Stardust Oui c'est ça, le chapitre 87 !
Et oui c'est ce que voient Robin & co en ce moment, mais contrairement aux pouvoirs de Gardevoir ou de Vi'Qi, là il n'y a pas de projection astrale dans le passé
Matth Les musiques d'Ori ça marche toujours !
Maintenant, y a plus qu'à attendre le retour de Rex le gigachad
... oh, attends
Le 09 février 2023 à 13:00:29 :
Maintenant, y a plus qu'à attendre le retour de Rex le gigachad... oh, attends
Too soon, too soon ...
Le chapitre 84 est bientôt terminé et je devrais commencer le 85 bientôt. Le 83 est aussi terminé ! Je le posterai samedi dans la journée !
Chapitre 83 :
Comme s’il ne s’était rien passé ces derniers jours, ni même ces dernières semaines, la citadelle d’Hyrule avait retrouvé son dynamisme la caractérisant parfois. A la tombée de la nuit, les rues étaient animées et grouillaient de vie, à croire qu’un nouveau coup d’Etat n’avait pas frappé les habitants. Contrairement à celui orchestré par Captain Falcon, ce bouleversement politique semblait plaire à bon nombre de citadins ou du moins, personne ne s’en préoccupait étant donné que les Anarchistes avaient rétabli la paix à leur façon. Lassés de cette guerre de trône à n’en plus finir, l’idée de ne plus avoir de roi ou de reine et de la satisfaction que ce nouveau quotidien apportait chez chacun et chacune, avait germé dans l’esprit de nombreux habitants.
Il n’était donc guère surprenant de voir l’auberge remplie à cette heure-là et encore moins choquant de constater que les Anarchistes, malgré leurs tenues reconnaissables, s’étaient déjà fondus dans la masse. Bien sûr, ils n’étaient pas arrivés dans l’établissement sans esclandre ni remarques et cela avait quand même pris un certain temps avant que les citadins ne s’y fassent. Mais tout le monde avait fini par comprendre que les Anarchistes, au-delà de leurs convictions politiques, n’avaient pas de mauvaises attentions.
Ce n’était plus un secret ni une cachette, la reine déchue Lucina se trouvait ici avec ses alliés. Mais si au temps de Captain Falcon la tension avait été omniprésente et qu’il avait été nécessaire de protéger Lucina, ce n’était plus le cas aujourd’hui, les Anarchistes considérant le Royaume d’Hyrule comme le leur en ayant enlevé tous les titres de noblesse. Se faisant, il n’y avait pas de contre-attaque possible puisqu’ils en avaient décidé ainsi. Et malheureusement, une bonne partie du peuple semblait s’être ralliée à leur cause.
De ce fait, l’ambiance au sein de l’auberge était anormalement festive.
- Je vous ressers, déclara une des danseuses affectée au bar.
- Non ça va aller, je vous remercie, j’ai déjà bien bu, rétorqua un Anarchiste attablé, son masque blanc cachant toujours son visage.
- Ce n’était pas une question, je vous ressers ! C’est la maison qui offre !
Ne pouvant pas refuser, l’Anarchiste enchaîna ainsi son quatrième ou cinquième verre en prenant soin de toujours relever légèrement son masque sans jamais dévoiler son visage. C’était là une règle immuable des Anarchistes. Puis, l’homme d’une grande carrure tourna sur son tabouret pour observer l’auberge remplie dont un bon tiers était composé d’Anarchistes tout comme lui. Il revint ensuite vers la danseuse pour lui faire la conversation.
- Vous êtes bien amicale ! Lui fit-elle remarquer un peu saoul. Vous semblez vouloir nous rejoindre, est-ce que je me trompe ?
- Oh, c’est-à-dire que … Je … Balbutia la danseuse soudainement crispée. J’aime mon travail.
- Où est passée l’ancienne reine ? Elle se cache bien ici n’est-ce pas ?
- Euh …
- Allons, je vous taquine ! Je sais très bien que votre nouvelle patronne et elle sont amies. Elles ont perdu de toute manière.
Plus l’homme se montrait arrogant, plus son interlocutrice se refermait sur elle-même, comme si elle se forçait à être cordiale, jusqu’au moment où l’Anarchiste se leva de son tabouret, en manquant de le renverser.
- Bon … Où sont les …
- Sur votre gauche, au fond du couloir, répliqua aussitôt la danseuse.
- Sur … ma gauche ?
Alors qu’elle s’était occupée de son client jusqu’alors, la jeune femme avait déjà disparu derrière son bar, laissant l’Anarchiste un peu hébété et sans information supplémentaire. Au rythme de la musique, des cordes, des danses et des chopes de bière s’entrechoquant, il tituba jusqu’au couloir, évitant ses compères, les civils et les employées. Isolé de toute cette cacophonie, il marcha sans savoir où aller jusqu’à ce qu’une voix l’interpelle et le sorte de sa torpeur.
- Vous êtes perdu.
L’Anarchiste poussa une porte en bois déjà entrouverte et arriva dans une grande loge. Azura, la gérante des lieux, était présente. Elle venait de finir de nettoyer cette pièce en terminant de pousser cette grosse malle. Vêtue de ses traditionnels habits de danseuse lui tombant jusqu’aux pieds, Azura fixa l’homme masqué avec un regard qui lui était propre.
- Vous êtes perdu, répéta-t-elle un peu sèchement.
- Je cherchais … Je cherchais les toilettes … Répondit-l’Anarchiste, fatigué par l’alcool.
- Manifestement, on vous a mal aiguillé.
- Je m’en vais, je m’en vais …
- Gérer cet établissement m’impose certaines contraintes, poursuivit-Azura sur le même ton. Comme celle de devoir accepter n’importe quel client. Mais l’Hylienne que je suis refuserais votre entrée, à vous et à votre groupe.
Sur le point de partir, l’Anarchiste, piqué par cette provocation, se retourna dans la foulée. En dépit de son état d’ivresse, il semblait regagner ses esprits lorsque l’on critiquait les siens.
- Vous avez mal choisi votre camp, ne venez pas vous plaindre d’avoir fait les mauvais choix, rétorqua-t-il en se tenant bien droit.
- J’ai toujours agi selon mes convictions.
- N’est-ce pas vous, Azura, qui êtes à l’origine d’un mouvement social visant à offrir davantage de pouvoir au peuple ? L’interrogea-t-il, soudainement épris d’une certaine éloquence.
- Vous êtes en train de dresser un lien entre ce que j’ai entrepris avec les idéaux des Anarchistes. Une conclusion bien hâtive.
- Et pourtant, le lien est pertinent. D’ailleurs, malgré la proximité que vous partagez avec l’ancienne reine, nombreux de mes confrères et de mes consœurs se disent surpris de ne pas vous avoir vu rejoindre nos rangs.
- Je ne suis pas certaine de comprendre, avoua-Azura qui semblait perdre l’ascendant sur cette conversation.
L’Anarchiste qui aurait pu développer encore plus cette tension grandissante, eût l’étonnante intelligence de ne pas le faire et s’engagea plutôt à expliquer la démarche de son groupe.
- C’est ce que je vous disais, reprit-il avec entrain. Nous partageons les mêmes idées quant à l’avenir d’Hyrule. Vous souhaitiez abolir la monarchie, non ? C’est chose faite.
- Pas au détriment d’une reine juste, la défendit-Azura avec fermeté.
- A bien des égards, Zelda l’était également et son père avant elle aussi. Pourtant, les deux sont aujourd’hui vivement critiqués car on ne retient des dirigeants que leurs échecs. Ils en ont fait, Lucina en aurait fait également. Avant même de s’assoir sur le trône, son imprudence et son manque de sang-froid l’ont poussée à commettre l’irréparable, en allant jusqu’à assassiner un espion de la garde royale, votre fiancé, Silas.
Azura réussit à garder son calme qui la caractérisait si bien. Elle n’avait pas le temps de se demander comment cet homme avait pu avoir vent de cette information ; aussi décida-t-elle de remettre cela à plus tard.
- M’attaquer sur un sujet aussi sensible que celui-ci ne me fera pas adhérer à votre cause, lui expliqua-Azura avec justesse.
- Je ne cherche pas à vous enrôler, chacun est libre de nous rejoindre, quoique votre présence chez les Anarchistes serait la bienvenue. Mais vous avez raison, lui concéda l’homme de plus en plus lucide. Pourtant, si cet événement tragique n’a pas fait naître en vous un sentiment de vengeance envers la femme qui lui a ôté la vie, c’est que votre dévouement pour Hyrule est plus fort que la haine que vous avez pu ressentir pour Lucina.
- Et maintenant vous allez me parler de mon fils, n’est-ce pas ? Déduisit-Azura, imperturbable mais avec un léger sarcasme.
- Nul besoin. Vu votre situation, monarchie ou anarchie, cela ne fait aucune différence, il grandirait paisiblement. Mais je ne peux pas en dire autant de l’enfant de n’importe laquelle de vos employées. Avec un roi ou une reine au pouvoir, qui sont les premières victimes des inégalités, de l’injustice et bien trop souvent de la guerre ?
- Le peuple, dit-Azura dans un souffle.
- Une grande partie du peuple, oui, les plus démunis. Vous êtes la mieux à même de le savoir. Vous vous êtes élevée socialement jusqu’à côtoyer les plus grands. Vous, mieux que quiconque avez vu pu être le témoin de ce fossé qui nous a bien trop longtemps séparés. Cette époque est désormais révolue.
