Tout est dans le titre ! Quels sont les tours que vous n'avez pas oubliés deux semaines aprè les avoir finis ? Quels sont ces tours que vous racontez à vos potes pour essayer de les intéresser au jeu ?
J'en aurais deux. Story 1:
Tour de France 2013, mon premier opus. Un pote vient passer le week-end à la maison, j'ai le jeu depuis environ un mois, il n'y a joué qu'une fois. On a prévu de bouffer des pizzas pour les ravitaillements, et je nous ai achetés des gourdes de vélo qu'on remplit avec du pastis, la règle étant pas plus d'un bidon par étape, parce qu'on est avant tout de grands sportifs.
Il prend Thibaut Pinot pour une place dans le Top 10 et le maillot blanc, je pars sur Rolland et je vise le maillot jaune. Rolland, c'était un monstre dans le 13 avant la MAJ. Toujours très bon après.
Cavendish remporte la première étape, je récupère d'entrée le maillot jaune sur la seconde étape Corse avec une attaque de loin avec Rolland pour 2"08.
On part en échappée avec Pinot et Voeckler dans la troisième. Mon pote l'emporte au sprint et on s'offre 2"04 sur le peloton.
Je perds un peu de temps dans le CLM par équipe de Nice, à 41" de la FDJ, Pinot prend le jaune et de l'avance sur TVG, son plus dangereux adversaire pour le maillot blanc.
Charteau remporte Nice - Marseille en solitaire, Démarre et Coquard finissent 4 et 5 sur Aix - Montpellier.
Je m'octroie même le luxe de reprendre 53 secondes à Pinot avec Voeckler lors de l'arrivée à Albi, et lui chipe le maillot jaune pour huit secondes.
Les favoris ne se sont pas encore découverts. Contador est à 2"46 de Voeckler, TVG à 2"14 de Pinot. Rolland est intercalé à 49" de Voeckler.
Je décide de défendre le maillot de Voeckler lors de la Montée d'Ax 3 domaines. Un contador en grande forme en décide autrement, et explose tout le monde, Rolland en équipier modèle concède 2"04, TVG est à 2"42, Voeckler, au courage, finit à 3"52. Pinot explose dans les derniers kms après avoir essayé d'aller chercher Contador et perd 4"11.
Contador prend le jaune pour 7 secondes devant Rolland, Voeckler est relegué à 1"06, Pinot à 1"37 et TVG à 2"22.
9e étape entre Saint-Girons et Bagnères de Bigorre, après avoir tranquillement passé le Portet d'Aspet et le col de Menté, mon pote attaque avec Pinot au milieu de Peyresourdre. Il prend jusqu'à 4 minutes, le peloton ne réagit pas et Contador s'en fout, donc je contre à deux km du sommet avec Voeckler, laissant Rolland dans les roues de Contador. Je fais une énorme descente (mon pote, non), et ne suit qu'à 1"45 au pied du Val Louron Azet. Je tâche de maintenir l'écart dans la montée mais gère mieux mon effort et ne suit qu'à 50" au sommet. Je rattrape mon pote dans la descente et switche sur Rolland, que je fais attaquer au pied de la Hourquette d'Ancizan. ça répond pas mal derrière, mais je prends un peu plus d'une minute sur les gros. Sanchez et Valverde ont contré derrière, mais Contador galère un peu. Je rattraper un De gendt échappé en début d'étape au sommet et switche sur Voeckler. Mon pote se plante dans la descente que je fais à fond. victoire de Voeckler, Pinot à 1"11, Rolland à 4"06 et Contador et TVG aux fraises 13e et 14e à 6"44.
Voeckler récupère le jaune, avec 1"42 sur Pinot et 3"07 sur Rolland. Contador paie son effort de la veille et se retrouve à 5"38. TVG est à 8 minutes, le maillot blanc semble assuré pour Pinot.
Cavendish s'impose à Saint-Malo, la FDJ et Europcar sont aux fraises. On se repose avec le CLM du Mont-St-Michel.
Et là, je déconne. J'avais pas validé un objectif de la Europcar, finir dans le top 15 d'un CLM avec Christophe Kern, alors je le tente. Une catastrophe. Je finis 18e avec Kern, Voeckler 64e à 4"10 de Tony Martin, Pinot est à 4"36 et Rolland s'écroule à 5"31, 102e. Contador, lui termine à 7 secondes du vainqueur.
Voeckler garde le jaune devant Pinot à 2"08, Contador est 6 secondes derrière. Rolland tombe à la neuvième position, à 4"28, TVG à 5"37.
Le classement ne changera ni à Tours, où mon pote gagne le sprint avec Démarre (Coquard 5e), ni à St-Armand Montron où Roux s'impose en solitaire, ni à Lyon, malgré une belle offensive de Rolland dans les montées de Fourvière.
