Le 30 juin 2016 à 19:28:20 RoiPanda a écrit :
Ouais à la demande Specifique de TheDeathLorD
What
Le 01 juillet 2016 à 18:23:36 TheDeathLorD a écrit :
Le 30 juin 2016 à 19:28:20 RoiPanda a écrit :
Ouais à la demande Specifique de TheDeathLorDWhat
Merde il est l faut que je m'explique
Ton esprit Berserk t'as poussé à frapper tout le monde autour de toi, amis comme ennemis
C'est pas vraiment ta demande spécifique j'ai un peu menti
Ça ressemblerait presque à du Rabelais Je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas à m'enlever l'image d'un catalogue de torture
Debug
Debug à nouveau (désolé pour le double post )
Le 01 juillet 2016 à 19:15:41 Zozowok3 a écrit :
Ça ressemblerait presque à du Rabelais Je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas à m'enlever l'image d'un catalogue de torture
Je dirais plutôt De Sade mais pourquoi pas
Le 01 juillet 2016 à 18:25:03 RoiPanda a écrit :
Le 01 juillet 2016 à 18:23:36 TheDeathLorD a écrit :
Le 30 juin 2016 à 19:28:20 RoiPanda a écrit :
Ouais à la demande Specifique de TheDeathLorDWhat
Merde il est l faut que je m'explique
Ton esprit Berserk t'as poussé à frapper tout le monde autour de toi, amis comme ennemis
C'est pas vraiment ta demande spécifique j'ai un peu menti
Je comprends mieux
Je me disais bien "Ah bon j'ai demandé a défoncer la gueule de mes poto? "
Pas mal la scène de torture, mais ta tortionnaire est nulle
Heiðinn : Chapitre XXIX
Il était de retour dans les mondes. La même tenue que la première fois, le même rouge à sa poitrine en forme de rune, et bien qu’il sut qu’il avait mal, son corps ne le faisait pas ressentir. Les rares nuages s’étalaient dans l’immensité du ciel bleu qui rejoignait une plaine verdoyante, et des silhouettes humaines lointaines marchaient lentement à travers le paysage. Les cieux étaient fendus de part en part par ce qui ressemblait à une racine d’arbre qui projetait son ombre sur le païen. Il vit alors derrière lui une cabane en bois qui se détachait du reste du paysage, et marcha dans sa direction. L’herbe humide collait à ses bottes et à sa cape alors que RoiPanda traversait la grande plaine verte pour rejoindre la cabane. L’une des silhouettes lointaines s’était rapprochée du païen, qui se rendit compte que ces personnes étaient en réalité des géants, et que leur mouvement était plus rapide que ce qu’il pensait. Le géant était vêtu d’un pagne, sa chevelure et sa barbe blanches volaient chaotiquement alors que le Jötunn agitait son épée au-dessus de sa tête. Ses pieds nus retombaient lourdement sur le sol dans sa course, et il se mit à hurler. De la bave sortit de sa bouche pour s’étaler sur le côté de son visage. RoiPanda dégaina sa hache et décrocha le bouclier de son dos, prêt à se battre contre le géant.
Le Jötunn de 15 mètres de haut souleva son épée, toujours dans son élan, et bondit en direction de RoiPanda. Le païen, qui avait levé son bouclier, se ravisa au dernier moment et se jeta au sol sur le côté, évitant de justesse la lame du géant qui vint se planter dans l’herbe. RoiPanda vit brièvement le reflet de son visage sali par la terre dans la lame, et celle-ci décolla du sol. Le païen se mit sur le dos pour regarder son ennemi. A contre-jour, le géant regardait RoiPanda dans les yeux, qui scrutait les cornes du Jötunn. Le païen distinguait les contours de la barbe mal rangée du géant qui rejoignait ses cheveux tout aussi mal peignés. Ses larges épaules dominaient le jeune homme qui avait les yeux fixés sur la lame levée du géant. RoiPanda leva son bouclier devant lui et l’épée retomba lourdement sur le bouclier en bois. La lame fendit le cerceau qui retenait le bois et se bloqua à mi-chemin entre les planches et le païen dans un bruit de claquement. Le Jötunn arracha le bouclier des mains de RoiPanda en récupérant son épée, et l’abattit violemment au sol, brisant le bouclier en deux. Le païen protégea ses yeux des débris et du prochain coup du géant. Le Jötunn leva les bras pour achever l’homme sans défense dans un mouvement qui serait ample et lourd.