- Pas une fois vous n’avez mentionné l’omniprésence de la Sainte-Lignée d’Ylisse, esquiva-t-elle habilement tout en cherchant des réponses.
- Parce que nous ne combattons pas tous pour les mêmes opinions, bien que ce que vous dîtes est vrai et en dérange plus d’un.
- Pas vous, donc ?
- Si, admit aussitôt l’Anarchiste très sûr de lui. Le roi Chrom est parvenu à s’imposer dans le monde entier en un temps record. C’est alarmant, mais à mon échelle, je souhaite combattre la monarchie. Qu’il s’agisse d’un héritier de la Sainte-Lignée ou pas, cela m’importe peu. En bref, il est temps pour Hyrule de connaître une nouvelle ère. Azura, admettez-le, Lucina a perdu.
La danseuse finit par détourner le regard, comme si elle n’avait plus rien à répondre. Elle pensait avoir affaire à un ivrogne, voilà que cette conversation prenait un tournant inattendu avec un interlocuteur bien plus loquace que prévu. Après une brève inspiration, Azura lui fit comprendre qu’elle baissa les bras.
- J’aviserai en fonction de l’entrevue de demain matin qui n’aboutira à rien. C’est son chant du cygne en quelque sorte, confessa-t-elle comme une complainte. Elle enverra Philadelphia à la rencontre de votre représentant.
- Vous avez joué la comédie jusque là, je vous félicite mais je ne vous dévoilerai aucun nom, la coupa soudainement l’Anarchiste, très sérieux.
- Je vous demande pardon ? De quelle comédie parlez-vous ? Rétorqua une Azura qui essaya de jouer la carte de la crédulité.
- Les toilettes de l’auberge ne se trouvent pas dans cette partie de l’établissement. Votre tentative de me faire boire pour m’amener jusqu’ici afin que je vous dévoile des informations tenues confidentielles a lamentablement échoué. Un piège audacieux mais qui prend fin dès maintenant. Vous nous avez surestimés.
Comme à son habitude, Azura parvint à ne montrer aucune émotion suite à cet échec. Néanmoins, un léger froncement de sourcils dévoila l’inquiétude qui la gagna. Déjà que l’Anarchiste était imposant et particulièrement musclé, le voilà devenu encore plus grand, ou du moins c’était le sentiment qu’elle avait. Sur ses gardes, Azura recula d’un tout petit pas.
- Qui êtes-vous donc ?
Pour seule réponse, l’homme enleva lentement le masque qui lui avait dissimulé son identité jusqu’alors, un geste sans aucun doute interdit chez les Anarchistes mais outrepasser cette règle paraissait justifié à ce moment précis. Une mâchoire carrée, un regard bleu, froid et pourtant brûlant de passion et d’apparents cheveux blonds et longs, coiffés en queue de cheval pendante. Azura reconnaissait cet homme d’une trentaine d’années, et pour cause, c’était un client régulier de l’auberge, elle se souvint même avoir déjà dansé pour lui autrefois.
- Vous vous appelez Terry, c’est bien cela ?
- Exact, confirma-t-il en plaçant son masque à sa ceinture. Vous vous doutez bien que je ne suis pas là par hasard.
C’est alors qu’une danseuse fit son apparition dans la loge pour se mettre aux côtés de l’Anarchiste. Elle semblait déterminée. Azura posa ses yeux sur elle mais ne trouva rien à dire.
- Toi … Une Anarchiste.
- Désolée Azura, ça n’a rien à voir avec toi. Avec certaines des filles, on recherche juste de la stabilité dans notre quotidien. Depuis que tu t’es rapprochée de Lucina et que tu as fait de l’auberge son repère, c’est devenu difficile de bosser dans de bonnes conditions.
- Nous ne combattons pas tous pour les mêmes opinions, lui rappela Terry comme une pique bienvenue.
- Et qu’adviendra-t-il de moi ? Vous allez m’emprisonner ?
- Ce serait inutile et nous ne souhaitons pas employer les mêmes méthodes barbares que Captain Falcon, la rassura-t-il sur un ton qui se voulait bienveillant. Quand bien même, à ce stade, vous ne représentez plus une monnaie d’échange.
- Si vous n’êtes pas tombé dans mon piège, alors à quoi rime tout ceci ? Les interrogea-t-elle, suspicieuse.
- On voulait juste t’ouvrir les yeux, intervint la danseuse qui ne souhaitait pas envenimer la situation. N’en as-tu pas assez d’être toujours dans le conflit, dans l’opposition ? Va dire à Lucina que tout est fini, qu’elle rentre à Ylisse, avec son bébé à naître …
- Parmi nous, plusieurs personnes ont tendance à penser que même au bord du gouffre, Lucina trouvera un moyen de contre-attaquer et nous ne voulons ni victimes, ni effusion de sang, lui dévoila Terry.
- Et vous, que pensez-vous, Terry ?
- Je pense qu’il faudrait être complètement fou pour tenter quoique ce soit vu la situation. Les Anarchistes ont gagné, la monarchie a perdu, il est temps de clore ce chapitre de l’Histoire d’Hyrule.
Cette fois, Azura ne put s’empêcher de laisser s’échapper un petit rire suffisant qu’elle réprima dans la seconde. Terry et la danseuse le remarquèrent immédiatement et se demandaient ce qui pouvait bien la faire rire.
- Et c’est là votre plus grand défaut : une insupportable arrogance qui vous aveugle sur bien des choses, déclara-t-elle en le fixant droit dans les yeux.
- Qu’y’a-t-il ?
- Vous, Terry, vous êtes de ceux qui s’estiment vainqueurs avant même d’avoir gagné la partie. A trop rêver de la victoire, vous ne vous focalisez que sur ça et oubliez d’anticiper les actions de vos adversaires qui eux, continueront à se battre jusqu’au bout. Moi je pense que vous êtes idiot de ne pas avoir songé à la contre-attaque qui se déroule en ce moment-même.
- Qu’est-ce que …
- Quant à toi, poursuivit-Azura en s’adressant à son employée, j’ai été déçue d’apprendre hier que tu conspirais avec les Anarchistes et ce depuis un bout de temps déjà et que, par conséquent, tu étais au courant de mon plan. Tu t’es empressée d’aller leur répéter. Fort heureusement, des danseuses me sont plus fidèles que toi. Je songerai à te donner une seconde chance lorsque nous aurons regagné le pouvoir.
- Azura …
- Terry, nous vous avons peut-être surestimés, je le concède. Mais vous auriez certainement dû en faire de même.
L’Anarchiste se décomposa littéralement. Sentant une présence dans son dos, il se retourna presque un sursaut et aperçut dans l’entrebâillement de la porte, une femme avec un bras dans le plâtre. Philadelphia se plaqua contre la porte et enferma tout le monde à l’intérieur. Dans la loge, Terry n’eut même pas le temps de tambouriner qu’Azura sortit un éventail de sa toge qu’elle projeta droit devant elle. L’éventail au bout pointu vint se planter dans la main de l’Anarchiste, agrafant quelques échardes de bois au passage. Son cri de douleur fût étouffé par celui de la danseuse qui tenta d’appeler à l’aide mais qui fût vite stoppée par une grosse sphère d’eau que fit apparaître Azura à deux centimètres de son visage comme moyen de dissuasion : si elle criait, elle finirait noyée.
Terry n’avait pas dit son dernier mot, il retira l’éventail et le cassa en deux. Entre temps, Azura put retirer le tapis de sous ses pieds pour y ouvrir la trappe menant à l’accès au château. Prêt à bondir sur la gérante de l’auberge, Terry fût toutefois arrêté par une silhouette en manteau noir, jaillissant de sous la trappe, par un puissant coup de genou en pleine tête. Joker toucha le sol et se glissa entre les jambes de l’Anarchiste afin de passer dans son dos et le menaça d’un couteau sous la gorge. Le combat était déjà terminé.
- On en a fini ici, alerta-Joker à travers la porte.
Un bruit de clé dans la serrure et Philadelphia entra dans la pièce. Elle se dirigea vers Azura à qui elle tendit une seule corde. La sphère d’eau qu’elle maintenait en lévitation tomba au sol et vint éclabousser les pieds de tout le monde.
- Tu ne crieras pas ? Demanda-Azura à son employée, éprise d’une certaine compassion.
La danseuse à la solde des Anarchistes secoua vivement la tête, légèrement apeurée.
- Bien, dans ce cas assieds-toi ici pendant que j’attache ton camarade.
Elle s’exécuta dans la seconde tandis qu’Azura prit les poignets de Terry qu’elle attacha devant lui avec fermeté sans pour autant que ce ne soit douloureux. Le trentenaire obéit également mais ne cacha pas son amertume quant à ce retournement de situation.
- Vous avez bien joué, reconnut-il en serrant les dents. Toutefois, j’ai du mal à saisir votre objectif.
- Obtenir des informations sur votre groupe, lui dévoila Joker qui se plaça à côté de ses alliées après avoir rangé son couteau.
- Et sur la rencontre de demain, ajouta-Phila, adossée contre un mur. Qui vous représentera ? Vous avez forcément un leader.
- Vous perdez votre temps, vous savez très bien que je ne vous dévoilerai rien, leur fit-clairement comprendre un Terry désabusé. Et jamais vous n’utiliserez la violence contre moi. Je le répète, je ne vous dirai rien.
- Vous, non. Elle, oui.
Azura regarda son employée du coin de l’œil qui pensait s’être tirée d’affaire. Elle sursauta presque en remarquant toute l’attention sur elle.
