Four Sided Fantasy

[Introduction]

Au sein d'une allée souterraine, un homme en tenue scientifique se déplaçait à toute allure, courant sans se retourner. Il transpirait et haletait bruyamment, fuyant quelqu'un ou quelque chose. Des explosions retentissaient tout autour de lui. Une multitude de cadavre jonchait également le sol, noyés dans leur sang. Il était le dernier encore debout.

Une alerte résonnait dans toute la structure souterraine, une lumière rouge illuminant les couloirs. Mais cela n'y changerait rien. Chaque fois qu'il atteignait un nouveau couloir ou une pièce de plus, il ne trouvait que les corps inertes des gardes du complexe. Tous avaient été complètement massacrés. Après un certain temps, l'homme finit par arriver dans un cul-de-sac. Il avait beau chercher, réfléchir à ce qu'il pourrait faire, aucune solution, aucune échappatoire ne lui venait à l'esprit, alors que des bruits de pas métalliques le déconcentraient dans sa réflexion.

Dos au mur, il accepta enfin le sort qui lui était réservé : la mort était sur le point de le frapper. C'était terminé pour lui. Il n'y avait rien qu'il puisse faire pour s'en sortir, et ce n'est pas comme si son poursuivant avait l'intention de se montrer magnanime.

Ce dernier, une fois à porté, lui trancha un bras sans qu'il ait le temps de le voir venir, d'un coup sec. Le scientifique hurla de douleur, de la bave à la bouche, des larmes aux yeux et de la pisse dans le pantalon. Il fut ensuite agrippé et violemment jeté contre le mur. Sa dernière vision, véritablement cauchemardesque, fut celle d'un être vengeur et malveillant, dont le sadisme se lisait sur le visage pourtant globalement masqué.

Un coup de feu retentit. Son coeur s'arrêta, ne laissant que le son de l'alarme du complexe résonner.

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Un an après la tragédie de Séoul...

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11h35, Lundi matin, 9 novembre 2027.

Une jeune femme se tenait assise derrière une rangée au milieu d'un auditoire. Brune aux cheveux mi-long, elle semblait concentrée, pour ne pas dire plongée dans la leçon que donnait le professeur, mis en avant sur la scène. Les mains posées sur le clavier de son portable, elle tapait plus vite que son ombre, enregistrant tout ce qu'elle jugeait nécessaire.

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En l'occurrence, le cours qu'elle suivait n'avait rien d'ordinaire, puisqu'elle se trouvait dans l'académie des mages de Londres, surnommée la Tour de l'Horloge. Il s'agissait donc d'un institut pour le moins particulier.

- Psst, psst, hey ! fit une voix d'un ton se voulant faible.

L'étudiante leva ses yeux rouges de son écran, les tournant vers la personne qui semblait l'interpeller. Tournant à peine la tête, son regard se posa sur un camarade de sa classe. Il avait les cheveux bleutés, attachés en une queue de cheval.

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Voyant qu'il avait capté son attention, il poursuivit en affichant un léger sourire. Tenant sa tête avec la paume de sa main sous son menton, il avait un air insouciant et tranquille.

- Tu t'appelles Makoto, si je me trompe pas, non ?
- C'est bien ça. Qu'est-ce que tu veux ?
- Ah, rien de spécial, juste faire connaissance. Honnêtement, le cours m'ennuie un peu.
- Tu n'as qu'à sécher.
- Nan, je préfère rester à l'écoute quand même. C'est toujours mieux quitte à ne pas tout retenir. Et comme tu m'as pas retourné la question, je te le dis moi-même : tu peux m'appeler Aaron.
- Enchantée. Mais ne t'attends pas à ce que je te prête mes notes si tu ne fais rien en échange.
- Ha ha, ne t'inquiète pas, ça n'est pas dans mes plans. Non, je voulais plutôt te demander ton avis concernant un truc.

D'un geste léger, il pointa du pouce une personne se trouvant à l'extrémité d'une rangée. Il s'agissait d'un jeune homme aux cheveux châtains mi-long, vêtu d'un trench-coat ambré ouvert, avec une chemise simple par-dessous. Son visage était inexpressif, et il avait l'air de ne pas vraiment suivre le cours.

- Ce que je pense d'Akechi Hadara ? répondit-elle, cachant sa perplexité.
- Tout à fait. On parle d'un des rares survivants de la dernière guerre du Graal, la catastrophe qui a frappé la Corée du sud il y a un an.
- Mmh... Eh bien, il est plutôt réputé pour être assez doué, si ce n'est un véritable prodige de la magie. Mais il paraît qu'il a beaucoup changé après la guerre. Je ne l'ai pas connu avant qu'elle n'ait lieu donc je ne peux rien confirmer, mais cela ne me semble pas étonnant.
- C'est pas faux. C'est déjà un miracle de survivre à un tel événement, après tout. N'empêche, ça doit être quelque chose pour que quelqu'un présumé talentueux comme lui en ressorte avec de graves séquelles.

La conversation se suspendit, l'attention de Makoto retournant auprès du cours et Aaron vaguant à ses occupations d'un air pensif.
Lorsque la sonnerie retentit, le professeur libéra l'assemblée, les étudiants quittant un à un l'auditoire. L'heure était à la pause de midi, donc la plupart était pressé que le cours se termine. Elle fut la dernière à quitter la salle, privilégiant le calme actuel de la pièce pour commencer à structurer les documents qu'elle avait écrit.

Quand elle jugea cela correct, elle sortit à son tour de la classe pour aller prendre sa pause. Circulant dans les couloirs, elle remarqua que la plupart des étudiants marchaient dans la même direction, et entendit que quelque chose s'y préparait. Intriguée, elle décida de faire de même pour voir ce dont il était question. Une fois arrivée à destination - près de la cour de l'académie - elle y aperçut Aaron adossé contre un mur.