Le tonnerre gronda, et un éclair vint frapper auprès de RoiPanda. Le géant hurla de douleur, émettant un son grave et fort, et tomba en arrière. Son épée fendit son propre crâne et du sang jaillit de la plaie béante. Le Jötunn s’écrasa par terre, faisant trembler le sol sous RoiPanda. Le païen leva les yeux et il distingua dans le ciel une sorte de chariot, tiré par des chèvres, qui transportaient un homme. Le cœur de RoiPanda s’arrêta un moment car il venait de se rendre compte de ce qui s’était passé : Le puissant Thor lui-même était venu tuer le géant. Cela signifiait que RoiPanda se trouvait probablement en Jötunheim, le monde des géants. Les Jötnar étaient des êtres ennemis des Dieux, et Thor avait juré de tous les tuer jusqu’au dernier, ce qu’il faisait avec l’aide de Mjöllnir. Mais les récits racontaient des batailles plus longues et plus acharnées, pas un simple éclair meurtrier. Est-ce que le géant était plus petit que la moyenne ? Plus faible ?
RoiPanda revint à lui. Il se rendit compte qu’il était allongé au sol, à côté d’un géant mort, et que d’autres géants risquaient de venir pour venger leur congénère. Il se leva, essuya ses vêtements pour en retirer le plus de terre possible, ramassa un morceau de son bouclier, puis le reposa au sol, regarda autour de lui pour trouver une issue et courut en direction de la cabane en bois.
Les géants avaient été alertés par le cri d’agonie de leur congénère. Des géants et géantes apparurent de derrière des collines. Si certains lançaient des pierres et des lances dans le ciel, pour tenter de faire descendre Thor, d’autres avaient remarqué le païen qui courait seul dans les plaines. Les Jötnar se saisirent de rochers et d’autres projectiles massifs qu’ils avaient sous la main pour les envoyer au païen. Un rocher s’écrasa derrière lui, ébranlant le sol sous ses pieds, et RoiPanda tomba à terre, déstabilisé. Il se remit sur ses genoux et reprit sa course, évitant de justesse un tronc d’arbre qui roula dans la direction opposée à sa course. Le tonnerre gronda de plus belle. Certains des géants, frappés par la foudre, s’étalaient au sol dans des cris d’agonie, et le chariot de Thor tournait en rond autour des Jötnar. En plissant les yeux, RoiPanda pouvait distinguer la silhouette lointaine et petite de Mjöllnir, mais un projectile qui frôla sa tête l’empressa d’entrer dans la cabane.
Le païen en détresse parcourut les derniers mètres qui le séparaient de la porte en bois, hache en main, et tourna la poignée. Il avança dans la cabane et son pied rencontra le vide. Dans sa chute, le païen tenta de s’accrocher à quelque chose avec sa hache. Elle rencontra une plateforme de pierre qui retint le païen et l’empêcha de tomber dans le vide. RoiPanda posa sa main sur la plateforme et se hissa péniblement dessus. Il s’allongea, fatigué par l’effort qu’il venait de faire, puis après un moment se leva. Il se trouvait dans un escalier en colimaçon de pierre dont il ne voyait pas le bout. Il posa la main sur le mur à proximité, et descendit les marches avec précaution. La pierre était glissante par endroit et plus d’une fois RoiPanda manqua de tomber. Arrivé en bas, une lumière dorée éclaira l’endroit où il était, et le païen admira la salle qui, bien que petite, était étonnamment arrangée.
Le vieux seigneur
Chapitre V, Plus près de toi, mon Dieu.