Le Ventoux revient dans la parti pour faire juge de paix. Une échappée matinale verra Kadri l'emporter. Je dirige Voeckler, mais je dis à Rolland d'attaquer. J'ai conservé tous mes ravitos pour la montée avec les deux. Mon pote suit Rolland mais gère mal son effort et tombe en défaillance dans le final. Je crame monte au train avec Voeckler, en essayant de limiter la casse. Rolland reprend 41 secondes à Contador, 57 à Voeckler, et augmente l'écart de 1"40 avec TVG. Le grand perdant de la journée est Pinot qui finit à 3"28 qui passe 4e à 4"40 de Voeckler, 2"41 de Contador et 1"09 de Rolland, et voit son avance sur TVG pour le maillot blanc réduite à 1"40.
16e étape et une arrivée à Gap. Un gros groupe est parti tôt dans la journée, donc pas de victoire, mais une attaque de Rolland dans le col de Manse, suivi par Pinot, lui permet de reprendre 49" sur les favoris et 29" sur Pinot, qui est allé à la faute dans la descente.
Voeckler est toujours premier, avec 1"59 sur Contador, 2"42 sur Rolland, 4"20 sur Pinot et 6"20 sur TVG.
D'autres coureurs, sont intercalés, bien sûr, Nibali, Froome, Wiggins, Valverde, Rodriguez, notamment.
Viens le CLM entre Embruns et Chorges. Je dois faire un choix. Vockler sera meilleur sur le CLM, mais sur la haute-Montagne, Rolland est au dessus. Je décide d'arrêter mon remake du Tour 2011 et de jouer Rolland, malheureusement en très mauvaise forme pour le CLM.
Une nouvelle catastrophe : Froome, discret jusque-là, l'emporte, avec 2 secondes sur Wiggins et 7" sur Contador. TVG est 4e à 47" de l'espagnol, Voeckler sauve les meubles, 15e, à 2"22, Pinot est 23e à 3'52. Rolland explose complètement, 60e, à 6"28 du pistolero, et tombe à nouveau à la neuvième place, à 7'11 de Contador qui chipe le maillot jaune à Voeckler pour 23 secondes. TVG récupère quant à lui le maillot blanc pour 1"05 sur Pinot, qui pointe à 5"08 de la tête du classement.
18e étape, et la double montée de l'Alpe-Huez. Je vois pas Voeckler faire de miracle ici, je reste sur Rolland en forme normale. Je décide d'attaquer dès le col d'Ornon, et visiblement, ses 7"11 de retard font qu'il n'inquiète pas grand-monde. Je rattrape une échappée matinale au pied de l'Alpe, mais ils traînent, et je sens que j'ai moyen de faire un coup. Je prends la montée à mon compte, passe en tête de l'Alpe et du col de Sarenne. Je viens de dépasser les quatre minutes d'avance, et le peloton commence à avoir des fourmis dans les jambes. Une énorme descente me fait passer au dessus des cinq minutes, mais je perds du temps sur le replat entre les deux montées de l'Alpe. Mon pote a choisi de coller au cul de TVG pour l'attaquer dans le final. J'aborde la montée finale avec 3"30 d'avance et une barre un peu entamée, mais j'ai pas touché à mes ravitos.
Je fais la montée, et je la fais bien. ça pète de partout, ou presque. Un groupe composé de Contador, Nibali et Rodriguez remonte, mais je les tiens en respect autour de 3 minutes. TVG attaque, mon pote contre avec Pinot, les deux explosent dans la montée et finiront 11 et 13 dans le même temps, à 6"37.
Rolland l'emporte, avec 2"46 sur Contador qui finit 10 secondes devant Nibali et Rodriguez. Voeckler, lui, est perdu pour la France à 9"37.
Le classement explose aussi, Rolland est repassé 5e, mais à 4"25 de Contador, Voeckler est 7e, à 7"16, TVG est à 9"59 et Pinot à 11"04 commence à sentir le souffle chaud de Quintana dans son cou. Nibali, Froome, Valverde et Rodriguez sont intercalés.
Il reste deux étapes de montagne avant Les Champs, à commencer par Bourg-D'oisan, le Grand Bornans. Contador semble avoir course gagnée, alors je me fis que je vais faire le spectacle avec Rolland et sécurisé au moins le maillot à pois obtenu la veille. ça tombe bien : On commence par 2 cols hors catégories, le glandon et la madeleine, et en prime, Rolland est en super forme.
