme eux. Sans baigner dans une idéologie suprémaciste à l'instar des Altmer contemporains, elle admirait les siens, car son peuple avait dompté plusieurs climats et y avaient prospéré, ne laissant pas les autres races se les approprier. Que ce soit les Nordiques ou les Orsimer, les Brétons défendirent toujours ardemment leurs terres et elle admirait ce trait.

- Je vois que vous venez d'une rude contrée, camarade. Dit-elle avec un sourire teinté de fatigue, mais empreint d'une chaleureuse appréciation. Je me nomme Ylvia de Chantelune. Mais je suis au regret de vous annoncer que mes raisons sont moins joyeuses, malheureusement. Je vais faire bref puisque je ne souhaite pas attirer la pitié sur moi, mais je faisais partie des Vigiles de Stendarr, en Bordeciel. Je ne sais pas si vous avez suivi les rumeurs, mais des vampires ont attaqué le Bastion des Vigiles, tuant la quasi totalité des nôtres. J'ai survécu de peu, et fui aussi loin que je le pouvais, d'abord les vampires près du Clos, puis les géants de Blancherive et enfin nos dévoyés confrères, les Crevassais, jusqu'à atterrir dans une caravane pour l'Étoile du Dragon qui me ramena à Hauteroche. Mais j'ai choisi de me ressourcer près des déserts d'Alik'r et la chaleur réconfortante de Magnus, alors j'ai pris un navire jusqu'ici, afin de recommencer ma vie. Les miens sont morts, et je dois vous avouer avoir perdu les quelques repères que j'avais. Mais j'ose espérer que cette aventure m'apportera quelque chose.

Elle avait beaucoup parlé. Trop même. Elle n'était pas forcément taciturne, mais elle était mal aisée de s'ouvrir comme ça. Pourtant, l'isolement qui fut le sien durant toute son enfance la poussait à une jovialité presque naturelle, une envie de sociabiliser et partager son quotidien. En fait, elle recherchait des amis avec qui vivre une vie heureuse et pleine de péripéties.
Elle tourna son regard vers la Dunmer, avant de lui poser la même question.

- Et vous, que fait une Elfe Noire aussi loin de sa patrie, si ce n'est pas indiscret ? Je sais que les récents évènements en Morrowind expliquent l'exil d'une partie des vôtres, mais pourquoi partir aussi loin à l'ouest ?

Ayrun Anviri

Le regard embrumé de l'elfe noire se ralluma rapidement en écoutant l'histoire de sa camarade. C'était une triste histoire, mais sa présence dans les vigiles d'autrefois risquaient sans doute de la mettre à rebrousse-poil. Ayrun allait essayer de préparer le terrain pour si possible trouver justement ce terrain d'entente.

-Je suis navré pour ce qu'il vous ait arrivé, camarade brétonne. Vous êtes sans doute, la femme la plus forte mentalement que je connaisse.

Elle secoua la tête, renforçant l'air désolé sur son visage.

-Mon nom est Ayrun Anviri, mais je ne suis à vrai dire personne. Je viens d'un village lointain de Morrowind qui n'est même pas sur la carte ; et mon nom ne rappellera rien à personne. J'ai été chassé pour mes... pouvoirs. Notre hameau était superstitieux et cela ne convenait pas aux anciens. Je parcoure maintenant le monde afin de perfectionner mon art.

Pendant qu'elle énonçait son monologue, on pouvait lire la détermination dans son regard.

- Vous êtes une ancienne vigile c'est ça ? J'espère que vous ne serez pas trop rétive à certains... moyens que nous utiliserons pour arriver à nos fins.

Elle regardait maintenant le bréton sans casque, qui avait en effet fait expérience desdits moyens en question.

YLVIA DE CHANTELUNE

La jeune femme était suspicieuse, mais pas hostile. En fait, elle était intriguée par le peu d'éléments dont elle disposait et se voyait dans l'incapacité d'assembler les pièces, trop peu nombreuses, en puzzle clair et concis.

- Je dois avouer que je suis assez méfiante, si je dois tout vous dire. Le culte des Daedra est une chose qui m'horripile déjà comme cela, ce qui m'attire les foudres des Dunmer. Alors je dois vous avouer que le fait que des adorateurs de Daedra chassent l'un des leurs à cause de ses... pouvoirs. Oui, cela m'intrigue. La question reste de savoir si la fin justifie les moyens, et si une noble cause peut être défendue par des moyens proscrits. D'un côté, combien utilisent le bien à des fins néfastes ? Je crois en la charité des Divins, mais je crois surtout en la Miséricorde. Tâchons de coopérer, et si jamais vos méthodes sont contraires à ma foi, eh bien nous aviserons.