Lavé de ces teintes neutres d'un gris barbouillé d'encre selon les détours des rues désespéramment vides, silencieux comme le chat qui aurait longé ces maisons à arcades témoignant d'un commerce au sein de l'île, le mendiant se faufilait de pierre en pierre, évitant les flaques et les regards.
« Sire, ne restez pas ici sous la pluie, cette église n'est guère plus usitée. Suivez-moi et nous serons au chaud. »
Comme on lui tendait la main pour l'aider à se relever, ignorant le mouton qui s'y frottait joyeusement, le chevalier la saisit et se hissa sans bruit. Cet inconnu vêtu d'une simple bure grise que la pluie obscurcissait par touches infimes, avec son allure de mendiant et ses manières de prince ressemblait fort à l'un de ces frères mineurs qui, comme lui, avaient vu le jour à Damiette. Mais avec une arme beaucoup plus puissante et inébranlable que le fer de Tolède, fût-il guidé par le bras de Saint Louis : la foi. Le franciscain le menait à travers jardins et chemins, longeait les imposant contreforts et les murailles, mais le chevalier ne s'engagea pas sur la plage que le roc défiguré disait submersible. « C'est juste là » le rassura-t-il en pointant sur les rochers une forme géométrique saillante trop parfaite pour être le fruit des marées.
Au terme de marches escarpées rendues glissantes par la neige et la vase en dépit du sel qui ne s'y retirait jamais complètement, les deux compagnons, précédés du mouton, pénétrèrent dans l'habitation sommaire percée de deux fenêtres dans une unique pièce, alignée sur la course du soleil autour de ce point isolé par les eaux. La charpente en bois était miraculeusement préservée des moisissures par l'intercession de la Très Sainte Vierge tenant à son genoux le Fils, sur l'icône fixée au mur lépreux. Le réchaud grésillait déjà et diffusait sa chaleur réconfortante. La laine du mérinos assoupi offrait la douceur qui manquait à cet univers ascétique.
« Je me nomme Martin, sire, même si tout le monde ici m'appelle Martin le Fol. Le fol-en-Christ, et aussi parce que j'aide de mon mieux ces pauvres brebis que Satan a gagnées. Avant qu'on ne les envoie sur cette infâme nef percée.
— N'avez-vous jamais été hospitalier ?
— Je le suis, mais plus en Terre sainte. Les fous ne prennent pas la peine de s'y rendre.
Martin arborait un sourire malicieux qui semblait reprocher aux pèlerins d'avoir rêvé trop loin pour une Jérusalem terrestre que la populace n'affectionnait que dans de pieuses lectures.
— L'on voit en vous votre saint patron, répondit courtoisement le chevalier ; par ce compliment, il lui avoua ne pas avoir son ancienneté.
— J'étais à Damiette, moi aussi, mais sous les ordres du légat Pélage, non de Saint Louis. C'était il y a bien longtemps je vous l'accorde. Depuis mon retour je reste ici, fidèle à l'exemple de mon maître François d'Assise. Sûrement, sire Balian de Beyrouth, voudriez-vous savoir ce qui est arrivé à ce rocher ?
— J'ai été fort surpris de ne croiser aucun garde.
— Les païens au nord sont devenus préoccupants et menaçants. Autrefois bastion et lieu de dévotion, le mont est aujourd'hui un avant poste où les pèlerins ne grimpent plus. Sire Maverik de Montfort participe à une croisade contre ces païens. »
Le vieux seigneur de Beyrouth connaissait bien cette famille. Par le passé elle avait combattu les cathares dans le sud, puis fidèlement servi le pape lors de la croisade des barons, ne cessant jamais d'honorer la fine fleur de la chevalerie française sur les terres du Christ. Leur dernière rencontre remontait à une querelle de seigneuries voisines que les chansons de geste avaient transformé en lutte d'influences, franciscaine pour le vieux seigneur, et nobiliaire d'épée pour le croisé au tabard noir. Il ne s'étonnait pas de le savoir reparti en croisade contre les hérétiques dès son retour d'Orient.
