Saison 1 : https://docs.google.com/document/d/1dzTOGd3iMcvpTxxzFEtbuscSKY8Y_UNiiAVILwvhfPE/edit
Saison 2 : https://docs.google.com/document/d/1eHzpsrEUBnzC-rH1CEfkVuA7DWFNse2aPxc0S_f4WD4/edit
Saison 3 : https://docs.google.com/document/d/1zak-MpXGaOeKjLXpJtjm-1oE2ZVmiXv6B12KAsV22Fw/edit
Saison 3 - Episode 42 (N°100) : Pour l'éternité (Partie 2/2)
Dimanche 11 Novembre 2029
Abu Dhabi, Circuit de Yas Marina
https://www.statsf1.com/fr/circuit-yas-marina.aspx
La saison de F2 n'a pas la chance de se terminer de nuit malgré notre présence à Abu Dhabi, puisque la course a lieu avant la F1, mais ce n'est pas pour autant que le final ne s'annonce pas grandiose et que le champion du monde ne manquera pas d'être fêté dans la soirée. Avant cela, il reste 22 tours pour faire la décision avec, pour commencer, un départ extrêmement chaud.
Thomas a dû une nouvelle fois se faire très peur et cette fois il n'y peut rien. Après être passé à deux doigts de caler hier, il passe cette fois ci à deux doigts de l'accrochage. Très convaincant pour sa première, Magnus Torgerssen se fait cette fois remarquer pour de mauvaises raisons, en s'accrochant avec Jaan Valtna. Juste derrière eux se trouvait un certain Thomas Nuyts, qui a dû faire parler ses excellents réflexes et qui s'en sort indemne, prenant la 2ème place au passage. Pour Torgerssen et Valtna, la course est terminée, tandis qu'Isaev est une victime collatérale et est contraint de repasser par les stands. Finalement, à qui profite le plus cette accrochage ? A Thomas qui se retrouve 2ème et qui n'a plus que Saeed Al-Enezi comme adversaire ? Ou à Martin qui gagne 3 places et se positionne au 4ème rang ? Chacun se fera son avis, ce qui est sûr pour autant, c'est que Thomas reprend pour le moment 4 points à Martin, soit l'écart qui les sépare avant la course. Avant aujourd'hui, Thomas comptabilise quatre victoires, deux 2ème place et trois 3ème place, Martin comptabilise lui quatre victoires, deux 2ème place et quatre 3ème place. A l'heure actuelle et à la faveur d'une 2ème place supplémentaire, Thomas est virtuellement champion. Durant la course, ces donnés seront donc importantes à retenir et il ne faudra pas oublier que les deux points du meilleur tour pourraient tout changer.
Les cibles actuelles de Thomas et Martin sont respectivement Al-Enezi et Alexander. La tâche peut paraître plus simple pour Thomas, sauf que Al-Enezi a profité du grabuge du départ pour prendre directement ses distances et le pilote qatari est un des plus imprévisibles du plateau, tantôt rapide, tantôt fantomatique. Martin fait lui face à un habitué des premiers rôles, qu'il a vraisemblablement déjà affronté en piste plus tôt dans la saison. Dans un premier temps, c'est relativement calme, comme si chacun voulait se préserver pour pouvoir dépasser et faire le meilleur tour en fin de course. Cela pourrait être un jeu dangereux, surtout pour Martin qui n'est pas champion virtuel et qui ferait mieux de se positionner derrière son adversaire, s'il en a les moyens. Et s'il ne l'a pas fait sur la piste, le destin l'a fait pour lui à la mi-course, quand Alexander est contraint à l'abandon.
La situation change donc subitement, Martin est désormais le champion virtuel et il est à la poursuite de Thomas. Et si je pensais d'abord qu'il se préservait pour la fin de course, Thomas a fini par être distancé par Al-Enezi et ne peut plus compter que sur le meilleur tour pour être sacré. Usure des pneus ou allègement de la monoplace, quel élément va prendre le dessus ? Thomas devra espérer que ses pneus soient encore bons, afin de pouvoir cravacher dans ces derniers tours. De son côté, Martin doit être prêt à lui répondre et à pourquoi pas boucher les deux secondes qui les séparent pour tenter de clore définitivement les débats.
