Se connecter

Blabla 18-25 ans

Religion

Sujet : Carte du sous-forum Religion du 18-25
Zozowok3
Niveau 10
11 juin 2016 à 21:53:26

pronhob.com/la-maman-de-MotorcycleMan

Zozowok3
Niveau 10
11 juin 2016 à 21:56:46

Sinon BoaReturn elle a une touche :oui: Le passage est élégant, il n'y a pas à dire.

MotorcycleMan
Niveau 10
11 juin 2016 à 22:02:51

Le 11 juin 2016 à 21:56:46 Zozowok3 a écrit :
Sinon BoaReturn elle a une touche :oui: Le passage est élégant, il n'y a pas à dire.

J'ai eu une demi-molle en lisant sa description.

RoiPanda
Niveau 10
11 juin 2016 à 22:11:56

Attendez-vous à mieux [[sticker:p/1jnj]]

Zozowok3
Niveau 10
11 juin 2016 à 22:12:35

Mieux que mes passages érotiques ? Tu ne peux pas rivaliser :rire:

RoiPanda
Niveau 10
11 juin 2016 à 22:13:52

Le 11 juin 2016 à 22:12:35 Zozowok3 a écrit :
Mieux que mes passages érotiques ? Tu ne peux pas rivaliser :rire:

Tu compares l'incomparable :hap:

Non je n'ai pas la prétention d'écrire l'érotisme mieux que tu le fais :hap:

RoiPanda
Niveau 10
12 juin 2016 à 16:39:52

Heiđinn : Chapitre X

Un verre d’alcool à la main, ceux qui en buvaient parlaient des affaires, des personnes présentes au marché, de nourriture, tout ça sous les regards silencieux des plus discrets, parmi lesquels Takuan-Soho, Joklinn et wsl.

RoiPanda s’approcha du tas de bois, coupé quelques jours auparavant, qui servait de réserve à combustible. Dans une cheminée à proximité, des braises rougeoyaient, et les amis discutaient dans une obscurité presque totale, aucun d’entre eux n’ayant eu le courage de se lever pour alimenter le feu. Seule une torche accrochée au fond de la salle éclairait les compagnons, et RoiPanda scruta le groupe, en redécouvrant presque les traits de chacun des participants. Les cheveux longs de MotorcycleMan faisaient de l’ombre à la moitié droite de son visage fin et imberbe, mais RoiPanda pouvait voir ses yeux verts refléter le peu de lumière qu’ils recevaient. Janus-Pater, à sa droite, portait la coupe militaire romaine. Ses yeux marron commençaient à se fermer. Il était rasé de près, et s’était débarrassé de son armure pour vêtir une veste plus ample. Takuan-Soho, qui avait besoin de plus que sa robe de moine pour résister au froid, avait emprunté une toile aux païens qu’il avait enroulé autour de ses épaules. Son crâne rasé reflétait aussi bien la lumière, et Joklinn lui avait préparé un thé qu’il sirotait de temps en temps. D’ailleurs, la païenne, qui était dos à RoiPanda, avait accepté de porter des armes pour dissuader les fauteurs de troubles. Elle desserra la ceinture qui retenait sa dague à sa taille, et la posa au sol. Elle défit ses cheveux blonds, secouant sa tête pour les remettre en place derrière son dos, attirant l’espace d’un instant l’attention de Zozowok, à sa droite. Le chrétien était habillé en civil et, une bière à la main, discutait Jean-Amassou, qui fermait le cercle de discussion.