Je partage ça ici parce que finalement j'aime bien faire des liens avec les textes de mes comrads Pour le début de la fic : http://www.forumjv.com/forums/42-2068681-47441137-1-0-1-0-fic-le-vieux-seigneur.htm
Le 03 juillet 2016 à 19:15:54 Zozowok3 a écrit :
Le vieux seigneur
Chapitre V, Plus près de toi, mon Dieu.Lavé de ces teintes neutres d'un gris barbouillé d'encre selon les détours des rues désespéramment vides, silencieux comme le chat qui aurait longé ces maisons à arcades témoignant d'un commerce au sein de l'île, le mendiant se faufilait de pierre en pierre, évitant les flaques et les regards.
« Sire, ne restez pas ici sous la pluie, cette église n'est guère plus usitée. Suivez-moi et nous serons au chaud. »
Comme on lui tendait la main pour l'aider à se relever, ignorant le mouton qui s'y frottait joyeusement, le chevalier la saisit et se hissa sans bruit. Cet inconnu vêtu d'une simple bure grise que la pluie obscurcissait par touches infimes, avec son allure de mendiant et ses manières de prince ressemblait fort à l'un de ces frères mineurs qui, comme lui, avaient vu le jour à Damiette. Mais avec une arme beaucoup plus puissante et inébranlable que le fer de Tolède, fût-il guidé par le bras de Saint Louis : la foi. Le franciscain le menait à travers jardins et chemins, longeait les imposant contreforts et les murailles, mais le chevalier ne s'engagea pas sur la plage que le roc défiguré disait submersible. « C'est juste là » le rassura-t-il en pointant sur les rochers une forme géométrique saillante trop parfaite pour être le fruit des marées.
Au terme de marches escarpées rendues glissantes par la neige et la vase en dépit du sel qui ne s'y retirait jamais complètement, les deux compagnons, précédés du mouton, pénétrèrent dans l'habitation sommaire percée de deux fenêtres dans une unique pièce, alignée sur la course du soleil autour de ce point isolé par les eaux. La charpente en bois était miraculeusement préservée des moisissures par l'intercession de la Très Sainte Vierge tenant à son genoux le Fils, sur l'icône fixée au mur lépreux. Le réchaud grésillait déjà et diffusait sa chaleur réconfortante. La laine du mérinos assoupi offrait la douceur qui manquait à cet univers ascétique.
« Je me nomme Martin, sire, même si tout le monde ici m'appelle Martin le Fol. Le fol-en-Christ, et aussi parce que j'aide de mon mieux ces pauvres brebis que Satan a gagnées. Avant qu'on ne les envoie sur cette infâme nef percée.
— N'avez-vous jamais été hospitalier ?
— Je le suis, mais plus en Terre sainte. Les fous ne prennent pas la peine de s'y rendre.Martin arborait un sourire malicieux qui semblait reprocher aux pèlerins d'avoir rêvé trop loin pour une Jérusalem terrestre que la populace n'affectionnait que dans de pieuses lectures.
— L'on voit en vous votre saint patron, répondit courtoisement le chevalier ; par ce compliment, il lui avoua ne pas avoir son ancienneté.
— J'étais à Damiette, moi aussi, mais sous les ordres du légat Pélage, non de Saint Louis. C'était il y a bien longtemps je vous l'accorde. Depuis mon retour je reste ici, fidèle à l'exemple de mon maître François d'Assise. Sûrement, sire Balian de Beyrouth, voudriez-vous savoir ce qui est arrivé à ce rocher ?
— J'ai été fort surpris de ne croiser aucun garde.
— Les païens au nord sont devenus préoccupants et menaçants. Autrefois bastion et lieu de dévotion, le mont est aujourd'hui un avant poste où les pèlerins ne grimpent plus. Sire Maverik de Montfort participe à une croisade contre ces païens. »Le vieux seigneur de Beyrouth connaissait bien cette famille. Par le passé elle avait combattu les cathares dans le sud, puis fidèlement servi le pape lors de la croisade des barons, ne cessant jamais d'honorer la fine fleur de la chevalerie française sur les terres du Christ. Leur dernière rencontre remontait à une querelle de seigneuries voisines que les chansons de geste avaient transformé en lutte d'influences, franciscaine pour le vieux seigneur, et nobiliaire d'épée pour le croisé au tabard noir. Il ne s'étonnait pas de le savoir reparti en croisade contre les hérétiques dès son retour d'Orient.