- Yo, alors on se laisse guider par la curiosité ?
- On peut dire ça. Qu'est-ce qui se passe exactement ?

D'un signe du regard, il lui indiqua le centre de la cour. Deux individus s'y trouvaient, observés par une multitude d'étudiants aux alentours, depuis les fenêtres aux étages supérieurs ou simplement autour d'eux dans la cour. L'un d'entre eux était un jeune mage blond aux yeux verts, aux allures élitistes et prestigieuses. Il défiait du regard son interlocuteur, qu'il regardait de haut avec un sourire arrogant.

- Qu'est-ce que tu me veux ? fit la deuxième personne, le visage neutre.

L'homme blond répondit avec un air amusé, haussant les épaules comme pour le provoquer.

- Bah, je sais pas. Tu reviens d'une guerre du Graal, une véritable hécatombe, comme si rien n'était arrivé. Tu n'as rien à raconter ? A partager ?
- C'est tout ce que tu veux savoir ? Tout ce grabuge rien que pour ça ? Ne me fais pas perdre mon temps.

Akechi lui tourna le dos, indifférent, s'apprêtant déjà à quitter l'endroit. Il sentit ensuite un projectile magique fuser jusqu'à son crâne, et l'évita en s'abaissant légèrement. Le tir alla s'encastrer dans un mur, le pulvérisant légèrement.

- T'es devenu moins poli qu'avant dis-donc. Je n'ai pas dit que j'avais terminé !

Le traitre de Séoul se retourna, toujours sans expression, les mains dans les poches de son manteau. Il observait l'étudiant qui le défiait avec un regard indifférent, tout en s'approchant de lui d'un pas lent.

- Je voulais surtout prouver à quel point tu es surestimé et ne mérites certainement pas toute l'attention qu'il y avait autour de toi. Tu ne vas tout de même pas te défiler devant tant de monde, monsieur le prodige ?

Une paire de gemme magique entre les doigts, il jonglait avec tout en narguant son adversaire, laissant celui-ci diminuer la distance qui les séparait en s'avançant.

- Bien, tu n'y vois aucun mal à ce que je me lance en premier, hein ?

Aussitôt dit, il sortit d'une de ses poches une autre paire de pierres précieuses, et jeta le tout vers l'avant pour annihiler l'ancien master de la faction dorée. Les gemmes provoquèrent une explosion, qui laissa derrière elle un large écran de fumée. Lorsqu'il se dissipa, l'étudiant blond avait les genoux au sol et se tenait le ventre avec douleur, face à un Akechi qui s'était à peine déplacé. Il lui adressa la parole en le toisant avec mépris, comme s'il n'était qu'un vulgaire déchet à ses yeux.

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- Je préfère ça. J'ai des envie de gerber quand quelqu'un de plus faible que moi ose me regarder de haut.

Incapable de répondre, il tomba au sol, immobilisé par ce qu'Akechi lui avait fait subir pendant cette fraction de seconde, sous les yeux ébahis de la plupart des témoins de la scène. Akechi, quant à lui, quitta simplement les lieux sans ajouter un mot, maintenant qu'il était débarrassé par celui qui le retenait.

- Eh bah, c'est un sacré numéro ce gars-là. Pas étonnant qu'il ait survécu à la tragédie de Séoul, souffla Aaron après avoir observé la courte confrontation avec intérêt, mais sans surprise.
- Tout de même, il n'était pas contre n'importe qui. Je m'attendais à un affrontement plus équilibré, répondit Makoto, plus étonnée par la tournure des événements.
- Faut croire qu'il vit pas dans le même monde que nous.

Après le petit incident ayant eu lieu durant la pause de midi, le reste de la journée se déroula comme habituellement. Les cours s'enchaînèrent relativement vite, sans encombre et sans événement notable cette fois-ci. Lorsque la journée fut terminée, Makoto resta quelque temps à la bibliothèque pour y étudier. L'atmosphère et le calme qui y régnait lui plaisaient. C'était un endroit parfait pour étudier.

Quelques heures plus tard, lorsqu'elle quitta l'établissement après avoir emprunté quelques livres, elle put constater que la nuit était tombée depuis un moment. L'hiver approchant à grands pas, cela n'avait rien de surprenant. L'obscurité dominait la ville de Londres, éclairée seulement par quelques lampadaires disposés ci et là, donnant une ambiance macabre aux rues de la capitale du Royaume-Uni.

Dans une allée quelconque, une vieille femme malade s'était écroulée sous la lumière d'un lampadaire. Elle avait l'air très faible.
En la remarquant, l'étudiante magique s'approcha d'elle, déposant ses affaires au sol avant de lui adresser la parole.

- Vous allez bien ? Tenez, appuyez-vous sur moi, souffla Makoto en lui tendant son épaule.

La vieille dame la remercia, son bras passant au-dessus de celui de l'étudiante.

- Qu'est-ce que vous fabriquez dehors à cette heure ?! Il commence à faire froid ces derniers temps !
- Ce n'est pas grave, merci pour ton aide...

Elle renifla quelques secondes, puis pointa du doigt une direction.

- Par-là, s'il te plait. J'habite dans une rue un peu plus loin.

La mage acquiesça, ramassa son sac puis avança avec la femme, la conduisant jusqu'à son domicile. A force d'avancer, les quelques passants qu'elles pouvaient croiser n'étaient plus présent, les laissant rapidement seul dans un petit parking pratiquement vide.