« - Non, DieuPardonne s’est mal comporté cette année. Dit Zozowok, provoquant un geste d’acquiescement chez Jean-Amassou.
- Je pense que la présence d’HommesCrabes l’a un peu émoustillé. Répondit MotorcyleMan en rigolant.
- Je ne pensais pas qu’HommesCrabes viendrait d’ailleurs… Dit Janus, le regard plongé dans le vide, commençant à s’endormir.
- La Sataniste non plus d’ailleurs. Renchérit Joklinn. »
RoiPanda avait saisi une branche, qu’il avait embrasé en plongeant le bout dans les cendres chaudes, et le feu se remit à brûler. Il était en train de poser une bûche sur la flamme qui avait embrasé des fagots quand Joklinn l’apostropha :
« - Elle te plaît la Sataniste hein ? dit-elle en rigolant.
- Ce n’est pas un secret ça… Répondit l’intéressé en souriant »
Les yeux bleu-vert de Joklinn regardaient maintenant le païen, qui examina les tresses de la jeune femme, qui étaient tenues par des accessoires en bois peints et gravés à la main.
« - En tous cas, elle m’inspire pas trop confiance. Rétorqua la païenne
- Je vois pas pourquoi, je la trouve sympathique. Répondit RoiPanda, interrogateur. »
Il se gratta la barbe puis, voyant que les flammes dansaient à nouveau dans le foyer, se retira : « Bonne nuit tout le monde ! » Ses interlocuteurs le saluèrent, et RoiPanda s’en alla se coucher.

Il était maintenant au milieu d’un environnement enneigé. Des flocons tombaient sur ses cheveux noirs, qu’il devait secouer de temps en temps, ainsi que dans sa barbe. Une hache à la main, RoiPanda était en tenue de combat, et en levant la tête, il vit son adversaire. Se dressant, tel une ombre dans ce désert blanc, un homme assez grand regardait RoiPanda. Il portait un long manteau en cuir, qui tombait jusqu’à ses chevilles, et ce qui était visible de son corps était maquillé en blanc pâle, avec des lignes noires pour accentuer les traits de son visage. Se dressant fièrement contre RoiPanda, MorganPriest tenait une chaîne en fer par un manche en ébène en forme de croix gothique. Dans son autre main, il tenait son livre, et à l’intérieur une Bible servait de marque-page.

C’est l’évangéliste qui initia le combat. D’un geste ample, il tenta d’enrouler ses chaînes autour du bras droit de RoiPanda, qui les esquiva habilement. Mais la distance à laquelle se tenait Morgan empêchait le païen de riposter, et il essuya deux coups de chaîne au visage. Le troisième, toutefois, alors qu’il arrivait à son niveau s’enroula autour du manche de sa hache. RoiPanda tira d’un coup sec sur la chaîne, et Morgan lâcha prise. Sans réfléchir, RoiPanda sortit son scramasaxe, et fonça sur MorganPriest qui ouvrit la bouche pour parler. Mais les mots qu’il prononça n’étaient pas ceux que RoiPanda attendait : « Debout feignasse, il y a le feu dans le camp ! »

(Cliffhanger de qualité :hap: )

Zozowok3
Niveau 10
12 juin 2016 à 17:28:51

Concernant le chapitre de RoiPanda :

aucun d’entre eux n’ayant eu le courage de se lever pour alimenter le feu

Les scouts en carton :rire:

son visage fin et imberbe

Délation :hap:

"qu’il avait enrouléE", Jean-Bescherelle ta mère.

l’attention de Zozowok

Tout (t'es) pardonné :snif:

Le chrétien était habillé en civil

Comme aç, ouais !
https://image.noelshack.com/fichiers/2016/23/1465744959-khalil-gibran.jpg

Pour ton adversaire, son manteau m'a tellement mis la puce à l'oreille :rire2:

Joklinn
Niveau 10
12 juin 2016 à 17:59:33

Chaud j'arrive à me tresser mes cheveux en moins de 30 secondes. [[sticker:p/1lmb]]

Zozowok3
Niveau 10
12 juin 2016 à 17:59:59

Le voyage en Orient, Livre XXXIX

(Première musique d'ambiance : https://www.youtube.com/watch?v=GVjM40duP4U )

Les cloches de la citadelle battaient l'Angélus sur tout le Saint Royaume catholique et ses campagnes alentours. Comme chaque midi, les paysans plantaient leur fourche dans le sol, les marins levaient les yeux au ciel et les portes étroites des églises s'ouvraient à la vénération. C'est dans cette longue récitation mariale, rythmée par les tintements des cloches dans le lointain, à l'écho résorbé au gré des bourrasques, que Guigs approchait de la citadelle. La flèche élancée de la cathédrale qui semblait fondre ses contreforts dans le donjon n’arborait plus le drapeau des Bibliks qu'il avait participé à hisser, mais l'homme hors d'haleine qui bravait les aboiements des chiens gardant leurs champs et qui affrontait l'écho imperceptible des Païens tonnant dans ses tympans, cet homme-là espérait trouver refuge chez ses frères en Christ.