- Ah non, moi non plus je ne vous dirai rien ! S’exclama-t-elle un peu bêtement.
- Estime-toi chanceuse de ne pas être à genoux sur le sol avec tes poignets attachés, lui rappela-froidement Azura.
- Et alors ? Ce n’est pas pour autant que je vais vous aider …
- Tu m’as trahie et tu abuses de ma bienveillance. Ma patience a des limites. Pour les deux mois à venir, je t’offre un toit ; mon toit, sous lequel tu manges et tu dors depuis des années déjà. Mais je te retire ton salaire dès maintenant.
- Azura je-
- Continue de m’interrompre et je double ta peine. Refuse de nous fournir des informations et je te mets à la porte immédiatement. J’espère m’être bien fait comprise.
La danseuse paraissait tout à fait désarmée face à la situation : sa nouvelle patronne ne plaisantait pas. Terry n’essaya pas même de l’en dissuader ; lui resterait muet. Alors après un moment de flottement, la danseuse se décida enfin dire tout ce qu’elle savait. Quatre employées, elle-même incluse, avaient récemment rejoint le groupe des Anarchistes. Des réunions se tenaient au château mais elle n’en avait pour le moment assisté à aucune d’entre elles.
- C’est tout ? S’étonna-Joker, peu satisfait de ces révélations. Qu’en est-il de la rencontre de demain ?
- Je crois savoir qu’il s’agira de cinq de nos membres …
- Des porte-paroles ? Les mêmes que la dernière fois ?
- Je ne pense pas … Ils font ça à tour de rôle …
- Donc vous n’avez aucun leader ? J’ai du mal à le croire.
- Moi, je ne sais pas …
- Mais je suis prêt à parier que lui, il sait.
Joker se tourna lentement vers Terry qui était resté de marbre. S’il était évident que l’homme à la musculature imposante n’était pas le chef du groupe, il n’en était certainement pas pour autant qu’un simple Anarchiste lambda.
- On en revient à la même chose, vous n’obtiendrez pas la moindre information avec moi, leur répéta-Terry avec conviction. Alors, quel est votre plan ?
- Nous allons emprunter ta tenue et je m’infiltrerai parmi les Anarchistes, puisque tu sembles déterminé à ne rien nous dévoiler.
- C’est ça votre plan ? Me garder prisonnier ? Et pourquoi tout me dire ?
- Non, nous ne pouvons pas te garder éternellement, intervint-Phila d’une voix qui se voulait douce. Et même si nous le pouvions, nous ne le ferions pas. Nous nous donnons entre vingt-quatre et quarante-huit heures, le temps que Joker en apprenne plus sur vous. Passé ce temps, Joker sera revenu et nous te libérerons. Libre à toi de dire à tes complices que nous aurons eu glissé une taupe dans vos rangs, il sera déjà trop tard.
Terry fronça les sourcils, ce qui pouvait se traduire par un fort mécontentement en vue de sa situation. Il observa ses trois ravisseurs, un à un ; ils le surplombaient. A cet instant, l’Anarchiste qui était décidément plus futé qu’il n’en avait l’air, comprit l’ampleur du piège dans lequel il était tombé.
- Vous essayez du gagner du temps, déduisit-il presque dans un murmure. Mais à quel but ?
A cela, Azura s’agenouilla un bref instant pour prendre le masque accroché à la ceinture de Terry. Elle le transmit aussitôt à Joker qui se vêtirait de la tenue complète d’Anarchiste une fois cette conversation terminée. Dès aujourd’hui, le jeune détective emprunterait le passage menant au château où il débuterait l’infiltration. Demain, ce serait au Philadelphia de prendre part à ce combat d’opposition où elle parlerait au nom de Lucina face aux représentants des Anarchistes. Quant à Azura, elle avait parfaitement rempli son rôle grâce à ce stratagème bien ficelé.
Alors qu’Hyrule s’était manifestement transformée en un échiquier géant, l’équipe de la reine, la Résistance, avait une longueur d’avance sur l’adversaire.
- La contre-attaque a déjà commencé, conclut-Azura en quittant sa loge.
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Voilà !
Merci d'avoir lu ce chapitre que j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire. Je voulais donner davantage d'importance aux alliés de Lucina et Cloud, et tout particulièrement Azura qui joue un rôle central dans la Résistance.
Au fil de l'écriture, j'ai modifié le personnage de Terry. Au départ, l'Anarchiste éméché ne devait être qu'un PNJ sans nom comme la danseuse-traîtresse. Il aurait du rester un peu saoul et tomber dans le piège, sans le déceler. Mais non seulement je me suis dit que ce serait intéressant d'introduire un ennemi, donc en l'occurrence Terry, mais comme dit plus haut, je voulais aussi mettre en valeur Azura qui a donc anticipé tous les scénarios possibles pour arriver à cette conclusion. Vous l'avez donc compris : avoir choisi le plan d'Azura était un bon choix ! Vous verrez dans le chapitre 86 si avoir choisi les plans de Cloud, Joker et Phila était également une bonne idée !
Je vais essayer de m'en tenir à 2 semaines d'attente, voire 3, le temps d'écrire les chapitres 85 et 86 ! Mais le 84 est bientôt bouclé !
Merci encore d'avoir lu !
(PS : apparemment y'a plus de bug avec JVC, chouette ! ... en fait non ça change d'un message à l'autre )
Bro, Kura arrive à introduire des nouveaux persos à ce stade de la fic. Je savais que Sora et Kazuya était dans les plans, mais je ne m'attendais pas à voir Terry
Même s'il est possible qu'il y ait un mauvais choix parmi les autres plans choisis, je persiste à croire qu'ils sont tous plus ou moins des bons choix. En dépit des risques comme la mort probable ou l'emprisonnement de Joker qui va essayer de s'infiltrer ou du fait que les Anarchistes peuvent en effet recourir à la violence contrairement à ce qu'ils s'étaient engagés de ne pas commettre, ces partis pris ne sont pas des choix individuellement bons : ce sont des choix qui ne peuvent marcher que s'ils sont pris ensemble. Il faut gagner un maximum d'informations afin de contrecarrer la domination des Anarchistes et faire renverser l'opinion du peuple en faveur de Lucina.
La présence des Veilleurs ne servirait pas trop à la confrontation entre la Résistance et les Anarchistes, et pourrait probablement jouer en la défaveur des résistants. Mais elle est nécessaire non pour cette bataille d'opinions, mais parer à toute éventualité de guerre et surtout mettre des bâtons dans les roues de Claude et Kamui et nuire encore plus à leurs plans.
Le 18 février 2023 à 15:01:12 :
Bro, Kura arrive à introduire des nouveaux persos à ce stade de la fic. Je savais que Sora et Kazuya était dans les plans, mais je ne m'attendais pas à voir TerryMême s'il est possible qu'il y ait un mauvais choix parmi les autres plans choisis, je persiste à croire qu'ils sont tous plus ou moins des bons choix. En dépit des risques comme la mort probable ou l'emprisonnement de Joker qui va essayer de s'infiltrer ou du fait que les Anarchistes peuvent en effet recourir à la violence contrairement à ce qu'ils s'étaient engagés de ne pas commettre, ces partis pris ne sont pas des choix individuellement bons : ce sont des choix qui ne peuvent marcher que s'ils sont pris ensemble. Il faut gagner un maximum d'informations afin de contrecarrer la domination des Anarchistes et faire renverser l'opinion du peuple en faveur de Lucina.
La présence des Veilleurs ne servirait pas trop à la confrontation entre la Résistance et les Anarchistes, et pourrait probablement jouer en la défaveur des résistants. Mais elle est nécessaire non pour cette bataille d'opinions, mais parer à toute éventualité de guerre et surtout mettre des bâtons dans les roues de Claude et Kamui et nuire encore plus à leurs plans.
Moi non plus à vrai dire
Comme je l'ai indiqué en fin de chapitre, ce personnage devait pas être important mais je me suis dit que c'était l'occasion idéale pour faire venir un nouveau perso de Smash. Mais jusqu'à la moitié du chapitre, ce n'était pas Terry mais ... Snake
Je n'ai pas trop pensé aux conséquences de chaque choix pour la Résistance, mais en effet, vous avez bien fait de partir sur plusieurs options pour maximiser les chances de réussite. Après, vous verrez si cela se concrétise dans le bon sens sinon les Anarchistes remporteront la partie
Mais jusqu'à la moitié du chapitre, ce n'était pas Terry mais ... Snake
Euh, nan
Après, vous verrez si cela se concrétise dans le bon sens sinon les Anarchistes remporteront la partie
Tu veux dire : Claude et Kamui
Au fait, aura-t-on à faire ce genre de choix sur Utopia?
Le 23 février 2023 à 19:25:05 :
Mais jusqu'à la moitié du chapitre, ce n'était pas Terry mais ... Snake
Euh, nan
Après, vous verrez si cela se concrétise dans le bon sens sinon les Anarchistes remporteront la partie
Tu veux dire : Claude et Kamui
Au fait, aura-t-on à faire ce genre de choix sur Utopia?
Non, non, je ne dis rien du tout
Je doute qu'il y ait des choix à faire pour l'arc Utopia, mais ce n'est pas exclu non plus !
Bonjour, ça faisait longtemps !
Vous l'avez vu : j'ai pas posté de chapitre depuis deux mois, la faute à une prise de poste et un concours ! Le chapitre 84 avait beau être pratiquement fini, je n'ai pas eu le temps de le terminer, ce qui est chose faite. Quoiqu'il me reste encore un passage à écrire, je me laisse le week-end pour le faire, sinon je le placerai pour le prochain chapitre.