Je partage ça ici parce que finalement j'aime bien faire des liens avec les textes de mes comrads Pour le début de la fic : http://www.forumjv.com/forums/42-2068681-47441137-1-0-1-0-fic-le-vieux-seigneur.htm
Heiðinn : Chapitre XXXI
Au centre, comme la base d’un pilier autour duquel les escaliers tourneraient, se trouvait un cercle en pierre. La lueur jaune, presque dorée, venait de l’intérieur de de ce cercle, mais les runes gravées sur le côté attirèrent l’attention du païen. Il déchiffra le mot « Mimisbrunn », mais n’arrivait pas à mettre le doigt sur la signification du mot. Il posa les mains sur le rebord du puits pour se pencher en avant et regarder dedans. Un liquide jaune, légèrement dense, éclairait la salle et RoiPanda approcha sa main dégantelée vers la source pour tenter de toucher le liquide mais une voix grave l’arrêta. « Cette source est mienne, humain, touche-là est je te mets à mort. »
Le païen bondit en arrière contre le mur et dégaina sa hache. C’était une tête posée auprès de la fontaine qui venait de prendre la parole. La personne à qui elle appartenait semblait vieille, car une longue barbe grise et des longs cheveux blancs peignés avaient couverts une grande partie du visage de l’homme.
« - Qui est là ?
- Je suis Mimir, gardien de la source de la sagesse, Mimisbrunn. »
RoiPanda ouvrit grand les yeux et posa sa hache au sol. Il se mit sur un genou et courba la tête pour montrer son humilité et sa confusion.
« - Désolé, je ne savais pas, je suis confus, pardonnez…
- Assez parlé. Que fais-tu ici ?
- Je ne sais pas, on me torturait il y a quelques minutes en Midgard et je me suis retrouvé ici par hasard. »
La tête considéra le païen, et notamment la marque rouge à sa poitrine. Mimir resta silencieux quelques instants et reprit la parole :
« - Je sais qui tu es, et je sais ce que tu penses, mais je ne peux pas te laisser boire dans la source.
- Comment ? Mais je, j’ai… Bégaya le païen, prit par surprise.
- Sais-tu ce que j’ai demandé à Odin lui-même pour qu’il puisse boire dedans ? Crois-tu qu’un simple humain comme toi ait quoi que ce soit qui puisse m’intéresser ? »
Les récits racontent que Mimir avait effectivement laissé Odin boire dans Mimisbrunn, mais au prix de son œil gauche. Si Valfather a dû donner un œil, alors un simple humain n’avait rien d’intéressant pour Mimir.
« - Tu souhaites savoir qui t’as maudit, humain. La réponse est d’une simplicité enfantine.
- Quoi ? Qui ?
- Es-tu aveuglé à ce point ? Demanda Mimir. »
L’expression du païen montrait son irritation. Bien qu’il se trouvât en présence du Dieu de la sagesse, la façon dont il se moquait de lui ne lui plaisait pas trop. RoiPanda se leva et commença à gravir les marches de l’escalier en colimaçon, et le rire de Mimir l’interrompit : « Attends, Attends, je te laisserai en boire une goutte, une seule, mais c’est parce que tu m’as l’air sympathique. »
RoiPanda s’approcha en courant de la source de Mimir, admirant le liquide doré dans le puits. Une corne minuscule apparue, accrochée au mur, et le païen l’attrapa entre son pouce et son index. Il la plongea dans le puits, en récupérant quelques gouttes, et la renversa au-dessus de ses lèvres. La goutte d’hydromel magique parcourut la distance qui séparait la corne des lèvres du païen, se déposa sur sa langue et coula dans le fond de sa gorge. Un sévère mal de crâne prit RoiPanda qui tomba au sol et s’appuya contre le mur en pierre. Il prit ses mains dans sa tête et ses pupilles se dilatèrent. Le païen se mit à hurler de douleur alors que des images et des sons lui venaient, parasitant sa perception du puits.
