Pour vous remettre un peu dans la situation, j'ai posté ce commentaire (pavé césar ) à la suite de l'article sur Arkane et les immersive sims (leur style de jeu) posté sur jvc aujourd'hui. C'était pour répondre à quelqu'un qui trouvait l'histoire de Dishonored "banale", vous n'y voyez peut être pas de lien, mais j'y viens, lisez ! Après quoi, je serai ravi de débattre avec vous !
[bah après "avec une histoire" c'est vite dit. Je sais pas ce qu'il en est du 2, mais Dishonored 1, j'ai eu toutes les peines du monde à le finir tant l'histoire était bateau. Oui l'univers est riche et original (quoique ne m'attirant pas plus que ça non plus) mais l'histoire en soit est quand même très basique] - ledit commentaire.
L'histoire est certes basique, c'est également le cas dans le second opus, tout est déjà convenu, on sait ce qui va arriver d'avance. Mais là où la magie opère, c'est dans la foultitude d'informations/mini-histoires qui étoffent le background: ces petits éléments concernant tel ou tel personnage, une anecdote sur la ville, une conversation entre les pnj. C'est là qu'Arkane fait très fort.
L'article parle aussi de Prey. En lançant le jeu je ne savais pas à quoi m'attendre. Y avait cette petite voix qui me disait, ce jeu est fait par Arkane aussi, et comme il est sorti très peu de temps après Dishonored, peut-être que je vais me retrouver à un jeu très similaire, pour ne pas dire un copié-collé. Au final pas du tout.
D'accord, on retrouve certaines animations tout droit sorties du premier cité, mais qu'importe, elles sont tellement bien réalisées alors pourquoi s'en priver et gagner du temps pour peaufiner autre chose ? Et c'est bien ce qu'ils ont fait ! Le jeu possède une aura monstrueuse. L'ambiance qui y règne est un pur délice. Je me suis senti totalement immergé dans la station de Talos, le plus bluffant pour moi aura été la première sortie dans l'espace; avec une sensation de 0-gravité tellement bien retranscrite ! ou encore les discussion qu'on a avec les pnj qui sont tout simplement criantes de réalisme. On peut leur parler 4-5 fois sans qu'ils nous racontent la même chose en boucle. Faire un petit tour, avancer un peu dans l'histoire puis revenir discuter avec ces mêmes pnj et se rendre compte qu'ils te parlent de choses qui viennent de se passer, donne l'impression qu'ils sont réellement vivants/conscients et cela rajoute une immersion vraiment impressionnante.
Dis comme ça, je suis sûr que ça peut paraître très basique, ou qu'on me prenne pour quelqu'un qui s'emballe pour un rien, mais c'est ce genre de petits détails qui font toutes la différence je trouve ! On sent tout un monde graviter autour de nous, on a envie d'en apprendre plus sur chaque aspect de l'histoire et même des personnages parfois, qui ont un background tellement intéressant, que l'on se retrouve vite à stalker leur mails/transcribe pour en savoir plus. La manière dont sont amenés les missions est également bien subtile. Une fois je me baladais dans la station, trifouillant un peu partout et là je tombe sur une personne qui semblait inoffensive mais qui s'est avérée être malveillante au final; et ça a fini par déclencher une quête. Je pense que si je n'avais pas dénié passer par là, j'aurai pu passer à côté de cette quête, qui pourtant m'a beaucoup plus ! Et de nos jours, c'est rare qu'un studio prenne la peine de faire des quêtes aussi profondes et bien amenée tout en sachant que peut-être le joueur lambda ne la fera pas et qu'il va se contenter de rusher la principale.
Autre point qui m'a beaucoup plu dans ce Prey, c'est les choix qui s'offrent au joueurs. Au-delà des différentes approches bien entendu, viennent s'ajouter des choix vraiment cornéliens parfois. Sans trop en dire pour éviter de spoil, on doit choisir entre deux solution dans une situation donnée, qui vont impacter la vie des autres, et c'est à nous que revient ce choix. Choix qui au final (dans la tête du joueur) finit par nous faire vraiment réfléchir et hésiter.'' "Et si je fais ça, peut être que ça va me retomber dessus ? Et si c'était faux tout ce que je viens d'entendre et que je fais tout de même ce que je m'apprête à faire, ce serait pas correct de le faire !" Surtout que l'on a pas le moindre indice concernant la finalité de ce choix, on ne sait pas à quoi s'attendre, c'est comme dans la réalité. Et c'est ce réalisme, que l'on vit à travers les yeux de Morgan Yu, qui fait le charme fascinant d'une expérience magistrale !
-Oui, quand je dis que je me suis totalement immergé dans le jeu, c'est réellement le cas -
Pour finir, je trouve ça dommage, que certains joueurs ne prennent pas le temps d'apprécier ce genre de chefs d'œuvres tout ça parce qu'ils n'aiment pas lire/écouter les notes/messages disséminés dans la station.
Un ami à moi a fini Dishonored il y a quelques jours, mais nous ne l'avons pas vécu de la même manière, notamment par le fait qu'il n'ait pas pris le temps de lire, qu'il ait trouvé ça barbant, que c'était une perte de temps. Il a joué à un jeu sympathique, extrêmement proche du premier, grisant de par son level design et ses différentes approches, mais médiocre au niveau de l'histoire. Là où moi j'ai découvert un univers tellement riche et travaillé, l'histoire de serkonos, les récits de Sokolov, le passé de Delilah et sa relation avec les sorcières, les mythes autour de l'Outsider. Et tellement d'autres éléments qui ont alimenté mon imagination et m'ont permis de savourer une expérience sans pareil.
Pour décrire un peu cette sensation, ce serait comme lire un livre : les mots s'enchainent dans notre tête et finissent par former cette scène dans notre imaginaire. Le tout agrémenté d'une bande son et d'interactions qui parfont cette toile peinte par nos mains d'amateurs et guidés par le pinceau d'un studio dont le génie n'est plus à prouver.
Ps : j'ai pas fini le jeu, donc pas de spoil bande de malandrins