Chapitre I : Le démon, l'ours et le sage
Le vieil homme, nerveux, regarda avec vivacité les alentours, vérifiant si personne ne les épiaient. Il prit une grande et longue inspiration, puis lâcha :
« Bon, écoute attentivement, Edward. Un dang'reux criminel dénommé Karlos est incarcéré dans l'pénitencier culinaire. Sauf que, mon bon gars, quand j'te cause qu'il est dang'reux, il l'est pour d'vrai. La r'meur court qu'il s'rait immortel, même ! M'fin bref, c'd'la folie d'tenter d'le rencontrer, mon gars ! déclara t'il, exciter.
- Le pénitencier culinaire ? questionna Edward, intrigué.
- Ouaip, mon n'veu ! Un pénitencier où la température est 'xtrêmement haute. Même que dès qu't'arrives, c'comme si tu t'trouvais dans une fournaise ! expliqua Pauly. Au fait, p'rquoi t'veux rencontrer c'démon d'Karlos ?
- Une simple connaissance, répondit Edward en hochant les épaules.
- Parsembleu, une simpl' connaissance ?! S'pèce de grand malade, personne n'sympatise avec Karlos ! s'écria le gérant, étonné.
- À quand notre départ ? demanda Edward, exaspéré.
- Notre ? »
Sur ces mots, Edward se leva élégamment de son siège et retira la cape qu'il arborait. L'homme la déposa sur le comptoir de bois, s'en allant, laissant entrevoir un mystérieux et enfantin visage. Il était tout aussi étrange de constater que cet être chétif était tout de noir vêtu. Ébouriffée, telle était sa chevelure. En amande, intensément noirs et sans pupilles, ses yeux avaient le pouvoir de captiver. Edward arborait également une légère et élégante chemise noire, fermée.
« Mon bon gars, attends ! J'm'en vais t'rejoindre, moi ! »
Suite à cela, la nuit, impératrice des ténèbres, tomba. Et c'est ainsi qu'Edward et Pauly se dirigeaient maintenant ensemble vers le terrible pénitencier culinaire.
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Aujourd'hui, au port, l'eau était d'une clarté inégalée, et le soleil surplombait la ville de Northampton de toute sa splendeur.
« Pohoho, c'genre d'soleil, tu l'trouve qu'dans c'te ville, mon bon Ed ! s'écriait Pauly, enjoué, au bord de l'eau, coiffé d'un chapeau de paille
- En effet, répondit Edward, blasé.
- Bon, z'allons s'bouger l'cul encore quelqu' temps, et on s'ra arrivés ! termina le vieil homme. »
Edward et Pauly longèrent tranquillement la côte, pour arriver à destination. Là-bas, une caravelle était amarrée. Devant, se trouvait un homme, allongé, un bouteille de rhum à la main, mais les deux compères n'y firent guère attention.
« Z'irons au p'nitencier culinaire avec c'bateau, c'mon bateau ! déclara fièrement Pauly, le torse bombé.
- Très bien, mais qui est cette homme ? demanda Edward en montrant l'homme allongé.
- Parsembleu, c'est qu'j'l'avais m'pas vu, l'bougre ! Sam, réveille-toi, z'avons un invité d'marque ! s'écria le gérant, en dérobant la bouteille de rhum. »
L'homme, arborant une longue et épaisse barbe, se leva brusquement et s'adressa à Edward, en dormant :
« B'jour, moi c'Samuel, qu'qu'tu veux ?
- Eh, c'pas une m'nière d'se présenter, parsembleu ! s'écria Pauly en buvant la bouteille volée au préalable
- Ouaip, z'allons la r'faire ! 'Chanté d'te rencontrer, j'm'appelle Samuel ! Eh, p'rquoi t'm'as volé ma b'teille, enfoiré ?! continua Samuel.
- Enchanté, je me prénomme Edward, Edward Drummond, répondit Edward avec scepticisme. »
Suite aux présentations, Samuel se rendormit immédiatement. Pauly le transporta alors à bord, avec l'aide d'Edward. Peu après, le vieux gérant alla rejoindre Edward sur le vieux pont de bois.
« F'pas attention, Sam est un p'tain d'somnambule ! T'peux même l'comparer à un ours, t'llement l'bougre a d'gras dans l'bide, pohoho ! déclara Pauly en riant aux éclats.
- Très bien, je suppose que tu es le capitaine de ce modeste bateau ? questionna Edward, le yeux rivés vers l'horizon.
- Ouaip, j'suis l'seul maître à bord ! déclara Pauly en affichant un large sourire.
- Et Samuel, quel poste occupe-t-il ?
- C'bougre de Sam ? C'est l'navigateur, mon bon gars !
- Un navigateur somnambule ?
- Sam, c't'un excellent navigateur, s'rtout quand l'bougre est bourré ou somnolant ! M'fin bref, allons-y ! termina Pauly. »
Le vieux Pauly alla donc retiré l'ancre et les cordages qui reliaient la petite embarcation au port. Le bateau, avec à son bord, le démon, l'ours et le sage, quitta alors la joyeuse ville de Nothampton, voguant dans l'immensité de l'océan.
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La journée s'écroulait tranquillement, le soleil était au zénith, l'embarcation voguait au gré des flots, Samuel était à la barre, toujours en dormant, tandis que Pauly alla rejoindre Edward dans la cabine. Nerveux, il prit la parole :
« Dis-moi mon bon gars, t'connaîtrais pas la l'gende du pirate Edward Drummond ?
- Edward Drummond ? répondit le mystérieux pirate en souriant.
- Ouaip. T'vois, j'me demandais si ... »
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Instantanément, et suite à cette question, Edward arbora un air démoniaque. Le silence régnait en roi sur la cabine. Pour la première fois depuis leur rencontre, Edward inspirait la crainte et la terreur en Pauly. En même temps qu'un sourire de plus en plus démoniaque et ténébreux s'affichait sur le visage d'Edward, ses yeux se dénuèrent d'une quelconque once d'humanité. Pauly n'était soudainement plus capable de respirer correctement, il était effrayé, figé devant ce qui lui semblait être un démon.
Étrangement, le bateau se mît à tanguer dangereusement. Cette incident vint sortir le vieil homme de l'état dans lequel il était. Il s'empressa alors de rejoindre Samuel sur le pont, laissant Edward seul, figé, les yeux dans le vide, le sourire aux lèvres.
« Qu'qu'c'passe, Sam ?! s'écria Pauly, encore émoustillé par sa mésaventure.
- B'rdel, c'est l'Serpent des Mers ! N'sommes dans la merde ! répondit Samuel, cette fois, réveillé.
- L'Serpent des Mers ?! Merde, l'bateau va ch'virer, s'ça continue !
- B'rdel, z'allons clamser, p'rquoi j'pas bu ma d'rnière b'teille de rhum ! »
À cet instant, les deux acolytes pensaient que leur dernière heure était venue. Mais, étrangement, un homme, ou plutôt, un démon, apparût à leurs yeux. Debout, fixant l'horizon, le bras de cet être surnaturel se teint d'un noir profondément intense. La créature leva alors lentement son bras vers les cieux, laissant dans son sillage une traînée de poussière noire. Mystérieusement, le Serpent des Mers fut littéralement scindé en deux.
Bonjour à toutes et à tous 
/ Évidemment, pour ceux qui ne l'avaient pas lu du temps qu'elle était active, je vais réécrire l'histoire depuis le début. N'ayez crainte, rien a changé, mêmes background, mêmes personnages, même arcs, ou presque. 
Nope, clairement, nope. 