Tout ça pour dire que le chapitre 84 va être LONG mais qu'il sera publié dimanche aux alentours de 18h. Merci pour votre patience !
Je viens de capter que Kura poursuit toujours sa fic en fait
Je n'ai pas lu (trois saisons à rattraper... ) mais je voulais saluer l'effort pour avoir réalisé une fanfiction de cette ampleur au fil de toutes ces années et garder ce projet à l'esprit en parallèle d'autres projets plus importants, et ce alors qu'il ne s'agit plus d'un concept très répandu aujourd'hui (pas autant qu'à l'époque de Mêlée/Brawl où c'était + le délire)
Donc bravo à toi et courage pour la suite Kura
Contre-temps ce week-end, j'ai pas pu publier le chapitre désolé
J'essaye de le poster dans les prochains jours, c'est promis !
Le 21 avril 2023 à 22:09:01 :
Je viens de capter que Kura poursuit toujours sa fic en fait
Je n'ai pas lu (trois saisons à rattraper... ) mais je voulais saluer l'effort pour avoir réalisé une fanfiction de cette ampleur au fil de toutes ces années et garder ce projet à l'esprit en parallèle d'autres projets plus importants, et ce alors qu'il ne s'agit plus d'un concept très répandu aujourd'hui (pas autant qu'à l'époque de Mêlée/Brawl où c'était + le délire)Donc bravo à toi et courage pour la suite Kura
Merci pour ton message Raptor, ça fait super plaisir ! Oui mine de rien ça va quand même faire 7 ans que la fiction a débuté, on arrive au bout, enfin !
Salut !
Je vous informe que le chapitre est terminé, la mise en page c'est fait, mais quand je cherche à le publier ... JVC plante (encore ) donc je vais devoir attendre qqs temps avant de pouvoir publier le chapitre. Ce sera peut-être dans quelques secondes comme dans quelques jours, désolé
Chapitre 84 :
Illuminé par les rayons du cristal, Sephiroth semblait briller de mille feux. Sur son visage, un rictus nouveau lui donnait un air malveillant, quelque chose qui ne l’avait jamais caractérisé jusqu’alors. Et pourtant, il était fort possible que le Sephiroth qui se trouvait dans cette chambre avec son regard dénué d’âme et aux convictions douteuses, eut été le même depuis toujours et que les blessures du passé n’eurent jamais vraiment guéries.
Sephiroth fixa Steve, si tenté que celui-ci puisse voir. Puis ses yeux se posèrent encore une fois sur le parchemin dont la sommation sonnait comme une menace. Le fondateur était peut-être un traître mais il était lucide. Il ne fournirait pas d’explications, au risque de perdre la vie.
- Le cristal, vous le prendrez une fois le moment venu, indiqua-t-il à Apireine, toujours en retrait.
- Le moment venu ? S’interrogea-t-elle, suspicieuse. Que signifie tout ceci ? Expliquez-vous.
- Faîtes-moi confiance.
Soudain, Sephiroth s’éleva du sol, seulement de quelques centimètres, lorsque Steve, après avoir lâché son parchemin, n’eut qu’à faire un pas devant lui pour projeter une puissante colonne de terre sur son nouvel adversaire.
Ce combat inévitable et pourtant insoupçonné débuta alors. Sephiroth qui maîtrisait parfaitement l’Esprit n’eut qu’à flotter dans les airs pour éviter cette première attaque. Pour que ses rêves deviennent réalité, il n’hésiterait pas à ôter la vie de son collègue tandis que les intentions de Steve demeuraient indéchiffrables : était-il prêt à faire de même pour la survie de l’Arche ? Peut-être. Constatant à son grand regret que sa colonne de terre avait été inefficace, Steve en fit apparaître une dizaine d’autres qu’il projeta toujours sur l’autre fondateur.
Sephiroth poursuivit avec aisance ses envolées dans les airs, esquivant ces assauts à répétition avec une facilité déconcertante. Pour autant, il n’était ni téméraire, ni prétentieux. Sephiroth avait toujours brillé par sa grande intelligence et en ce moment crucial, il avait parfaitement conscience de la puissance de Steve qu’il savait limitée. N’ayant jamais été un grand combattant, celui qui maîtrisait la Panacée pouvait être dévastateur mais il s’épuiserait aussi très vite. Sephiroth n’avait qu’à temporiser s’il voulait l’emporter.
Voyant une ouverture se dégager, l’élémentaliste de l’Air projeta non pas des rafales mais de véritables bourrasques de vent ; la chambre en fût secouée et des pierres virevoltèrent déjà. Mais Steve, plus rapide qu’il n’y paraissait, s’ancra fermement dans le sol et s’entoura d’un dôme protecteur fait de brisques et de cailloux ; défense que Sephiroth avait anticipé. Brandissant son katana, il fonça vers lui, décelant une faille dans son bouclier. C’était sans compter sur l’étonnante vivacité de l’élémentaliste de la Terre qui brisa aussitôt son dôme dans une explosion de grosses pierres.
Dans la mêlée, Sephiroth s’en reçut une au visage. Pour ne pas vaciller, il planta son katana dans le sol dont le contact produisit un son strident. Un genou à terre, il sentit une présence derrière lui. C’était Apireine qui n’avait pas bougé depuis le début de l’affrontement.
- Ne m’aiderez-vous donc pas ? Lui demanda-t-il légèrement agacé.
- Je n’interférerai pas dans ce conflit tant que vous ne m’aurez pas dit la vérité sur notre accord, rétorqua-sèchement Apireine qui commençait à entrevoir le piège dans lequel elle était tombée.
Sephiroth ne répondit rien et finit par se relever. Cette perte de temps retardait ses plans. Steve lui posait réellement problème. Il eut alors l’idée de le combattre dans son élément en sachant que les prochaines secondes seraient déterminantes. Sephiroth rangea son katana et pointa ses deux bras vers le cristal comme pour en absorber son pouvoir. Dès lors, l’île se mit à chuter, propulsant inévitablement Steve au plafond à cause de la gravité, tandis que Sephiroth et Apireine n’y étaient pas soumis. La seconde d’après, tout revint à la normale et Steve s’abattit avec lourdeur. L’élémentaliste de l’Air répéta ce geste cinq à six fois jusqu’à épuiser complètement son adversaire. Lorsque ce supplice fût enfin fini, Steve, trop faible pour réagir et n’ayant malheureusement jamais excellé au combat, utilisa son sang comme encre afin d’écrire ce qui était probablement son ultime parchemin. Puis, il se vit léviter au-dessus du sol de seulement quelques centimètres, le rendant totalement impuissant.
Sephiroth l’observa un instant, il ne semblait avoir aucune compassion pour ses co-fondateurs, ni même pour personne. Mais alors qu’il s’apprêta à ôter la vie de Steve sans le moindre remord, un fracas de bois et chair résonna dans toute la pièce.
Sephiroth, dans un mouvement de recul, laissa apparaître sur son visage une vraie stupeur et brisa ainsi ce masque de froideur l’ayant longtemps caractérisé. Lorsqu’il eut repris ses esprits, ce fût un dragon en porcelaine relié par un mécanisme à ressort qu’il vit face à lui. Celui-ci avait perforé le corps de Steve pour marquer celui de Sephiroth. Le fondateur se palpa une toute nouvelle cicatrice sur la poitrine qui avait la forme de flamme.
- Min Min, soupira-t-il avec appréhension.
Le dragon de porcelaine revint à sa propriétaire en repassant par le trou béant qui avait remplacé le cœur de Steve. Ce dernier tomba lourdement au sol, mort sur le coup. Un semblant de sourire resta figé à tout jamais au coin de ses lèvres. L’un des quatre fondateurs était décédé, assassiné par l’un de ses collègues, sacrifié pour le bien de tous par une autre. Apireine qui s’était pourtant montrée stoïque jusqu’alors, finit par reculer d’un pas. Quelqu’un était mort sous ses yeux.
L’air grave et le visage fermé, Min Min se tenait debout. Ses deux bras mécaniques en ressorts qu’elle avait pu fabriquer sur l’île lui tombaient le long de son corps. Elle avança de quelques pas et vint ramasser le parchemin tâché de sang de Steve.
- "Réussissez où j’ai échoué" ... Son optimisme aura été un rouage essentiel au bon fonctionnement de l’Arche.
- Tu l’as sacrifié pour me marquer du Sceau, réalisa-Sephiroth, conscient du danger que cela représentait.
- Sa vie pour des milliers d’autres. Tu allais l’achever, toi, fondateur de l’Arche. J’ai l’avantage sur toi à présent. Il me suffit de te frapper au même endroit et tu ne seras plus qu’un lointain et douloureux souvenir.
- Je suis convaincu de ta détermination à me tuer, bien que les enjeux t’échappent totalement.
- "Sa vie pour des milliers d’autres" ? Répéta-Apireine qui s’avança de nouveau. Que se passe-t-il réellement ?
Min Min fronça les sourcils, aussi bien de colère que d’incompréhension et plongea son regard d’émeraude dans celui d’Apireine. Tout ça lui échappait. L’Arche qui avait été bâtie comme un bastion d’espoir et de paix après des années sanglantes de guerres interminables, était désormais au bord du gouffre à cause d’un seul homme qui se cachait derrière de sombres ambitions.
