Première partie : https://m.jeuxvideo.com/elektronomia/forums/message/997109148
2023 (S6), Chapitre 17 (n°225) : Au point mort
Dimanche 14 mai 2023, Circuit de Barcelona-Catalunya, Montmelo
Avant la course, ce dimanche matin, je suis seul. Pour la première fois de la saison, il n’y a que Stefan avec moi alors hormis quelques échauffements, je ne fais pas grand-chose de la matinée. J’arpente les hospitalités, les paddocks, je vais regarder la F2 ; ça peut paraître ennuyant mais ça fait du bien, des fois, de s’ennuyer. Surtout quand on est pilote de Formule 1, à vrai dire.
Hormis les potins autour d’un café, j’ai pu m’amuser un peu avec des confrères pilotes, qui sont d’humeur festive aujourd’hui. Les Verstappen, Ricciardo, Zhou et Sette Câmara ne se privent pas pour dégainer leurs pires tours, je regarde ça d’un oeil amusé sauf quand je suis leur cible et ça me permet de décompresser avant de partir depuis la pole tout à l’heure. Malgré mon air joyeux, la seule chose qui m’intéresse est le premier virage : je veux rester premier pour reprendre de l’air au championnat.
Mon voeu s’exauce dès l’extinction des feux. Je prend un bon départ, personne ne m’inquiète au premier virage, à aucun autre moment d’ailleurs. L’entame de course est impériale, Seb n’est pas en mesure de maintenir le rythme alors je m’évade à défaut d’avoir un pilote plus rapide aujourd’hui à mes trousses. L’écart augmente, franchit la barre des cinq secondes au bout d’une quinzaine de tours, je suis en maîtrise comme je ne l’ai plus été depuis Melbourne.
Lors du deuxième relais, toujours pas inquiété, je continue de gérer mon avance alors que le classement derrière moi n’évolue que peu. Malheureusement pour moi, personne n’est capable d’avoir la peau de Sebastian alors le bilan comptable n’est pas si favorable qu’il pourrait l’être vu la différence entre lui et moi sur le circuit aujourd’hui.
Après mon deuxième arrêt, lorsque je reprend la piste, j’ai vingt-trois secondes d’avance sur George Russell, qui s’est défait de Seb grâce à un savant undercut. Il semble clair que j’ai toutes les cartes en main et que je vais frapper un grand coup aujourd’hui, sauf que…
En ayant mené 49 des 55 premiers tours, en ayant le meilleur tour et en ayant signé la pole, je mérite de remporter cette course avec trente secondes d’avance mais la mécanique en a décidé autrement. En sortant de Seat, le virage cinq, dans le secteur deux, mon moteur part en fumée. Il n’y a rien à faire sinon se garer sur le bas-côté.
Je suis fou de rage. C’était ma course, celle où j’étais en train de montrer que mener le championnat depuis le premier jour n’est pas un accident. J’étais en contrôle mais je repartirai d’Espagne bredouille et Sebastian prendra sans aucun doute la tête du championnat sans avoir été étincelant.
Lors de la présentation du drapeau à damiers, c’est George Russell qui s’impose, sa deuxième victoire en F1 après Bakou. Même si son volant aurait pu me revenir et que je suis toujours un peu amer vis à vis de ça, je dois reconnaître que ses performances sont impressionnantes. J’avais peu de doutes sur la capacité de George à s’élever au niveau de McLaren mais il a déjà prouvé, en si peu de temps, qu’il savait le faire. Avec sa victoire, il devient le premier homme à gagner deux courses cette année et il prend la tête du championnat, deux points devant Sebastian et onze devant moi, en cumulant déjà plus du double du nombre de points de son équipier Nyck de Vries : pas de doute, il faut compter sur lui au championnat également.
C’est mon premier abandon de la saison, ça me met donc à égalité avec Vettel, Vandoorne ou Gasly sur ce plan mais c’est toujours frustrant de devoir renoncer, surtout lors d’une course si accomplie.
