L’on ne découvre rien d’autre lorsque le nouveau paganisme s’adonne à l’exaltation de l’immanence, de la « vie » et de la « nature », en créant une nouvelle religion pleine de superstitions et qui contraste de la manière la plus radicale avec l’idéal supérieur « olympien » des anciennes civilisations de l’Orient et d’Occident. Par ailleurs, ce néopaganisme se répand également en accusations contre tout dualisme ascétique dans lequel il ne voit qu’un produit de la dégénérescence anti-aryenne qui lui aurait été inoculée par les races « levantines ». Il nie alors également toute vérité supérieure à la race et à la mystique de la race, n’hésitant pas à mettre toute conception surnaturelle de la connaissance et de l’action (et, par conséquent, également le « surnaturel » chrétien et toute la dogmatique catholique quant aux sacrements et aux miracles) au compte des superstitions du « sombre Moyen Age » et d’une tactique de domination des prêtres, pour exalter en leur lieu et place les conquêtes propres au soi-disant libre examen et à la conscience profane moderne. Il exhume alors également de vieux racontars anticatholiques sur l’Inquisition ou sur la Donation de Constantin, et se scandalise quant à la prétention d’infaillibilité, alors que celle-ci fut de tout temps reconnue, dans les civilisations traditionnelles, à ceux qui étaient parvenus à la vraie connaissance métaphysique. Rappelons enfin que, vraisemblablement en proie à l’angoisse de l’inconscient devant des horizons trop vastes, il ne sait voir dans l’universalisme autre chose qu’une création du « despotisme judéo-romain » qui serait mortel pour les nationalités, à moins qu’il n’y voie le produit d’un chaos ethnique découlant d’un climat de « décadence », au lieu d’y déchiffrer une unité hiérarchique supérieure, une exigence spirituelle.
Souvent, ce néo-paganisme s’allie alors également à un fanatisme nationaliste, qui a un relent de jacobinisme et de romantisme suspect, dans lequel il est beaucoup question d' »héroïsme tragique » et d’amor fati. D’une part, il réveille la mystique de la horde primordiale et, de l’autre, il attise la révolte du pouvoir temporel contre toute autorité spirituelle, jusqu’à être tenté de réduire la seconde à une pure et simple émanation du premier.
Tout cela n’est que du « paganisme » négatif tel que l’ancienne apologétique militante souhaitait le voir, mais ce qui est plus grave, c’est que tout ceci porte la marque de la confusion, de la régression, de la perte de toute orientation véritable, d’une soumission à des influences irrationnelles. En fin de compte, ce n’est que de l’amateurisme, du fanatisme et de l’inculture.
En Italie, quelqu’un a trouvé une formule fort heureuse en disant que, si le nazisme accuse le catholicisme de faire de la politique, lui-même fait en vérité bien souvent de la religion. C’est foncièrement vrai, car la religion se transforme ainsi en politique. Par contre, dans les temps anciens, dans la conception aristocratique et sacrée de l’État, même la politique était religieuse. Le nouveau paganisme, loin de représenter, ainsi qu’il le prétend, un retour aux origines, n’est qu’un pot-pourri d’éléments qui découlent uniquement de la désagrégation anti-traditionnelle moderne, et plus spécialement des trois éléments suivants: le « pathos » de la « nation » plus ou moins déifiée d’une manière jacobine, l’immanentisme naturaliste moderne et, finalement, un bric-à-brac de type rationaliste et scientiste qu’on retrouve, dans la même association paradoxale avec le mysticisme, dans tout ce qui est spécifiquement « raciste ».
Certes, nous n’entendons pas contester qu’à côté des dits éléments s’expriment également, dans l’effervescence culturelle allemande de l’heure, des exigences de valeur différente, et c’est bien pourquoi nous nous sommes abstenus de nous référer nommément à des auteurs. Mais cela n’empêche pas que le « paganisme » dont nous venons de parler ne donne, en Allemagne, naissance à de nouveaux mythes et que ne s’y aggravent des conflits d’ordre spirituel. S’il nous faut sortir de la neutralité que nous avons jusqu’ici observée dans ce conflit entre le nouveau paganisme et le christianisme, il ne nous sera pas possible, malgré toute notre bonne volonté, de nous ranger du côté du premier – surtout s’il s’agit du catholicisme et de l’Église catholique plutôt que du christianisme en général.