- C'est encore loin ?
- Non, encore un peu. J'ai vraiment de la chance d'être tombée sur toi...
- Mmh, je suppose qu'on peut dire ça. Les gens ont tendance à être occupés ou simplement égoïstes, donc...
- C'est vrai, mais ce n'est pas de ça dont je parlais.

Elle se redressa légèrement, le dos courbé et tremblotante, sous le regard incompréhensif de l'étudiante.

- J'ai vraiment eu de la chance de tomber sur une jeune magicienne dans la fleur de l'âge.

Sans crier gare, elle sentit un sentiment incroyablement désagréable lui traverser l'échine. Par réflexe, elle repoussa brusquement la dame, bondissant en arrière par la même occasion. Cette dernière se redressait davantage à chaque seconde, jusqu'à se tenir droit comme un i. Le haut de sa tenue sale et poussiéreuse s'évapora, laissant place à un corps squelettique, dont les os étaient recouverts par une faible couche de chair. Son visage subissait une métamorphose similaire, ressemblant désormais à un crâne macabre, qui gardait étonnamment une épaisse chevelure sombre tirée vers l'arrière.

- Qu'est-ce que...

Sans avoir le temps de finir sa phrase, elle sentit son énergie drainée, la forçant à poser un genou à terre sous les yeux mortellement amusés de la "créature". Elle tenait à ses doigts un genre de fil magique et fantomatique.

- Voyons voir ça...

Elle croqua dedans comme dans un fruit, avant de tousser avec agacement.

- Sérieusement ? C'est infect ! Je m'attendais à mieux pour une magicienne aux allures d'intello. M'enfin, cela devrait faire l'affaire...

Elle s'avança, lévitant au-dessus du sol d'un air menaçant. Les bras disposés avec largeur chacun de leur côté, elle ouvrit sa mâchoire, affichant pleinement sa dentition putride.

- Merci infiniment à toi, ma petite sorcière.
- Règle numéro 1 avec les vieux : ne jamais leur accorder une once de confiance.

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Soudainement, un bruit de fracas particulièrement violent retentit, alors que le visage décomposé de la créature se trouvait enfoncé dans le bêton, une main gantée derrière la tête. Le regard méprisant, le nouvel arrivant transpirait le venin envers la monstruosité qu'il venait de toucher.

- Akechi Hadara... ? lâcha Makoto, surprise par sa présence comme par son entrée en scène.

La tête enfoncée dans le sol, la femme se débattait mais n'arrivait pas à s'échapper de l'emprise de l'ancien master, qui appuyait avec force et violence.
Avec son autre main, il sortit de sa poche un revolver, qu'il pointa - ou plutôt colla - sur le dos osseux de la créature.

Il tira, plusieurs fois, lui arrachant un hurlement de douleur étouffé dans la pierre à chaque tir, puissant et bruyant. Mais pas suffisamment pour la mettre hors d'état de nuire. Enragée, elle trouva la force de quitter l'étreinte d'Akechi, qu'elle regarda immédiatement avec haine, le visage encore plus décomposé qu'avant.

- Misérable ! Comment as-tu os-

Il tira une fois de plus, lui coupant la parole en lui enfonçant une balle dans la boite crânienne. Il rechargea son arme à feu en un éclair, puis se remit à tirer à répétition sur tout son cadavre. Déboussolée, la dame spectrale se prit les tirs de plein fouet, sans avoir le temps de réagir.

- Tu... ne perds rien... pour attendre...

Le corps en fort mauvais état, elle commença à se volatiliser, son enveloppe physique commença à se transformer en une fumée magique invisible. Tournant le dos à son agresseur, elle sentit un profond soulagement. Peu importe que son enveloppe ait subi de lourd dégâts, tout comme la douleur était surmontable. Tout ce qu'elle devait faire, c'était s'échapper et survivre. Elle trouverait bien une nouvelle victime - de moindre ou peut-être de meilleure qualité - pour se reconstituer.

Elle fut ressortie de ses pensées lorsque, subitement, quelque chose lui agrippa le bras. Elle regarda par-dessus son épaule fantomatique pour y apercevoir une main griffue et métallique. Et un visage impitoyable et froid comme la glace.

- Deuxième et dernière règle : peu importe leurs intentions...

Jeté au sol une fois de plus avec brutalité, ventre à terre, elle sentit une pression au niveau de son omoplate gauche. Akechi y avait placé sa main gauche. Du mana rouge s'y concentrait dangereusement, prêt à exploser et à être relâcher à tout moment.

- Leur inutilité mérite de les laisser mourir sans vergogne.

Il relâcha son tir magique à bout portant, utilisant le sortilège runique "Gandr" qu'il maîtrisait désormais à la perfection. L'attaque pulvérisa complètement la cage thoracique de la créature, dont la carcasse inanimée s'évapora peu après en cendre et se désintégra. Rangeant son arme à feu dans son manteau, le survivant de Séoul écrasa le tas de poussière avec sa semelle, le regardant avec dédain.

- C'était une banshee. Une créature des ombres d'Irlande. Elle prévoyait sûrement de se nourrir avec tes circuits magiques pour récupérer une meilleure forme.

Se relevant avec un bras engourdi, elle regardait avec un visage perplexe le tas de cendre qu'était devenue la créature.

- Merci... mais avec tout ce boucan... quelqu'un a forcément remarqué tout ce qui s'est passé avec la magie.
- Il n'y a personne dans les parages. Elle a fait exprès de t'attirer dans un coin où il n'y avait aucun humain. Les banshee sont douées pour ça, avec leur odorat développé. Et tu ne devrais pas me remercier, tu as juste eu de la chance.
- Tu m'as tout de même sauvée, c'est la moindre des choses.