Elle restait sur ses gardes, et avait de l'appréhension. Depuis ses récents revers, elle était déboussolée. Devait-elle persister dans son fanatisme creux, ou bien au contraire lui fallait-il chercher une sincère rédemption ? Elle était incapable de faire un choix, alors elle préférait ne pas avoir à en faire un, quitte à empiéter un peu sur ses idéaux. Pourtant, loin d'être lâche, elle craignait le type de pouvoir qui pouvaient animer la Dunmer.

Ayrun Anviri

- Je ne vénère personne si cela peut vous rassurer. Mon pouvoir ne sera utilisé qu'en cas de situation critique ; je suis une mage qui utilise la conjuration et au delà de ça, une plutôt bonne archère ainsi que guérisseuse. Vous n'avez pas à vous soucier de moi tant que vous n'essayez rien contre ma personne. Je préfère vous prévenir d'avance afin de ne pas donner de mauvaises surprises.

L'elfe noire soupire. Elle avait beau argumenter, le temps venu la chose serait bien plus complexe à expliquer. Mais il serait dans certaines situations, ultimement obligés d'accepter son pouvoir.

-Ce pouvoir nous a d'ailleurs bien aidé lors de notre embuscade, mon camarade bréton peut en témoigner.

BRUNON D'AUTA

Le guerrier des hauteurs de Jehanna hocha de la tête en guise de confirmation vis-à-vis des propos d'Ayrun. On pouvait lire sur son visage une légère fatigue refoulée par le mode de vie déterminé du chevalier, fût la lumière de Magnus hors des tréfonds de l'horizon afin de pouvoir l'éclairer de ses chauds rayons.

« Elle a raison, madame. Bien que j'aie mes propres réserves à ce sujet, je ne peux nier que sans ces pouvoirs, ma vie aurait certainement pu m'échapper, à ce moment-là, confirma-t-il d'un ton grave. Je suis navré pour votre passé mouvementé, mais ça ne serait sans doute pas arrivé si vous aviez confié votre vie et votre confiance à un autre peuple que les Nordiques, croyez-moi sur parole, » poursuivit-il avec tout le sérieux du monde, et sans le moindre sourire.

YLVIA DE CHANTELUNE

- Je suis au regret de vous apprendre que la cheffe de notre Ordre en Bordeciel était bel et bien Brétonne. Et puis, je pense que Brétons ou Nordiques, personne n'aurait pu repousser les vampires qui nous attaqué. Leur pouvoir était... démentiel.

Ylvia se remémorait l'attaque sur le Bastion des Vigiles. Le feu, l'odeur ferrailleuse du sang, les chiens de la mort déchiquetant la gorge de ses compagnons et les vampires absorbant leur sang. Cette vision d'effroi qui la poussa à fuir, elle, pourtant dans l'abnégation face au danger, jusqu'à la province voisine, ne pouvait être stoppée, elle en était convaincue.

- SI vous y étiez, dans toute la splendeur de votre armure étincelante, et même entouré de vos confrères, vous baigneriez actuellement dans une marre de sang. Ceux que vous nommez "Nordiques" étaient mes amis. Il y avait des Nordiques, oui, mais aussi des Brétons, des Rougegardes et des Khajiits. J'ai partagé mon repas avec, j'ai traversé les monts enneigés à leur côté, ils m'ont sauvé et qu'importe leur race, ils sont ceux qui m'ont donné un foyer et une raison de vivre. Je ne sais pas quelles raisons vous animent pour autant haïr les Nordiques, mais ces vampires ont détruit ma maison et massacrés les miens.

Toute aussi sérieuse que son interlocuteur, elle s'était arrêté brusquement tant les propos du chevalier étaient irrespectueux. Serrant ses points, elle le dévisageait de ses yeux gris, les pupilles dilatées par la colère et l'indignation. Elle ne cherchait pas la pitié ni la compassion d'autrui, mais manquer de respect aux morts, surtout des gens bien qui souhaitaient agir contre le mal, cela lui était impensable. Elle, si pieuse, dévouée à Stendarr tout entier, ne pouvait tolérer que l'on bafoue ainsi les principes des Divins.

BRUNON D'AUTA

Les nerfs de son propre front se crispèrent sensiblement alors qu'il écoutait silencieusement le récit de la Brétonne. Sa gorge-même se serra, l'espace d'un instant, tandis qu'il se remémorait ce pourquoi il venait d'animer de pareils propos en premier lieu. Si jamais il lui avait été donné la possibilité de sourire, ne serait-ce que quelques secondes auparavant, cela était désormais impossible, car sourire ne pouvait faire ramener les morts.

