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Super Smash Bros. Ultimate

Sujet : [Fic] Dystopia
-Kurapika-
Niveau 24
24 décembre 2020 à 21:27:54

Chapitre 49 :

- Shulk.

Harmonie venait de prononcer ce nom, celui de son Gardien, qu’elle avait involontairement tué dans une explosion magique. Il était là, devant elle, dans cet univers monochrome. Shulk était ici. Que signifiait tout ceci ? S’il paraissait évident que cette vision n’appartenait pas à la réalité, il était cependant tout aussi clair, qu’il ne s’agissait ni d’un rêve, ni d’une hallucination. D’une manière ou d’une autre, cette rencontre spirituelle était bien réelle.

Profondément confuse, Harmonie balbutiait sans parvenir à se ressaisir. Mais lorsque le choc fut passé, elle put prend la parole.

- Shulk ? Se contenta-t-elle de répéter.
- C’est bien moi, répondit le concerné, un sourire apaisé au coin des lèvres.
- Qu’est-ce que—

Manifestement, non, cette situation dépassait la jeune femme qui n’arrivait pas à saisir la chose. Shulk prit alors les choses en main.

- Tu m’as tué, c’est un fait, lança-t-il de manière un peu brutale.

En s’entendant parler, le Gardien réalisa qu’il venait de manquer de tact, comme souvent d’ailleurs. De son vivant, Shulk n’était pas réputé pour exceller dans le social, non pas qu’il fût froid ou distant, loin de là, mais il était toujours un peu mal à l’aise, lui qui n’avait jamais eu l’occasion de se faire des amis jusqu’avant sa mort prématurée. Shulk eut alors un bref sursaut et rit nerveusement. Il se rattrapa aussitôt face à une Harmonie déboussolée.

- Je veux dire, je suis décédé, reprit-il un peu plus calmement.
- C’est moi … C’est moi qui t’ai tué, l’ignora-t-elle.
- Harmonie, écoute-moi s’il te plaît. Avant que je ne dise quoique ce soit, sache que ce qui s’est passé là-bas … je l’avais anticipé. Je l’ai vu dans une prémonition et j’ai délibérément décidé d’accepter cette branche de l’avenir. Comprends-tu ?

L’Oracle ébranlée finit par écouter attentivement ce que Shulk lui disait. Elle acquiesça. Il était difficile d’imaginer que tout ceci était réel, il était encore plus difficile de croire que Shulk avait perdu la vie deux heures auparavant. Le temps semblait s’être anormalement rallongé pour Harmonie mais elle venait de vivre beaucoup de moments particulièrement marquants. Quoi qu’il en fût, la jeune femme accepta rapidement le fait que son meurtre n’en était finalement pas un et que c’était un plan de Shulk. Celui-ci s’expliqua davantage lorsqu’il jugea que c’était le bon moment.

- Je n’ai jamais su contrôler mes visions, lui révéla-t-il, toujours illuminé par la lumière blanche. Mais au fil des années, j’ai pu les anticiper et empêcher certains événements de se produire. Je te t’ai déjà dit t’avoir vue tuer cette petite fille, Tara.

Harmonie ne se rappela qu’à moitié de cela. Dans la forêt de séquoias, durant leur combat, Shulk lui avait bel et bien affirmé avoir une vision mettant en scène la mort accidentelle de la jeune Tara. Harmonie avait refusé de croire qu’une telle chose était vraie et pourtant, c’était en partie pour cela que son Gardien s’était sacrifié, pour empêcher cette issue plus terrible encore de se réaliser. Ce sacrifice, Harmonie en prit toute son ampleur. Elle chassa quelques larmes qui perlaient au coin de ses yeux.

- Désolée, s’excusa-t-elle sincèrement.
- Non, Harmonie, tu n’as pas à t’excuser ! Rétorqua-Shulk, surpris.

Tout aussi surprise que son Gardien, la princesse haussa les sourcils. Elle ne comprenait pas l’attitude positive de Shulk qu’elle jugeait décalée par rapport à la gravité de la situation. Au-delà de cette parenthèse surréelle, n’était-il pas censé être attristé par son destin funeste ? Shulk, le sourire aux lèvres, posa soudainement ses deux mains sur les épaules d’Harmonie, mais cette dernière ne ressentit pas ce contact physique qui relevait de l’imaginaire. Shulk la regarda droit dans les yeux.

- Mon rôle à moi n’est pas terminé, d’où ma présence dans ton esprit, révéla-t-il d’un ton calme et posé. Je ne suis peut-être plus vivant physiquement, mais mon esprit subsiste et ce, tant que nous n’aurons pas rempli notre mission.
- « Notre » mission ?
S’interrogea-Harmonie, troublée.
- Sauver l’Arche, sauver le monde.

Le Gardien venait de confirmer quelque chose qui était devenu de plus en plus évident : la quête d’Harmonie et celle des héros étaient intimement liées, plus qu’elle ne l’avait imaginé. Et Shulk dévoila à son Oracle alors une information clé qui changerait sa perception de son épopée à tout jamais.

- Parmi les différents futurs que j’ai pu voir dans mes visions, un élément est immuable : quoiqu’il puisse arriver à toi et aux autres, victoire ou défaite, vous êtes les ultimes réceptacles de la Lumière de Siderella. Il n’y aura plus jamais de transmission. En d’autres termes, le combat final vous attend.

C’était là une finalité à laquelle la jeune femme ne s’attendait pas. Elle avait conscience qu’à titre personnel, elle touchait son rêve du bout des doigts. Mais elle n’imaginait pas un seul instant que cette Lumière qu’elle venait de recevoir ne serait plus transmise dans le futur. Un héritage datant de six millénaires arrivait à sa fin. Les Oracles, Robin, Lucina, Rex et Harmoine ; et leurs Gardiens, Fox, Falco, Pyra et Shulk, seraient ainsi les huit dernières personnes à détenir la Lumière de Siderella. Le destin du monde reposait entre leurs mains. Tout ceci était plus que déstabilisant, mais Harmonie, bien qu’assez perturbée, parvenait à garder les pieds sur terre.

- Que dois-je faire à présent ? Demanda-t-elle à son Gardien dans un souffle.

Elle avait déjà la réponse et elle savait ce que Shulk allait lui dire. Il lui dirait de retourner sur l’Arche, rendre Rex aux héros et œuvrer ensemble, main dans la main, afin d’accomplir leurs destinées. Ce n’était pas ce qu’elle souhaitait particulièrement étant donné qu’elle demeurait persuadée de pouvoir y arriver toute seule grâce à sa puissance démesurée, mais si Shulk venait à lui conseiller cette voie, alors elle serait prête à faire des concessions. Toutefois, le Gardien lui fournit une réponse des plus inattendues.

- Continue de te fier à ton instinct, déclara-t-il toujours en souriant.
- Comment ?
- Agis selon tes propres convictions et ne perds jamais de vue ce pourquoi tu te bats.

En entendant cela, Harmonie pensa immédiatement à cet épisode traumatisant de sa jeunesse où elle assista, impuissante, au décès de sa mère. La princesse de l’Arche poursuivait le rêve d’Adelais. Tout ce qu’elle avait entrepris depuis plus d’un an, c’était pour elle. Elle s’était d’abord enfuie de son île sans prévenir quiconque, puis avait fini par retrouver la trace des serviteurs des Ténèbres, Tip et Palutea, et s’était engagée auprès d’eux avant que Game & Watch n’arrivât à Hyrule. Elle y avait notamment rencontré Ike dont elle avait apprécié la compagnie. En acceptant une part de Ténèbres en elle, Harmonie pensait qu’elle avait dépassé une certaine limite, or Shulk lui prouva le contraire. Rien ni personne ne pouvait l’arrêter. Et elle comprit qu’elle n’accomplirait son objectif qu’en continuant d’être elle-même et de se laisser porter par le destin. Chacune de ses actions la mènerait jusqu’à Utopia, elle en était persuadée.

- Shulk, je te remercie, dit-elle alors d’une voix ferme et déterminée.
- Nous nous reverrons, Harmonie, sois-en sûre. Quand tu auras besoin de mon aide, je serai là pour toi. Je suis et je resterai ton Gardien.
- Merci,
répéta-t-elle.

Ils se regardèrent pendant un long moment. Après tout ce qu’ils avaient traversé récemment et individuellement, Shulk et Harmonie étaient là comme l’autre, heureux de s’être rencontrés. C’était le destin, une fois de plus. Et même si celui-ci n’avait pas été tendre avec le Gardien, Shulk acceptait cette fatalité sans broncher.

Enfin, l’univers monochrome qui les entourait commença à briller davantage, la lumière blanche s’intensifia à en devenir aveuglante. Shulk disparut progressivement et avec lui, son apaisant sourire. Ce n’était pas un adieu, non, pas encore. Un simple au revoir. Il venait de la prévenir : ils se reverraient bientôt, c’était une évidence. A présent, Harmonie allait devoir se débrouiller seule … ou pas.

- Harmonie !

La princesse sursauta et cligna des yeux. Tout était redevenu à la normale : les séquoias étaient réapparus d’un coup. Elle se retourna alors et vit Rex, toujours allongé, adossé contre un arbre, sa jambe maladroitement plâtrée. A en juger par l’expression de son visage, le jeune Oracle était désabusé.

- T’es plantée là, à moitié inconsciente ! Ça fait au moins cinq minutes que je t’appelle, cinq minutes ! Et pour une fois, je n’exagère pas ! S’écria-t-il. Qu’est-ce qu’il t’arrive ?!

Etonnamment, Rex paraissait soucieux voire même inquiet. Il était peu commun de s’inquiéter autant pur sa ravisseuse, bien qu’une certaine Samus pouvait témoigner du contraire. En réalité, Rex ne voyait pas Harmoine comme son bourreau mais comme une alliée dans sa quête. Cela faisait bel et bien cinq minutes qu’il l’appelait sans cesse, sans que celle-ci ne lui répondit.

- C’était bien réel, murmura-Harmonie à voix basse en esquissant un sourire.
- Hein ?

Rex était perdu et cela lui déplaisait d’être mis à l’écart de cette situation. Harmonie quant à elle, était plongée dans ses pensées. Elle avait désormais la certitude qu’elle n’avait pas rêvé de Shulk. Non, c’était bien la réalité. Son Gardien était présent, quelque part dans son esprit. Elle repensa alors à ses mots : « Continue de te fier à ton instinct ». Cette phrase s’ancra aussitôt dans sa tête et la princesse s’empressa de rejoindre Rex. Elle s’agenouilla pour se mettre à la hauteur et lui tendit la main. L’épéiste affichait un air des plus confus. D’habitude, Harmonie aurait perdu patience et se serait montrée froide ou brutale. Mais plus maintenant.

- Donne-moi ta main …
- Pour quoi faire ?
Lui demanda-Rex, un peu apeuré.
- S’il te plaît, ajouta posément Harmonie.

Rex comprit que sa ravisseuse n’allait ni lui expliquer son absence soudaine, ni lui fournir la moindre explication sur ce qu’elle était en train de faire. Pourtant, juste avant cela, Rex s’était dit qu’il pouvait faire confiance à cette femme qui le pourchassait depuis des mois déjà. Il comprenait son désarroi et son envie héroïque d’accomplir la dernière volonté de sa mère. Alors, il déposa doucement sa main dans la sienne. Harmonie le remercia d’un hochement de tête.

- Ferme les yeux et concentre-toi à présent.
- Entendu,
obéit-Rex un peu plus apaisé.

Les deux Oracles, main dans la main, yeux fermés, calèrent leur respiration sur le même rythme sans pour autant se concerter. Ils se concentrèrent aussi fort qu’ils le purent. Les secondes passèrent, les minutes même, mais rien ne se produisit. Alors, Harmonie arrêta et lâcha la main de son otage tout en se relevant. C’est à ce moment là que Rex comprit.