A 6 tours du but, Thomas lance les hostilités en signant le meilleur tour, alors propriété du leader Al-Enezi avant lui. Martin le sait, il n'a pas le choix, il doit réagir rapidement. Cela ne vient pas dans l'immédiat, sans doute à cause du laps de temps entre le meilleur tour de Thomas et l'annonce de son ingénieur. Car dans la foulée, ça ne manque pas, il pulvérise le meilleur tour de 3 dixièmes. Thomas est en position délicate, il lui reste 4 tours pour largement améliorer sa meilleure marque. La première tentative se soldera par un échec, mais la deuxième commence beaucoup mieux. Il affiche du violet à la fin du premier secteur et du deuxième secteur, mais le gros freinage qui sert de transition entre le deuxième et troisième secteur lui sera fatal. Trop agressif, il bloque les deux roues avants et endommage ses pneus. Il gâche son plus beau tour et réduit à quasi néant ses chances de réussite sur les deux derniers tours. Pour l'honneur, il donne tout jusqu'au bout, en vain. Martin Langlois est bien le champion du monde 2029 de Formule 2, pour 4 petits points.
Le parc fermé nous offre un gros contraste aujourd'hui avec deux immenses joies et une grande déception. Saeed Al-Enezi savoure sa première victoire en F2, mais les caméras s'attardent évidemment sur ses deux camarades du podium. Thomas qui est rentré en premier au parc fermé est aux côtés de son équipe, qui le réconforte. Martin a lui pris son temps et arrive en dernier. Il peut enfin laisser éclater sa joie, en sautant de sa monoplace, en sautant dans les bras des gars de l'équipe, en embrassant la caméra et récupérant un drapeau français qu'il brandit fièrement. Entre temps, j'ai été autorisée par la FIA à me rendre dans le couloir menant à la cool room, ce qui me permet de saluer Thomas et de lui glisser quelques mots de réconfort, avant de féliciter un Martin euphorique. Ce dernier retrouve son sérieux quelques secondes pour se montrer respectueux envers Thomas dans la cool room, où ils se saluent chaleureusement. Sur le podium, les attitudes changent, Martin savourant son sacre et Thomas faisant bonne figure mais laissant transparaître sa déception. Le sport est ainsi, il est cruel et ne désigne qu'un vainqueur au final. Ils méritaient tous les deux ce titre, mais seul Martin ajoute cette ligne à son palmarès.
Course Sprint - Abu Dhabi F2 2029
1. Saeed Al-Enezi (Fortec)
2. Thomas Nuyts (Arden)
3. Martin Langlois (DAMS) - MT
4. Fabian Kreis (Arden)
5. Hiro Tanaka (iSport)
6. Thiago Lucarelli (ART)
7. Robin Dorst (Mazepin)
8. Mauro Leanza (Tech 1)
...
ABN. Alexander Obijuwu (Carlin)
ABN. Magnus Torgerssen (Carlin)
Le calme après la tempête. Le podium de la F2 et les festivités du titre de Martin ont laissé place au sérieux des 12 équipes de l'échelon supérieur, la tant convoitée F1. Ne nous y trompons pas, le spectacle le plus attendu par les fans est bien celui réservé par la course de cette fin d'après-midi, au soleil couchant. Un autre titre sera-t-il célébré ? Car oui, je ne l'ai pas évoqué depuis le début du week-end, mais il est vrai que Lando Norris pourrait devenir le 40ème champion du monde de l'histoire de la Formule 1 dans deux heures. Quoiqu'il advienne aujourd'hui et à Interlagos dans deux semaines, nous aurons bien un 40ème champion du monde au terme de cette saison, mais seul le leader du championnat peut évidemment prétendre à la couronne aujourd'hui. Trois situations de course peuvent l'amener au titre. Lando sera ainsi champion s'il :
- gagne, tandis que Manninen ne termine pas sur le podium et que Sainz ne termine pas dans les 4 premiers
- termine deuxième, tandis que Manninen et Sainz ne terminent pas dans les 7 premiers
- termine troisième, tandis que Manninen ne termine pas dans les 8 premiers et que Sainz ne termine pas dans les 9 premiers
Alors autant dire que le plus probable est que le titre se joue à Interlagos, mais un sacre dès aujourd'hui ne serait pas totalement improbable, surtout au regard du premier scénario. Un abandon de Sainz pourrait projeter Norris à la première place s'il se débarrasse de Russell et son coéquipier Manninen étant décevant, ne pas le voir sur le podium ne serait pas une énorme surprise. Mais plutôt que de se lancer dans des spéculations, laissons parler la piste.