Des souvenirs lointains, anodins, lui remplissaient la tête, puis ils devinrent moins anodins, plus significatifs, et ils avaient tous un point commun : ces souvenirs étaient ceux des moments passés avec BoaReturn.
J'en étais sûr !
https://youtu.be/XTXO0oBmlds
Le 03 juillet 2016 à 21:19:24 Khaleran a écrit :
J'en étais sûr !https://youtu.be/XTXO0oBmlds
C'était pas très caché
Non, c'est peu de le dire
Le 03 juillet 2016 à 21:20:57 RoiPanda a écrit :
Le 03 juillet 2016 à 21:19:24 Khaleran a écrit :
J'en étais sûr !https://youtu.be/XTXO0oBmlds
C'était pas très caché
Si j'dis que j'en étais sûr, c'est que je le savais déjà, logique
Je veux la suite
Heiðinn : Chapitre XXXIII
Un mois était passé depuis la capture et la libération de RoiPanda. Son état mental s’était aggravé. Le double hurlait et pleurait à longueur de journée, devenant inutile, voire gênant. Dans sa paranoïa, le païen se promenait tous les jours avec une arbalète dans le dos, que ce soit pour chercher de l’eau ou pour faire le ménage. Alors que RoiPanda préparait à manger, seul, Harri bondit hors de la forêt au galop. Il tenait d’une main son casque sur sa tête pour pas qu’il ne tombe, et de l’autre la bride de sa monture. Il sauta de son cheval, retombant maladroitement et manquant de trébucher en avant, mais se redressa en posant sa main au sol et courut en direction de la salle commune en criant : « La guerre est déclarée ! La guerre est déclarée ! »
Réunis dans la salle, les païens apprirent qu’un musulman, un certain SaudiPrince, avait lancé la première bataille contre les chrétiens, concernant la divinité du Christ. Les païens restèrent silencieux. Si la guerre atteignait leur village, la vie qu’ils avaient installé serait brisée, détruite, et s’ils ne prenaient pas parti, ils étaient sûrs de perdre le village :
« - Il faut se mettre du côté des chrétiens. Ils sont assez nombreux et peuvent nous protéger d’éventuels…. Suggéra Janus-Pater.
- C’est hors de question, je ne m’approcherai jamais des chrétiens ! Interrompit RoiPanda
- Certains sont dignes de confiance, on le sait. Rétorqua MotorcycleMan. »
Cette dernière remarque provoqua des mouvements de têtes réprobateurs chez Joklinn et TheDeathLorD. La question de la fiabilité des chrétiens faisait visiblement débat chez les païens qui avaient chacun une expérience différente du christianisme et des chrétiens. Joklinn trouvait les voyages et visites incessants des chrétiens parasitaires, inutiles et menaçants, est était en désaccord avec leur mode de pensée. Finalement, les païens firent une liste des gens acceptés dans le village, qui incluait Zozowok et Jean-Amassou. Tout autre visiteur extérieur devait être renvoyé du village, par mesure de sécurité. Le quotidien des païens serait à présent rythmé par des tours de garde à l’entrée de la forêt, qui furent attribués à chacun des membres qui devait faire le guet trois heures par jour, pour être prêt à renvoyer tous les intrus et à prévenir le village en cas d’attaque.
RoiPanda montait la garde à l’entrée de la forêt. Arbalète en main, monté sur un cheval et accompagné de son chien, il scrutait les horizons à la recherche d’intrus. Des cris de guerre lointains se faisaient entendre, mais ne semblaient pas se rapprocher. Le païen suait sous son armure sombre, chauffé par le soleil à son zénith. Son compagnon, lui, avait trouvé un coin d’ombre au pied d’un arbre et s’était assoupi, fatigué par la chaleur. RoiPanda triturait son arbalète, pinçant la corde de son arme comme s’il s’agissait d’un instrument de musique qui produisait un son d’instrument à corde. Il posa son doigt au bas de la corde, rendant le son plus aigu, et se mit à jouer deux notes avec un rythme particulier. Il fut interrompu par la silhouette d’un homme qui apparut de derrière une colline. Il était habillé en civil, c’est-à-dire vêtu d’un jean bleu, de chaussures de marche et d’une veste noire légère, et était visiblement seul, à pied. Il s’approcha calmement de RoiPanda, parcourant sereinement les quelques centaines de mètres qui les séparaient, et ignorant l’arbalète qui pointait vers lui :
« - Je peux passer ?