- Tu essayes de créer assez de puissance pour ouvrir un portail nous menant à Utopia, pas vrai ?

Harmonie ne souhaita pas répondre. De dos, elle réfléchissait. Elle n’était pas en colère par cet échec, ni même frustrée. Au contraire, elle essayait de trouver une solution tout en pensant toujours à ce que venait de lui dire Shulk. C’est alors que Rex avança une hypothèse.

- J’y ai réfléchi pendant ton … absence, dit-il un peu timidement. Si tu penses que la clé pour accéder à Utopia est d’assembler notre Lumière, je doute que cela soit possible à seulement deux ou trois … Il faudrait que tout le groupe d’Oracles soit réuni ! Mais Robin et Lucina sont aux antipodes … C’est ça qu’on dit, hein, antipodes ?

Rex continua de parler dans le vide car Harmonie ne l’écoutait déjà plus. Non pas que ce qu’il racontait n’avait aucun sens, loin de là, mais la princesse s’était arrêtée sur un mot spécifique : « clé ». En une fraction de seconde seulement, Harmonie réalisa quelque chose d’important ce qui la fit doucement rire. Cela surprit grandement Rex qui s’arrêta aussitôt de parler. Il n’avait jamais pensé voir sa ravisseuse rire un jour … Et pourtant ! Harmonie passa une main sur son visage et s’éloigna un peu de l’épéiste.

- Depuis le début de mon épopée, je me focalise uniquement sur les Oracles mais ce ne sont pas eux qui détiennent la clé, chuchota-t-elle, presque amusée. Ce sont les …

Alors qu’Harmonie se stoppa, Rex, qui ne parvenait pas à entendre ce que disait Harmonie, abandonna toute tentative d’essayer. C’était peine perdue et la princesse n’allait probablement pas lui expliquer le fond de sa pensée. Soudain, Harmonie se retourna et fixa Rex droit dans les yeux.

- Nous allons rester dans les environ quelques jours, une semaine tout au plus, lui dit-elle calmement. Profite de ce temps pour te reposer et soigner ta jambe, tu en as besoin.

Il était difficile de croire que cette jeune femme soudainement prévenante et bienveillante était à l’origine de ce kidnapping. Rex ne se posa pas de questions. Il avait confiance en Harmonie, il ne considéra pas comme une antagoniste, malgré les nombreuses traques qu’il a subies. A cet instant précis, il la considéra comme son alliée. Il s’installa confortablement contre le séquoia et se reposa.

Harmonie, quant à elle, leva les yeux au ciel. Elle repensa encore à son entrevue spirituelle avec Shulk. Si, grâce à lui, elle était convaincue de ne jamais perdre son rêve de vue, elle savait désormais qu’elle devait peut-être opérer quelques changements pour y parvenir. Les Oracles n’étaient plus sa priorité. Pourtant, Harmonie pensa à un Oracle qu’elle devrait attirer dans ses filets pour parvenir à ses fins. A voix basse, elle prononça le nom de son prochain otage.

- Robin.

○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○
Voilà ! :o))

Un chapitre qui a pour but de marquer l'évolution d'Harmonie mais qui annonce aussi le combat final qui ne va pas tarder à pointer le bout de son nez ! :hap:

Les dix prochains chapitres seront assez calmes. Ce sera les préparatifs pour les dénouements des deux arcs narratifs ! En ce qui concerne l'arc d'Utopia, les cinq prochains chapitres seront, à l'instar de la Montagne, axés sur les héros tout en se focalisant sur les nouveaux personnages !

Pour le chapitre 50, on retrouvera Luigi, Peach & les Sublimées pour un petit chapitre ! :oui:

Merci encore d'avoir lu et Joyeux Noël à tous ! :cute:

Matthjass
Niveau 22
26 décembre 2020 à 10:08:48

Episode intéressant... :( Du coup vu que les lumières ne peuvent plus se retransmettre si les oracles meurent les méchants gagnent ? :peur:

-Kurapika-
Niveau 24
28 décembre 2020 à 14:53:16

Le 26 décembre 2020 à 10:08:48 Matthjass a écrit :
Episode intéressant... :( Du coup vu que les lumières ne peuvent plus se retransmettre si les oracles meurent les méchants gagnent ? :peur:

On peut voir ça comme ça oui :sournois: :hap:

-Kurapika-
Niveau 24
07 janvier 2021 à 12:31:46

Chapitre 50 :

Chaos était maître mot à Sarasaland. Cela faisait maintenant deux jours que les Sublimées avaient pris le pouvoir, plongeant le royaume dans la panique la plus totale. Tout le monde était désormais au courant de l’exécution barbare des six conseillers tout comme de l’emprisonnement de Luigi. Mais ce n’était pas là ce qui choquait le plus les habitants. En réalité, l’annonce la plus frappante était incontestablement le retour à la vie de Peach, belle-sœur du roi et présumée morte qui siégeait à présent sur le trône aux côtés des Sublimées. Sarasaland connaissant un véritable bouleversement politique.

Le château ne ressemblait déjà plus à rien et plus particulièrement la salle du Conseil. C’était un désastre. Des chaises étaient renversées et les deux portes étaient défoncées. Quant aux grandes fenêtres que les Sublimées avaient brisées pour pénétrer dans les lieux, elles laissaient désormais passer l’air extérieur dans la pièce. Par conséquent, la salle se remplissait peu à peu de sable.

Peach, assise en bout de table à la place vacante de Luigi, observait le ciel bleu, lasse. Sa tête s’enfonçait dans son poing ; son bras étant mollement posé sur l’accoudoir. Elle avait posé ses jambes croisées sur la table. En aucun cas sa posture ne reflétait celle d’une reine, aussi déchue fût-elle, mais en dépit de son actuelle lassitude, Peach paraissait libre et relativement sereine.

Soudain, ses yeux se posèrent délicatement sur sa tunique rouge, indiquant sa récente appartenance à la guilde Sublimées ; tunique qu’elle agrippa légèrement. Peach eut alors une pensée pour Jeanne et se demanda ce qu’elle pouvait bien être en train de faire en ce moment même. Elle regretta son absence car Peach ne se sentait plus vraiment à sa place au sein de toutes ces femmes qu’elle méprisait plus ou moins. Alors qu’elle venait de trouver un sens à sa résurrection, Peach sentait son existence s’échappait un peu plus.

Lorsqu’elle relâcha sa tunique, Peach s’attarda sur les nombreuses craquelures sur sa main pâle et veineuse. Elles se multipliaient de jour en jour. Sur le reste de corps, notamment son dos et son abdomen, elles étaient plus nombreuses encore. Son enveloppe corporelle partait en lambeaux et mourait à petit feu.

- Doucement les filles !

Peach ne releva même pas la tête, bien trop occupée à fixer le ciel à travers les trous des fenêtres. Du coin de l’œil, elle remarqua Shantae entrer dans la salle du Conseil, passant à côté de deux ou trois Sublimées qui couraient dans les couloirs du château, ravageant tout sur leur passage.

Shantae se dirigea vers Peach mais s’arrêta quelques instants lorsqu’elle réalisa que cette dernière était non seulement inattentive à son arrivée, mais qu’en plus de cela, elle était assise sur ce qu’on pouvait définir comme étant le trône du royaume. Contrariée, Shantae passa sa main dans ses longs cheveux violets qui tombèrent dans son dos avant de faire face à Peach. Là, elle posa violemment la paume de sa main sur la table, ce qui eut pour effet d’attirer l’attention de Peach, bien qu’à moitié.

- Je peux savoir pourquoi t’es assise ici ? Lui demanda-t-elle, les sourcils froncés.
- Ici ? Répéta-Peach, haussant lentement un sourcil.
- Ici, là, sur le trône ! C’est pas ta place !
- Quelle importance,
répliqua la reine qui contempla de nouveau le ciel.

Profondément agacée par l’attitude de sa consœur, Shantae bouillonnait. Depuis le départ, Peach lui inspirait autant de fascination que de mépris. Ce second sentiment s’était notamment accentué depuis que Jeanne l’avait rencontrée. La brigande s’était dès lors sentie mise à l’écart et une forme de jalousie s’était alors installée. Plus les jours passaient et plus elle détestait Peach. Elle plaqua alors sa deuxième main contre la table, comme si cela allait effrayer son interlocutrice.

- Rappelle-toi que c’est moi qui t’ai recueillie ! S’exclama-t-elle très énervée. Si je ne t’avais pas croisée, tu serais sûrement morte à l’heure qu’il est ! Alors aie un peu de reconn—Eh ! Tu m’écoutes ?!

Non, Peach ne l’écoutait pas. Elle était ailleurs, plongée dans des souvenirs très précis. En réalité, elle pensait à une certaine pièce du château dans laquelle elle n’était pas encore retournée depuis son retour avant-hier : l’Oasis.

L’Oasis était le nom qu’avait donné Daisy aux jardins royaux. Dans cet univers désertique, il était improbable de penser que des fleurs pouvaient pousser à un tel endroit ; pourtant, Daisy, quand elle était encore reine et pour le peu de temps qu’elle était à Sarasaland, aimait se rendre dans ses jardins où elle faisait pousser tout un tas de plantes : des feuillues, des grasses mais aussi … des vénéneuses dont il était possible d’extraire du poison. Peach s’était déjà rendue à l’Oasis de nombreuses fois quand son beau-frère l’invitait elle et Mario dans son royaume. C’était son endroit préféré à elle aussi, pas forcément pour la luxuriance des jardins, aussi beaux étaient-ils, mais surtout parce que dans la tristesse qu’avait pu être sa vie précédente, ses voyages annuels à Sarasaland avaient été source de bonheur pour Peach. A l’Oasis, elle avait aimé retrouver sa meilleure amie Daisy et son beau-frère Luigi, trois personnes prises au piège dans leur propre vie ; à l’Oasis elle s’était sentie vivante et entourée de personnes qui lui étaient chères. Son passé et son humanité la rattrapaient.

- Sale garce ! Fulmina-Shantae.

La Sublimée dont la patience avait atteint ses limites, ferma son poing qu’elle dirigea tout droit contre le visage de sa consœur. Mais Peach, toujours sans lui adresser le moindre regard, l’arrêta immédiatement en prenant du bout des doigts le poignet de Shantae qu’elle tordit juste assez pour prendre le dessus sans pour autant faire mal. Déstabilisée, la colérique Shantae tomba presque contre la table. A ce moment-là, Peach la regarda froidement, son poignet toujours en otage et se leva de sa chaise.

- Non Shantae, je n’oublie pas mon parcours qui m’a mené jusqu’à cet instant précis où je te domine avec une facilité déconcertante. Quant à toi, n’oublie pas la défaite humiliante que je t’ai fait subir devant Jeanne et toutes tes amies. Et ne t’avise plus jamais de lever la main sur moi ou de me traiter de garce auquel cas je veillerai personnellement à salir davantage ton honneur et ta fierté, aussi misérables soient-ils actuellement.

Peach relâcha finalement son emprise sur Shantae tout en levant les yeux au ciel, fatiguée plus qu’excédée par la Sublimée. Elle passa à côté d’elle et partit en direction de la porte tandis que Shantae se releva timidement, honteuse de s’être fait ridiculisée de la sorte. Peach l’interpella une dernière fois, au seuil de la porte.

