FAIRE BRILLER L'ETOILE ROUGE DE BELGRADE
Bienvenue à Belgrade, capitale et plus grande ville de Serbie où vit plus de 20% de la population serbe. Belgrade est le centre économique de la Serbie, mais aussi la capitale de la culture serbe et celui de l'éducation et des sciences du pays. Magnifique ville où il est possible de conjuguer visite culturelle et soirée festive tardive, elle ne tire pas son surnom de « Barcelone des Balkans » pour rien.
Après avoir passé une semaine à Skopje en Macédoine et ses alentours (Ohrid, Kosovo), j’avais envie de lancer une nouvelle partie dans l’ex-Yougoslavie. Après avoir longtemps hésité entre la Croatie et la Serbie, j’ai donc opté pour la contrée de Novak Djokovic et Nikola Jokic et plus précisément pour l’Etoile Rouge de Belgrade.
Je sais que les parties sur Football Manager et même FM de manière générale n'intéresse pas grand monde, si les quelques personnes qui lisent peuvent poster un message de temps en temps, ce serait vraiment cool. Sinon, ce topic me servira d'archives quand je souhaiterai relire ma partie plus tard.
L’Etoile Rouge de Belgrade
Dans les pays communistes, les clubs de football de l'armée avaient comme symbole l'étoile rouge: celui de Belgrade fut fondé en 1945. Il devint l'un des deux grands clubs de football de Yougoslavie avec le Partizan de Belgrade qui, lui, tire son nom des Partisans yougoslaves.
D'après des sondages récents, l'Étoile rouge de Belgrade est le club de football le plus populaire en Serbie, avec près de 50 % de la population du pays qui déclare soutenir le club. Leur principal rival en termes de popularité est le Partizan Belgrade.
Qu'on se le dise, l'Étoile Rouge est un club historique. Plus qu'un club de foot, l'Étoile Rouge est un monument. Vestige d'une époque, celle de la Coupe d'Europe des clubs champions, et d'un pays aujourd'hui disparu, la Yougoslavie. Le club le plus populaire de Serbie rappelle d'innombrables souvenirs. Des souvenirs parfois même douloureux pour quelques supporters français.
L'Étoile Rouge de Belgrade ("Crvena Zvezda", en version originale) est la première équipe slave de l'histoire à avoir remporté la Ligue des champions. C'était le 29 mai 1991, à Bari, au terme d'un match au suspense haletant et d'une séance de tirs aux buts cruelle face à l'Olympique de Marseille (0-0, 5 t.a.b. à 3). Finaliste malheureux de la Coupe UEFA en 1979, le club phare de Yougoslavie balayait les Waddle, Papin et autres Boli. À ce jour, aucune équipe slave n'a jamais réussi à égaler la performance des coéquipiers de Siniša Mihajlović, Robert Prosinečki et Dejan Savićević.
Le Marakana : un stade pas comme les autres
Ce stade est appelé par les Serbes « épicentre de la folie » . Le Marakana a une architecture spéciale : vous y accédez par une rue en montée, l’entrée se fait directement sur le haut des tribunes et la pelouse est en contrebas. Ce qui donne l’impression d’entrer dans un cratère. Cet effet est bon pour l’acoustique. En comparaison, le stade du Partizan, situé à quelques centaines de mètres, est ouvert aux quatre vents. Aujourd’hui, on peut accueillir 55 000 personnes, que des personnes qui savent mettre de l’ambiance. Ici, ce ne sont pas des supporters, mais des fanatiques : ils sont amoureux de leur club et pourraient mourir pour lui.
Le Marakana, en référence au stade brésilien, est sûrement le plus chaud d’Europe avec ses interminables couloirs ressemblant au labyrinthe d’une prison.
Les rivalités
- Le Derby éternel contre le FK Partizan : Du sang, des larmes et du gaz lacrymo
Le match le plus attendu pour les supporters serbes et pour les amateurs du monde des tribunes en général est la confrontation entre l’Etoile Rouge et le Partizan. Depuis maintenant plus de soixante-dix ans, les deux clubs de la capitale serbe s’affrontent lors du « derby éternel ».
Les deux équipes de Belgrade, le Partizan et l’Etoile Rouge, Crvena Zvezda pour les locaux, sont les plus populaires de Serbie. Elles s’affrontent chaque année depuis 1947 dans le cadre du Večiti Derbi, le derby éternel, souvent pour les premières places du championnat.
D’un côté, l’Etoile Rouge de Belgrade fondée le 4 mars 1945 par des antifascistes représentants du Parti communiste Yougoslave. De l’autre, le club de l’armée Yougoslave, le FK Partizan Belgrade crée le 4 octobre 1945. Les oppositions entre les deux équipes tournent rapidement à la confrontation entre le ministère de la Défense et celui de l’Intérieur. Aujourd’hui, nous sommes loin de la réalité de l’époque, du moins en tribunes où malgré la rivalité sportive, les deux virages les plus chauds de Belgrade sont très proches politiquement dû à leur proximité avec l’extrême droite. En attestent les nombreuses amitiés des deux principaux groupes de supporters en Europe, avec un petit clin d’œil du destin : Le Spartak Moscou pour l’Etoile Rouge et le CSKA Moscou pour le Partizan.