Les gardes l'arrêtèrent sans ménagement, du bout de leurs hallebardes. Ses protestations restaient vaines et, sans le tapage qui s'en suivit, le capitaine n'aurait pas prévenu son supérieur. On reprochait aux adeptes de Morgan Priest d'avoir causé leur propre perte en profanant un temple bouddhiste ainsi que d'être des opportunistes hypocrites qui cherchaient secours chez ceux qu'ils critiquent quotidiennement. Norin, général des armées catholiques sous la bénédiction de l'évêque Flycy et sous la régence de DieuPardonne en l'absence du roi Balian_Ibelin — père du "vieux seigneur de Beyrouth" —, prit cependant la menace très au sérieux. Une armée de Païens allait déferler sur leurs terres et s'en prendre aux paysans, à la dévotion remarquable mais pas avares en insultes dans ces terroirs catholiques profonds. Après avoir renvoyé Guigs vers les Bibliks pour les informer eux-aussi, au pied levé il convoqua un conseil de guerre : SixBladeKnife prit le commandement de la cavalerie avec pour mission de conduire les paysans dans l'enceinte de la citadelle et d'engager le combat avec les Païens si nécessaire. Tous les civils devaient être mis en sécurité.

La cavalerie catholique était composée de lanciers montés sur des destriers cuirassés rompus à la charge. Le risque de perdre des éclaireurs était trop important pour engager ces unités qui, une fois mises à pied, serviraient plus efficacement dans l'infanterie. Le cortège s'élança sous le tonnerre des cloches amplifié par chaque chapelle jusqu'aux limites des terres catholiques. Les villageois couraient autant qu'ils le pouvaient, trop soucieux des leurs pour s'attarder à chercher l'ennemi encore invisible dans la brume, et trop impressionnés surtout par ces chevaliers venus les escorter au son d'un "Kyrie des gueux" de circonstances. Mais des bûcherons et quelques artisans s'échappaient toujours des bois adossés au Mont Rgan, ils hurlaient Mercie car les Païens approchaient tout en martelant leurs armes sur leurs boucliers dans un rugissement terrible. Les chevaliers ne formèrent plus qu'un colonne qui coupa la route des envahisseurs pour remonter vers les villageois en les saisissant en plein galop afin de les mener au plus vite au pied des remparts. Puis faisant signe de remonter le pont-levis, SixBladeKnife s'adressa à ses fidèles chevaliers en ces termes :

« Les Païens chez vous dansant la ronde boiront le sang de votre cœur !
 — Nous n'avons qu'un amour au monde c'est le Cœur de Notre Seigneur ! clamèrent-ils d'une seule voix, les yeux pleins de conviction toisant leurs ennemis au loin qui les attendaient.
 — Vos corps seront jetés à l'onde, vos noms voués au déshonneur !
 — Nous n'avons qu'un honneur au monde c'est l'honneur de Notre Seigneur !
 — Alors chargez les gars, soyons vainqueurs ! »