- T’es qui ?
- Juste un athée, je veux venir discuter rapidement.
- L’entrée est limitée, donne-moi ton nom. »
RoiPanda savait pertinemment que de toute manière, aucun athée n’avait été autorisé à entrer, mais connaître un nom était toujours utile. Il scruta les traits de l’athée, révélant un âge avancé trahi par ses cheveux courts qui commençaient à tourner au gris et ses quelques rides : « TwoEarth. » Le païen sourit en entendant son nom : « Allez dégage, je veux pas te voir. J’ai entendu parler de toi, tu rentreras pas. » L’arbalète était toujours pointée sur TwoEarth qui commença à s’énerver : « C’est ça, restez entre vous à vous palucher, votre religion est une insulte au bon sens et à l’intelligence, bande de gauchistes attard… » Il fut interrompu par le carreau qui vola dans son épaule. L’athée hurla et le païen remit un autre carreau dans la hampe de l’arbalète. Il haussa sa voix pour pouvoir se faire entendre par TwoEarth : « J’ai dit dégage, part, va-t’en ! » et l’athée s’exécuta en jurant contre les païens. Le berger suisse de RoiPanda se réveillé à ce moment, et rejoignit son maître pour recevoir des caresses sur le ventre.
Il était tard dans la nuit, et les païens dînaient dans la salle commune. La seule viande qui restait était une viande de bœuf séchée et salée pendant l’automne. Tout le monde avait retiré son armure à l’exception d’Harri qui devrait partir pour monter la garde dans quelques dizaines de minutes, et RoiPanda qui avait son arbalète dans le dos. Le païen mangeait silencieusement, le regard plongé dans le vide, ignorant la discussion en cours, quand des coups à la porte interrompirent les païens. Janus essuya de sa manche le jus de fruit qui coulait de sa bouche et sortit son glaive. Il posa la main sur la poignée de la porte, laissant le temps à RoiPanda d’armer son arbalète, et ouvrit doucement la porte, levant son glaive au niveau de sa poitrine pour immobiliser l’éventuel intrus, mais c’est BoaReturn qui apparut derrière la porte. RoiPanda se mit à hurler. Il se leva de sa place, poussa le romain à l’écart de la porte et mit la sataniste en joue, qui recula de quelques pas à l’extérieur.
J'aime bien ce chapitre
Heiðinn : Chapitre XXXIV
Le païen tenait BoaReturn en joue. La lueur des torches seule éclairait faiblement les traits fins de la sataniste qui tentait de raisonner RoiPanda qui hurlait des menaces de mort envers celle qu’il avait aimée. Il lui ordonna de se mettre à genoux au sol, pointa le carreau en direction de sa tête, et se mit à pleurer :
« - Pourquoi tu m’as fait ça ? Pourquoi !
- Je suis désolée, crois-moi, je ne t’aimais pas comme maintenant, je ne te connaissais pas, mais maintenant je veux changer, je veux me faire pardonner. La voix de la sataniste était posée et faible, mais convaincante.
- Le double, les rêves, les hallucinations, c’était toi, ta faute, et ma torture aussi, c’est à cause de toi !
- Non, je ne voulais pas te briser, te manipuler comme ça, enfin si, mais je regrette. Le double, ce n’était pas censé être un double, ça devait être un de tes ennemis qui te tourmente, mais tu te détestes plus que quiconque, je suis désolée, je veux t’aider je veux vraiment t’aider. Sa voix se faisait plus inquiète, mais toujours aussi sincère.
- Non, tu me manipules encore, tu ne fais que ça.