N’oublions pas que le catholicisme peut remplir une fonction de « barrage », car il est porteur d’une doctrine de la transcendance : aussi peut-il, dans une certaine mesure, empêcher que la mystique de l’immanence et la subversion prévaricatrice venue d’en-bas ne dépassent un certain seuil. » (Julius Evola, Bibliografia fascista, Bruxelles, Centro Studi Evoliani 1979)
Qu'en pensez-vous ?
Je pense que c'est trop long
« Sur la terre provient un obscurcissement du monde. Les éléments essentiels de cet obscurcissement sont : la fuite des dieux, la destruction de la terre, la grégarisation de l’homme, la prépondérance du médiocre. »
- Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique
Mon oncle m'a raconté une anecdote. Il voulait devenir prêtre, et le jour où sa grand mère est décédée, il a vu un corbeau posé sur le bord de la fenêtre, il a immédiatement compris que quelqu'un était décédé dans la famille. Et c'est cet événement qui l'a fait renoncé à la prêtrise.
Symbolique
Le corbeau, souvent apparenté à la mort, est aussi symbole de sagesse. Il peut être perçu comme un intermédiaire entre l'homme et le monde des Dieux. Ainsi dans la mythologie nordique, Hugin et Munin entretiennent la liaison entre l'univers terrestre, et la vie spirituelle : les deux corbeaux murmurent à l'oreille d'Odin ce qu'ils ont vu dans le monde des hommes7. Un corbeau volant au-dessus d'un champ de bataille (accompagné par des valkyries,"celles qui choisissent"[pas clair]) signale que les guerriers les plus courageux qui mourront au combat seront amenés au Vahllala.
Les nombreuses qualités attribuées au corbeau (la sagesse, le pragmatisme, l'adaptabilité, la prévoyance, la fidélité, le courage,...) par les Scandinaves n'ont fait qu'inciter cette population à respecter ces oiseaux7.
On retrouve des similitudes quant aux attributs du corbeau dans la mythologie grecque. Oiseau d'Apollon, il a la toute confiance du dieu quant à la surveillance de la nymphe Coronis8.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hugin_et_Munin#Symbolique
Intéressant non ?
Le corbeau a une symbolique proche dans la tradition celte, il est l'attribut de la Déesse Morrigan, déesse de la mort, de la guerre mais aussi de la sagesse quelques fois.
Sympa pour la bague ! Il y avait ce week-end un marché médiéval vers chez moi, j'ai fait quelques emplettes, un petit pendentif de "domovoï" (un esprit de la maison dans la tradition slave) que j'ai accroché auprès d'un bouquet de fleurs séchées offert par une amie, suspendu dans la cuisine, ça fait joli
PS : c'est Motor, mais j'ai oublié mon mot de passe
La chance, ici ya rien de tout ça
D'ailleurs, j'ai remarqué quelque chose concernant les bijoux ainsi que les décorations proposées par les marchands (en plus des boissons et nourritures, vêtements et autres objets artisanaux) :
Quand j'ai commencé à fréquenter il y a 3-4 ans ce genre d’événements, c'était 50%-50%, il y avait des bijoux chrétiens d'inspiration médiévale, des bouquins sur l'Eglise, et des choses plutôt pour les païens, c'était équilibré. Cette année, j'ai presque rien vu pour les chrétiens, à 90% c'était des objets et bijoux pour les païens, des traditions celte, nordique, parfois romaine, mais aussi pas mal slave depuis 2 ans (avant j'en voyais pas). C'est assez connu que les païens aiment ce genre de marché, donc ils ont du s'adapter.
Peut-être un effet de mode, avec la série "Vikings" par exemple ? Mais je pense que c'est plus profond que cela, ceux qui achètent ont l'air de s'y connaître un peu, donc au minimum c'est une adhésion culturelle. J'ai croisé quelques gars en T-shirt dont on devinait les bras tatoués de symboles païens, et avec du sens, là clairement c'est plus profond, ça devient une adhésion à la pensée et préceptes de vie...