Les Païens virent déferler sur eux une ligne de chevaliers en cotte de mailles et tabard croisé, lances en avant, bouclier au flanc. Anticipant le subterfuge des piques déployées au dernier instant pour anéantir la charge, celle-ci se resserra en une seule colonne de deux cavaliers prévue pour forcer cette parade et enfoncer toute résistance. À la hâte mais dans un duel de stratèges entre SixBladeKnife et RoiPanda, ce dernier ordonna la formation d'un carré à l'avant des troupes, qui leur confirent effectivement les piques dissimulées. Cette formation serrée ne pouvait pas être chargée pourtant la colonne de chevaliers semblait déterminée à le faire. Les Païens agrippaient leurs lances démesurées comme pour anticiper le choc d'une rare violence qui s'annonçait. Mais contre toute attente, la charge se scinda en deux autour du carré de défense et les troupes durent faire face à deux lignes qui par l'épieu saillant pénétrèrent les rangs livrés à leur propre survie. Les robustes boucliers brisèrent quelques lances dont les éclats se logeaient dans la peau sans une protestation, juste la rage de vaincre qui fit tomber à la renverse de nombreux cavaliers massacrés sans pouvoir se relever. Le destrier de SixBladeKnife fut arrêté dans sa course par la masse humaine qui l’encerclait à présent. L'homme savait que l'armure du cheval ne protégeait pas le ventre et choisit de battre son épée au-dessus des crânes immondes qu'il voyait amoncelés sous sa botte. Jetés à terre, il dirigea sa monture pour les piétiner. Mais la râle fut sienne quand, d'un geste héroïque pour les siens, BrulureChimique bondit sur SixBladeKnife dans son dos. Son oreille ne résista pas à l'assaut des dents qu'un choc avec un coude maillé de fer délogèrent de leurs gencives. Le sang qui en jaillissait brunit sans tarder l'épée du commandant, rapidement maîtrisé avec le reste de ses hommes.

« Regardez-vous… déplora RoiPanda à son rival.
 — Ainsi on ne veut pas, chez notre Père qui est au Cieux, qu'un seul de ces petits se perde. Notre assaut a permis à beaucoup d'autres habitants de se réfugier, égorgez-moi comme un chien si vous le voulez, ma joie est grande !
 — Je ne suis pas un Petit Bras et je ne vise que les terres bibliks.
 — Ce sont les nôtres ici, et nous les défendrons jusqu'au bout.
 — Jamais ne cesserez-vous de combattre ? »

SixBladeKnife lui rendit un sourire moqueur. Leurs tabards étaient bleus, d'un bleu marial azuré, il ne pouvait pas s'en servir comme d'un drapeau blanc. Et ce faisant les archers sur les tours tireraient à vue. Pour RoiPanda, la seule option était de rebrousser chemin et de passer par les bois au Sud, les terres de King Impact Drogba qui ouvraient sur celles convoitées des bibliks. Mais quel chef de guerre partirait comme un vaincu après une victoire, même coûteuse ? Pour les hommes réunis ici, la mort de leur chef BrulureChimique suite à une agression ouverte ne pouvait pas se résumer à une méprise des deux partis. Le chef du village païen eut pour son prisonnier un regard sec qui défiait ses idéaux.

(On reste dans le thème : https://www.youtube.com/watch?v=uv_2x6JmuaE

Les paumes de SosaTrustNone étaient couvertes de sueur. Il serra plus fort sa grande épée, et cherchant à se rassurer, regarda du côté de son commandant, Norin, qui se tenait prêt au combat et gardait les yeux rivés sur les doubles portes à l'extrémité de la salle. Alors que SosaTrustNone, l'observait, une goutte de sueur glissa sur sa joue. Le bruit étourdissant se fit de nouveau entendre, la porte trembla violemment, et les gardes attroupés devant elle tressaillirent. Dans le silence qui s'en suivit, on n'entendit plus que leur respiration saccadée. Quelques instants plus tard, le bois subit un autre impact brutal. Cette fois, il n'y eut pas de répit. Les portes s'ouvrirent, brisées net, et projetèrent dans la salle des échardes de chêne qui se fichèrent dans les tapisseries et glissèrent sur les carreaux. Puis le bélier s'arracha aux décombres dans un craquement déchirant et les soldats s'engouffrèrent par la brèche.