Le prodige lui fit signe du pouce, lui indiquant une moto sombre parquée un peu plus loin. Il marcha jusqu'à elle, sortit son trousseau de clé avant de l'enjamber.

- Comme je l'ai dit, tu as juste eu de la chance que je sois stationné dans le coin. Je l'aurais massacrée dans tous les cas, que tu sois là ou non, répondit-il avant de démarrer son véhicule. De toute façon, tu aurais sans doute pu la battre vu son état déplorable. Du moins, si tu avais eu plus de jugeote.
- Pourquoi avoir agi, alors ?

Activant le moteur de son véhicule, il répondit comme si la réponse paraissait évidente, naturelle pour lui. Sans prendre le temps de regarder son interlocutrice et sans enfiler son casque, il prononça :

- J'avais juste une forte envie de la massacrer.

Chevauchant son destrier de métal, le sauveur noir quitta rapidement le champ de vision de la jeune magicienne qu'il venait de sauver, se noyant dans les ténèbres nocturnes des rues de Londres, éclairée seulement par une lune presque pleine et un ciel étoilé.

Allongé sur l'herbe, il aperçut un ciel comme il en avait rarement vu auparavant. Sa clarté et son bleu azur lui donnait un sentiment agréable. Couplé à l'atmosphère, il était si reposant qu'il en devenait difficile de se relever. Il pouvait rester là pendant des heures sans que cela ne le dérange, et c'est ce qu'il prévoyait de faire initialement, avant qu'une voix ne le tire de ses pensées.

- Bah alors, t'es dans la lune ou quoi ? Je te trouve bien rêveur là, Akechi.

Se redressant, le jeune mage put apercevoir à côté de lui une vieille connaissance. Cu Chulainn. Son seul et unique compagnon. Mais il était différent du Lancer qu'il avait invoqué à Séoul. Celui-ci portait une tunique sombre affichant des motifs runiques et disposait d'une épée bleue saphir atypique, posée contre le rocher sur lequel il était assis. Ses yeux rouges divins le regardait avec amusement par dessus son épaule.

- Qu'est-ce que t'as à rêvasser comme ça ? T'as pas quelque chose à faire ?

Akechi ne répondit pas immédiatement, restant silencieux et perplexe face à cette étrange situation. Il prit une grande bouffée d'air, profitant de cette atmosphère si différente du monde dans lequel il vivait.

- Qui sait. J'aimerais bien le savoir, Sétanta.

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Des corbeaux croassèrent et s'envolèrent lorsqu'il ouvrit les yeux, adossé contre un arbre vieux d'au moins une dizaine de lustre au beau milieu d'une forêt mystique. Il se releva puis s'avança jusqu'à une large flaque d'eau, y plongeant ses mains pour se débarbouiller le visage avec, son reflet s'affichant en mouvement dans la flotte.

- Encore un rêve de ce genre...

Il se redressa et commença à marcher, se déplaçant à travers le bois à l'aura surnaturelle. Sur le chemin, il piétina plusieurs tas de cendre sans y prêter attention, alors que les corbeaux continuaient de brailler aux alentours. Cela dura jusqu'à ce qu'il atteignit l'endroit où était disposée sa moto, qu'il enjamba sans plus attendre. D'un léger mouvement rotatif, il l'enclencha et activa le moteur avant de démarrer, effrayant les animaux dans les parages avec le bruit de l'engin.

Bien plus loin en hauteur, un individu semblait l'observer. Son expression était indéchiffrable puisqu'il portait un casque et une combinaison de motard noirs de jais. Posé sur sa moto, il entama la route à son tour, commençant à suivre à la trace l'homme qu'il avait aperçu.

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Après l'altercation ayant eu lieu en début de soirée, l'étudiante de l'académie des mages se hâta de rentrer chez elle, quoiqu'elle eut un peu de mal du fait de son bras engourdi. En arrivant à son domicile, elle retira ses chaussures silencieusement, marchant jusqu'au salon en évitant de faire le moindre bruit.

- C'est à cette heure que tu rentres ? entendit-elle alors que la lumière de la pièce s'allumait.

Devant elle apparut une femme au physique élancé, entièrement vêtu de noir. Elle avait des cheveux bruns cendrés, presque gris, mais conservait une apparence très juvénile. Son âge devait certainement se situer entre 25 et 30 ans.

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- Salut Sae. Désolée de rentrer aussi tard, répondit Makoto simplement, sans donner de réelle explication.
- Pas grave, j'imagine que l'académie des mages te prend pas mal de temps. Tu vises à être l'une des meilleures à terme après tout.

Elle hocha simplement de la tête, sans vraiment répondre, déposant ses affaires près d'un fauteuil.

- Quoiqu'il en soi, je t'ai laissé ton repas dans une poêle de côté. Tu as juste à la réchauffer et il sera prêt.
- Merci, mais tu ne manges pas avec moi ?
- Pas cette fois, il faut que je continue de faire des recherches. Il me manque quelques preuves encore pour être certaine d'enfermer cette crapule au prochain procès.
- Je vois, bon courage pour ça.

La soeur aînée quitta la pièce, retournant à ses occupations. La cadette fit de même après avoir lancé le réchauffement de son repas, en profitant pour aller se changer en attendant. Un peu dans la lune, elle repensait à ce qui lui était arrivée plus tôt dans la soirée.

- Au final, je me demande ce qui était le plus étrange entre l'apparition de cet esprit et la sienne... souffla-t-elle, les yeux posés sur son bras encore engourdi.

Pensive, elle passa le reste de la soirée comme d'ordinaire. Elle mangea, se reposa devant son ordinateur, fit une dernière relecture de ses cours pour réviser, puis partit s'endormir après une journée des plus fatigante.