- Votre requête nous est parvenue et nous l’avons déclinée, lui rappela-t-elle en pesant chacun de ses mots. J’ignore ce qu’il vous a dit, mais hormis … Hormis Steve, nous avons tous rejeté votre proposition.
- Sephiroth, qu’avez-vous fait ? Prononça-Apireine le souffle court.
- Pourquoi cherches-tu à anéantir l’Arche ? Réponds, lui somma-Min Min.
Dans ce nouveau climat de tension, Sephiroth excellait par son apparente tranquillité et le calme olympien dont il faisait preuve. C’était comme s’il avait anticipé tout ce qu’il se passerait dans cette chambre, à quelques détails près. Malgré son attitude presque désinvolte, Sephiroth ne put s’empêcher de grimacer en palpant encore sa toute nouvelle cicatrice en forme de flamme. Il se savait dorénavant vulnérable.
- Apiriene, l’interpella-t-il doucement. N’approuvez-vous donc pas mon initiative ? Quoiqu’il advienne, votre île sera sauvée.
La dirigeante d’Utopia paraissait dubitative. Les paroles de Sephiroth la faisaient réfléchir, bien plus qu’elle ne l’aurait pensé. Etait-elle prête à sacrifier son humanité pour venir en aide aux siens ? Cette simple pensée lui fit froid dans le dos alors même qu’elle avait toujours été mue d’une volonté inébranlable.
- Je n’ai jamais eu d’autre objectif que de sauver mon peuple tandis que vos actions condamneront le votre, rétorqua-t-elle sèchement.
- Vous aurez du sang sur les mains, tout autant que moi.
- Je ne pourrais accepter une démarche aussi barbare que la vôtre.
- Même au détriment de la vie de milliers d’innocents ? Refusez notre cristal et vous condamnez les habitants d’Utopia, lui rappela-t-il froidement. Vous savez tout comme moi qu’il n’y a pas d’autre alternative.
- N’est-ce pas vous qui les condamnez tous, votre propre peuple, alors même que vos collègues fondateurs ont refusé de me venir en aide ? Renchérit-Apireine toujours sur la défensive.
- J’y vois une évolution, un retour à zéro.
- L’Arche s’abattra inévitablement sur la terre où elle a vu le jour. Elle menace de détruire le monde d’en-dessous, est-ce là votre souhait ?
- Est-ce le vôtre ?
Toujours stoïque et immuable, Apireine montra pourtant là une légère faiblesse dans son comportement. Certes, elle méprisait ces terres en contrebas où elle n’avait connu que la guerre et la misère. Utopia représentait justement ce rêve de renouveau et d’union qu’elle avait tant cherché. Toutefois, le doute qui commençait sérieusement à la consumer de l’intérieur revenait encore : Apireine était-elle prête à sacrifier tout une civilisation pour sauver la sienne et par la même occasion endosser cette lourde responsabilité ? Mais plus elle y réfléchissait plus les conséquences lui importaient peu tant elle était obnubilée par la survie d’Utopia qui en était à un seuil critique.
- Je ne vois toujours pas ce que vous y gagnez, poursuivit-elle toujours très tendue.
- Quel mal te ronge Sephiroth ? Intervint Min Min qui enjamba tristement le corps de Steve.
Aussitôt, le traître parmi les fondateurs se désintéressa d’Apireine en qui il ne voyait qu’un pion dans son grand dessein. Il fixa sa consœur, la seule qui, à ce jour et en ce moment très précis, pouvait l’arrêter.
- Penses-tu réellement que la guerre n’est plus qu’un vestige du passé ? Lui demanda-t-il à voix basse.
- Que veux-tu dire par là ? L’interrogea l’autre fondatrice, toujours sur ses gardes.
- L’Arche et Utopia ont toutes deux étaient construites après-guerre, conçues comme étant des paradis célestes. Toutefois … Humains, Pokémons et autres races dont nous ignorons l’existence … Il semblerait que nous soyons tous enclins à nous autodétruire, que ce vice enfoui en chacun de nous finisse par se révéler à la moindre situation conflictuelle. Sinon, comment expliquer un tel appel à la violence ? Nous ne partageons pas la même histoire que les habitants d’Utopia, pourtant cette volonté de bâtir un monde de paix est commune.
- Et alors ?
- Mais qu’en est-il de tous les peuples que nous ne connaissons pas, ceux qui sont restés là-bas, sur la terre ferme ? Poursuivit-Sephiroth qui paraissait sûr de lui. Il serait idiot de penser que la guerre n’existe pas comme elle a existé pour nous. En réalité, nous nous sommes montrés bien hypocrites dans notre tour d’ivoire, fermant les yeux sur les atrocités du monde d’en bas. Préférant nous concentrer sur notre propre survie, nous avons oublié celle des autres.
- Ton altruisme a ses limites, Sephiroth, lui expliqua sa consœur qui maintenait son regard. Tu ne peux pas sauver tout le monde. Et ce n’est pas en détruisant l’Arche que tu réussiras ce but irréalisable que tu t’es fixé.
- Je n’en ai pas l’intention.
- "Une évolution, un retour à zéro", répéta-Apireine, le souffle coupé. Ainsi, vous étiez sérieux, vous souhaitez réellement que votre île s’effondre pour anéantir ce monde.
- Et Utopia ne périra pas, vous avez ma parole. Je ne vous mentirai plus, Apiriene.
Tout le monde s’était subitement tu. La dirigeante d’Utopia était de plus en plus en proie au doute. Bien qu’elle n’adhérait toujours pas au barbarisme du projet fou du fondateur, Apireine reconnaissait être tentée par cette proposition. Il lui avait menti, mais sur ce coup, elle lui faisait confiance. Son peuple n’avait connu que la misère, certainement plus que celui de l’Arche même si elle refusait de comparer leurs passés tragiques. En tant que représentante de toute une civilisation, Apireine devait être prête à faire les sacrifices les plus douloureux. L’univers pouvait être détruit, si Utopia résistait, elle en serait comblée.
De son côté, Min Min assistait presque impuissante à cette scène surréaliste. Elle avait bien conscience que les prochaines minutes seraient décisives pour l’avenir de l’Arche et qu’avec la mort de Steve et en l’absence d’Inkling, la jeune femme représentait le dernier bastion avant l’effondrement total de son île. Elle avait déjà un avantage sur Sephiroth qu’elle saurait exploiter le moment venu.
- Tu ne nous as toujours pas répondues, l’interpella-t-elle en haussant la voix. Qu’est-ce que t’y gagnes à la fin ? Que la folie t’ait consumé jusqu’à vouloir créer un nouveau monde, je peux le concevoir, de toute façon, Inking comme moi, tous les deux, on n’a jamais pu te voir en peinture. Mais contrairement à elle, moi je sais que tu es le plus intelligent de nous et que tu ne fais pas tout ça sans une bonne raison derrière.
Sephiroth ne préféra pas répondre, se contentant de fixer de nouveau son interlocutrice. Puis, une vive bourrasque vint alors effleurer les cheveux blonds de Min Min qui virevoltèrent. Elle n’était pas la cible. Derrière elle, la double porte de la salle du cristal s’était refermée brutalement. Min Min devina facilement qu’il n’était plus possible de la rouvrir ; Sephiroth avait certainement utilisé l’Esprit pour sceller à tout jamais l’entrée.
Quelques secondes après, on entendit tambouriner à la porte. Des sanglots mêlés à des coups de poings vinrent instaurer un vacarme assourdissant. C’était sans nul doute Inkling qui essayait désespérément d’entrer dans la salle du cristal. Bien que l’accès fût désormais condamné, Min Min, elle, ne souhaitait pas que sa jeune collègue prenne part au combat ; il s’agissait là d’une question d’orgueil mêlée à une trop grande protection à l’égard d’Inkling qu’elle avait souvent mal jugée par le passé.
- Un bien beau principe que de vouloir gouverner toute une civilisation en plaçant à la tête de l’île quatre représentants des anciennes nations quand en réalité toi et moi étions les seules forces de propositions. Nous aurions dû écouter davantage Inkling et ne la rabaisser ni à son âge, ni à son incapacité à développer sa Maîtrise, regretta-t-elle tardivement. Tout comme nous aurions dû prendre en considération l’opinion de Steve quant au sujet épineux du cristal d’Utopia. Que se serait-il passé si je m’étais montrée moins arrogante et plus à l’écoute ? Pas grand-chose, j’imagine. Tu avais tout prévu depuis le début, pas vrai ?
- Peut-être, répondit-Sephiroth sur un ton évasif mais teinté de malice.
Plus elle parlait, plus les choses faisaient sens dans l’esprit de Min Min. Lorsqu’elle tenta de déchiffrer les sombres intentions de Sephiroth, un élément en particulier lui sembla cohérent avec son ambition dévastatrice.
- Quoique tu fasses, rien ne pourra les faire revenir, tu le sais ? Se radoucit-elle. Ma famille ... Ton meilleur ami ... Tous les proches qui n’ont pas eu la chance de découvrir notre belle île ...
Touchant du bout des doigts la vérité sans pour autant la déceler parfaitement, Min Min eut au moins le mérite de faire réagir le traître des fondateurs qui se plongea dans une expression indéchiffrable.
- Si ma route vient à croiser celle d’un être ayant eu la malchance de revenir d’entre les morts, je lui ferais part de toute la peine que j’éprouverais à son égard, déclara froidement Sephiroth qui s’était davantage crispé. Et je lui demanderais ce que cette seconde vie lui aurait apporté dans ce monde toujours aussi corrompu. Alors, non, je ne souhaite pas lui infliger ce supplice, Sora ne mérite pas ça.