SosaTrustNone éprouva une peur vertigineuse. Pendant quelques secondes, il fut tétanisé. Des prières et des protestations incohérentes lui traversèrent l'esprit. Il n'avait qu'une vingtaine d'années, ce n'était pas ce qu'il avait imaginé en entendant parler de l'Alliance. « Dieu adoré, épargne-moi ». Puis lorsque Norin hurla un ordre et que ses camarades se ruèrent sur les Païens qui entraient, il se força à les suivre. L'un deux se jeta sur lui, mais avec trop de précipitation ; SosaTrustNone eut le temps de lever son épée et de parer le coup qui visait sa tête pour lui expédier l'estoc en de part en part du crâne. Tout autour de lui, les autres gardes affrontaient leurs assaillants dans un chaos de lames et de corps. Dans l'espace confiné, les chocs retentissaient avec férocité, lames entrechoquées heurtant les boucliers, bottes piétinant le sol. À la différence des soldats, qui arboraient d'épaisses cottes de mailles et des cervelières, les Païens — pour ceux qui avaient autre chose d'autre que des peintures de corps — portaient de simples gambisons en cuir et les cuissardes rembourrées pour protéger leurs jambes. Malgré cette différence matérielle, la lutte était acharnée.

Norin était en prise avec plusieurs Païens et SosaTrustNone s'empressa de le secourir. Un instant plus tard, l'un d'eux sentit une perforation en haut du tronc, sur le côté, puis un élancement. Le soldat avait plongé la lame sous l'aisselle, à un endroit où le cuir ne le protégeait pas. Le Païen hurla tandis que le Chrétien agrippait le pommeau de sa main gantée et enfonçait la lame en grognant sous l'effort. Mais sa vision s'emplit de couleurs chaudes littérales en recevant le bouclier de Joklinn en plein visage. Il tituba et fut expédié à terre par sa botte visant ses côtes. En tentant de se relever, SosaTrustNone vit un de ses camarade s'écrouler, le ventre transpercé. D'autres Païens déferlaient par la brèche pour prêter main-forte à leurs compagnons, mais ceux-ci n'avaient guère besoin d'aide : ils étaient plus nombreux et avaient l'avantage. Norin fut rapidement acculé. Un coup de hache fit sauter les boucles en cuivre de son camail, encastrées dans son crâne ouvert qui se répandait au sol. Ses hommes se repliaient en désordre.

Changement d'ambiance : https://www.youtube.com/watch?v=RdAAB50All0

                                                                       *

Posée sans risque sur le bord du puits, la lettre qui détaillait le combat héroïque interrompu par des pourparlers se terminait d'un « Au revoir camarade, que le Seigneur te protège sur la route où veillera ton Ange, que la Vierge te montre le chemin des étoiles où nous nous retrouverons demain ». L'évêque Flycy avait joué de sa rhétorique de jésuite pour assurer aux deux partis une paix durable. Ce que les Païens ignoraient, c'est qu'à la mort de CaporalOnche, protestant très proche du Saint Royaume dont nous partagions les campagnes, KingDrogba lui aussi protestant avait récupéré l'intégralité des terres. Mais les nôtres ne se limitaient pas aux murailles de la citadelle.

Mon turban rougissait l'eau clair dans le seau. J'en préparai un autre pour la femme venue laver ses affaires elle aussi. Les hommes étaient partis déloger les athées sur la route du palais de Panarabisme, sûrement habité par le capitaine Mosheration qui envoyait ses soldats harceler les pèlerins avec des brochettes de kebab et d'autres mets appétissants pour défier leur jeûne. Elle eut un regard inquiet pour mes blessures mais je le dissipai d'un sourire bienveillant. La jeune femme reçut mon effort pour lui tirer de l'eau avec un « choukrane » à demi-voix qu'elle compléta hâtivement d'un sourire, à son tour. Elle n'était ni timide ni gênée par ma présence mais semblait pleine de compassion devant mon état lamentable. Le turban à nouveau essoré au-dessus de la bassine rendait l'eau plus insondable encore et un frôlement sur mes plaies confirma qu'elles n'étaient pas tout à faire refermées.