Classement final du Grand Prix :
1 Russell (McLaren)
2 Vettel (Audi)
3 de Vries (McLaren)
4 Vandoorne (Renault)
5 Gasly (Renault)
6 Verstappen (Red Bull)
7 Leclerc (Ferrari)
8 Ricciardo (Ferrari)
9 Bottas (Williams)
10 Sette Câmara (Williams)
…
DNF Kofler (Audi)
Championnat pilotes 
Championnat constructeurs 
Journaliste : Niki, ça doit être très frustrant d’abandonner d’une course où on est en contrôle comme celle-là. Personne ne pouvait vous en priver à part la mécanique, pas vrai ?
Niki : Ouais, c’est comme ça. Ca m’emmerde, il n’y a pas vraiment d’autre mot. Avec une victoire j’aurai mis un petit coup de massue au championnat, au lieu de ça c’est moi qui l’ai pris dans la tête, ça fait mal.
Journaliste : C’est la première fois qu’on constate un problème sur une des Audi en course depuis le début de saison, savez-vous si la fiabilité de la voiture est au rendez-vous ?
Niki : Aujourd’hui elle ne l’était pas mais la fiabilité d’une voiture dépend beaucoup de l’approche qui est prise et des décisions que l’équipe prend, on ne peut que rarement prévoir à l’avance. J’espère juste que ça n’arrivera pas une deuxième fois car ça ferait mal, très mal, pour beaucoup de gens.
Une fois sorti du TV-pen, je retrouve Sebastian, qui y arrive après son podium.
Sebastian : Pas de chance…
Niki : Je n’appellerai pas ça de la chance, plutôt une question de faveurs et de défaveurs.
Sebastian : Ne me dis pas que tu es parano au point d'exposer tes théories aux médias ?
Niki : Je n'ai plus de théories, cette fois. J'ai des faits. Mais quoiqu'il arrive, je suis plus intelligent que ça. Je parlerai quand j’aurai le droit de le faire, j’espère simplement que tu ne seras pas dans les parages ce jour-là.
Sebastian : Je n’ai aucune honte à avoir, ce matin encore j’arrivais à me regarder dans le miroir, je ne suis pas si méchant que ça !
Niki : Tu feras attention mais je crois que tu as réveillé le méchant qui sommeillait en moi. La prochaine fois, les choses ne se passeront pas tout à fait de la même façon.
Sebastian : J’ai déjà entendu ça l’an dernier à Mexico. Tu te répètes, Niki.
Après les débriefings et les derniers interviews, je prend rapidement la direction de Teia, où est située la maison où vivent Oscar, le père de Gabi, et Carmen, sa soeur. J’étais au top ce week-end, que ça soit dans ma concentration ou dans mon rythme en piste et cet abandon est venu ternir un bilan plutôt très bon, surtout quand on connaît toute l’histoire derrière nos moteurs. Je me suis senti libéré ce week-end et je crois que la conséquence sur mon pilotage a été énormissime, sans vraiment savoir si mon niveau affiché en course d’aujourd’hui vient de cette solitude occasionnelle. Rapidement, Gabriella sent que je suis un peu ailleurs et la discussion tourne rapidement autour de ça et je finis par lui exposer mes intentions.
Gabriella : Qu’est-ce que tu veux me dire ? Que je suis un poids pour toi ?
Niki : Disons que je ne peux plus tenir comme ça et que je sais que ça ne va pas s’arranger. J’ai essayé de m’en persuader depuis tout ce temps, tu le sais, mais maintenant je sais que ça ne sera pas possible.
Gabriella : Qu’est-ce que tu me proposes, concrètement ? Tu veux que je reste ici quelque temps pour que tu prennes de l’air ?
Niki : Je crois que tu ne comprends pas très bien, Gabi. Toi et moi, c’est fini.
Mais je sens venir le chantage au suicide ou un truc du genre de cette p*te de Gabi
ils me suivent partout où je vais. Même au supermarché ils sont là déguisés en tant qu'employé
![[-Monarch-]](https://image.jeuxvideo.com/avatar-sm/0/0/-monarch-_-1541160717-0ec1b11dbf1db750a01a7c388b9e56b3.jpg){kind=avatar}