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https://www.youtube.com/watch?v=e4IvRAkqtkg

Roulant à toute allure sur une route établie au milieu d'une zone naturelle, Akechi se faufilait à travers l'espace vert où l'obscurité régnait. Pour cette raison, il décida de renforcer sa vision avec de la magie, lui conférant une véritable vue de félin. Grâce à ça, il était capable de circuler sans le moindre problème, même avec le peu de lumière à sa disposition.

Cela étant dit, le degré de luminosité était bien le cadet de ses soucis à l'heure actuelle.
Les yeux droit devant lui concentrés sur la route, il fut tiré de ses pensées lorsqu'un coup de feu le saisit derrière lui. Abaissant sa tête en réaction, il évita de justesse une balle chargée en magie qui frôla son oreille. Regardant par-dessus son épaule, l'ancien master de Séoul put apercevoir l'homme mystérieux le poursuivre et se rapprocher dangereusement sur le dos de sa moto.

Ce dernier ne lui laissa pas le temps d'y réfléchir, puisqu'il continua de tirer avec son pistolet. Akechi effectua plusieurs virages en guise d'esquive, sortant par la même occasion sa propre arme à feu pour riposter. Des circuits magiques se gravèrent sur le revolver, signifiant qu'il l'avait imbibé de magie pour renforcer les tirs.

Cependant, son poursuivant n'avait pas l'air d'être n'importe qui. Avec une extrême agilité, il évita sans difficulté la plupart des balles, et esquiva le reste en effectuant une pirouette digne d'un fauve sur son véhicule, arrachant un léger son d'agacement à Akechi.

S'en suivit alors une course poursuite sur la route, qui se révélait être par chance déserte. Après avoir vidé ses munitions, le mage rangea son arme, décidant d'en projeter une autre. Mais cet inconnu ne lui laissait pas le temps de le faire et continuait de le harceler de coup de feu, visant intelligemment pour l'en empêcher. Ces actions avaient le don d'irriter sa cible.

Mais d'où il sort ce mec encore ?! Et depuis quand est-ce qu'il me suit ?

Soudain, le son des coups de feu cessèrent, intriguant Akechi pendant un instant. Mais il passa rapidement de la curiosité à la stupéfaction lorsqu'il aperçut dans son rétroviseur qu'il était désormais armé d'une mitrailleuse lourde qu'il tenait à une main.

- Putain de merde, cracha-t-il en tournant subitement, changeant de direction de façon hasardeuse pour ne pas se faire toucher.

L'afflux de balle fusa sur Akechi, qui se déplaçait en étant le plus imprévisible possible. Mais même ainsi, il ne pouvait éviter tous les potentiels dégâts infligés à son véhicule. A un moment donné, le verre de ses rétroviseurs vola en éclat, détruit sous le bombardement de l'homme mystérieux.

- Évidemment, fallait que ce connard soit malin.

Maintenant un oeil par-dessus son épaule pour le garder en visuel, il remarqua que ses deux mains étaient occupés, et qu'aucune ne dirigeait le guidon. La première tenait l'arme à feu lourde, l'autre se baladait dans une de ses poches, signe qu'il préparait encore quelque chose. Il exerçait un contrôle parfait sur son véhicule, se permettant même d'arrêter de le diriger pendant un moment en pleine course-poursuite.

Comme Akechi s'en doutait, il sortit de sa poche un autre joujou. Une grenade à fragmentation, en l'occurrence, qu'il jeta avec force et précision. Elle alla atterrir quelques mètres devant sa proie, dans sa trajectoire.
Profitant que son attention soit dirigée le temps d'un instant sur son lancer, le mage matérialisa une arme de jet, qu'il balança sur son agresseur pour le déconcentrer.

Ayant une idée derrière la tête, l'étudiant se redressa, l'expression déterminée et le regard droit devant lui. Le temps d'une fraction de seconde, il bondit, ses pieds décollant de sa moto. Il se mit alors à la soulever brusquement, tirant un coup de sorte à la projeter dans les airs. De cette façon, il passa au-dessus de l'explosion causée par la grenade en faisant un salto vers l'avant. Le souffle de la déflagration lui permit même de gagner en élan et en distance. A l'atterrissage, il utilisa la magie pour que les roues de son véhicule rencontrent le sol sans recevoir trop de dégât.

Tous les deux à l'arrêt, il regarda son poursuivant avec un regard de défi, prêt à continuer cet affrontement à pied. Ce dernier le toisa quelques secondes, puis décida de lui tourner le dos, rebroussant chemin sur le dos de sa moto pour disparaître comme il était apparu, telle une faucheuse muette et mystérieuse venue simplement prendre sa vie.

Le lendemain, aux alentours de 6h du matin, Makoto se réveilla, se débarbouilla le visage, puis enfila un survêt rouge et blanc. Elle quitta son domicile pour faire ses exercices matinaux, commençant en courant jusqu'au parc près de chez elle. Là-bas, elle se posa près d'une barre en métal pour s'étirer les différentes parties du corps, enchaînant directement avec des séries d'exercices basiques tel que des pompes, des squats ou encore des abdos.

L'étudiante termina son entraînement en recommençant à courir jusque chez elle, sprintant dans les dernières minutes pour y aller à fond. Une fois chez elle, elle se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche, haletante et transpirante. La sensation agréable de l'eau chaude et la vapeur qui lui montait à la tête la rendaient pensive. Elle se remémorait les événements troublants de la nuit dernière.