J'attaque à environ 10 km du col, quitte à me cramer. J'en suis d'ailleurs pas loin, je franchis le glandon au bord de la défaillance, et le peloton a déjà explosé derrière moi. Un groupe de 30 gros pointe à seulement 1"40 alors que j'ai quasiment fait la montée à fond. Tant pis pour ma barre bleue, je continue la descente à fond, prends environ 40 secondes supplémentaires. Le maillot à pois enchaîne le colde la Madeleine sur le même rythme, qu'il franchit en tête. Ma mission est finie pour la journée. A partir de là, c'est que du bonus. Je vais pas gagner le tour, et mon pote non plus, mais on va le faire cracher jusqu'au bout cet enfoiré. en attendant, c'est mon pote qui souffre. deux chutes dans la descente l'ont relégué à 10 minutes en bas du col, et entre nous, les favoris carburent. Il choisit d'attendre des équipiers de la FDJ pas loin derrière, mais Pinot est pas en forme. Mon pote non plus. et TVG est aussi lâché, mais pas autant.
Mon avance a fondu sur le replat, et j'aborde le col de Tamié avec seulement 2'30 d'avance sur un groupe de 8 poursuivants parmi lesquels Samuel Sanchez, Nibali, Valverde, Andy Schleck, Froome, Rodriguez et Cadel Evans. Et, bon, Contador, évidemment.
Ma barre grise commence sérieusement à faire la gueule, mais j'ai encore mes ravitos. Je continue à fond, et en prend un à mi-chemin. Derrière, Pinot est à l'arret, on se croirait sur le Giro 2018 qui n'a pas encore été couru. La moins mauvaise nouvelle c'est que TVG n'en peut plus non plus, alors Thibaut s'accroche. Je garde constamment un oeil sur les écarts avec le mailot jaune. J'ai autour de 3 minutes. Je me dis que pourquoi pas, après tout, plus personne n'a d'équipier. Dans le groupe des costauds, Cadel Evans pète le premier, suivi de Samuel Sanchez, puis Schleck et Valverde. Et puis, soudain, je vois l'écart maillot jaune dépasser les 4 minutes. Je me demande si le groupe a lâché l'affaire et... non, Contador est en défaillance. Du coup le groupe de poursuivants ralentit grave la poursuite, et l'écart augmente. Je passe justement le sommet au bord de la défaillance moi-même. J'adapte mon rythme à peine plus élevé qu'au train dans le col de l'Epine, je prends mon dernier ravito. Il doit me rester à peine 1/8e de ma barre grise. Je la joue super serrée, je quitte pas le petit braquet, et je suis même pas à fond. L'écart est plus ou moins stabilisé autour des cinq minutes. Je prends le maillot jaune pour un poil de cul à ce moment-là. Nibali attaquera dans la Croix Fry, je franchis le col puis la ligne d'arrivée avec 4"51 sur l'italien. Contador traîne un peu. Il arrive à 5"27 avec tous les autres costauds sauf Evans, et Sanchez qui ne sont jamais revenus.
Voeckler, en roue libre, termine héroïquement 12e à 12"22. TVG est 24e à 19"44. Le calvaiure de mon pote se termine quand Pinot passe la ligne 33e, à 29"50 !!! Pour info, Steegmans, dernier, arrivera 1h16m et 30 secondes plus tard.
Je reprends le maillot jaune avec 1"02 sur Contador, Froome et Nibali sont à 7 minutes, Valverde et Rodriguez à 9. Voeckler est 9e à 15"11, TVG est à 24"18, et Pinot a explosé, à 35"29.
Mon pote est un peu vert, je lui proppose une alliance pour la dernière étape de montagne : il attaque pour refaire son retard sur TVG, et je casse les relais. Je n'attaquerai pas, sauf pour suivre Contador. Tout le monde se fout de son attaque à part Hubert Dupont et Luis Leon Sanchez. Ils compteront jusqu'à 20 minutes d'avance dans la montée finale. Contador attaque alors. Les mecs devant sont cramés, et je galère à suivre un contador tout vexé d'avoir perdu son maillot Jaune.
Pinot remportera l'étape avec 11"19 sur Contador, qui me reprend 9 secondes. TVG suivra 22 secondes plus loin, suffisant pour récupérer le maillot blanc pour Pinot pour 38 secondes. Quintana qui a complètement explosé lors de l'étape précédente est 41 minutes plus loin. Voeckler termine 28e à 12"43.
Cavendish achèvera sa domination au sprint sur les Champs, Coquard finissant 2e et Démarre 4e.
Rolland remporte donc un tour de france complètement ouf (et absolument improbable, mais on s'en fout) avec 52 secondes d'avances sur Contador, 2e, 7"04 sur Froome et 7"16 sur Nibali. 9e, Voeckler finit à 16"26 avec les honneurs, Pinot est 12e à 24"01, et TVG est 14e.
On s'affale sur le canapé, on a tombé une bouteille de pastis et demi en 36 heures (on a dormi au milieu quand même), et on se dit qu'il faut absolument se refaire ça aussi vite que possible, et que la prochaine, il la gagne. Deux mois plus tard, je quittais la France et il devenait papa peu après, on a jamais pu le refaire, mais ça reste le tour le plus épique que j'ai jamais pu faire !
La deuxième story.... elle attendra !