La corde grinça dans le roulis du mécanisme. Je vidai l'eau trouble dans une rigole et transvasai celle du seau. La jeune femme avait pour moi des regards discrets qui soulignaient toute sa beauté odalisque, comme si chacun d'eux étaient des relents d'une grâce et d'une féminité raffinée comme les femmes orientales savent en être l'incarnation la plus parfaite.

« Vous m'aideriez pour mes cicatrices ? »

S'approchant en tirant à elle la bassine fraîchement remplie, elle scruta mon visage avec cet air attendri d'une mère soulagée par l'aveu amoindri d'un enfant. Doucement, elle porta un tissu des plaies, s'arrêtant pour s'assurer que je ne recule pas. Un goutte tomba sur mon nez. D'un grand sourire moqueur elle laissa les chatouillements me gagner puis apposa le tissu imbibé sur ma tempe. Elle compressa légèrement et le décala un peu plus sur le front, sans rien dire, observant seulement l'état de l'eau. Elle épousseta du doigt une mèche qui tombait sur son ouvrage et frotta le tissu dans l'eau. Avec le visage trempé, je sentais sa respiration, calme et reposante tout près de moi. Ses yeux d’ébène en amande balayaient mes émotions et transperçaient mon âme en se fondant dans les miens. « We ayonik bisayf, we ayoni sheti » lui soufflai-je pour lever le voile de culpabilité qui rosissait ses joues creusées par les fossettes de son sourire.

____________________
Repost, il y avait trop de fautes qui restaient de mes relectures :-( Mais c'est toujours des pavés pour cagnasser les CRS :ok:

RoiPanda
Niveau 10
12 juin 2016 à 19:24:23

Le 12 juin 2016 à 17:28:51 Zozowok3 a écrit :
Comme aç, ouais !
https://image.noelshack.com/fichiers/2016/23/1465744959-khalil-gibran.jpg

Si tu veux :hap:

Et les combats épiques du chapitre :bave:

RoiPanda
Niveau 10
13 juin 2016 à 19:40:32

Heiđinn : Chapitre XI

RoiPanda se leva d’un geste brusque. Tous les païens avaient quitté la salle en vitesse, seaux à la main, il ne restait plus qu’Harri et lui. Ils bondirent hors de la taverne pour aider à éteindre le feu. S’il se propageait dans la forêt, il risquait de tout brûler. Janus-Pater avait lâché son seau, et frappait cody-m au visage à multiples reprises :
« - Je l’ai trouvé en train de danser comme un débile devant le feu, un briquet à la main !
- Laisse-le-moi, va éteindre le feu ! Répondit RoiPanda. »
Janus s’exécuta. Il attrapa son seau et courut en direction de la mer. RoiPanda, quant à lui, donnait des coups au visage de cody-m qui rigolait encore comme un idiot. Voyant que ses coups ne lui faisaient aucun mal, il traina l’athée par les vêtements au lieu de l’incendie, et le poussa simplement dans le feu, où cody-m continua de rigoler comme un imbécile jusqu’à sa mort.

La fumée et la lumière orangée du feu de forêt éclairait la nuit, et les cris brisaient le silence d’une nuit paisible. Les marchands avaient rangé leurs affaires en vitesse, et tous les sacs étaient entassés contre le mur de la taverne. RoiPanda, son seau à la main, courait en direction de la mer pour en puiser de l’eau. Tous les exposants se servaient de récipients, tout ce qu’ils avaient sous la main, pour essayer d’éteindre le feu, qui prenait étrangement vite malgré la pluie de la veille, sûrement à cause d’une essence versée par cody-m. Une fois son seau rempli, le païen courait dans la direction opposée. Ses bottes accrochaient la terre sous ses pieds et il manqua de tomber à plusieurs reprises, pour finalement verser le contenu risible de son seau sur les flammes, qui ignorèrent l’effort de RoiPanda. Le païen posa son seau au sol, presque assourdit par les cris, et aveuglé par les flammes, bousculé de toutes parts par les gens qui essayaient tant bien que mal d’éteindre le feu qui s’en prenait à la forêt. Il enfonça ses mains dans ses cheveux, les yeux humides. Mais quelque chose n’allait pas. Dans de telles situations, son double avait pour habitude de déchaîner sa colère, de violenter son environnement, mais là il était silencieux, calme et immobile, il attendait que RoiPanda le remarque.