- L’exécution de Luigi est pour très bientôt, lui rappela-t-elle d’une voix qui sonnait faux. Moi et moi seule devrai mettre publiquement fin à ses jours. Si toi ou une autre s’en charge, les conséquences diplomatiques seraient terribles même si le monde entier a les yeux rivés sur Hyrule en ce moment. Mais si je le fais, les royaumes voisins n’agiront pas et Sarasaland tombera officiellement aux mains des Sublimées et non plus officieusement.

C’était là un avertissement sous forme d’ordre. Malgré sa rage intérieure, Shantae, devenue muette, dut reconnaître que la femme qu’elle méprisait tant avait bel et bien raison. Des voleuses venues de nulle part, au mieux connues de réputation, n’auraient aucun intérêt à éliminer un haut dirigeant politique. Si tel était le cas, elles ne devraient pas attendre les représailles diplomatiques très longtemps. Mais si la belle-sœur du roi elle-même venait à l’exécuter, alors personne n’oserait entrer en guerre et ce coup d’Etat serait brillamment réussi. Shantae le savait, Peach également. Et tandis que cette dernière quitta les lieux pour se rendre dans un endroit bien moins agréable que l’Oasis, Shantae quant à elle, attendit que Peach soit partie pour fracasser la table du poing, se jurant par la même occasion de la tuer.

○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○

De tous les cachots qui pouvaient exister, ceux de Sarasaland figuraient très certainement dans les plus sinistres. Dans la pénombre, sans aucune source de lumière, Peach, tel un esprit, passa devant les cellules, toutes occupées par des soldats de la garde royale et d’anciens criminels déjà incarcérés. Puisqu’il n’y avait aucune femme ici, les Sublimées avaient décidé de les laisser ici, à leur sort. Quant aux soldats emprisonnés, les voleuses en libéraient un ou deux le temps qu’elles se divertissent avant de les remettre derrière les barreaux. Peach, perdue dans ses pensées, n’entendit pas les grognements et les pleurs de certains prisonniers.

Elle passa une porte pour arriver dans un couloir vide qu’elle traversa encore. Là, elle ouvrit une énième porte. Peach entra alors dans une grande pièce éclairée par deux torches mourantes et où se trouvait une seule cellule d’une taille convenable. Luigi y était recroquevillé en boule. Lorsqu’il entendit et vit Peach arriver, il se cacha davantage dans un coin de sa cage, très apeuré.

Le roi déchu était encore plus affaibli et maigrichon qu’il ne l’était déjà. Ses vêtements étaient sales et émaillés de toute part. Quant à sa traditionnelle casquette verte, elle n’était plus sur sa tête où elle trônait habituellement. En d’autres termes, Luigi faisait peine à voir.

- Bonjour Luigi, se surprit-Peach à le saluer.

Après avoir soigneusement refermé derrière, elle s’installa devant la cellule sans que Luigi ne lui répondît. Il ressentait un mélange de colère et de confusion mais à ce moment précis, c’était surtout la peur qui l’empêchait de dire quoique ce soit. Peach quant à elle, s’assit lentement sur le carrelage froid et posa délicatement ses doigts entre les barreaux tout en essayant d’apercevoir son beau-frère dans le fond de la cellule.

- Ton exécution est pour bientôt, déclara-t-elle très froidement comme si ce n’était pas grand-chose.

Cette simple phrase eut pour effet de terroriser davantage Luigi qui plongea son visage dans ses genoux. Peach soupira alors et tenta d’attirer son regard, en vain, pour l’instant.

- N’es-tu pas satisfait de la mort de tes conseillers ? Lança-t-elle alors soudainement.

Luigi, étonnamment réactif dans sa grande terreur, secoua aussitôt la tête. Très légèrement, il se tourna vers sa belle-sœur ; le début d’un possible dialogue entre le bourreau et son otage ?

- Tu les as tués … Toi et ces femmes, souffla-t-il les yeux rivés à ses pieds.
- Ils te pourrissaient la vie, admets-le, ils sont bien plus utiles morts que vivants, rétorqua-Peach toujours aussi froidement.

D’une certaine façon, Luigi était d’accord, mais il avait un cœur tellement pur que jamais il n’avait songé à cette fin funeste pour ses conseillers, aussi détestables furent-ils. Traumatisé par tout ce sang qui avait coulé à flots, Luigi n’avait pas pu trouver le sommeil et ce, outre l’environnement insalubre dans lequel il se trouvait. Soudain, le roi peureux prit le peu de courage et de force qu’il avait en lui pour se lever. Il s’approcha de Peach, les mains liées par une corde rêche. Ils se confrontèrent alors, ou du moins, Luigi parvint à plonger son regard dans le sien.

- Que fais-tu là ? Lui demanda-t-il la voix cassée.

Peach ne sut quoi répondre. Ses pensées s’éparpillaient depuis la prise de Sarasaland, mais surtout depuis le départ de Jeanne. La reine s’était mise à douter de sa nouvelle existence. Elle avait enfin trouvé à un but, aussi flou fût-il, mais à présent qu’elle y était arrivée, ce n’était plus pareil.

- Je suis venue apporter un royaume aux Sublimées, expliqua-t-elle d’une voix qui sonnait faux.
- Je … Je ne comprends pas, chuchota-Luigi les larmes aux yeux. P-Pourquoi t’être alliée à ces voleurs ? Et p-pourquoi as-tu détruit les rêves de Samus, p-pourquoi l’avoir empêchée de retrouver la femme qu’elle aimait ? Qu’es-tu devenue Peach ?

Malgré son léger bégaiement, Luigi était parvenu à s’exprimer assez clairement, assez distinctement pour faire réagir Peach dont les yeux s’écarquillaient progressivement. « Samus », elle n’avait pas entendu ce nom là depuis longtemps. Pas un jour ne se passait sans que Peach ne pensait à elle, mais prononcer ce nom à haute voix la bouleversa, à tel point qu’elle affichait désormais une mine des plus énigmatiques, brisant ainsi ce masque éternel qui filtrait toutes sortes d’émotions. Elle repensa alors à ce qu’elle avait fait au Royaume Champignon ; son acte l’avait conduite ici, à ce moment précis. Si elle n’avait pas empêché la résurrection de Bayonetta, jamais Peach n’aurait entamé ce périple initiatique.

- Je … Je ne veux pas mourir … Je ne veux pas mourir, répéta alors Luigi, dont les larmes coulaient le long de ses joues.

Ce fut le déclic pour Peach qui retraça dans son esprit ces dernières semaines et ces derniers mois à errer sans but précis avant de rencontrer Jeanne et les Sublimées. Elle prit alors conscience que ce goût de vivre que lui avait insufflé ce quotidien de malfrate était aussi éphémère que sa seconde vie. Si Peach n’avait toujours pas la moindre idée de ce qu’elle comptait faire du peu de temps qui lui restait à vivre, elle savait néanmoins qu’elle allait devoir prendre un autre chemin que celui qu’elle avait tracé pour Shantae et les autres Sublimées. Elle était persuadée que cette voie la mènerait à la personne avec qui tout avait recommencé : Samus.

Peach s’accrocha soudainement fermement aux barreaux et fronça légèrement les sourcils tout en maintenant son regard dans celui de Luigi. Un sourire apparut sur son visage, le même sourire qu’avait bien connu Luigi auparavant et qui démontrait une certaine douceur.

- Je ne peux m’empêcher de penser aux moments que nous avons passés ensemble, à l’Oasis. Bien que ces souvenirs appartiennent à mon ancienne vie, ils sont ancrés en moi. Celle que j’étais avant ma mort était profondément triste et lasse de son mari, ton frère. Quant à mes sujets, je les chérissais, mais je n’étais pas heureuse au Royaume Champignon. Mes seuls moments de joie étaient lorsque je voyageais et notamment à Sarasaland, auprès de ma meilleure amie et de mon beau-frère. Grâce à vous et par votre simple existence, vous avez fait de l’Oasis un endroit merveilleux et cher à mon cœur. Là-bas, je me sentais vivre.

Ce petit sourire sur son visage s’était peu à peu agrandi jusqu’à transformer totalement l’expression de Peach : elle semblait profondément heureuse à tel point qu’elle réussit involontairement à sécher les larmes de Luigi, celui-ci étant stupéfait d’écouter sa belle-sœur raconter de tels souvenirs dans des cachots aussi lugubres. Il était complètement déboussolé.

Mais Peach, elle, n’avait qu’une idée en tête, ou plutôt, un prénom. Ce n’était ni « Luigi », ni « Daisy », ni même « Jeanne » ou « Shantae ». C’était « Samus ». La reine se releva fièrement et posa son regard sur son beau-frère.

- Luigi, tu ne mourras pas. Je ne t’exécuterai pas. Tu peux me faire confiance.

○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○
Voilà ! :o))

Je sais que l'arc Peach/Sublimées ne plait pas forcément à tout le monde mais j'espère tout de même que vous avez apprécie ce chapitre, montrant l'évolution de Peach depuis le début de la fic ! :oui:
A partir de maintenant, les chapitres de Peach seront confondus avec ceux de Samus/Lissa, càd qu'il faut s'attendre à revoir ces personnages très bientôt, probablement au chapitre 55 ! :noel:

On retrouvera l'arc Hyrule au chapitre 51 avec notamment des personnages qu'on a pas vu depuis qqs temps ! :sournois: :hap:

Matthjass
Niveau 22
07 janvier 2021 à 16:23:40

Pauvre Shantae… :hap:

- Luigi, tu ne mourras pas. Je ne t’exécuterai pas. Tu peux me faire confiance.

:o

On retrouvera l'arc Hyrule au chapitre 51 avec notamment des personnages qu'on a pas vu depuis qqs temps ! :sournois: :hap:

Layton ! :cool:

Chapitre intéressant encore une fois sinon. :oui:

Stardust-Sonic
Niveau 15
07 janvier 2021 à 17:13:30

Le 07 janvier 2021 à 16:23:40 Matthjass a écrit :
Pauvre Shantae… :hap:

- Luigi, tu ne mourras pas. Je ne t’exécuterai pas. Tu peux me faire confiance.

:o

https://www.noelshack.com/2021-01-4-1610035654-ganon-face.jpg

Etait-ce une bonne idée de ma part d'inciter Samus à laisser Peach en vie au final? :( [[sticker:p/1kkg]]

On retrouvera l'arc Hyrule au chapitre 51 avec notamment des personnages qu'on a pas vu depuis qqs temps ! :sournois: :hap:

Layton ! :cool:

Chapitre intéressant encore une fois sinon. :oui:

On va passer d'un cachot à l'autre [[sticker:p/1kki]] Et comme pour Cloudina, il n'y aura que moi qui s'inquiètera pour Philadelphia [[sticker:p/1lmc]]

Aykeros16
Niveau 8
09 janvier 2021 à 11:39:57

Encore une fois un excellent chapitre :cute:

Vraiment j’ai super hâte des retrouvailles Peach/Samus :cute:

-Kurapika-
Niveau 24
13 janvier 2021 à 14:22:54

Merci pour vos retours ! :noel:

Etait-ce une bonne idée de ma part d'inciter Samus à laisser Peach en vie au final? :( [[sticker:p/1kkg]]

D'une certaine façon c'est aussi grâce à toi qu'il y a un troisième arc ! :cute:

Et comme pour Cloudina, il n'y aura que moi qui s'inquiètera pour Philadelphia

Tu es le seul et unique membre de ces fanclubs je crois ... :-( :hap:

+

Le prochain chapitre est en cours d'écriture, idéalement, il sera publié vendredi !