« Je n'ai pas pour mission de déshonorer votre vie passée et celle de vos confrères, madame, loin de là. Mais pour tout vous dire, les Nordiques sont à moi ce que les vampires sont à vous : des monstres venus tuer les vôtres sans aucune pitié ni compassion, lesdits vôtres étant notablement reconnus à faire le Bien. Je n'ai pas envie que nous nous froissions pour quelque chose d'aussi trivial, alors je pense qu'il serait simplement mieux de laisser ce sujet là où il est, » proposa-t-il en tentant d'atténuer la froideur de sa voix et la rigidité de son propre ton.

YLVIA DE CHANTELUNE

À mesure que le chevalier parlait, elle prit le temps de fermer ses yeux, se concentrer et prendre une bouffée d'air frais afin de se calmer. Desserrant son poing et décrispant ses muscles tendus par les propos du Bréton, Ylvia reprit une voix plus joviale, quoique teintée d'amertume.

- Je suis d'accord. Je suis désolé pour ce qui est arrivé aux vôtres, mais je vous demanderai de ne pas mettre les actions de quelques personnes sur le dos d'un peuple tout entier. Les miens étaient de pieux agents de Stendarr, qui oeuvraient pour la justice. Ne déshonorez pas leur mémoire si vous vous faites appeler chevalier, nous suivons tous les mêmes étoiles, camarade.

Elle souhaitait elle aussi calmer les tensions, mais souhaitait poser les limites de l'irrespect que l'on pouvait lui témoigner. Intérieurement, elle ricanait. Il y a quelques mois encore, elle était zélée au point de massacrer un village entier pour les actions d'un seul de ses membres, et là voilà qui proscrivait l'amalgame. Changeait-elle, ou n'était-ce que temporaire, à cause du choc émotionnel de la perte de ce qui structurait sa vie jusqu'alors...?

Elle reprit sa marche, mais se figea lorsqu'elle constata qu'elle faillit trébucher sur quelque chose allongé au sol. "Quelque chose" qui accueillirent chaleureusement les jambes de ses deux camarades venus y trébucher sans vergogne...

Ayrun Anviri

L'elfe noire écoutait la conversation avec attention tout en y réfléchissant. Venant d'un pays où la race et l'origine souligne beaucoup de choses, elle ne pouvait que comprendre les propos du bréton. Il allait falloir cependant s'assurer à garder les esprits calmes pour éviter d'en venir aux mains, surtout avant une mission.

Et alors qu'elle était perdu dans ses pensées, Ayrun ne s'était pas aperçu qu'un objet non identifié était apparu à ses pieds, la faisant tomber de manière comique. Le sable heureusement avait amorti la chute, mais elle grogna de frustration tout de même, son menton étant légèrement égratiné.

BRUNON D'AUTA

Brunon n'était pas tant réceptif à la leçon de déontologie de sa compatriote, même s'il pouvait en comprendre le raisonnement, fût le sujet porté sur un autre peuple que le seul pour lequel il éprouvait le plus profond dégoût.

« Maintenant que nous pouvons passer à autre chose, il serait temps de nous concentrer sur les gens postés sur ce pont- », commença-t-il avant d'être coupé dans ses propos par quelque chose sur lequel il venait de trébucher. Le chevalier s'écrasa alors sous le poids de sa lourde armure sur le sable devant lui. Il se retint laisser exclamer sa surprise, et vint simplement étirer son bras pour attraper le casque qui lui avait échappé lors de la chute.

AGRONAK GRO-BOGLOB

Plongé dans un sommeil agité, la faute au lit de caillasse sous son sac de couchage, l'orsimer fut rapidement ramené à la réalité après avoir senti deux paires de pieds lui rentrer en plein dans les côtes.

- Huh ? S'exclama réflexe Agronak, le temps de resaisir ses esprits et de se redresser. Ni une, ni deux, son instinct de légionnaire repris le dessus. Il était attaqué ! Deux choses mouvantes étaient étalées sur lui - son instinct de berserker se manifesta de fait spontanément.

- AAAAAUGH ! AAAAAAAAAAAAARGH !

Rugissant au clair de lune tandis qu'il se saisissait de son bâton de marche à O-Rinka, l'orc en pagne - car prit au dépourvu - s'empressa de se redresser tout en faisant d'ample mouvement circulaire avec son arme, en signe d'intimidation, afin de gagner du temps. Voleurs ? Assassins ? Bêtes sauvages ? Ses sens engourdis cherchaient encore sur qui ou quoi frapper.