Intéressant de voir l'évolution de ce petit monde.
Comment vivez-vous votre foi au quotidien ? que ce soit par les rituels ou le travail sur soi.
Merci.
Même pour les fêtes de Jeanne d'arc à Orléans il y a plus de Mjollnir que de croix sur les stands
Le 02 avril 2019 à 10:28:48 HumbertBlanc3 a écrit :
Comment vivez-vous votre foi au quotidien ? que ce soit par les rituels ou le travail sur soi.
Merci.
Salut !
Au quotidien, en dehors des fêtes et rituels donc, il peut y avoir la méditation, la lecture de mythes, différentes choses selon les goûts personnels (je suis plutôt branché pierres, plantes pour ma part). J'ajouterais que le paganisme propose une relation au monde : je cherche à me nourrir local tant que se peut, bio ou "paysan" et proche du terroir, en faisant les marchés et en parlant avec les producteurs. C'est tout bête mais ça aide à se sentir en lien avec le "pagus", avec le cycle des saisons.
Je passe aussi pas mal de temps dehors, et j'ai sans doute un regard assez poétique voire enchanté sur le monde, je connais des joies simples. Cela fait littéralement "cui-cui les petits oiseaux" mais par exemple le tilleul de mon jardin fait ses premières feuilles, tous les jours je prends plaisir à l'observer quelques instants, et ça me réjouit vraiment
Donc encore plus que le travail sur soi (méditation, préceptes et valeurs à respecter, etc), c'est tout une attitude au quotidien qui me fait vivre mon paganisme.
D'accord, merci.
De rien
Le 02 avril 2019 à 14:03:13 Jan-Hus-Pater a écrit :
Même pour les fêtes de Jeanne d'arc à Orléans il y a plus de Mjollnir que de croix sur les stands
Étonnant quand même
Régis Boyer a énormément oeuvré pour la redécouverte de la culture viking en France, oui, c'est une référence dans le domaine, s'il y a la version commentée je te la conseillerais.
Le 02 avril 2019 à 23:39:05 8aya8 a écrit :
Ok j'ai pas encore lu l'edda de snori, est il plus long ou moin long que l'edda poétiques ? Est il aussi profond ? Ou secondaire ?
Je ne sais pas précisément, je ne les ai pas encore lu entièrement (je suis de tradition celte), je n'ai fait que en lire quelques passages ça et là, chez un ami les possédant...
[09:22:16] <PaienDeter>
D'ailleurs, j'ai remarqué quelque chose concernant les bijoux ainsi que les décorations proposées par les marchands (en plus des boissons et nourritures, vêtements et autres objets artisanaux) :Quand j'ai commencé à fréquenter il y a 3-4 ans ce genre d’événements, c'était 50%-50%, il y avait des bijoux chrétiens d'inspiration médiévale, des bouquins sur l'Eglise, et des choses plutôt pour les païens, c'était équilibré. Cette année, j'ai presque rien vu pour les chrétiens, à 90% c'était des objets et bijoux pour les païens, des traditions celte, nordique, parfois romaine, mais aussi pas mal slave depuis 2 ans (avant j'en voyais pas). C'est assez connu que les païens aiment ce genre de marché, donc ils ont du s'adapter.
Peut-être un effet de mode, avec la série "Vikings" par exemple ? Mais je pense que c'est plus profond que cela, ceux qui achètent ont l'air de s'y connaître un peu, donc au minimum c'est une adhésion culturelle. J'ai croisé quelques gars en T-shirt dont on devinait les bras tatoués de symboles païens, et avec du sens, là clairement c'est plus profond, ça devient une adhésion à la pensée et préceptes de vie...
Intéressant de voir l'évolution de ce petit monde.
Jure ! Je suis jaloux tes vers ou?
[10:28:48] <HumbertBlanc3>
Comment vivez-vous votre foi au quotidien ? que ce soit par les rituels ou le travail sur soi.
Merci.