MrArteyon
Niveau 10
13 janvier 2021 à 21:38:30

Les derniers chapitres furent de très bonnes lectures et j'aime beaucoup où l'histoire nous mène. https://www.noelshack.com/2021-02-3-1610570201-ana-plage.png

J'ai notamment très hâte de voir la suite de l'arc Peach avec l'arrivée de Samus et Lissa https://www.noelshack.com/2021-02-3-1610570201-ana-plage.png

En tout cas la suite promet énormément https://www.noelshack.com/2021-02-3-1610570201-ana-plage.png

-Kurapika-
Niveau 24
23 janvier 2021 à 12:14:56

Chapitre 51 :

Les secondes devenaient des minutes, les minutes des heures et les heures des jours. Dans cette minuscule cellule où régnait une odeur nauséabonde, Philadelphia, fermement attachée au mur, perdait peu à peu la notion du temps. Il lui était impossible de déterminer précisément le début de son incarcération. Etait-ce hier ou bien il y a un mois ? Difficile à dire.

Tout le visage de Phila était tuméfié. Chaque geste la faisait atrocement souffrir. Si on la nourrissait une fois par jour, on ne lui avait prodigué aucun soins. Le sang qui avait coulé le long de son corps après son violent combat contre Falcon avait séché et formait dorénavant des croûtes épaisses. En bref, Phila était dans un piteux état.

A ce propos, elle ne voulait pas repenser à sa défaite. Non pas parce qu’elle avait dû s'incliner contre un combattant plus fort qu’elle mais parce qu'en perdant cette bataille, Phila avait échoué à sa mission : revenir chercher Cloud. Bien que de nature optimiste, la jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de penser au sort de son ami. Invalide, Cloud était certainement mort et cette pensée la hanta jusqu’au plus profond de son âme. Phila ne savait même pas si tous les autres étaient en vie. Elle était dans le flou total. Falcon avait triomphé et renversé Lucina, ça, c’était une certitude. Mais … Qu’adviendrait-il ensuite ?

L’entraîneuse était plongée dans une pénombre éternelle mais soudain, une lumière apparut au bout du couloir. Aussi lointaine fut-elle, elle suffit à aveugler à Phila qui tourna la tête dans un râle d’agonie. Elle entendit des pas très distinctement ; ils résonnèrent dans un écho des plus assourdissants. Phila n’avait pas décroché un mot depuis qu’elle était enfermée, parce qu’elle savait qu’il était inutile d’appeler à l’aide ou de dire quoique ce soit. Elle s’était donc acclimatée à ce silence.

La lumière devint de plus en plus vive et les pas se firent de plus en plus proches lorsqu’enfin, elle distingua une silhouette qui, après avoir déposé sa torche au mur, prit place devant la cellule. Phila leva faiblement la tête pour découvrir de qui il s’agissait, mais elle savait déjà. Captain Falcon était là.

- Vous faîtes peine à voir, déclara-t-il froidement

Avec toute la force qu’il lui restait, Phila maintint son regard aussi longtemps qu’elle le pouvait. Affaiblie, elle refusa néanmoins de se soumettre à cet affreux personnage. Mais sa prochaine prise de parole la déstabilisa grandement.

- Je viens vous annoncer que vous serez exécutée publiquement dans les prochains jours.

L’entraîneuse s’en était doutée au fond. Elle avait été capturée, et non assassinée : sa vie avait de la valeur. Phila représentait une monnaie d’échange et Falcon ne tarda pas à lui expliquer.

- Lucina se terre dans l’auberge de Tifa. Sur le coup de l’impulsivité, j’ai organisé ce coup d’Etat avec pour ordre de la capturer elle et sa tante; mortes ou vivantes. Mais après réflexion, il est certain qu’aucune des deux ne doit mourir, auquel cas le roi Chrom rappliquerait avec toute son armée. Je laisse le temps à Lucina de prévenir son père de ne pas intervenir et je l’attends le jour de votre exécution. Elle devra renoncer à ses droits. Si elle le fait, je consentirai à vous libérer sur-le-champ. Mais si elle refuse, je jure de vous trancher la tête moi-même.

Cette menace fit réagir Philadelphia dont les yeux bien que gonflés s’écarquillèrent rapidement. Elle était aussi déboussolée que contrariée. L’entraîneuse éprouvait une haine sans pareille envers Captain Falcon et c’était réciproque. Elle voulut lui dire tout le mal qu’elle pensait de lui, pourtant, un seul mot sortit de sa bouche :

- Pourquoi ?
- « Pourquoi » me demandez-vous ?
Répéta-Falcon, ahuri mais d’une voix monotone. Je pensais que de tous les proches de la reine, c’est vous qui comprendriez le mieux.
- Vous plaisantez ?
Lui demanda-Phila dans un petit rire nerveux et douloureux. Depuis le début de son règne, vous ne cessez de me rabaisser, sans que je ne sache pourquoi. Est-ce parce que vous êtes misogyne ou bien juste détestable ?
- Même menottée, au fin fond d’un cachot miteux, vous parvenez toujours à m’agacer par votre stupidité effarante. Vous êtes une championne Philadelphia.

En dépit du profond mépris qu’ils ressentaient l’un pour l’autre et de la situation actuelle, Falcon et Phila discutaient avec une sincérité déconcertante comme ils ne l’avaient jamais fait auparavant. En quelque sorte, l’ambiance s’était presque détendue et ça, ils l’avaient très bien ressenti. Phila continua de fixer l’homme qu’elle détestait.

- Dites-moi pourquoi, allez, ordonna-t-elle sous forme d’injonction. Qu’avez-vous à perdre ?
- Mon temps ?
- Si tel était le cas, vous n’auriez pas pris la peine de m’annoncer mon exécution, même si ça vous fait plaisir. Vous êtes là pour une raison, alors, allez-y.
- C’est que …
Murmura-Falcon d’une petite voix moins grave qu’accoutumée. Je pensais vraiment que vous, vous me comprendriez. Vous avez gravi les échelons, tout comme moi …

Sans s’en rendre compte, le conseiller s’était accroché aux barreaux et affichait désormais une expression neutre, presque bienveillante même si ce sentiment n’existait probablement pas chez cet individu. Pourtant, à cet instant précis, lui qui préférait l’action aux mots, d’où son coup d’Etat, se sentit l’envie de discuter. De son côté, Phila ne pouvait rien faire hormis entendre ce que son ravisseur avait à dire. Falcon reprit alors la parole.

- Nous autres, conseillers, avons des parcours assez similaires, débuta-t-il toujours aussi calme. Nous sommes tous nés dans la pauvreté, moi y compris. J’ai passé mes premières années dans un petit village au sud d’Hyrule avant d’arriver à la citadelle. Mon passé s’arrête là et vous le savez déjà.
- Alors po-
- Que ce soit à Hyrule ou ailleurs, j’ai vu défiler des rois, des reines, bref, des dirigeants,
l’interrompit-il cette fois-ci un peu plus tendu. Aucun d’entre eux ne s’est jamais soucié du petit peuple, aussi bien en temps de guerre qu’en temps de paix. Désireux de faire changer les choses, je suis rapidement parvenu à me faire un nom dans la citadelle : je suis devenu Captain Falcon. J’ai ouvert différents commerces ici et là, jusqu’à atteindre le prestigieux poste que j’occupe depuis des années déjà : membre du Conseil restreint d’Hyrule.

Phila était attentive au discours de Falcon. Au-delà de son histoire, elle fut frappée de réaliser que son interlocuteur n’était pas si différent que son amie Azura : ils partageaient tous deux une profonde volonté de renverser ce système qui écrasait les plus faibles. Toutefois, si la danseuse optait pour un changement progressif et dans le moins de violence possible, Falcon, lui, avait pris les armes, ce que Phila désapprouvait.

- Et Lucina dans tout ça ? Osez dire qu’elle n’est pas une bonne reine.
- Vous n’avez décidément rien compris. J’exprimais seulement mon ressenti
, se désola-Falcon dans un soupir. Pour le peu qu’elle ait régné, Lucina a peut-être été une bonne reine, mais …

Le conseiller marqua une brève pause, serrant davantage les barreaux. Il avait beau être d’un calme olympien depuis le début de leur conversation, Falcon demeurait tout de même un homme assez impulsif. Il reprit.

- Vous et vos amis avez délivré Hyrule d’une menace extérieure, les Ténèbres, et croyez-bien que pour cela, je vous remercie, déclara-t-il très sincèrement. Mais avec la mort de Zelda et le chaos qu’a provoqué votre bataille, vous avez placé au pouvoir deux reines, une étrangère dont personne ne connaît le nom et la princesse du roi Chrom d’Ylisse. Non seulement vous avez insulté Hyrule et son histoire en nommant deux parfaites inconnues, mais en plus de cela, vous avez fait de la Sainte-Lignée la famille la plus puissante au monde, en plaçant également Lissa au Royaume Champignon. Le monde, tel que nous le connaissions, a été bouleversé en quelques jours seulement et c’est de votre faute.

Phila refusait d’entendre les arguments de Falcon qu’elle estimait totalement incohérents. A ses yeux, le fait que la Sainte-Lignée régnait dorénavant sur le monde entier n’était pas un problème puisque cette famille n’était composée que de bonnes personnes. En d’autres termes, Phila ne voyait dans cet argumentaire qu’un tissu de mensonges.

- Vous ne désirez que le pouvoir, avouez-le, le confronta-t-elle, déterminée.
- Bien évidemment, et je l’ai eu, répondit-Falcon assez rapidement. J’ai longtemps recherché la gloire et la fortune. Mais lorsque je serai enfin élu roi d’Hyrule, une fois que Lucina aura capitulé, je ne resterai pas assis sur mon trône comme ont pu le faire mes prédécesseurs. Je suis né sur ces terres, je connais aussi bien les aristocrates Hyruliens que les femmes gerudos du désert qui étaient en guerre contre le royaume il n’y a pas si longtemps. Contrairement à Daphnès, je ne ferai pas des guerres inutiles. Contrairement à Zelda, je ne négligerai ni les habitants ni mes conseillers. Et contrairement à Lucina, ma place sur le trône sera légitime, je l’aurai gagnée par le sang, certes, mais elle sera légitime.

Captain Falcon n’était pas comme d’habitude. Il était moins colérique, même si sa voix trahissait sa personnalité profonde. En réalité, il se dévoilait à Phila, il lui expliquait quel homme il était vraiment. Et cette dernière était assez secouée de constater que Falcon n’était peut-être pas aussi manichéen qu’elle le pensait. Elle repensa encore à Azura avec qui elle s’était alliée pour un mouvement social. Phila se demanda alors ce qui différenciait réellement son amie du conseiller. Hormis leurs méthodes, ils étaient similaires, ils avaient le même objectif. Phila aurait sûrement pu travailler avec Falcon main dans la main si les choses avaient été différentes.

Néanmoins, l’entraîneuse n’oublia pas que le conseiller était à l’origine de sa destitution et que la haine qui régnait entre eux était là pour une raison bien précise. Sans jamais détourner la tête ni le regard, Phila dévoila le fond de sa pensée.

- Vous parlez du petit peuple comme si vous étiez un héros, mais vous oubliez vite ce que vous serez à l’origine d’un bouleversement écologique sans précédent au village de mes parents, lui rappela-t-elle, excédée. A cause de votre soif de pouvoir, vous installerez bientôt un téléporteur dans mon village natal et vous allez détruire les terres que des braves gens ont mis des années à—
- Je vous arrête tout de suite,
la coupa-t-il subitement.

Falcon paraissait soucieux, voire inquiet du soudain énervement de sa prisonnière. Il y avait vraisemblablement un quiproquo. Ils semblaient tous les deux assez étonnés de cette soudaine interruption, comme si ce n’était qu’une banale discussion entre deux connaissances ; au mieux deux amis. Falcon rectifia.