Les Delije (« vaillant » en français) pour l’Etoile et les Grobari (fossoyeur) pour le Partizan sont les principaux groupes de supporters qui ne manquent pas d’imagination pour mettre le feu au stade.
« Une semaine avant le derby, on sent une atmosphère particulière, la pression monte dès le lundi. C’est un grand match dans une ambiance magnifique. Au Marakana, dans le vestiaire, avant le match, on entend déjà le public. Ça donne la chair de poule », Milan Bisevac ancien défenseur de l’Etoile Rouge, de l’OL et du PSG.
Le derby de Belgrade est souvent entaché de violents affrontements entre hooligans des deux clubs. En septembre 1989, la fin du match sifflé, les supporters du Partizan envahissent le terrain et l’après-match se solde par des heurts dans le centre-ville provoquant 17 blessés du côté de la police pour seulement sept arrestations. Les années passent mais les forces de l’ordre paraissent toujours aussi impuissantes à endiguer les violences lors du derby éternel.
- - Le Dinamo Zagreb : quand la guerre commença par un match de football
Il y a 29 ans, le Dinamo Zagreb recevait l’Etoile Rouge de Belgrade lors de la 33e journée du championnat de Yougoslavie. Une rencontre qui n’a jamais eu lieu, la faute à des affrontements violents entre les supporters des deux camps. Un match sur fond de nationalisme, de violence et de rivalités ethniques entre Serbes et Croates. Un match devenu annonciateur de la fragilité de la Yougoslavie et d’un conflit qui allait déchirer le pays pendant une décennie.
Le jour de la rencontre, 3000 Delije font le déplacement jusqu’à Zagreb. Ils commencent à semer le trouble dans la ville, affrontent leurs rivaux du Dinamo Zagreb avant de rejoindre la tribune Est du stade Maksimir, qui leur est réservée.
Ils répandent très vite le chaos. Les slogans nationalistes serbes se succèdent : « Zagreb est serbe », « nous tuerons Tudjman ». Les sièges et les panneaux publicitaires sont arrachés et balancés sur la pelouse et la tribune Sud, bondée de supporters du Dinamo.
Ce spectacle se passe sous les yeux de la police, qui est au service du pouvoir central de Belgrade, et qui donc ne bouge pas d’un poil. Cet attentisme provoque la colère des Bad Blues Boys, qui sont massés dans le virage Ouest. La pression monte progressivement et les BBB, supérieurs en nombre, tentent d’envahir le terrain. Passive face au Delije, la police réprime violemment la poussée des supporters du Dinamo. Les coups de matraque pleuvent, mais rien n’y fait. L’enclos de sécurité cède et les Bad Blues Boys foncent pour en découdre avec les CRS et le virage des Delije.
Le bilan officiel fait état de 138 blessés, 147 arrestations et aucun mort. Un miracle lorsque l’on revoit les images de la télévision yougoslave qui retransmet ce déchaînement de violence. Une rencontre que personne n’a oubliée, ni en Serbie, ni en Croatie.
« C’est un événement qui a contribué à mettre le feu aux poudres. C’était le signe que le pays allait s’effondrer. Concrètement, ce match, c’était une guerre dans un stade de foot. », Vladimir Novak, journaliste sportif serbe. Pour beaucoup, ce match sera à jamais comme le jour où Croates et Serbes se sont déclarés la guerre.
Palmarès de l’Etoile Rouge de Belgrade
19x Champion de Yougoslavie (1923 à 1991)
3x Champion de Yougoslavie (1991-2002)
2x Champion de Serbie-et-Monténégro (2002-2006)
4x Champion de Serbie (2006-présent)
12x Coupe de Yougoslavie (1923 à 1991)
7x Coupe de Yougoslavie (1991-2002)
2x Coupe de Serbie-et-Monténégro (2002-2006)
3x Coupe de Serbie (2006-présent)
1x Ligue des Champions (en 1991)
1x Coupe du Monde des Clubs (en 1991)
Finaliste de la Supercoupe de l’UEFA (en 1991)
Finaliste de la Coupe de l’UEFA (en 1979) actuelle Ligue Europa
NB : FM sépare le palmarès en deux entre la période communiste et post-communiste (avant et après 1991). Cela explique le palmarès découpé comme 19 titres de Champion de Yougoslavie et 9 titres de Champion de Serbie.
Parcours européen du Red Star de Belgrade
On va pas remuer davantage le couteau dans la plaie mais la performance la plus notable du club a lieu en 1991, année qui le voit remporter la Coupe des clubs Champions face à l’Olympique de Marseille et prendre part à la Supercoupe de l'UEFA, qu'il perd cependant face à Manchester United. Le club remportera cette même année la Coupe du Monde des Clubs face au club chilien de Colo-Colo.
Dans les autres compétitions européennes, l'Étoile rouge prend notamment part à la Coupes des coupes à six reprises, en atteignant les demi-finales en 1975. Il participe également vingt-huit fois à la Coupe UEFA/Ligue Europa, dont il atteint la finale en 1979.
Le club n’a cependant plus atteint les poules de la Ligue des Champions depuis la saison 1991-1992 (même si en vrai cela a été corrigé en 2018-2019 en étant dans la poule du PSG, de Liverpool et du Napoli).