- Que penserait-il s’il te voyait ainsi ? Le provoqua-Min Min qui cherchait désespérément à déstabiliser son confrère.
- Je ne lui demanderais pas de me soutenir dans ce projet, je suis certain qu’il n’approuverait pas, relativisa-t-il avec une grande lucidité. Mais le jeune homme pieux qu’il était pourrait enfin justifier sa foi auprès du Dieu que j’incarnerai dans ce monde nouveau car je ne saurais abandonner mes fidèles dans les moments les plus critiques de leurs vies insignifiantes.
- Ne nous punis pas parce que votre foi en la Déesse Ameterasu a été ébranlée par la guerre.
La phrase de trop pour Sephiroth qui, même s’il demeura fidèle à lui-même en ne cédant pas à la colère de la blessure profonde de son cœur, passa enfin à l’offensive. Il utilisa sa Maîtrise de l’Esprit pour projeter Min Min contre la porte mais cette dernière était rapide. Ses deux bras ressorts s’étaient déjà allongés et les dragons à leurs extrémités ouvrirent leur gueule pour cracher du feu. C’était là le début d’un combat à mort opposant deux titans, probablement les deux meilleurs combattants que ce monde n’avait jamais connu.
Tandis qu’Apireine s’éloigna du champ de bataille tout en restant bien présente et sans se cacher derrière un abri, Sephiroth, lui, savait qu’il devait se montrer prudent ou sinon c’était le trépas assuré. Contraint d’arrêter déjà son emprise psychique sur sa collègue, le fondateur recula pour éviter cette contre-attaque. Sephiroth recommença aussitôt en la projetant violemment sur le côté mais Min Min était une combattante habile. Elle rabattit son bras gauche et s’en servit d’amorti contre le mur tout en continuant d’attaquer avec son autre membre ce qui força une nouvelle fois Sephiroth à faire un pas en arrière.
- Tu m’agaces … Ne put-il s’empêcher de murmurer en grinçant des dents.
- Je mentirais si je disais ne jamais avoir eu envie de t’affronter, révéla une Min Min galvanisée. Si mon éventuel triomphe peut aussi sauver l’Arche de la destruction et de ta folie, alors je ne retiendrai pas mes coups !
[ https://www.youtube.com/watch?v=gXq5MgNPE_U ]
Sachant pertinemment qu’il n’y avait que deux issues possibles à la fin de ce duel, Min Min redoubla de détermination pour venir à bout de Sephiroth. Elle garda bien en tête qu’elle avait un avantage certain sur lui. Après avoir ramené ses bras le long de son corps, Min Min s’en servit comme de propulseurs pour s’élancer contre son adversaire. Ne manquant pas de rapidité mais ne possédant pas l’extraordinaire pouvoir que l’Esprit conférait à Sephiroth, la fondatrice fut bien vite stoppée dans son élan d’un simple mouvement de tête. Mais Min Min sut rebondir en effectuant une roulade au sol. Ses dragons l’encombrant quelque peu, elle n’eut qu’à secouer ses poignets faits de ressorts pour faire apparaître deux disques circulaires particulièrement tranchants qu’elle imbiba aussitôt de flammes dévastatrices.
- Prends ça !
Regagnant ainsi cette rapidité qui la caractérisait déjà, Min Min proposa à son confrère une danse endiablée, rythmée de coups de poings et de pieds dont Sephiroth, bien moins expérimenté dans le combat au corps à corps, ne put qu’en contrer la moitié. Elle allait beaucoup trop vite pour lui, il lui était impossible d’utiliser encore l’Esprit sur elle. Ses bras et ses jambes étaient lacérés de toute part mais Sephiroth tâchait de ne jamais dévoiler sa nouvelle cicatrice sur son torse ; une seule attaque de l’élémentaliste de Feu et il mourrait.
Lorsque cela devint trop difficile pour lui, le fondateur fut contraint de brandir son katana qu’il plaça contre lui de sorte à se protéger. C’était là une belle ouverture pour Min Min qui, à l’aide de ses deux cerceaux, désarma facilement son opposant envoyant le katana à l’autre bout de la pièce. Un banal obstacle pour Sephiroth qui le fit revenir en une fraction de seconde grâce à l’Esprit et le fit ainsi virevolter dans les airs telle une libellule un peu trop insistante.
- Tu te caches derrière ta Maîtrise ! Tenta-t-elle de le provoquer.
En difficulté, Min Min n’eut d’autre choix que de se tortiller dans tous les sens, sautant, s’accroupissant, évitant avec grâce les assauts répétés du katana. C’était sans compter sur Sephiroth qui, ses deux mains tendues, utilisa ses pouvoirs télékinésiques pour faire se rapprocher son arme volante et Min Min. Cette dernière vit la lame foncer droit vers son cœur. Sous l’emprise de son confrère, elle n’était pas libre de ses mouvements mais ses bras factices pouvaient encore bouger. Aussi se précipita-t-elle de les intervertir à nouveau pour faire réapparaître ses dragons qu’elle envoya sur Sephiroth.
Bien obligé de focaliser son attention sur cette potentielle attaque mortelle arrivant vers lui, Sephiroth relâcha son emprise pour repousser Min Min dans le fond de la pièce. De fait, son bras ne put s’allonger indéfiniment et les flammes que cracha le dragon lui chatouillèrent les cheveux.
- Ce n’est pas fini ! Insista la fondatrice.
S’ancrant dans le sol, Min Min tendit son bras au maximum jusqu’à son adversaire. Pour ne pas succomber au Sceau, Sephiroth mit toute son énergie psychique à repousser Min Min tandis que celle-ci, immobile, s’efforça à gagner quelques précieux millimètres pour que les flammes de son dragon de porcelaine touchent la marque qu’elle avait préalablement laissée.
A ce duel mortel, nul ne pouvait prédire le gagnant car s’il était indéniable que les pouvoirs de Sephiroth étaient inégalés, Min Min, elle, était une héroïne de guerre qui avait joué un rôle capital dans le combat opposant les anciennes nations au sorcier Kazuya. Sa force et sa volonté étaient immuables.
- Encore un peu … Grommela-t-elle dans un effort surhumain.
Sephiroth voyait s’approcher le feu menaçant près de sa poitrine où figurait dorénavant le Sceau. S’il bougeait, il mourrait. S’il faiblissait, il mourrait également. Il n’avait pas d’autre choix que de continuer à repousser sa consœur. Alors, sans se détourner de Min Min, il interpella Apirieine au loin qui assistait toujours silencieusement et surtout passivement à ce terrible affrontement.
- Apireine, pensez à votre peuple, pensez à votre île, s’écria-t-il malgré lui. Vous le savez tout aussi bien que moi, il n’y a pas d’autre alternative.
- Vous pou--
- C’est impossible, l’interrompit-il brutalement comme s’il avait anticipé ce qu’elle allait répondre. Nous serions en surpopulation et les ressources viendraient à manquer. C’est là la dernière chose que vous souhaiteriez. Préoccupez-vous plutôt de la survie d’Utopia et n’oubliez pas les horreurs de la guerre qui ont fait naître votre île.
- Mais vous …
- Vous avez ma parole, Apireine, répéta-t-il en la coupant une seconde fois. Utopia ne succombera pas. Sa place est dans les cieux et elle y restera.
Sephiroth avait désespérément besoin d’une aide bienvenue dans ce moment critique ; une aide qu’Apireine n’était pas certaine de bien vouloir lui fournir. Pourtant, la dirigeante d’Utopia reconnaissait être troublée par ce flot d’informations et surtout par ce dilemme auquel elle était confrontée. Sur la balance de la moralité, il paraissait évident que sacrifier un nombre incalculable d’innocents pour n’en sauver qu’une minorité n’était pas un bon choix. Mais Apireine l’avait très bien dit elle-même : son identité de Pokémon lui donnait une longévité qu’humains et autres races ne savaient égaler. Elle avait tout vu, tout vécu. Elle était la mieux placée pour comprendre l’ambition de Sephiroth aussi cruelle et démesurée fût-elle.
Apireine ferma les yeux et remua vivement son bras afin de projeter un dard empoisonné devant elle. Min Min laissa échapper un cri de douleur et perdit toute la force qu’elle avait accumulée, de quoi laisser pleinement le temps à Sephiroth d’utiliser l’Esprit pour envoyer directement son katana vers Min Min. En une fraction de seconde, le katana tournoya sur lui-même et vint trancher les deux bras mécaniques de la fondatrice qui tombèrent mollement au sol. Presque totalement impuissante, Min Min aperçut ensuite le katana se diriger droit sur elle. Dans un ultime espoir, elle ouvrit grand la bouche pour y cracher un torrent de flammes. Si le feu ne repoussa par le katana, l’impact était si puissant qu’elle se vit projeter de quelques centimètres en arrière, juste assez pour éviter cette attaque mortelle.
- Vas-tu mourir à la fin … Pesta-Sephiroth, fortement agacé par cette perte de temps.
Le katana du fondateur flottait toujours en l’air et Min Min n’avait pas dit son dernier mot. Elle se rua sur le mur derrière elle et s’en servit comme appui pour s’élancer vers Sephiroth sur qui elle réitéra son attaque de flammes en crachant un véritable brasier. Mais la douleur provoquée par le poison d’Apireine la relança brusquement et elle se rétama au sol. Affaiblie mais encore en vie, Min Min tenta de se relever dans la seconde, ce fût un échec. Le poison était si fort que ses jambes en furent paralysées.