- J’ai instauré ce projet de téléporteurs uniquement pour mes desseins personnels, révéla-t-il sans indiscrétions. Le fait qu’un chantier se soit retrouvé au même lieu où habitent vos parents est un pur hasard. Vous apprendrez que j’ai spécifiquement demandé aux artisans de créer celui-ci en dernier ; il était hors de question que mes ambitions personnelles mettent en péril la vie d’une poignée de villageois innocents. Mais comme je viens de vous le dire, ce projet n’était destiné qu’à ce coup d’Etat. Trois téléporteurs ont été créés, les deux derniers ne verront jamais le jour. Le projet est archivé.

-Kurapika-
Niveau 24
23 janvier 2021 à 12:15:13

Phila reçut cette nouvelle comme un véritable coup massue, elle était réellement désorientée. Depuis des semaines et des mois, elle s’était battue contre ce projet pour obtenir justice pour ses parents, quitte à mettre involontairement Lucina dans une position des plus délicates. Aujourd’hui, en ce lieu sordide, Falcon lui révélait sans mentir qu’il n’avait jamais cherché à lui nuire et que tout ceci n’était qu’une succession de malencontreuses coïncidences. C’est à ce moment-là que Phila baissa enfin la tête, abattue par tant de révélations. Falcon quant à lui, l’observa du coin de l’œil. Quelque chose au fond de lui le poussa à se confier davantage. Il détourna le regard à son tour, comme si c’était honteux d’exprimer ses pensées.

- J’ai toujours été sanguin, c’est un trait de personnalité qui me correspond, à tort comme à raison, affirma-t-il à voix basse. Lorsque Lucina a décidé de dissoudre le Conseil jusqu’à nouvel ordre, j’ai agi sans réfléchir en avançant ce coup d’Etat qui n’aurait pas dû avoir lieu aussi tôt. Pourtant, j’ai brillamment réussi à prendre le pouvoir. Mais je peux me montrer réfléchi. Vous savez, c’est moi qui suis à l’origine de l’émeute d’Hyrule. C’était un risque à prendre et je l’ai pris.

C’en était trop pour la prisonnière qui ne l’écoutait que d’une oreille. Elle n’arrivait pas à comprendre la démarche de Falcon, ni même son discours. Pourquoi lui rappelait-il qu’il avait orchestré l’émeute ? C’était une évidence pour Phila qui ne saisissait pas le message de son bourreau, un message à déchiffrer. Toutefois, elle comprenait une chose : que cette conversation ne rimait à rien. Elle releva soudainement la tête : son regard plein de défi et de combativité réapparut.

- Qu’essayez-vous de prouver au juste ? Que vous êtes une bonne personne ? Lança-t-elle plus énervée que jamais. Vous avez du sang sur les mains : celui de Zelcher et de nombreux soldats. Ne vous cachez pas derrière des excuses, vous êtes un homme cruel. Et ne criez pas victoire trop vite. Mes amis et moi avons déjoué les plans d’une créature maléfique de six mille années. Le piètre conseiller que vous êtes fait pâle figure en comparaison. Nous ne capitulerons pas Falcon.

Cette fois-ci, le visage auparavant détendu de Falcon se raidit aussi vite que possible. L’homme imperturbable qu’il était redevint lui-même. Figé comme une statue, son corps crispé, Falcon se pencha un peu plus vers la cellule et maintint son regard dans celui de Phila, poursuivant ce duel particulièrement angoissant. Il bouillonnait et même plus que ça, il était en colère, non pas suite à la provocation de l’entraîneuse mais parce qu’il s’en voulait de s’être autant ouvert à une personne qu’il détestait tant. Falcon ne savait même pas pourquoi il avait fait ça, mais une chose était sûre, il ne le referait plus jamais.

- Dit la femme derrière les barreaux, souffla-t-il.
- Vous n’êtes qu—
- Une partie de moi espère que Lucina ne capitulera pas,
l’interrompit-il en s’éloignant. Ainsi, j’aurai le plaisir de vous ôter la vie.

Dans ce duel qu’était leur conversation, Captain Falcon en ressortait vainqueur. Il était clairement en position de force. Phila quant à elle était réellement abattue. Elle baissa tristement la tête, ses mains toujours fermement attachées au mur derrière elle. L’entraîneuse était au plus bas, un mélange d’émotions l’envahit alors : la rage, la rancœur ou encore le désespoir. Elle entendit Falcon s’éloigner au loin mais ses pas s’arrêtèrent brusquement. Il prit soudainement la parole une dernière fois.

- Vous avez tout entendu, Layton ? L’échafaud vous attend aussi.

Le conseiller n’eut aucune réponse mais de toute manière, il n’en attendait pas une. Falcon reprit sa route et quitta enfin les cachots, laissant une Philadelphia encore plus confuse et perdue qu’elle ne l’était déjà. Elle pensait être seule en ces lieux, étant donné qu’elle n’avait pas dit un seul mot depuis le début. Mais ce n’était pas le cas et en y réfléchissant, Phila réalisa que les hommes de Falcon qui venaient la nourrir à l’aide d’une grande cuillère en bois qui passait à travers les barreaux, ne s’éloignaient pas aussi rapidement qu’elle ne le pensait ; ils s’arrêtaient toujours quelques instants après l’avoir nourrie. Elle posa son regard sur sa droite : ce n’était qu’un mur.

- Hershel Layton, est-ce bien vous ? Lança-t-elle hasardeusement.
- Bonjour Mademoiselle Philadelphia, répondit une voix derrière le mur. C’est bien moi.
- D-Depuis quand êtes-vous ici ?
Demanda-t-elle, troublée.
- Autant que vous, il me semble. Veuillez me pardonner d’être resté silencieux tout ce temps et de vous avoir laissé vous morfondre, ce n’est pas digne d’un gentleman. J’avais besoin de réfléchir à la situation, voyez-vous ?

L’entraîneuse n’était pas fâchée envers Layton et son mutisme. Elle comprit qu’il avait eu besoin d’un certain temps pour réaliser ce qu’il lui arrivait. Phila était surtout contente de ne plus être toute seule dans cet environnement froid et austère. La joie était telle qu’elle sentit les larmes perler au coin de ses yeux.

- Je suis si heureuse de vous entendre, vous n’imaginez pas à quel point !
- L’émotion se ressent dans votre voix,
lui confirma son voisin de cellule.
- Puis-je vous poser une question ? L’interrogea-soudainement Phila.
- Je vous en prie.
- Êtes-vous le donateur anonyme qui nous a soutenu financièrement Azura et moi ?
- Je crains que vous ne vous adressiez à la mauvaise personne,
répondit poliment Layton.
- Oh …

Cette fois-ci, une profonde déception envahit la jeune femme. Son instinct, pourtant infaillible, lui faisait aujourd’hui défaut. De toute manière, Phila préféra renoncer à deviner qui était ce donateur car il y avait bien plus urgent désormais. Déçue, les larmes qui perlaient au coin de ses yeux finirent par couler le long de ses joues, mais ce n’étaient pas des larmes de joie mais de tristesse. Phila craquait.

- Layton, pensez-vous que nous allons mourir ? Lui demanda-t-elle aussi calmement que possible.

Le détective ne répondit pas immédiatement. C’était là une question à laquelle il avait longuement songé. Pragmatique, Layton fournit sa réponse au bout d’une quinzaine de secondes.

- Mademoiselle Philadelphia, j’aimerais sincèrement pouvoir vous dire que non… Débuta-t-il toujours aussi éloquent. A vrai dire, je n’ai jamais été un homme fataliste, au contraire, je suis optimiste par nature. Mais compte tenu de notre situation, je vous répondrais, dans la plus grande sincérité qui soit, que oui, nous allons probablement mourir.

Cette réponse, aussi réaliste fût-elle, peina davantage Phila qui ne pouvait s’empêcher de pleurer face à la mort certaine qui l’attendait. La fatigue, les blessures, les hématomes ; toute cette rage qu’elle avait accumulée ressortait enfin de manière progressive et constante. Mais à travers les murs de pierre qui les séparaient, Layton reprit subitement la parole.

- Nous allons probablement mourir, répéta-t-il d’un ton confiant. Probablement.

Interloquée, Phila releva de nouveau la tête et se mit encore à fixer ce mur à sa droite, derrière lequel se trouvait Layton, certainement dans un piteux état tout comme elle.

- Tout peut changer jusqu’à la dernière minute, à la dernière seconde, au dernier moment, expliqua-t-il dans un regain d’optimisme. Et au-delà de ma pensée insouciante, permettez-moi de vous poser cette question dont je connais déjà la réponse. Avez-vous foi en Lucina ? Avez-vous foi en vos amis ?

Cette simple question suffit à Philadelphia pour la faire réagir. Tout son corps se paralysa subitement. Dans son grand désarroi, aussi justifié était-il, l’entraîneuse avait oublié la force de ses amis ainsi que leur persévérance. Layton vint appuyer ses propos.

- J’ai assisté à l’exécution de mes hommes, chuchota-t-il alors non sans peine. Mais je suis convaincu que leurs morts ne seront pas vaines car j’ai foi en mon dernier allié : mon jeune disciple, Joker. Ayez foi vous aussi en ceux que vous avez soutenu et qui vous soutiendront en retour. Imaginez-les comme une lumière à atteindre au fond d’un tunnel. Avancez, continuez d’espérer et ne la perdez jamais de vue. Mademoiselle Philadelphia, croire en notre survie est un premier pas vers cette lumière.

Phila était frappée par ce message d’espoir. Elle se mit à penser à ses amis, à Lucina, Cloud, Samus, Azura et tous ses proches qui étaient impliqués dans cette sombre affaire. Elle avait souvent été présente pour ses amis, aujourd’hui, c’était l’inverse. Les larmes ne cessèrent de couler. De la joie à la tristesse et de la tristesse à la joie, Phila, menottée dans sa cellule, visualisait cette lumière dont parlait Layton. Aussi longtemps que durerait son incarcération, Phila ne penserait qu’à une seule chose : la lumière au bout du tunnel.

○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○
Voilà ! :o))

J'avais dit vendredi ... Je parlais de vendredi 15, oups :hap:
Même si on dirait pas pour l'instant, ayant mis mes études de côté pour ce semestre, j'ai beaucoup plus de temps pour écrire sur des périodes prolongées (plutôt que de tout écrire en un ou deux jours ce qui pouvait être assez fatiguant). Avec la fin de TH Lanta qui approche bientôt, je pourrai me concentrer pleinement sur Dystopia ! :cute:

Quoiqu'il en soit j'espère que vous avez apprécié ce chapitre (et que Matth a apprécié le retour de Layton n'est-ce pas ? :hpa:) que j'ai du couper en deux car sinon il aurait été trop long ! Le chapitre 53 sera donc le deuxième axe de ce qui aurait du apparaître dans ce chapitre 51 (normalement ce sera plus court :noel:)

Quant au chapitre 52, on retournera sur l'Arche !