Une fois lavée, elle s'habilla et déglutit son petit-déjeuner en vitesse avant de sortir de chez elle une fois de plus, cette fois-ci pour partir vers l'académie des mages. Levant les yeux pour regarder le ciel, gris et nuageux, elle se rendit compte qu'elle aurait sans doute mieux fait de prendre un imperméable pour aller en cours. Le temps s'annonçant plutôt gênant, elle hâta le pas et se mit à marcher plus vite. Un peu plus tard, un grondement de tonnerre retentit, comme pour annoncer l'arrivée d'une pluie torrentielle.

- Yo, ça te dit de faire le reste du chemin à deux ? prononça une voix familière.

En se retournant, Aaron apparût sous ses yeux, un léger sourire aux lèvres et surtout avec un large parapluie en main. La jeune mage le salua, effectuant un hochement de tête au passage pour accepter son offre. Elle se glissa à côté de lui, passant sous la protection de son bouclier diluvien alors que la pluie gagnait en intensité.

- Merci, tu me sauves là. J'ai complètement oublié de regarder la météo ce matin.
- Tranquille, tu me remercieras en me prêtant tes notes, répondit l'étudiant à la queue de cheval avec une pointe d'humour. C'était comment ta soirée hier ?

L'air pensif un court instant, elle décida rapidement d'omettre l'incident anormal qui lui était arrivé, donnant une réponse basique et peu précise.

- Ça peut aller, pas grand-chose à dire de spécial. J'ai juste révisé mes cours et traîné sur mon ordi. Et toi ?
- Pareil que toi globalement, c'était une soirée plutôt ordinaire... à un détail près. J'ai fait quelques recherches par curiosité à propos d'un truc. Tu as déjà entendu parlé du Chevalier noir ?
- Le Chevalier noir ? La figure folklorique ou celui qui apparaît dans les légendes arthuriennes ?
- Ni l'un ni l'autre. Récemment, il y a eu quelques témoignages de gens qui auraient aperçu un individu mystérieux habillé en noir de la tête aux pieds. Il aurait tendance à intervenir de nuit pour aider les gens en danger, comme les sauver de passage à tabac par exemple.
- Qu'est-ce qu'on sait d'autre sur lui ?
- Pas grand-chose, c'est quelqu'un d'assez mystérieux qui se fait plutôt discret. En revanche, tous les témoins s'accordent sur une caractéristique : c'est un sauveur particulièrement violent et impitoyable. C'est limite s'il ne laisse pas les criminels qu'il attrape au seuil de la mort.

A l'entente de cette description, elle resta bouche bée, repensant à ce qui avait eu lieu la nuit passée. Un frisson désagréable lui traversa le dos alors que plusieurs pensées et réflexions lui venaient à l'esprit.

- Enfin, c'est peut-être bien qu'une légende urbaine, qui sait. Quoiqu'il en soi, on est arrivé, dit Aaron en rangeant son parapluie.

Ils cessèrent leur discussion, pénétrant dans le bâtiment pour se diriger vers l'auditoire leur étant attribué. Le duo se faufilait dans les vastes couloirs de l'établissement, saluant certains enseignants ou étudiants au passage. La plupart avaient mauvaise mine. Pas parce qu'un événement tragique leur était arrivé, mais parce qu'ils n'étaient pas du genre matinal ou manquaient de sommeil.

- Au final, c'est pas bien différent d'une académie ordinaire.
- Sur certains points, effectivement.

Lorsqu'ils arrivèrent dans leur auditoire, ils y aperçurent à l'extrémité d'une des rangées du milieu Akechi, la tête posée sur le poing. Ne sachant pas si elle devait le saluer ou non, Makoto se contenta de l'éviter du regard, essayant de ne pas attirer son attention.

- Qu'est-ce que tu regardes ? balança le concerné avec un ton désagréable.

Confuse un instant, elle se préparait déjà à s'excuser avant de se rendre compte que sa question était dirigée vers quelqu'un d'autre.

- Ah, rien de spécial, je pouvais juste pas m'empêcher de fixer ta veste. Elle te donne un sacré style, vraiment. Pas que je sois de ce bord-là bien sûr hein, t'inquiète pas, j'aime les femmes, répondit Aaron, la main derrière la nuque d'un air insouciant.
- Va emmerder quelqu'un d'autre, sombre crétin. J'ai autre chose à faire.
- Fiou, c'est pas très sympa ! Mais ça roule, je te dérangerai pas plus que ça.

Il continua sa marche, gardant son demi-sourire d'amusement tout en regardant l'ancien master par dessus son épaule, le narguant. Ce dernier lâcha un soupir avant de retourner à ses pensées. Makoto, elle, suivit rapidement son camarade, allant s'asseoir à sa place habituelle.

- Eh bah, c'était plutôt prévisible mais il a l'air un peu plus énervé que ce à quoi je m'attendais.
- Il a peut-être du mal avec les...
- Non, la stoppa directement Aaron. Je l'ai dit, je suis pas gay.
- Peut-être qu'il est juste de mauvaise humeur dans ce cas.
- On va dire ça.

Le cours débuta peu après cette altercation. C'était une leçon portant sur la magie runique et son évolution, en commençant par sa source dans le monde scandinave antique pour remonter jusqu'à aujourd'hui avec les imitations modernes de runes. A l'image de la magie moderne en général, elles sont bien moins performantes que les runes originelles datant de l'âge des dieux. Pas que cela soit une surprise, toutefois.

Quelques heures plus tard, au milieu d'une leçon, une enseignante toqua à la porte, interpellant Makoto pour lui dire de quitter la salle. Elle était visiblement demandée pour quelque chose. Perplexe, elle accepta par obligation, interpellée par Aaron juste avant de se lever.

- T'inquiète, je prendrai note. Va voir ce que c'est.