Ayrun Anviri

L'elfe noire se couvre les oreilles tandis que le hurlement déchire la nuit. Elle lève la tête et s'aperçoit en ouvrant grand les yeux, que le rugissement bestial venait d'un orc anciennement assoupi. Que faisait-il ici ? Comment avaient-ils pu ne pas faire attention à ce point ? Beaucoup de questions faisaient le tour de la tête d'Ayrun. Elle se redressa tant bien que mal, reculant de quelques pas étant un peu fébrile par la présence puissante de l'orc, réussissant quand même à se mettre en position de combat.

YLVIA DE CHANTELUNE

Surprise à la fois par la chute de ses compagnons que par le hurlement de bête sauvage qui en a résulta, Ylvia dégaine son arbalète et met en joue la créature qui beugle. Elle s'apprêtait à tirer quand elle vit une sorte de bâton au bout du bras d'une figure humanoïde, qui faisait d'ample gestes pour établir un périmètre de sécurité. Songeant à la possibilité que ce soit un être civilisé, elle retint son tir, et préféra attendre que les poumons de l'inconnu se vident de son air afin de profiter de la seconde de silence pour le raisonner.

- Qui êtes vous ? Que faisiez vous ici ? dit la Brétonne d'un air autoritaire mêlé à de la consternation tant la situation lui paraissait improbable.

BRUNON D'AUTA

Ni une, ni deux, le preux Bréton se releva d'un seul coup alors que le rugissement de ce sur quoi il venait de trébucher déchirait la nuit. Se hâtant à enfiler son casque et se retournant par la suite, il prit le réflexe de reculer et dégainer son épée bâtarde, avant d'enfin se placer en posture de défense. La basse lumière de la nuit l'empêchait de voir qu'il avait simplement un Orque en face des yeux.

« Halte ! » Ordonna-t-il simplement à Agronak, dans l'optique de le faire garder ses distances.

AGRONAK GRO-BOGLOB

Petit à petit, ses yeux s'habituaient à l'obscurité ambiante. Il avait réussi, d'une part, à gagner suffisamment de temps pour comprendre la situation et, d'autre part, à dissuader toute attaque immédiate de la part de ce qui ressemblait à un trio. Tandis qu'il se retournait et cherchait à adopter la meilleur position pour ne pas se faire encercler, il commença à mieux voir l'apparence de ses interlocuteurs ainsi qu'à comprendre leurs propos.

- Qui êtes vous ? Que faisiez vous ici ? dit la Brétonne d'un air autoritaire mêlé à de la consternation tant la situation lui paraissait improbable.

Il tourna brusquement la tête vers la nordique, les crocs (littéralement, pour un orsimer) déployés, avant de lui rétorquer:

- Qu'est-c'que ça peut t'foutre, saloperie d'voleuse ?! Tu- il n'eut pas le temps de finir sa déglutition salée qu'une conserve brétonne vint lui adjurer:

« Halte ! » Ordonna-t-il simplement à Agronak, dans l'optique de le faire garder ses distances.

- Ta gueule, toi ! cracha-t-il spontanément, c'est pas un coupe-jarret qui m'fera la loi !

Il marqua un silence, afin de mieux oberserver ces étrangers. Ils ne ressemblaient ni à des voleurs, car trop bien habillés, ni à des bandits, car trop peu agressifs ; ni des assassins, ou alors étaient-ils très mauvais.

- Vous êtes quoi vous encore ? Des mercenaires ? Des gardes mal fichus ? Des emmerdeurs ? demanda-t-il, plus calmement, le ton plus bas mais toujours sans la moindre once de tacte.

Il jetait plusieurs coups d'oeils sur ses affaires, à peine cachées sous la rocade environnante et quelques plantes sèches arrachées ci-et-là. Le cache semblait intact, mais difficile d'accès en l'état.

Ayrun Anviri

L'elfe noire dévisage petit à petit l'orc qui avait l'air d'être bête comme un guar, mais sentait une odeur mélangeant les pires senteurs qu'un être vivant pouvait émaner.

- Par tout mes ancêtres, non seulement vous avez l'idiotie de dormir au milieu de nulle part, mais en plus
vous puez tellement que vous arriveriez à faire jalouser Péryite ! Vous êtes un vrai toilette sur jambes !

Elle tenait son nez dans le creux de sa main afin de se protéger des effluves musqués du fils de Malacath, sans réel succès. L'odeur des cadavres était pour comparatif, beaucoup moins envahissante.