Merci d'avoir lu ! :coeur:

Matthjass
Niveau 22
23 janvier 2021 à 15:54:20

Chapitre très intéressant et bien construit. :oui:

Quoiqu'il en soit j'espère que vous avez apprécié ce chapitre (et que Matth a apprécié le retour de Layton n'est-ce pas ? :hap:)

Evidemment ! :noel: Espérons qu'il ne vit pas là ses derniers instants... :peur:
Les prochains chapitres promettent d'être captivants ! :bave:

-Kurapika-
Niveau 24
25 janvier 2021 à 22:23:35

Le 23 janvier 2021 à 15:54:20 Matthjass a écrit :
Chapitre très intéressant et bien construit. :oui:

Quoiqu'il en soit j'espère que vous avez apprécié ce chapitre (et que Matth a apprécié le retour de Layton n'est-ce pas ? :hap:)

Evidemment ! :noel: Espérons qu'il ne vit pas là ses derniers instants... :peur:
Les prochains chapitres promettent d'être captivants ! :bave:

Thanks ! :cute:

Je l'espère pour toi .. :sournois: :hap:

MrArteyon
Niveau 10
26 janvier 2021 à 00:07:59

Ce fut un chapitre assez intéressant, j'ai bien aimé le fait que ce soit concentré sur les prisonniers de Falcon, c'était vachement cool de voir leur situation. https://www.noelshack.com/2021-04-2-1611615878-ana-plage-2.png

En tout cas, hâte de voir la suite https://www.noelshack.com/2021-04-2-1611615878-ana-plage-2.png

-Kurapika-
Niveau 24
30 janvier 2021 à 11:42:20

Le 26 janvier 2021 à 00:07:59 MrArteyon a écrit :
Ce fut un chapitre assez intéressant, j'ai bien aimé le fait que ce soit concentré sur les prisonniers de Falcon, c'était vachement cool de voir leur situation. https://www.noelshack.com/2021-04-2-1611615878-ana-plage-2.png

En tout cas, hâte de voir la suite https://www.noelshack.com/2021-04-2-1611615878-ana-plage-2.png

Merci pour ton retour Arte ! :coeur:

Je commence à écrire la suite ajd, le chapitre devrait être publié début de semaine prochaine ! :oui:

Ben-Neufante
Niveau 8
30 janvier 2021 à 16:37:43

- J’ai instauré ce projet de téléporteurs uniquement pour mes desseins personnels, révéla-t-il sans indiscrétions. Le fait qu’un chantier se soit retrouvé au même lieu où habitent vos parents est un pur hasard. Vous apprendrez que j’ai spécifiquement demandé aux artisans de créer celui-ci en dernier ; il était hors de question que mes ambitions personnelles mettent en péril la vie d’une poignée de villageois innocents. Mais comme je viens de vous le dire, ce projet n’était destiné qu’à ce coup d’Etat. Trois téléporteurs ont été créés, les deux derniers ne verront jamais le jour. Le projet est archivé.

Le coup d'etat n'aurais peut être pas aussi bien marcher si Lucina avec décidée de ne pas écouter captain falcon ?

Sinon l'arc des sublimée etais bon , y a du rebondissement et des question à souler , je voyais pas qui étais opposé et pourquoi , peut être de base on voyais shantae et co comme des perso secondaire, mais il me semble que Peach étais apprécier,
Par contre le seul problème que j'ai avec cette partie c'est que je n'arrive à à me remémorer la mort de peach , et ce que foutais luigi dans l'histoire sur son trône qui semble à l'ecart de tout ce qui se passe actuellement :( .

-Kurapika-
Niveau 24
06 février 2021 à 11:14:33

Chapitre 52 :

[ L’Arche : https://www.youtube.com/watch?v=_0vbj6s2iV0 ]

La vie suivait son cours sur l’Arche et pourtant, l’arrivée d’un petit groupe d’étrangers représentait là l’événement le plus marquant depuis la chute de l’île. Tout le monde ne parlait que de ça, mais, courtois, les habitants de l’Arche laissaient les héros vivre tranquillement. Ces derniers n’avaient en réalité pas grand-chose à faire, hormis attendre que Robin se porte mieux. En effet, l’Oracle, grièvement blessée par la dernière bataille, était scotchée à son lit où elle recevait des soins intensifs. Et même plus que cela, Robin s’était endormie voilà plus de vingt-quatre heures et ne s’était toujours pas réveillée. Cette situation paraissait alarmante, mais ce n’était pas le cas. Selon Vi’Qi, la femme de Garoa, Robin récupérait d’un combat épuisant, presque mortel, et la trop grande puissance d’Harmonie était la cause de ce semblant de coma. Ainsi, chaque jour, les héros se relayaient au chevet de leur amie, attendant patiemment le jour où elle se réveillerait.

En dépit de la grandeur de l’île, il fallait bien trouver un lieu dans lequel accueillir huit résidents temporaires. Il n’y avait aucune structure sur l’Arche permettant de loger autant de monde. Ainsi, Garoa, à contrecœur, avait exigé que l’on réaménage l’immense chambre de sa fille. Il y avait fait placer huit lits, disposés à une distance correcte les uns des autres.

En ce début de matinée, Pyra était seule dans cette grande pièce, en pierre jaune, tout comme l’ensemble des bâtiments ici. Tous les autres vaquaient déjà à leurs occupations. D’abord allongée dans son lit, les yeux rivés vers le plafond qui mélangeait marbre et lianes, Pyra finit par se lever et observa les lieux. La chambre était en quart de cercle ; le côté arrondi de la pièce n’était en réalité qu’un long demi-mur où l’on pouvait s’y accouder pour contempler la beauté de l’île. Il n’y avait pas de fenêtre, l’air passait continuellement mais ici, sur l’Arche, il faisait toujours beau. Pyra s’accouda justement sur le rebord. Son regard se porta surtout sur un arbre qui avait pris racines au pied du palais dont certaines branches énormes rentraient dans la chambre. Même si elle n’était pas forcément très enjouée aujourd’hui, Pyra s’amusait à remarquer que la végétation était au cœur de cette civilisation perdue.

Après avoir observé cette verdure et cet océan à perte de vue, Pyra prit conscience de son propre mal-être qui la rongeait depuis qu’elle était arrivée ici et cela n’avait rien à voir avec Rex car elle avait enfin accepté le fait que, paradoxalement, il était en sécurité avec sa ravisseuse. Non, la raison de son état morose se trouvait autre part. En réalité, Pyra ne se sentait pas à sa place ici. Elle avait appris être une descendante de l’Arche mais rien ne la lui faisait sentir chez elle.

- Je ne me sens pas à ma place, se répéta-t-elle à haute voix comme pour se l’avouer.

Pyra plaça alors la paume de sa main devant ses yeux et y fit apparaître une petite flamme. L’expression sur son visage laissa transparaître une certaine mélancolie. Même si depuis leur rencontre, Rex avait réussi à ce qu’elle se voit comme lui il la voyait, Pyra ne pouvait s’empêcher de juger ce pouvoir de feu comme une malédiction et non comme un don. Elle repensa en silence à des souvenirs douloureux de son passé, lorsqu’au même moment, quelqu’un frappa à la porte qui était déjà ouverte. Pyra se retourna dans la précipitation et éteignit par la même occasion la flamme rouge qu’elle avait en main. Höz, le fils du roi, était au seuil de la porte.

- Bonjour Pyra, comment allez-vous ? Demanda-t-il poliment. Puis-je entrer ?

La jeune femme regarda rapidement le prince de bas en haut. Il était vêtu d’une tunique bleue et jaune et d’un bandana rouge-orangé dont une mèche brune dépassait sur son front. Ses épais sourcils, de la même couleur de ses yeux, pouvaient lui donner un air sévère mais sa sympathie naturelle formait un contraste saisissant. Höz était un très bel homme et il ne semblait même conscient de sa beauté. Pyra n’était pas insensible à son charme sans pour autant ressentir quoique ce soit pour le prince ; elle le trouvait juste séduisant.

- Oui, se contenta-t-elle de répondre un peu froidement en fixant de nouveau l’horizon.

Höz traversa alors la chambre et se plaça aux côtés de Pyra. Tous deux observèrent l’océan en silence quelques instants avant que le jeune homme n’ouvrît la discussion.

- Savez-vous que c’est la première fois depuis des années que je rentre dans cette pièce ? Lorsque nous étions enfants, ma petite sœur refusait catégoriquement que j’y mette les pieds ! Raconta-t-il en plaisantant.

Un sourire se dessina sur le visage de Pyra ; cette anecdote l’amusait un peu. Höz poursuivit, cette fois sur un ton plus soucieux.

- Blague à part, cet endroit vous convient-il à vous et à vos camarades ? N’êtes-vous pas trop dépaysés ? Demanda-t-il, réellement inquiet.
- Tout va bien, mentit-Pyra à moitié.
- Quant à votre ami, Rex c’est ça ? Je suis certain qu—
- Tout va bien,
répéta-t-elle cette fois légèrement agacée.
- Je me permets d’insister et je m’excuse si cela vous importune, mais je tenais à ce que vous sachiez qu’aucun mal ne lui sera fait tant que ma sœur sera avec lui et ce, malgré les circonstances.

Pyra dut reconnaître que Höz était une personne véritablement attentionnée. Pour de parfaits inconnus qu’il venait tout juste de rencontrer, le jeune prince était d’une gentillesse déconcertante et pourtant tout à fait sincère. Elle ne pouvait pas lui en vouloir d’être aussi courtois. Pyra exprima alors un léger soupir.

- Je vous remercie.

Angoissé à l’idée d’avoir pu l’importuner, Höz était à présent soulagé. Plutôt que de laisser un blanc s’installer, le prince souhaita clairement lui révéler la raison de sa venue ici.

- Pyra … L’interpella-t-il un peu hésitant. Je me demandais si vous aimeriez vous entraîner à la maîtrise de votre élément.

Pyra ne put cacher son grand étonnement. Elle ne s’attendait pas à cette question dans le sens où, bien évidemment, personne ne lui avait jamais demandé cela. Elle avait passé sa vie à être rejetée par des gens qui méprisaient qui elle était en raison de son pouvoir de feu. Mais aujourd’hui, Pyra était propulsée dans les origines mêmes de son identité. Sans savoir pourquoi, elle décida de se confier à Höz.

- Là-bas … Je veux dire, en dehors de votre île, je n’ai jamais rencontré d’autre élémentaliste, raconta-t-elle l’air perdu. J’imagine que mes parents l’étaient, mais d’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours été orpheline, comme Rex d’ailleurs. J’ai longtemps été méprisée pour ce que j’étais et j’avais beau caché mes pouvoirs, ils réapparaissaient d’une manière ou d’une autre. Chassée des villages, traquée dans les grandes villes, j’ai toujours dû fuir parce que … Parce que je maîtrise le feu, parce que je suis différente.

La jeune femme marqua une pause. Elle n’était pas tant émue que cela, au contraire, elle était capable d’évoquer ses souvenirs douloureux sans craquer. Les blessures du passé lui avaient forgée une force extraordinaire ; Pyra n’était pas devenue insensible au fil des années, elle avait appris à contrôler ses émotions. Höz quant à lui, écouta attentivement le récit de son interlocutrice. Empathique, il était déjà touché par l’histoire de Pyra. Celle-ci reprit enfin.

- Mais un jour, je suis arrivée dans un petit village de pêcheurs. J’y ai fait la connaissance de Rex qui a rapidement découvert mes pouvoirs. Alors que j’étais prête à m’enfuir de nouveau avant que l’on m’y oblige de force, Rex m’a regardée avec une étincelle dans les yeux … Pour la première fois, on ne me voyait pas comme une anomalie. A cet instant, j’ai su que Rex avait changé ma vie pour toujours … Il a tenu à dire toute la vérité aux villageois. J’ai bien senti qu’ils n’étaient plus aussi bienveillants à mon égard, mais ils n’ont jamais été méchants avec moi. Rex, lui … Rex m’a fait m’accepter telle que je suis et pour cela, je lui suis infiniment reconnaissante.

Pyra ne put s’empêcher d’esquisser un sourire en pensant à son ami. Il lui manquait terriblement et sans lui, elle ne se sentait pas tout à fait elle-même ici. Mais étrangement parler de son identité d’élémentaliste à élementaliste, procurait en Pyra une légère euphorie.

- Quelle belle amitié ! Déclara-soudainement Höz. Vous êtes-vous rencontrés durant votre enfance ?

A cette remarque, Pyra secoua doucement la tête dans un élan assez mélancolique.