Elle hocha de la tête, le remerciant, puis quitta sa place en remballent ses affaires en vitesse. En quittant l'auditoire, elle se rendit compte qu'Akechi s'était éclipsé de la pièce durant le cours sans qu'elle ne le remarque.
Une fois sorti, elle laissa l'imposante porte se fermer d'elle-même, puis adressa la parole à l'enseignante avec un ton interrogatif. Ses cheveux attachés en chignon était blanc comme la neige et elle arborait un visage à la fois mûre et juvénile.

- De quoi s'agit-il, Professeure Atris ?
- Suis-moi, ce sera plus claire là-bas. Je ne suis pas la mieux placée pour te donner des explications.

Elle acquiesça d'un signe de la tête, suivant la mage accomplie qui entama la marche sans perdre de temps. Ils marchèrent longuement, enchaînant les étages jusqu'à arriver en face d'une salle interdite aux étudiants d'ordinaire. La femme aux cheveux blancs tourna la poignée, avant de l'inviter à pénétrer dans la pièce. Lorsque Makoto s'exécuta, elle aperçut un bureau plutôt spacieux où plusieurs personnes l'attendaient. Et pas n'importe lesquelles. Elle n'en connaissait aucune personnellement, mais toutes s'étaient forgées une réputation notable.

Au milieu d'entre eux, un homme grand et fin aux longs cheveux noirs portant un manteau rouge et une écharpe dorée : Lord El Melloi II, comme il aimait être appelé. Également debout en face de lui, c'était la tête actuelle de la famille Tohsaka, dont les yeux bleus électriques s'étaient tournés vers l'étudiante. Pour finir, un mage du même âge, aux cheveux roux redressés vers l'arrière et affichant quelques mèches de couleur blanche. Emiya Shirou, le champion de Fuyuki, assis avec nonchalance sur un canapé.

Perplexe et ne comprenant pas bien la raison de sa venue, elle prit la parole avec hésitation, employant un ton interrogatif.

- Bonjour, euh... pourquoi a-t-on fait appel à moi ?
- C'est moi qui l'ai demandé.

En détournant son regard, elle aperçut Akechi Hadara assis sur un fauteuil à l'écart, l'air inexpressif habituel au visage. Voyant qu'elle n'était pas plus avancée, Lord El Melloi II prit la parole à son tour pour clarifier les choses.

- Il semblerait que tu ne sois au courant de rien. Pour commencer, depuis quelques temps, des apparitions magiques ont lieu à différents endroits du globe. De nombreux créatures surnaturelles se manifestent, et leurs agissements ne causent rien de bon. Akechi nous a lui-même informé que tu as été attaqué par une banshee, récemment. C'est de ce genre d'événement dont il est question.

Cela expliquait au moins la raison de cette réunion et de la tension qui y régnait, étant donné la situation plutôt inquiétante. Cependant, il y avait tout de même quelque chose qu'elle avait du mal à saisir.

- Je vois, mais je ne comprends toujours pas la raison de ma présence.
- Tu es possiblement devenu une cible pour ces esprits depuis cette attaque, répondit Akechi. D'autres esprits hostiles risquent de venir à ta rencontre, attirés par tes circuits magiques entamés par cette banshee comme un requin flaire l'odeur du sang. Donc, plutôt que de te laisser crever dans ton coin, et parce que tu sembles globalement capable, j'ai songé à ce que tu nous rejoignes dans cette tâche. Patienter dans la crainte qu'un nouvel esprit vengeur vienne à toi, ou aller directement à la source pour les exterminer. Que choisis-tu ?

Quoique confuse pendant quelques secondes, elle finit par effectuer un léger hochement de tête sous le regard dur d'Akechi. Bien que dubitative, Rin s'exprima à son tour, rejoignant la discussion.

- Alors c'est décidé. Shirou et moi allons enquêter en Asie de l'Est pendant que vous deux vous chargerez des cas présents en Europe. Quant à Lord El Melloi II, il s'occupera des incidents du Moyen-Orient. Ce sont les trois principales zones où les accidents sont abondants. Le débat est clos.

La courte discussion semblant déjà prendre fin, Akechi se leva immédiatement pour quitter la pièce, n'ayant plus rien à faire ici. Makoto fit de même peu après, le suivant de près sur le chemin de l'auditoire. La tête baissée, elle se retenait d'esquisser un sourire niais, pensant :

- Je sens que ça va être trop cool.

[Fin - Introduction]

shitpost sur le topic ou cancer au moment où tu vois ce message

Ching chong chang

[Chapitre 1]

Lorsque Makoto retourna dans son auditoire, seule, elle se dirigea vers la place où elle se trouvait à l'origine. Aaron l'avait directement remarqué, souriant, et ne se priva pas de la questionner dès qu'elle fut à porté.

- Alors, c'est quoi le projet ?
- Rien de spécial, c'est juste un truc avec Akechi.

Lorsqu'ils voyageaient à deux à travers les couloirs du bâtiment, celui-ci lui avait évidemment stipulé de ne parler de cette histoire à personne. Pour cette raison, elle s'était contentée d'une réponse évasive, ne dévoilant aucunement ce dont il était question. Mais cela avait été suffisant pour que le sourire d'Aaron s'élargisse, visiblement encore plus intrigué.

- Je vois, je vois, marmonna-t-il le menton posé sur la paume de sa main. J'imagine que t'as pas le droit de donner plus de détail. Intéressant.
- ... Ouais, entre autre.
- Et si on faisait un deal ? Je t'apporte tout mon soutien pour les cours et tu m'en dis davantage en échange.
- Non, désolée mais c'est pas trop possible. De toute façon, quel soutien tu pourrais m'apporter ? répondit-elle d'un air dubitatif. Tu fous rien en cours.
- Ha ha, je pourrais t'apprendre plus de chose que tu ne le penses. Mais je vais m'abstenir du coup.