A genoux, démembrée de ses bras, Min Min était en bien mauvaise posture. Lorsqu’elle regarda devant elle, réalisant inconsciemment qu’elle avait certainement perdu ce combat, elle ne vit qu’Apireine au fond de la chambre : Sephiroth et son précieux katana avaient disparu.
Le fondateur avait bondi du sol, tenant fermement son arme contre soi et la pointant vers le bas. Sephiroth vint achever Min Min en la transperçant de tout son corps. Un coup fatal qui la fit s’effondrer presque instantanément.
Baignant dans son sang, son corps étendu à même le sol, Min Min était incapable de voir son adversaire, contre qui elle aurait pu triompher si le combat avait été équitable. Alors que ses paupières battirent déjà lourdement, elle porta son regard sur Apireine au loin et tenta de s’exprimer à voix basse, le souffle haché.
- Je ne réalise que trop tardivement … que notre inaction aurait condamné votre île sur le long terme … Mais … Mais jamais nous n’aurions pu faire ce que vous venez de faire. Utopia perdurera, mais vous … Vous, Apireine … Vous aurez le poids de milliers de victimes sur votre conscience.
Apireine ne rétorqua rien. Elle avait franchi la limite inatteignable. Et malgré tous les événements sanglants qui s’étaient produits dans cette chambre et qui forgeraient l’Histoire, Apireine n’hésiterait plus. Des vies pour en sauver d’autres. Elle refusait de voir tout ce qu’elle avait bâti mourir à petit feu. Elle observa donc Sephiroth s’approcher doucement de sa consœur désormais démembrée qui tenait encore à la vie.
- Quant à toi …
Min Min attendit le moment opportun pour se relever grâce à ses jambes encore valides. Elle puisa dans ses toutes dernières forces pour faire fi du poison et bondit vers Sephiroth dans un puissant cri. Une flamme jaillit de sa bouche entrouverte, prête à cracher son feu tel un dragon enragé. Malheureusement pour elle, la glorieuse combattante aux pouvoirs enflammés fût bien vite stoppée dans son élan. Sephiroth, comme s’il avait prédit cet ultime acte de bravoure, se tenait debout, face à Min Min qu’il fit léviter une dernière fois grâce à l’Esprit. Quelques braises vinrent effleurer sa poitrine où était inscrit le Sceau, mais cela ne suffit pas à l’activer.
Constatant sa triste défaite, Min Min, à bout de forces, se résigna en baissant tristement la tête tandis qu’elle continua de se vider de son sang. Elle se vit reposer lentement au sol par Sephiroth, non pas par pitié, mais plutôt par respect pour celle qui avait fondé l’Arche avec lui.
Dans ses derniers instants, Min Min eut une pensée pour le dernier rempart à la folie du fondateur.
- Inkling … Inkling peut encore sauver l’Arche …
- Sois rassurée, chuchota-Sephiroth qui avait posé un genou au sol pour lui murmurer à l’oreille. Elle réussira.
A l’article de la mort, Min Min émit un long soupir, comme fatiguée par tout ce qu’elle avait vécu mais fière d’avoir contribué à apporter la paix à son peuple, aussi court cela fut-il.
- Qui es-tu vraiment, Sephiroth ?
- Nous nous reverrons, Min Min.
Sans pour autant répondre à sa question, le fondateur offrit à sa collègue une mort relativement douce. En effet, Min Min venait de rendre son dernier souffle, dans l’incompréhension et la frustration. Son corps reposa donc aux côtés de celui de Steve, tous deux assassinés par l’effroyable Sephiroth. Celui-ci se releva lentement, dans un silence assourdissant qui fut toutefois rapidement brisé par Apireine.
- Quelle image vais-je donner à mes descendants ? Et que pensera mon peuple lorsqu’il apprendra que je suis responsable de l’annihilation d’une civilisation ?
Sephiroth l’avait entendue mais eut bien du mal à ôter son regard de la cicatrice sur sa poitrine que lui avait laissée Min Min. Après quoi, il s’approcha d’Apireine et la dévisagea un long moment.
- Alors, vous regrettez votre décision, constata-t-il avec déception.
- Vous vous trompez, répliqua-t-elle sèchement encore bien marquée par cette avalanche d’événements. Je prends conscience de mes actes, mais je finirai par être en paix avec moi-même.
- Dans ce cas, vous me surprenez, Apireine. J’admire votre résilience.
- Cessez donc cette mascarade et finissons-en. Le cristal, donnez-le-moi.
Le fondateur n’était pas sensible à la froideur de son alliée. Ses injonctions paraissaient bien futiles puisque lui seul était maître de toutes les décisions. Alors, tout en fixant celle qui lui avait prêté main forte dans sa quête démesurée, Sephiroth agita gracieusement ses doigts jusqu’à capter l’entière attention d’Apireine. Cette dernière était déjà sous l’emprise de l’Esprit.
- Bien, déclara-l’élémentaliste d’un sourire narquois. Vous allez m’écouter attentivement. Un tout jeune Pokémon répondant au nom de Scrutella réside à Utopia. D’ici quelques années, elle évoluera en Siderella et siégera à vos côtés. Vous ferez en sorte qu’elle tombe sur le livre que je vais vous transmettre. Enfin, lorsqu’un dénommé Professeur Saule vous soumettra un projet scientifique, le projet Game & Watch : vous refuserez son initiative. Faîtes-le et je deviendrai Tabuu ; la suite est déjà toute écrite.
Complètement influencée par l’Esprit, Apireine était désormais une coquille vide. Elle n’acquiesça pas aux ordres qu’elle avait reçus, pourtant, elle obéirait malgré elle. Sephiroth, qui n’avait toujours pas exposé ses sombres desseins et son véritable objectif, se décida à le faire, non pas forcément à ce Pokémon devenue coquille, mais à tous ceux qui assisteraient à ce moment précis dans le futur, car, il le savait déjà, cela se produirait.
Jusqu’alors affublé de son sourire malin, Sephiroth changea brusquement d’expression, comme si se confier à haute voix était un exercice difficile, lui qui avait terrassé deux fondateurs. Plus qu’une simple pudeur, Sephiroth était convaincu qu’il ne parviendrait plus jamais à s’ouvrir ainsi ; il profita donc de cette parenthèse aussi courte fut-elle, pour parler librement de ce qu’il ressentait.
- A la fin de la guerre, comme beaucoup d’habitants de l’Arche, je ne suis pas parvenu à me guérir. Les cicatrices sont trop profondes. Chaque jour, je pense à mon meilleur ami et à toutes les victimes de ces guerres sans fin. L’Arche n’était qu’une illusion, un pansement éphémère. Autant l’arracher le plus tôt possible. Alors, un jour, grâce la Maîtrise de l’Esprit, j’ai engrangé une vision ; une vision s’étalant sur des millénaires de civilisations. J’y ai vu des guerres plus longues et plus barbares encore que celles que nous avons connues, l’humain, dans sa bêtise, n’apporte que la mort et le désespoir. Mais j’y ai vu aussi l'annihilation de toute forme de vie, la promesse d’un nouveau départ, comme une page blanche dont je serai l’auteur, accompagné de deux fidèles disciples qui marcheront avec moi dans ce futur radieux. J’ai baptisé cet espoir “le Printemps”. Quant à ma vision, je l’ai matérialisée.
Il ouvrit alors le Livre de la Prophétie et le feuilleta, toujours affublé de son sourire. Cet ouvrage magique était en réalité la vision de Sephiroth, détaillant chaque action, chaque parole qui le mènerait jusqu’à un moment précis dans son existence. Plus qu’un simple artéfact, le Livre de la Prophétie avait été créé par le plus grand élémentaliste de l’Air : son pouvoir de l’Esprit était si avancé que le livre constituait une valeur de vérité. Pour Sephiroth, il n’y avait pas de doute. Ce qui était consigné ici se produirait forcément.
Sephiroth s’était arrêté à une page où des surnoms, comme des titres honorifiques, semblaient flotter à chaque recoin.
- Dans quelques instants, je placerai mon âme dans le cristal où j’y sommeillerai pendant un certain temps jusqu’au jour où ils me réveilleront. Celle qui initiera cette grande quête, l’héroïne. Celui qui portera l’histoire de l’Arche avec lui, l’héritier. Celui qui en fera de même avec Utopia, la mémoire. Celle qui réunira tous ces protagonistes pour leur ultime combat, la lumière. Et celui qui sacrifiera inutilement sa propre vie pour eux, le protecteur. Il me tarde d’assister à vos tentatives déjà infructueuses de m’empêcher l’avènement du Printemps. Mais surtout, grâce à vos destins entrecroisés, je la rencontrerai enfin. Elle sera là.
Comme enveloppée d’une étrange lueur, l’enveloppe corporelle de Sephiroth se mit à disparaître progressivement, comme s’il était lentement aspiré par le cristal. Pour autant ses doigts effleurèrent un nom inscrit en plein milieu de la double page. Moins net que les autres, on distinguait difficilement “Amaterasu” ou “Amytherasu”. Mais ce nom y était bien inscrit et contrairement aux autres, il ne flottait pas.
- Je te ferai enfin face. Avant que ton trépas ne signe l'avènement du Printemps, je te confronterai à ton absence. Et je te poserai cette question.
Sephiroth n’était désormais plus qu’une vague silhouette, fusionnant avec le cristal et entamant par la même occasion la destinée qu’il s’était lui-même créée.
- Pourquoi nous as-tu abandonnés ?