Le païen regarda dans la direction de son double, qui afficha un sourire narquois, inaffecté par les gens qui passaient au travers de lui ou l’eau qui traversait son corps. Le double avait maintenant sorti un couteau, avec lequel il grava une rune dans son bras gauche : Uruz, rune de la pluie selon certains. RoiPanda sortit de son absence quand Eloween le bouscula : « Va chercher de l’eau, on peut encore arrêter le feu avant qu’il atteigne le village ! ». RoiPanda ramassa son seau, mais au lieu de rejoindre la mer, il courut dans la taverne pour récupérer un couteau. Cela devait marcher, il le sentait, il le savait, la pluie tomberait s’il gravait cette rune dans son bras. Il saisit un couteau, le passa rapidement dans le feu de la cheminée pour le nettoyer, et tendit son bras gauche, paume de sa main en l’air. Il commença par une barre droite, le long du bras, mais dû s’y prendre à plusieurs reprises pour traverser la peau. Une deuxième courbe, qui partait de l’extrémité du trait et finissait parallèle à celui-ci, complétait la rune Uruz. Pendant un instant de flottement, RoiPanda questionna son geste : Se tailler le bras alors que des gens suaient à éteindre le feu ? C’était complètement stupide, autant retourner… Son train de pensée était interrompu par ce qu’il voyait : la plaie avait gonflé et commençait à rougeoyer, comme celle à la poitrine de son double. Puis des cris de joie se firent entendre dehors : la pluie était tombée, et le feu s’éteignait rapidement. RoiPanda courut à l’extérieur, une pluie torrentielle s’abattait sur la forêt. Les bruits de crépitements étaient couverts par la pluie qui éteignait le feu, et au fur et à mesure que le feu était maîtrisé, la rune perdait en luminosité, jusqu’à disparaître complètement, sans laisser de cicatrice sur la peau :

« C’est ta Sataniste qui t’as appris ça ? »
Jesus_Is_God regardait RoiPanda d’un air inquisiteur. Il l’observait lorsqu’il était subjugué par sa cicatrice depuis quelques minutes.
« - Non c’est… moi. Je crois ?
- Tu sais que ce sont des démons avec lesquels tu joues ? Ça va mal finir tout ça. »

RoiPanda éloigna ses paroles d’un geste de la main, et rentra dans la taverne pour se reposer.
Dans ce rêve, il était toujours dans la même tenue que son double, en armure. Il se trouvait en haut d’une côte, qui menait à une porte en fer, et un bélier était installé devant la porte. RoiPanda tirait le bélier vers l’arrière de toutes ses forces, ses mains crispées sur les poignées en bois le long de la bûche centrale, puis criait alors qu’il repoussait la bûche contre la porte, sur laquelle elle vint cogner avec un bruit sourd qui résonnait à l’intérieur. Une pluie torrentielle se déversait au-dessus de lui, et des flèches enflammées venaient se planter sur le toit du bélier et au sol à ses pieds. Autour de lui, la pleine lune éclairait une mer de sang, mais il ne pouvait pas voir au-dessus de lui : sa vision était bloquée par le bélier lui-même. Il tira encore une fois le bélier vers lui, et, en criant de toutes ses forces, l’envoya se cogner contre la porte, avant d’être sorti de son sommeil par Joklinn qui le secouait : « Il faut tout ramener au village, le marché est écourté. »

Les petits yeux à moitié endormis de RoiPanda regardaient la jolie jeune femme qui était prête à partir. Il s’étira, faisant craquer au passage ses coudes et ses jointures, puis se vêtit avant de prendre la route.