- Nous ne nous connaissons que depuis deux ans, expliqua-t-elle à voix basse.

Höz comprit alors de suite ce que cela impliquait : Pyra n’avait pas vécu son enfance comme une jeune fille constamment chassée et méprisée, c’était pratiquement toute sa vie qui avait été ainsi. Apprendre cela l’attrista profondément car pour sa part, Höz n’avait jamais connu cette haine pour les élémentalistes.

- Je ne peux … Je ne peux imaginer … Peina-t-il à dire, la gorge serrée.
- Je ne suis plus malheureuse aujourd’hui, le rassura-Pyra. Je suis fière de mon pouvoir et … Et oui, je serais ravie d’en apprendre plus sur mon héritage.

Heureux d’entendre cela, le prince, toujours un peu ému, sourit ensuite de toutes ses dents ! Il était vraiment content de pouvoir parler des origines de l’Arche. A vrai dire, Pyra allait être la toute première personne à qui il allait raconter tout ça, puisque Höz n’avait jamais rencontré quiconque en dehors des habitants de l’Arche. Il lui proposa alors de sortir de la chambre pour aller sur la place centrale, ce que Pyra accepta.

En marchant à travers le palais où l’air frais continuait de circuler, Höz réalisa un point important si ce n’est crucial.

- Attendez … Connaissez-vous seulement la Déesse Amaterasu ? S’étonna-t-il lui-même de poser cette question.
- Ce nom ne m’est pas familier je le crains, répondit-poliment Pyra.

Cette réponse déconcerta Höz. Néanmoins, il était un jeune homme vif d’esprit et il comprit rapidement qu’il parlait à une étrangère, à quelqu’un qui n’avait pas grandi avec les mêmes traditions que lui. Il tenta de lui expliquer calmement en essayant de se mettre à la place d’une personne pour qui cette divinité n’existait pas.

- Amaterasu est à l’origine du monde, expliqua-t-il toujours souriant. Parfois décrite comme étant une femme, parfois décrite comme étant une louve … Ce qui est sûr, c’est qu’Amaterasu a créé la vie et avec elle, les quatre éléments. Dans sa grande bonté, la Déesse insuffla ces quatre éléments aux humains et aux créatures qu’elle avait créées.

Pyra avait entendu ce genre d’histoires assez souvent notamment par le biais de contes, de légendes ou même de religions. Bien qu’elle n’ait jamais cru à ces schémas types, quelque chose la poussa à croire en Amaterasu, peut-être était-ce son statut d’élémentaliste ou bien la passion qu’éprouvait Höz en racontant son histoire.

Ils sortirent du palais en quelques minutes seulement et débarquèrent sur la place centrale où peu d’habitants s’y trouvaient. Il y avait toujours un grand soleil et de nombreuses mouettes volaient dans le ciel. Le prince décida de poursuivre son récit, regardant Pyra droit dans les yeux.

- Les fondateurs ne sont pas les descendants d’Amaterasu, ni même les premiers à avoir maîtrisé les éléments, mais ce sont eux qui modelèrent le cristal à partir d’Eau, de Feu, de Terre et d’Air, cela permit à notre île de s’élever dans le ciel pour toujours, du moins, le pensaient-ils …

Höz semblait très affecté par la chute de l’Arche. Bien que cela remontait à plus de six millénaires, il était un descendant direct d’un des fondateurs, d’où son statut royal. Face à sa soudaine peine, Pyra se sentit le besoin de le consoler.

- Et qui étaient ces fondateurs ? Demanda-t-elle, réellement curieuse.
- Oh, eh bien … Bredouilla-t-il un peu embarrassé. Ce qui est amusant, c’est qu’ils étaient tout à fait opposés à leur élément !

Le prince parvenait à contenir sa joie à l’idée de raconter les origines de l’Arche mais au fond, c’était un grand enfant. Il se remémora alors ce qu’on lui avait appris lorsqu’il était plus jeune et transmit son savoir à Pyra.

-Kurapika-
Niveau 24
06 février 2021 à 11:15:06

- Prenez par exemple Steve, l’élémentaliste de Terre, commença-Höz en parlant un peu plus rapidement. On pourrait s’imaginer une personne calme et posée … Eh bien … Steve l’était, certes, mais il était aussi connu pour être constamment dans la lune ! Ses yeux n’avaient aucune émotion dit-on mais il était d’une bienveillance rare ! Quant à sa Maîtrise …
- Sa Maîtrise ?
L’interrompit-Pyra, ne sachant pas ce que ce terme signifiait.

A cet instant, Höz réalisa qu’il avait omis de mentionner une notion clé : la Maîtrise. Il réfléchit à toute vitesse puis trouva une réponse qu’il espéra satisfaisante.

- La Maîtrise avec un « M » majuscule, c’est … Disons … Comment pourrais-je expliquer … Balbutia-Höz en se frottant le menton. Les fondateurs de l’Arche avaient atteint un stade avancé de leur élément respectif, un stade inégalé pour être précis. Ils appelèrent ça la Maîtrise qui s’est transmise de générations en générations. En l’occurrence, la Maîtrise de Steve était la Panacée ! Il avait le pouvoir de guérir toutes les maladies, ça semble impossible et pourtant … Mais attention, c’est la Maîtrise la plus difficile à acquérir, rares sont ses descendants qui ont pu atteindre un tel niveau de compétence ! En réalité, Steve était lui-même atteint d’une grave maladie qui avait rendu son corps difforme. Il ne pouvait pas utiliser la Panacée pour se soigner, mais si cela avait été possible, je doute que Steve l’aurait fait.

Pyra était ébahie. En effet, il lui était difficile de concevoir qu’un remède universel existait grâce à un élément. Mais elle avait récemment appris que tout était possible en ce monde. Elle était heureuse de savoir que Steve avait été une personne bienveillante qui avait passé sa vie à aider les autres. Puis, Pyra attendit avec hâte la suite que Höz ne tarda pas à lui raconter.

- L’élémentaliste de l’Air se nommait Sephiroth ! Bien qu’il ait toujours été apprécié et respecté par ses co-fondateurs, Sephiroth était souvent jugé comme étant distant, taciturne et même froid. Ce ne sont pas des caractéristiques forcément positives, je le conçois, mais il était également réputé pour être réfléchi, audacieux et ambitieux ! Sa maîtrise était l’Esprit et comme son nom l’indique, Sephiroth était capable de déplacer des objets par la simple force de sa pensée ou même de plonger son esprit dans la conscience d’autrui ! Vous l’aurez peut-être compris, Sephiroth est mon ancêtre et sa Maîtrise coule dans notre sang. Mon père et surtout ma sœur sont des experts, vous l’avez appris à vos dépends, mais … Mais pour ma part, je n’ai toujours pas acquis l’Esprit. Après une vingtaine d’années, je m’y suis résigné …

Höz conclut dans un petit rire qui se voulut innocent mais qui trahissait en fait une certaine déception qu’il avait longtemps refoulée. En réalité, le prince avait l’impression de ne pas être à la hauteur de l’héritage de Sephiroth et surtout, il avait toujours cru décevoir son père, sans jamais avoir une vraie conversation avec celui-ci. Si tel avait été le cas, Garoa lui aurait bien évidemment assuré qu’avec ou sans Maîtrise, Höz restait son fils avant tout.

De son côté, Pyra ne ressentait que trop bien la peine qu’accablait le prince. Elle voulut trouver les mots justes mais ne les trouva pas forcément. Alors, la jeune femme trouva une alternative.

- Qu’en est-il de l’élémentaliste de Feu ? Je suis curieuse d’en apprendre plus, avoua-t-elle en toute sincérité.

Höz comprit le geste de Pyra et il en était très touché. Il se ressaisit rapidement et poursuivit la présentation des fondateurs de l’Arche.

- Elle s’appelait Min Min ! Lui révéla-t-il. Elle n’était ni colérique ni impulsive comme pourrait éventuellement le suggérer son signe, elle était au contraire assez réservée sans pour autant être timide. Toutefois, la légende raconte qu’avant qu’elle ne fonde l’Arche, elle aurait anéanti tout un bataillon pour une histoire de nourriture … De nouilles pour être précis. Quoiqu’il en soit, voilà qui était Min Min, une femme avec plusieurs facettes, mais elle était surtout de nature enjouée !
- Et quelle était sa Maîtrise ?
L’interrogea-Pyra, désireuse de connaître la suite.
- La Maîtrise de Min Min était assez destructrice, elle était même mortelle, elle l’avait baptisée le Sceau, expliqua-Höz un peu plus sérieux. Il lui suffisait de concentrer assez d’énergie et de toucher son adversaire à une zone précise pour y laisser une marque en forme de flamme, le Sceau. Si Min Min venait à toucher son adversaire au même endroit une seconde fois, celui-ci mourrait instantanément. Mais peu d’écrits parlent de sa Maîtrise ce qui sous-entend qu’elle ne l’avait pratiquement jamais utilisée, tout comme ses descendants d’ailleurs ! Puisqu’il n’y avait personne contre qui l’utiliser, il n’y avait personne non plus pour l’enseigner !

Pyra sentit son cœur battre au creux de sa poitrine. Elle n’était pas spécialement bouleversée, mais elle était assez secouée de découvrir cette histoire qu’elle n’avait jamais connue auparavant. Pyra essaya de deviner à quoi pouvait bien ressembler cette Min Min. Puis, elle se demanda ce que représentait réellement toute l’étendue du pouvoir du Sceau. Mais comme Höz venait de le préciser, personne ne savait vraiment comment maîtriser le Sceau, malgré la présence d’un certain nombre de ses descendants ici sur l’Arche.

Après cela, Pyra demanderait de plus amples informations sur Min Min, mais il manquait un fondateur à l’appel et Höz s’empressa de la présenter.

- Et enfin, l’élémentaliste d’Eau …
- Inkling !
Compléta une voix derrière eux.

Surprise, Pyra se retourna. Elle n’avait pas remarqué la présence de Krystal derrière elle. L’anthropomorphe bleue rejoignit Pyra et Höz. Devant l’incompréhension de l’élémentaliste de feu qui n’avait toujours pas saisi le rôle qu’avait Krystal sur l’Arche, cette dernière sentit le besoin de dévoiler son identité.

- Nous n’avons pas encore eu la chance de nous présenter, je me nomme Krystal, je suis au service de la famille royale en tant que scientifique.
- Enchantée Krystal, je suis—
- Pyra, vous êtes Pyra !
L’interrompit-elle joyeusement. Fox m’a parlée de vous ! Vous êtes une Gardienne vous aussi !

Les récents événements s’étaient succédé à une telle vitesse que Pyra en avait presque oublié son statut de Gardienne. Séparée de Rex, elle avait le sentiment de ne pas remplir correctement son rôle. Mais à contrario, plus elle parlait des éléments et des origines de l’Arche en compagnie de Höz et Krysal, plus elle prenait conscience de son héritage.

Soudain, Krystal prit un air malicieux. Elle croisa les bras et tapota frénétiquement du pied contre le sol. Elle se mit à fixer Höz.

- Mon prince ? Pourquoi donc Inkling est-elle la dernière à être présentée ? Demanda-t-elle en haussant un sourcil.
- Oh … Euh …
- Allons, mon prince, je vous charrie !
Le taquina amicalement Krystal. Permettez-moi de prendre le relais, étant donné que l’Eau est mon élément !

Assez fière de son pouvoir, Krystal fit apparaître au creux de sa main une petite sphère d’eau avec de parfaits contours. Pyra était, au bas mot, émerveillée bien que leurs éléments divergeaient. De plus, c’était la première fois qu’elle voyait une élémentaliste d’Eau à l’œuvre. Krystal se mit alors à parler de la dernière fondatrice.