- Réfléchit, on a passé du temps ensemble, c’était bien non ?
- Le rêve, dans le rêve tu as dit que…
- Non, je le pensais avant, je ne le pense plus maintenant, écoute-moi je t’en supplie écoute-moi. »
La sataniste posa sa main sur le bras du païen qui dans sa rage et son aveuglement appuya sur la gâchette de son arbalète. Le carreau traversa la tête de BoaReturn qui s’évapora et se planta dans le sol aux pieds du païen qui hurla de rage. Il souleva son arme et la fit retomber violemment au sol, brisant l’arc qui constituait l’arbalète, et en faisant voler les différentes composantes. TheDeathLorD, Harri et wsl le calmèrent en le plaquant au sol, et RoiPanda finit par s’immobiliser, se contentant de verser des larmes, la tête plongée dans la boue.
Janus Pater sortit de la salle, glaive au fourreau, et releva le païen au sol. Il lui fit signe de le suivre et RoiPanda s’exécuta : « Si tu veux te venger, j’ai ce qu’il te faut. On s’en est jamais servi, mais il me semble qu’elle a un château à elle toute seule ? » L’asatruar hocha la tête, et les deux hommes arrivèrent dans une clairière. Une sorte de pyramide était bâchée par un tissu étanche que le romain tira vers lui, révélant une structure en bois. Le païen se mit à genoux et prit sa tête dans ses mains. Il était en présence du bélier qui hantait ses rêves, et chaque détail était identique, chaque imperfection du bois, chaque morceau arraché à l’écorce du tronc central, la circularité imparfaite des roues attachées par des axes en fer au cadre en bois et les cordes légèrement effilées. Le païen se rendit à l’évidence, le transport du bélier serait impossible. « Non, pas impossible, juste douloureux. »
Le double du païen venait de parler. RoiPanda n’avait pas remarqué que son double avait arrêté d’hurler et il regardait maintenant dans le vide, selon le point de vue de Janus, et vers son double selon son propre point de vue. Le romain tenta de le sortir de sa torpeur, mais RoiPanda ignorait ses tentatives. Il courut en direction de la salle commune qu’il traversa en renversant quelques affaires et rejoint sa chambre sous les conseils de son double. Il se revêtit de son armure complète, celle dans laquelle il était lorsqu’il se trouvait dans les autres mondes : Sa tunique marron aux bordures dorées, qui cachait une cotte de mailles, était tenue par une ceinture noire peu large à laquelle pendait une hache et un scramasaxe. Un fin pantalon noir descendait le long de ses jambes pour plonger dans des hautes bottes de cuir rembourrées de fourrure. Son dos était couvert par une cape noire en lin qui servait aussi de capuchon. Le païen sortit de la salle, sous les yeux toujours médusés de ses amis, et courut en direction du bélier, couteau en main.
Son double le suivait à la trace. Une fois devant le dispositif en bois, RoiPanda regarda faire son reflet, qui dessinait avec son doigt un symbole runique sur le bélier. Il s’agissait de la rune Eiwaz, représentant le voyage astral. Elle était constituée d’une barre centrale et de deux appendices à ses extrémités, l’appendice supérieur pointant vers le bas et la droite, tandis que l’appendice inférieur pointait vers le haut et s’étalait à gauche. Après avoir tracé le symbole sur chacun des quatre piliers principaux, RoiPanda le traça également au bout de chacun de ses doigts, sans se soucier du sang qui en coulait. Suivant à la lettre les instructions de son double, il posa la main autour d’une des bûches qui servaient de cadre au bélier. MotorcycleMan arriva dans la clairière et s’arrêta dans sa course en voyant le païen saisir le même poteau avec sa deuxième main. Une lumière rouge aveugla le celte qui se tourna dos au bélier et plaça ses mains devant ses yeux pour ne pas être ébloui. Un bruit d’explosion se fit entendre, et quand la lumière se dissipa, RoiPanda et le bélier avaient tous deux disparus.
Ce suspense Ces deux chapitres sont sympas
Le dernier chapitre + l'Epilogue demain