MotorcycleMan
Niveau 10
13 juin 2016 à 19:47:29

Joli ! J'ai bien aimé la mort de cody-m :sournois:

RoiPanda
Niveau 10
13 juin 2016 à 19:50:06

Le 13 juin 2016 à 19:47:29 MotorcycleMan a écrit :
Joli ! J'ai bien aimé la mort de cody-m :sournois:

Seul intérêt du chapitre :oui:

:hap:

Zozowok3
Niveau 10
13 juin 2016 à 20:19:48

les flammes, qui ignorèrent l’effort de RoiPanda

Je me permet de corriger ton style, car je pense que derrière se cache une méconnaissance grammaticale :)

Le passé simple est un temps perfectif ; si tu as fait du latin, tu sais que le parfait, qui se traduit par un passé composé ou un passé simple, est un temps du perfectum. Rien à voir avec la durée brève ou longue, comme certains le pensent. J'en veux pour preuve ce banal exemple : la guerre dura 100 ans. Un temps perfectif c'est un temps qui s'achève.

À l'inverse l'imparfait, (temps de l'infectum) est un temps utilisé en description car il dénote une pérennité de l'objet. Tout ça pour dire quoi : que tu aurais dû écrire : "les flammes, qui ignoraient l'effort de RoiPanda" car ce n'est effectivement pas son effort qui les a éteintes ? Certes.

En gros pédant qui jette d'un geste dédaigneux sa cape sur son épaule, je vous cite même du Boileau : "Qui connaît toute la grammaire connaît toute la philosophie."

RoiPanda
Niveau 10
13 juin 2016 à 20:23:11

Le 13 juin 2016 à 20:19:48 Zozowok3 a écrit :

les flammes, qui ignorèrent l’effort de RoiPanda

Je me permet de corriger ton style, car je pense que derrière se cache une méconnaissance grammaticale :)

Le passé simple est un temps perfectif ; si tu as fait du latin, tu sais que le parfait, qui se traduit par un passé composé ou un passé simple, est un temps du perfectum. Rien à voir avec la durée brève ou longue, comme certains le pensent. J'en veux pour preuve ce banal exemple : la guerre dura 100 ans. Un temps perfectif c'est un temps qui s'achève.

À l'inverse l'imparfait, (temps de l'infectum) est un temps utilisé en description car il dénote une pérennité de l'objet. Tout ça pour dire quoi : que tu aurais dû écrire : "les flammes, qui ignoraient l'effort de RoiPanda" car ce n'est effectivement pas son effort qui les a éteintes ? Certes.

En gros pédant qui jette d'un geste dédaigneux sa cape sur son épaule, je vous cite même du Boileau : "Qui connaît toute la grammaire connaît toute la philosophie."

Ca ressemble plus à l'anglais que ce que je croyais [[sticker:p/1jnh]]
Mais bon soit :hap:

MotorcycleMan
Niveau 10
13 juin 2016 à 20:25:45

Tu peux réexpliquer stp Zozowok ? J'ai pigé qu'à moitié mais je trouve ça très intéressant :ange:

Zozowok3
Niveau 10
13 juin 2016 à 20:25:53

Je précise j'ai détaillé parce que je sais que MotorcycleMan aime bien ces remarques littéraires. C'est bien le seul :snif:

Zozowok3
Niveau 10
13 juin 2016 à 20:29:02

Ah ! que disais-je !

Passé simple = action achevée, ou perfective
Ex. : La guerre dura cent ans :d) Il n'y a plus de guerre.

Imparfait = action durative
Ex. : La guerre durait [depuis] cent ans :d) Temps passé du récit mais dans ce temps de la narration, la guerre dure toujours.

Dans le texte, il est impropre de mettre du passé simple car les flammes n'ont pas cessé d'ignoré son effort, bien au contraire.

MotorcycleMan
Niveau 10
13 juin 2016 à 20:31:16

Ah ok, pigé, très clair merci !

Dans les langues slaves il y a aussi ce système de perfectif/imperfectif, mais qui s'exprime par "couples de verbe", et pas tellement par les temps. Merci ! :)

Sujet : Carte du sous-forum Religion du 18-25
   Retour haut de page
Consulter la version web de cette page