- Inkling maîtrisait donc l’Eau ! Répéta-t-elle d’un ton enjoué. On dit qu’elle était la plus jeune des quatre fondateurs et que son âge se reflétait dans son tempérament. Têtue, obstinée mais surtout déterminée, Inkling ne manquait pas une occasion de faire valoir ses idées et tant pis si ça déplaisait. Mais comme ses collègues, elle était très appréciée des habitants. Quant à sa Maîtrise, elle l’avait nommée « les Arcanes ». Inkling avait en effet acquis la faculté de modeler son entité physique de sorte à se transformer en n’importe quelle créature vivante ! N’est-ce pas fascinant ?

A l’instar de Höz, Krystal laissait paraître sa grande joie en évoquant les fondateurs. L’anthropomorphe laissa sous-entendre qu’elle ne possédait pas un tel don, Pyra en déduisit alors qu’elle n’était pas une descendante d’Inkling, mais d’habitants lambdas. Avant même qu’elle ne pût réagir, Krystal lui montra son bâton qu’elle tenait dans son dos avec un certain enthousiasme. Elle appuya sur un bouton et l’extrémité de son bâton s’ouvrit. Là, Krystal y déposa par petites gouttes, la sphère d’eau qu’elle avait en main jusqu’alors. Après quoi, le bâton se referma et elle appuya sur un énième bouton.

- Un instant je vous prie !

Depuis le début de cette journée, la curiosité de Pyra était constamment déclenchée et ce que préparait Krystal l’intriguait au plus haut point. Et en attendant que l’anthropomorphe ne termine, Pyra songea à toutes les informations qu’elle venait de recevoir. Lorsque soudain, elle comprit quelque chose qui lui avait échappé jusqu’alors. Elle se tourna vers Höz.

- Harmonie … Votre sœur … Elle avait l’habitude de se transformer elle aussi …
- Mais elle n’a jamais eu ce pouvoir,
lui expliqua-t-il de nouveau un peu attristé. Elle utilisait sa Maîtrise de l’Esprit pour vous y faire croire. Ma mère, Adelais, en était capable, elle maîtrisait les Arcanes mieux que quiconque.
- Votre mère était une élémentaliste d’eau,
déduisit-Pyra. Elle était la descendante d’Inkling.

Dans une volonté immuable de réaliser le rêve de sa mère décédée, Harmonie avait même recopié ses pouvoirs. En apprenant cela, Pyra ne savait pas quoi en penser. Elle trouva cela touchant et triste à la fois. En l’état actuel des choses, les deux femmes étaient plus ou moins ennemies et Pyra regretta cette situation. Elle aurait aimé lui parler plutôt que de la combattre.

- Et voilà ! S’exclama subitement Krystal. Pyra, êtes-vous prête ?

L’élémentaliste de feu acquiesça d’un hochement de tête. Krystal appuya alors sur son bâton et contre toute-attente, de la glace en sortit ! L’anthropomorphe s’éloigna de quelques pas et finit tournoyer son bâton. De nombreux flocons s'échappaient dans un spectacle des plus enchanteurs. Lorsqu’elle eut fini, Krystal s’expliqua.

- C’est ma dernière invention ! Révéla-t-elle avec fierté. Je devais l’offrir à Fox peu de temps avant qu’il ne parte, mais j’ai été retardée dans mon travail et je n’ai pas pu la terminer à temps … Quoiqu’il en soit, la voilà enfin !
- Est-ce une arme ?
S’interrogea-Pyra.
- Bien sûr ! Il est même possible de faire ça, regardez !

-Kurapika-
Niveau 24
06 février 2021 à 11:15:18

Krystal pointa aussitôt son bâton vers un petit buisson non loin de là et y dirigea une petite salve de neige. Contre toute attente, une voix criarde s’émana du buisson.

- C’est froid, c’est froid ! Ok je me rends !

A la surprise générale, Tara, recouverte de neige et grelottant déjà, sortit du buisson. Tandis qu’elle claquait des dents tout en bouillonnant intérieurement, Mac la suivit, lui aussi mort de froid suite à cette attaque glaciale.

- Je me disais bien que nous n’étions pas seuls, lança-Krystal dans un petit rire.
- Par votre faute je vais attraper la crève ! Fulmina-Tara. Si je meurs ce soir, vous aurez ma mort sur la conscience Madame-qui-fait-joujou-avec-son-bâton !
- Mac ? Tara ? Que faîtes-vous donc ici ?
Leur demanda-Pyra tout en s’avançant vers eux.
- En fait nous vous espionnions, car, plot twist, mon frère et moi sommes les grands méchants de cette histoire ! S’exclama la petite fille prise d’un regain soudain d’énergie. Et ensemble nous conquer—

Face à un public peu enclin au divertissement, Tara, blessée à jamais dans son orgueil, fut contrainte d’abandonner sa petite mise en scène en même temps que sa pose triomphale. La petite fille enleva la neige qui lui restait sur elle tout en jetant un regard noir vers Krystal, puis, elle dut prendre Mac par le bras pour les amener vers le petit groupe. Celui-ci, décidément peu bavard aujourd’hui, semblait être assez mal à l’aise. Sa petite sœur dut alors le secouer.

- Allez quoi, dis-leur grand frère ! L’encouragea-t-elle entre la bienveillance et l’agacement.
- C’est que … Hésita-Mac visiblement devenu timide.
- On a perdu sa langue ?
- Tara, stop !
- Si tu ne leur dis pas, moi, je vais le faire !

Pyra, Höz et Krystal étaient dans l’incompréhension totale, ils n’avaient aucune idée de ce qui se tramait. Mais la plus déconcertée était incontestablement Pyra qui n’avait jamais vu son compagnon de voyage Mac dans un tel état. Mis à part le fait qu’il venait de se cacher dans un buisson pour une raison qui lui échappait, elle l’avait toujours vu comme étant un homme confiant et assuré mais il était désormais tout craintif, presque apeuré. Le boxeur avait l’air perdu mais il finit justement par croiser le regard de Pyra. Mac prit alors une profonde respiration et ressentit comme un apaisement intérieur.

- Je crois … Je crois être un élémentaliste de Terre.

Il y eut comme un moment de flottement, personne ne sut comment réagir ce qui eut pour effet de renforcer l’embarras dans lequel était Mac en ce moment même. Il était réellement gêné de dire cela car il n’était absolument pas certain de ce qu’il avançait. Mais depuis le début de son périple, Mac sentait que quelque chose avait changé en lui, ou plutôt, que quelque chose s’était révélé et cela s’était semblait-il confirmé durant son combat contre Harmonie mais aussi grâce à sa rencontre avec Pyra.

- Mais … J’ai sûrement tort, se ravisa-t-il subitement en fixant ses pieds.

Dire cela à haute voix provoqua une telle tristesse ambiante, que même l’imperturbable Tara fut troublée. C’était elle qui l’avait poussé à écouter la conversation du Höz et Pyra parce qu’elle était convaincue que son frère avait bel et bien un tel pouvoir. Et puis, si tel était le cas, Tara aurait été ravie de maîtriser la Terre elle aussi !

Soudain, Höz posa une main amicale sur l’épaule du boxeur et le regarda droit dans les yeux.

- Penses-tu réellement avoir tort ? Demanda-t-il simplement.
- Ressens-tu comme une force intérieure ? Ajouta-Krystal d’un air songeur.

Mac était en proie au doute. Il était désorienté. C’est alors qu’il sentit une petite pression au creux de sa main : Tara venait de la lui prendre doucement. Sa sœur lui donna alors assez de courage pour être convaincu de ce qu’il disait. Cette force que mentionnait Krystal, il pouvait la ressentir, pas aussi distinctement qu’il le souhaiterait, mais elle grandissait au fil des jours, surtout depuis son arrivée sur l’Arche. A nouveau, Mac prit une profonde inspiration et afficha à présent un regard déterminé.

- J’en suis persuadé, je suis un élémentaliste de Terre, répéta-t-il avec bien plus de conviction.

Aucune expression de doute ne traversait le visage de Höz et de Krystal. Ils croyaient Mac sur parole, non pas parce qu’il venait de le dire, mais parce qu’ils le ressentaient. Bien évidemment, Mac allait devoir s’entraîner avec des élémentalistes de son élément pour prouver si oui non il avait raison, mais en fin de compte, cette étape était superflue, car tous ici surent à cet instant que Mac était bel et bien un élémentaliste de Terre.

- Nos ancêtres migrateurs auraient repeuplé votre monde ou bien ? Ironisa-Krystal assez émue.
- Et comment l’as-tu découvert ? Lui demanda-Höz, impatient d’en savoir plus.
- J-Je ne sais pas, fit-Mac encore un peu sous le choc. Lors de notre dernier combat contre Harmonie, je me suis réveillé sans la moindre égratignure et il y avait toute cette terre autour de moi, comme si … Comme si je m’étais protégé …
- Mais le meilleur élément de la bande, c’est-à-dire moi, Tara, aurait pu finir atomisée par une princesse vengeresse ou je ne sais quoi mais ça tout le monde s’en fout, lança la concernée en levant les yeux au ciel.

Alors que la remarque de Tara fit cette fois-ci sourire l’ensemble des personnes présentes et que Mac poursuivit son récit en relâchant son stress un peu plus, Pyra, elle, observait la scène d’un air attendri. En se réveillant ce matin, elle avait eu le sentiment qu’elle ne se sentirait pas très bien, comme depuis le jour où elle était arrivée sur l’Arche ; comme depuis le jour où Rex avait été enlevé. Pyra ne s’était pas sentie à sa place entourée de ces inconnus et de ces habitants d’une civilisation perdue. Mais tout ceci faisait partie de son histoire. Aux côtés d’élémentalistes d’Air, d’Eau et de Terre, Pyra retrouvait le sourire et surtout, pour la première fois depuis longtemps, Pyra se sentait enfin à sa place, ici, sur l’Arche.

○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○
Voilà ! :o))

Ce chapitre n'était pas censé être aussi long, oups :hap:
Mais il me semblait important de bien poser les bases des origines de l'Arche avec notamment l'apparition de 5 nouveaux persos (Amaterasu, Steve, Sephiroth, Min-Min et Inkling) même si ceux-ci sont morts depuis longtemps ! :noel:
(et j'espère que y'aura pas d'autre newcomer avant la fin de la fic parce que j'ai plus d'idée là ! :hap:)

La structure des chapitres sur l'Arche se fera plus ou moins telle quelle : on suit le point de vue d'un personnage à travers un chapitre, accompagné de nouveaux persos de l'Arche, puis au chapitre suivant, on retrouve le dernier personnage apparu. En l'occurrence, le chapitre 54 sera centré sur Mac & Tara, et ainsi de suite :oui:

Le chapitre 53 reprendra quant à lui l'arc d'Hyrule ! :o))

Ah et pour répondre à ta question Tony :d) Le coup d'Etat aurait eu lieu de toute façon. Le choix de début de fic au sujet des téléporteurs avait surtout un impact sur la relation que Lucina aurait par la suite avec ses conseillers, notamment Falcon, mais aussi Phila & Azura !
Quant à Luigi & l'arc des Sublimées en général, même si cela semble un peu à l'écart (et cela restera un peu à l'écart jusqu'à la fin de la fic), les histoires devraient se grouper. Justement, à présent, le point de vue de Samus & Lissa "prendra la place" des chapitres impairs, normalement réservés pour l'arc Hyrule !

Merci d'avoir lu ! :cute:

Mokasain
Niveau 10
06 février 2021 à 13:34:16

Je vais faire mon chieur mais l'eau est toxique pour les inklings :noel:

Sujet : [Fic] Dystopia
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