Le 09 février 2016 à 04:49:39 Portailleur a écrit :
Je n'ai pas envie de créer un sujet pour parler de ma personne, et les gens ici m'ont l'air ouvert d'esprits, donc je poste ici.En gros, je veux raconter ma vie, mes croyances, histoire de m'y retrouver et d'en discuter avec vous si ça vous intéresse.
J'ai un prénom d'un chevalier de la Table Ronde (pas envie de le divulguer), ainsi que des origines bretonnes. Cela peut paraître bête et venir d'un besoin identitaire, mais je me suis toujours senti très lié à la culture celte ; je ne suis pourtant allé qu'une seule fois en Bretagne (je suis normand), enfant. J'avais déjà une conscience très aiguë de la culture celte, et la forêt de Paimpont, considérée comme Brocéliande, m'avait fait un effet tout particulier, comme si les fées, les lutins, les gnomes existaient. Tout cela fait partie donc d'une sorte de fantasme enfantin dont je ne me suis jamais défait. Quelques posts précédents ont parlé des églises comme d'endroits froids. Cette forêt est pour moi tout l'inverse : elle est la chaleur, l'accueil. Le paysage français en général, que ce soit les montagnes des Alpes ou les forêts, j'adore ces endroits.En parallèle, j'ai toujours eu un intérêt pour la culture grecque. Petit, c'était la mythologie ; désormais, en parallèle d'Homère, j'ai un intérêt pour Platon, Aristote, Epicure, Pythagore et les présocratiques en général. Notamment pour Platon, malgré tout ce que je peux étudier de lui, j'y vois un petit côté mystique... Et un texte comme le Banquet, je peux le voir comme un texte religieux, tellement j'y vois la vérité. J'adore également le drame antique ; je n'ai pas encore lu Aristophane et Euripide, mais pour moi, Sophocle et Eschyle sont des maîtres. De plus, des figures fictives, notamment des héros homériques, comme Ulysse ou Achille, seraient presque des modèles de vie. Pas dans le sens où je dois moi aller tuer du troyen, mais leur éthique sont devenus des archétypes à étudier. J'aime beaucoup la figure de Dionysos également, ce mélange entre hellénisme et orientalisme.
Toujours vers l'orient : il y a deux ans, je me suis énormément intéressé au bouddhisme. Perdu dans toutes les écoles, toutes les croyances, mon intérêt, bien que resté vif, a été mis de côté. La figure de Siddhartha Gautama m'apparaît comme celle d'un homme exerçant sa puissance. Le bouddhisme m'a convaincu que les hommes et les animaux sont strictement égaux. Je sais que pour le bouddhisme, ce n'est pas vrai, car seul les hommes peuvent atteindre le Nirvana. Mais c'est ce que j'en ai tiré, ainsi qu'un végétarisme qui deviendra végétalisme quand je serai indépendant financièrement.
Ce végétarisme est aussi par rapport à certains traits de la culture grecque, et pour des raisons écologiques. Autre trait que je trouve commun à l'orient et à la Grèce (et également à la Russie et au Japon), c'est une affinité avec la nature, et qui va jusqu'à la poésie pour les grecs et les japonais. Les quatre éléments me fascinent ; j'y reviendrai.
Dans l'orient, et pour trancher radicalement, j'ai aussi un intérêt tout particulier pour le christianisme. J'ai beaucoup de mal avec ses dogmes. Cependant, la figure du Christ me fascine comme celle du premier Bouddha. De plus, son discours sur la montagne, dans Matthieu, m'apporte toujours, dès que je le lis, un ré-affermissement dans ma foi, bien que celle-ci ne soit pas chrétienne. Sa figure est un des piliers du monde, tout simplement, et sa sagesse me paraît être une des plus grandes.
Ma dernière influence serait celle du Japon, notamment dans l'art martial. J'ai pratiqué le karaté et le kendo. La discipline qui ressort des arts martiaux, pas seulement japonais d'ailleurs, modèle l'idéal d'hygiène de vie que j'ai. Toute la culture japonaise actuelle, surtout les arts graphiques, m'intéressent beaucoup.
La religion que je voudrais créer, et qui ne me concernerait que moi, serait un syncrétisme de tout cela. Quelque chose qui se soucie au final assez peu de l'après-mort : ce n'est pas de la théosophie, où je rechercherai l'absolue vérité. Les préoccupations sont avant tout esthétiques et dans l'hygiène de vie. Si tout cela me fait un peu penser à du pythagorisme, je voudrais surtout votre avis sur un point : ce mélange de tout cela, peut-on appeler ça du paganisme ? Existe-t-il des communautés où chacun exerce sa propre religion, son propre patchwork, sous une même bannière ?
C'est très intéressant. Je suis aujourd'hui païen romain, amoureux de la nature et des philosophes grecs et romains, de l'esthétique gréco-romaine, de la langue latine.
Comme toi j'ai eu une période bouddhiste et comme toi je trouve les figures de Siddharta et de Jésus fascinantes. D'ailleurs je pratique aussi les arts martiaux !
Je pense que tous les néo païens ou presque construisent plus ou moins leur propre conception du monde.
Au final je me sens stoïcien, j'essaye autant que faire e peux d'appliquer les recommandations de Marc-Aurèle, Epictète, Sénèque (très proche du bouddhisme). Leur conception panthéiste me parle (pour le coup c'est proche du taoisme). En plus la philo permet d'éviter le côté contraignant de la religion.
ça ne m'empêche pas d'une certaine façon de croire aux Dieux d'une certaine manière. Personnifier les phénomènes naturels me permet de me rapprocher de la Nature.
Comme ton truc ça a l'air la culture Celte, tu peux tout à fait rejoindre un groupe si tu le désires, ils semblent assez ouverts. Peut être la Wicca aussi qui semble déjà être un syncrétisme entre mythologie européenne et conceptions orientales...
Sinon tu fais comme moi, tu vis ta spiritualité en solitaire sans te mettre de barrière et sans renier tes diverses inspirations.
Je ne suis plus du tout bouddhiste pour diverses raisons mais je continue à pratiquer la méditation telle que décrite dans les sutras du bouddha car cela complète ma pratique spirituelle païenne.
Le syncrétisme fait partie du paganisme.