Honnetement je fait casi pas de rituels ,deja car je suis encore chez mon pere et que quand il a soupsonné un truc il a trouvé ça bizarre et que aillant deja eu des problemes pour ça voila officiellement je suis athee ^^"
Par contre je comprend pas ta question du travail sur soi
[23:25:44] <8aya8>
Trouvé en pdf, sa me semble être une bonne prise https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5612256d/f2.image (téléchargeable en cliquant sur la flèche) c'est bien la version pdf du livre que j'ai posté dans mon poste précédent.Les commentaires de Boyer sont t'il indispensable ? J'ai beaucoup de notion ésotérique mais pas forcément occidentale. Mais j'ai vu qu'il était respecté dans le milieux
Interressant merci
Le 03 avril 2019 à 13:03:54 Eliphas_Ark a écrit :
[09:22:16] <PaienDeter>
D'ailleurs, j'ai remarqué quelque chose concernant les bijoux ainsi que les décorations proposées par les marchands (en plus des boissons et nourritures, vêtements et autres objets artisanaux) :Quand j'ai commencé à fréquenter il y a 3-4 ans ce genre d’événements, c'était 50%-50%, il y avait des bijoux chrétiens d'inspiration médiévale, des bouquins sur l'Eglise, et des choses plutôt pour les païens, c'était équilibré. Cette année, j'ai presque rien vu pour les chrétiens, à 90% c'était des objets et bijoux pour les païens, des traditions celte, nordique, parfois romaine, mais aussi pas mal slave depuis 2 ans (avant j'en voyais pas). C'est assez connu que les païens aiment ce genre de marché, donc ils ont du s'adapter.
Peut-être un effet de mode, avec la série "Vikings" par exemple ? Mais je pense que c'est plus profond que cela, ceux qui achètent ont l'air de s'y connaître un peu, donc au minimum c'est une adhésion culturelle. J'ai croisé quelques gars en T-shirt dont on devinait les bras tatoués de symboles païens, et avec du sens, là clairement c'est plus profond, ça devient une adhésion à la pensée et préceptes de vie...
Intéressant de voir l'évolution de ce petit monde.
Jure ! Je suis jaloux tes vers ou?
Je le jure
Je suis dans le Vaucluse, c'était le marché d'histoire d'Orange. De ce que j'en sais, c'est un vraiment un gros marché, qui se tient un week-end fin mars, peut-être l'un des plus gros marchés du sud de la France (il y avait des gens venant d'assez loin, bien deux heures de route, parmi le public de ce que je voyais des plaques d'immatriculation sur le parking, un bon indice de succès d'un événement )
Un autre rassemblement de taille, tous les deux ans, est la "Rose d'Or" à Avignon, c'est aussi un gros rassemblement, des troupes viennent de loin (une venait de Slovaquie !!)
Pour les autres régions de France, je ne sais pas trop, en région parisienne à Provins il y a un événement important je sais, je n'y ai jamais été personnellement. Sinon il y en a de taille modeste ça et là, faut se renseigner.
Oooooh ! Ça a l'air trop cool !!!
Ouais je sais que au Puy en Velay (auvergne) ya une fete medievale en septembre, faut que je voit pour l'aquitaine
On a pas vraiment le choix en Français, Boyer (Fayard) pour le Poétique et Dillmann (Gallimard) pour le Snori.
L'Edda de Snori est beaucoup plus court que l'Edda Poétique. Y'a genre 150 pages pour le Gylfaginning (cosmogonie), intro et notes (qui sont en fin d'ouvrage) comprises. Le reste c'est le Skaldskaparmal qui n'est pas indispensable, quoi que ça peut être utile pour bien aborder l'Edda Poétique. L'ensemble fait environ 230 pages de mémoire, plus dense que l'Edda Poétique toutefois (qui lui fait plus de 600 pages) qui est composé pour environ moitié de prose à ~2-6 mots par ligne, donc qui se lit assez facilement somme toute.
Si t'es initié à la cosmogonie alors je dirais que l'Edda de Snori est dispensable, mais mérite d'être lu et possédé tout de même évidement. La base ésotérique/philosophique reste l'Edda Poétique.
Et je te conseille vivement les livres de Varg Vikernes (en anglais par contre) et de sa femme, Marie Cachet (français pour les siens). Ils sont indispensables pour comprendre le tout, dans ce cas là tu pourrais très bien te contenter du Hávamál à coté.