Sans avoir spécialement de réponse à ajouter, elle redirigea son attention vers la leçon et le professeur, se plongeant à nouveau profondément dans le cours.
Le temps s'écoula rapidement, jusqu'à ce qu'arrive la pause de midi. Le duo quitta la salle pour se rendre dans la cantine de l'académie. Assis à une table, ils furent rapidement rejoints par un troisième individu, dont le regard se porta sur l'étudiant aux cheveux bleutés.

- J'aimerais profiter de cette pause pour discuter seul avec elle. Pourrais-tu aller voir ailleurs pendant un moment ? demanda Akechi à Aaron, sans la moindre délicatesse.

Sandwich en main, le concerné afficha un air neutre, puis se mit à sourire et à le regarder en le narguant.

- Nan, désolé mon pote, j'étais là en premier. C'est à toi d'aller pêcher ailleurs.

Surpris par sa réponse, l'ancien master cacha son visage avec sa main, affligé par ce qu'il avait cru comprendre. Tout cela sous le regard d'une Makoto perplexe.

- Je m'en tape de ça, c'est pas pour ça que je viens lui parler. Va t'occuper ailleurs, des étudiantes il y en a un paquet dans cette académie.
- T'as qu'à m'y forcer.

Aussitôt dit, il l'attrapa par le col pour le jeter brusquement sur le côté, mais son interlocuteur se rattrapa sans problème, se restabilisant dans les airs. Prenant une bouchée de son sandwich, il marcha en direction de la table, avec l'intention de se rasseoir à sa place. En même temps, les regards autour étaient désormais tous concentrés sur les deux individus.

- Va falloir faire mieux que ça, Monsieur le prodige, lâcha-t-il pour le provoquer.
- Si tu insistes.

Il se rua alors avec vélocité vers lui, le surprenant par sa rapidité à prendre cette décision. Il envoya son poing vers son visage, prêt à le fracasser en se déplaçant jusqu'à lui à une vitesse inhumaine. Mais alors qu'il s'apprêtait à rencontrer sa mâchoire, son coup n'entra en contact qu'avec son repas, pulvérisant le sandwich et l'envoyant valser sur un mur. Aaron avait esquivé de justesse en faisant un bond en arrière.

- Fiou ! Eh bah, ça aurait pu être bien plus dangereux si j'avais pas évité ça.
- Mais qu'est-ce qui te prend ?! lança Makoto vers Akechi. Il suffisait juste de le demander normalement !
- Bah, c'est pas grave. J'accepte de lui laisser la table. Cela dit, la prochaine fois qu'on se voit, tu me dois un sandwich, hein ? dit-il en se tournant vers le mage sur la fin.

Saluant Makoto d'un bref geste de la main, il s'éclipsa, allant vaquer à ses occupations seul dans son coin. La tension diminua rapidement et la situation redevint ordinaire, l'altercation étant déjà terminée.
Akechi, quant à lui, garda un air incompréhensif pendant plusieurs secondes. Il observa longuement Aaron, ne le quittant du regard qu'une fois qu'il soit sorti de son champ de vision.

- ...

Retournant ensuite à son expression neutre habituel, il s'assit devant Makoto, pouvant enfin lui communiquer ce qu'il avait à lui dire. Joignant les mains gantées devant son visage, il croisa ses doigts entre eux d'un air sérieux avant de prendre la parole.

- Inutile de brasser du vent, je vais être direct. On commence dès demain les recherches. Prépare-toi donc ce soir.

Makoto hocha de la tête, sans être surprise. Elle s'attendait à ce qu'ils commencent à opérer d'ici peu de temps. Après tout, si des personnes aussi importantes que celles qu'elle a vu à la réunion y prenaient part, c'est que cette histoire était un problème majeur.

- Évidemment, tes cours de l'académie passeront après, que ça te plaise ou non. Il va falloir t'y faire. Tu t'en préoccuperas davantage plus tard quand ça se sera calmé. Des questions ?
- On commencera les recherches par où ?
- Il y a un bidonville pas très loin où des phénomènes étranges ont eu lieu récemment. On partira de là-bas.
- Je vois... Et à quelle heure faut-il que je sois prête demain ?
- Je passerai dans la matinée te prendre.

Il se leva subitement, les mains dans les poches de son manteau.

- D'accord, mais tu sais où j'habite ?
- Je me débrouillerai bien. Sois juste prête.

Sans même lui adresser un dernier regard, il quitta la table et s'en éloigna rapidement sans se retourner. Son acolyte le fixait s'en aller avec un air confus, soupirant.

- Tout ce dérangement pour une discussion aussi brève... A se demander s'il cherche pas simplement les embrouilles.

Après la pause, les cours se déroulèrent normalement sans accroc. Les heures s'enchaînèrent jusqu'à la fin de la journée, Makoto quittant immédiatement la Tour de l'Horloge cette fois-ci. Sur le chemin pour rentrer chez elle, l'étudiante ressentit une drôle d'impression. Comme si quelqu'un ou quelque chose l'observait. Regardant discrètement autour d'elle, elle crut apercevoir une silhouette sous un lampadaire pendant une fraction de seconde.

Se frottant les yeux par manque de crédulité, elle ne vit plus rien juste après, si ce n'est le sol éclairée par la lumière de l'objet suspendu. Pensant avoir simplement rêvé, elle continua son chemin sans se poser trop de question, restant cependant sur ses gardes et attentive.