Le son d’un objet qui était tombé lourdement contre le sol en pierre jaune sembla réveiller brusquement Apireine qui avait presque sursauté. Le Pokémon observa les alentours, un peu soucieuse, comme si elle avait dormi un long moment. La vue des corps étendus de deux fondateurs de l’Arche la ramena à la réalité. Ça, elle ne l’avait pas oublié et elle ne l’oublierait sans doute jamais. Son regard l’amena ensuite à ses pieds où elle y trouva un vieux manuscrit relié qu’elle s’empressa de prendre machinalement, sans y réfléchir. Ce livre mystérieux, elle finirait par le transmettre à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas encore tout à fait. Apireine se demanda un instant s’il appartenait à Sephiroth, quoiqu’elle fût incapable de dire où il était.
Puis, elle se dirigea naturellement vers le cristal de l’Arche, bien que cette fois-ci ce fût guidée par sa propre volonté. Il n’y avait plus de temps à perdre : elle le prit au creux de sa main et il n’y eut aucune résistance. Il lui parût que le cristal voulait être pris. Bien sûr, l’île céleste entama aussitôt une chute libre vers la terre ferme ; chute à laquelle Apireine n’était pas sujette car elle venait de déployer ses petites ailes qui lui permirent de lutter contre la gravité.
Et tandis que les corps des deux fondateurs se retrouvèrent projetés contre le plafond dans une violence rare, Apireine, elle, se détourna assez rapidement de ce spectacle qui promettait d’être encore plus apocalyptique. Derrière elle, un passage magique s’était ouvert vers Utopia. L’avait-elle façonné ou bien venait-il d’apparaître au moment où elle avait pris le cristal ? Apireine ne se posa pas la question tant son esprit était embrouillé et elle s’engouffra dedans sans se retourner. En plus du poids de toutes les victimes qu’elle avait désormais sur ses épaules suite à son acte, Apireine portait également avec elle un cristal annonciateur de bien des bouleversements à venir et qui, en quittant l’Arche, scintilla d’une vive lueur. Ce fut là l’ultime sourire narquois de Sephiroth avant son futur réveil.
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[ Utopia : https://www.youtube.com/watch?v=RmV2IhkfH9k ]
La vive lumière bleue qui avait inondé la pièce de sa lueur diminuait progressivement sans pour autant disparaître mais plutôt pour se concentrer autour du cristal. Complètement aveuglés et déstabilisés, les six héros restèrent pantois face à ce qu’ils venaient de vivre. Pourtant, ils avaient déjà conscience que tout ça n’avait duré qu’une brève seconde.
Le premier à parler, peut-être le plus ancré moralement parlant, ce fût Link.
- Tout ce que nous avons découvert, tout ce que nous avons vu … déclara-t-il lentement en se tournant vers la fratrie royale. Il s’agit de …
- Sephiroth, notre ancêtre, compléta-Höz, le visage fermé mais démontrant une certaine colère.
Cette rage intérieure, Harmonie la ressentait facilement chez son grand frère. Plutôt que de focaliser son regard sur ce cristal brillant qu’elle avait désiré pratiquement toute sa vie, elle pencha plutôt sa tête pour observer son aîné. Il y avait tant de choses à dire,surtout pour eux, descendants des fondateurs de l’Arche. Harmonie se contenta d’aller chercher la main de son frère qu’il avait fermé et serré pour former un poing sans s’en rendre compte, comme pour lui signifier qu’elle était là pour compatir à leur douleur commune. Ce simple geste fraternel réussit à tempérer tout cet amas de sentiments négatifs que ressentait Höz à cet instant précis.
Soudain, quelqu’un chuta dans la salle du cristal. Lucario venait de s’effondrer, comme s’il avait chuté et que ses pattes ne pouvaient plus le supporter. Ses deux paumes étaient placées sur son front et ses yeux étaient grands ouverts à fixer le sol.
- Non … Ce n’est pas possible … Souffla-t-il dans une plainte. Apireine n’aurait jamais commis un acte aussi … aussi …
Le Pokémon en perdait ses mots. Cette épopée avait été pour une véritable succession d’événements traumatiques. Cette fois, c’était la goutte de trop. Pour autant, Robin et Roy s’empressèrent de le relever ce qui s’avéra plus difficile que prévu tant Lucario ne semblait plus avoir aucune volonté.
- Notre histoire, notre peuple … Poursuivit-il dans la douleur. Tout a été bâti dans l’horreur et dans le sang.
Robin était désemparée elle aussi. Cette découverte de l’ultime vérité l’avait certes troublée mais il était encore plus difficile pour elle de voir son ami dans cet état là. Il aurait été idiot de lui rappeler qu’Inkling avait brillamment réussi à sauver l’Arche d’une chute destructrice, mais en dépit de son geste héroïque, il ne s’agissait pas d’un conte de fées et des victimes, il y en avait tout de même eu.
Roy quant à lui, parvenait à ne pas perdre son sang-froid, de quoi faire revenir Lucario à la réalité.
- Tu auras tout temps de penser aux erreurs du passé, mais pour l’instant, tu dois rester concentré et te préparer au combat, ici et maintenant. Sinon tous nos efforts n’auront servi à rien.
Si Lucario ne trouva pas la force de lui répondre quoique ce soit ni même de le remercier, les tremblements qu’il avait pu ressentir avaient déjà cessé. Le Pokémon émergerait de son désarroi dans quelques instants.
- Shulk le savait-il ? Lança subitement Harmonie qui se retourna lentement vers Robin.
L’Oracle fixa Harmonie de son seul oeil. Elle repensa au sacrifice de Shulk et aux nombreux coups d’avance qu’il avait toujours eus sur leur périple. Avait-il eu une vision de Sephiroth ? Elle n’avait pas de réponse à cette question.
- Et Ness et son ami Lucas ? Ajouta-Link bien qu’il en doutait fort.
- Et Gardevoir … Murmura-Lucario son cœur s’arrachant presque.
L’idée que toutes ces personnes aient pu donner leur vie en vain était une possibilité à ne pas exclure. Et pourtant, il était quasiment certain que non, personne n’avait jamais eu connaissance de cette partie de l’Histoire avant aujourd’hui.
Robin sentait peser sur elle le regard de ses compagnons. Elle se devait de rassembler les esprits de chacun.
- Apireine, Siderella, les Oracles et les Gardiens, Saule et même Game & Watch … Nous n’étions que des pions depuis le début. Nous sommes exactement là où nous devions être. Tout ce chemin parcouru pour venir jusqu’ici a été dessiné par un seul et même homme. Sephiroth.
Le fatalisme de leur quête découragea tous les héros, même Roy qui essayait de garder la face. La notion de destin n’était pas nouvelle mais d’après ce qu’ils avaient vu, il semblerait qu’ils avaient déjà perdu. Sephiroth avait toutes ses chances d’invoquer le Printemps.
Le cristal redoubla de lumière alors l’attention revint immédiatement sur lui et surtout ce qu’il représentait. Tout le monde l’avait compris. Le cristal avait abrité Sephiroth pendant des millénaires.
Une silhouette se dessina alors dans la pièce. En quelques secondes seulement, un homme était apparu. Un seul mètre le séparait d’Höz et Harmonie. Très grand de taille, un corps athlétique caché par des vêtements noirs et de longs cheveux argentés lui tombant en bas du dos, Sephiroth était réapparu. A peine fût-il sorti de son sommeil quasi-éternel qu’il prit la parole pour poser une question annonciatrice du début de la fin.
- Où es-tu, Amytherasu ?
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Voilà !
Presque 3 mois d'attente, un record !
Je m'excuse encore pour le retard que prend la fic, non seulement j'ai pas de temps mais en plus vous l'avez vu, les chapitres se rallongent. A priori, ça devrait être encore pire que ça les prochains chapitres, du moins si j'arrive à garder le même cycle d'arcs !
Malgré tout sachez que je reste très positif sur la fiction, j'ai vraiment à coeur de la poursuivre et de la terminer !
J'espère que ce chapitre vous aura plu. Ca y'est, vous connaissez (pratiquement?) toute l'histoire de l'Arche et d'Utopia ! Dîtes-moi ce que vous en avez pensé !
J'essaye de revenir plus vite que ça avec le chapitre 85 et l'affrontement tant attendu entre Samus et Peach !
Merci d'avoir lu !
Si j'ai une chose à retenir, c'est que la fic devient de + en + goated au fil des chapitres. Mais à chaque chapitre, je me dis qu'un arc est plus fou que l'autre (genre l'arc Hyrule est meilleur que l'arc Utopia/Arche), pour voir mon avis se renverser au prochain chapitre (Ah ben non, le meilleur arc, c'est Utopia/Arche).
Mais là, ce chapitre me fait dire : c'est pas possible que l'histoire soit plus démente que ça après ce chapitre . Cet arc, c'est le meilleur arc (point final), c'est l'histoire principale, et on en est au climax !
tl;dr / pavé césar : encore un chapitre masterclass, et je ne m'attendais pas à ces retournements du tout
(pratiquement?)
Hein? Il manque encore un bout de l'histoire qu'on connait pas ?
Super chapitre en effet !
Stylées les musiques de Xéno et Ori
Faîtes-le et je deviendrai Tabuu
Wah le plot-twist
Sephiroth me fait un peu penser à Eren
Sephiroth me fait un peu penser à Eren
Il y a un peu ça en effet. Mais du coup, le livre de la Prophétie me fait surtout penser à l'Opus Ténébrus de Super Paper Mario