Pas de départ chaotique au contraire de la F2. Aucun accrochage et aucune dégringolade ne sont à signaler. Malgré tout, un changement de position est relativement notable, Norris ayant pris l'avantage sur Russell et se plaçant immédiatement dans les échappements de son rival le plus sérieux. Les luttes pour le titre me font toujours vibrer, quelque soit le déroulement, mais rien ne vaut une vraie bataille sur la piste, que Norris et Sainz sont aujourd'hui en mesure de nous offrir. Sainz aurait sans doute préféré que Russell serve ses intérêts en conservant la deuxième place, mais rappelons qu'il a son destin en main. A l'heure actuelle, il reviendrait à 6 points de son adversaire direct, ce qui lui laisserait ainsi la possibilité de conclure à Interlagos, sans avoir à compter sur des éléments extérieurs. Manninen n'a lui pas ce loisir et il doit commencer à songer sérieusement à prier le dieu Ukko afin qu'il lui vienne en aide. Le jeune finlandais paie-t-il son manque d'expérience en cette fin de saison ? C'est une explication plausible à sa fébrilité inhabituelle et inattendue qui lui vaut de n'être que 7ème et d'avoir du mal à tenir le rythme de Lindemann, malgré une monoplace bien supérieure à celle de l'allemand. Ajoutez à cela une stratégie pneumatique ratée du côté de chez McLaren et vous avez un Manninen qui est en train de tout perdre. A l'inverse, celui qui est en train de tout gagner sur la course du jour grâce à sa stratégie, c'est Sergio Pérez. Pour le 371ème et avant-dernier grand-prix de sa carrière, le mexicain est en position de jouer le top 5, alors qu'il s'élançait 12ème, et il peut entrevoir la 4ème place quand Russell abandonne peu après la mi-course.
Mais revenons aux avant-postes, à la double course qui nous intéresse, celle pour la victoire du jour et pour le titre. Malheureusement pour les spectateurs et téléspectateurs, nous n'avons pas le droit à une véritable bataille en piste, mais plutôt à une bataille psychologique et stratégique. Ferrari et McLaren ont opté pour une stratégie à deux arrêts, différente sur les composés choisis. Tendre-Medium-Medium pour Sainz, Tendre-Dur-Tendre pour Norris. Norris n'ayant pas réussi à menacer Sainz avant le premier arrêt, l'écart s'est logiquement créé, Lando devant le limiter pour mieux le résorber en fin de course. A 13 tours du but, lorsque Norris ressort des stands, l'écart est de 10 secondes. Et si le pilote britannique reprend plus d'une seconde au tour en début de relai, il faiblit un peu trop tôt et viendra finalement buter à 1,4 seconde de l'espagnol sur la ligne.
Course - Abu Dhabi F1 2029
1. Carlos Sainz (Ferrari)
2. Lando Norris (McLaren)
3. Charles Leclerc (Ferrari)
4. Sergio Pérez (Verizon)
5. Luca Lanzinger (Tyrrell)
6. Jonas Lindemann (Red Bull)
7. Juho Manninen (McLaren)
8. Andreas Wikberg (Verizon)
9. Max Verstappen (Audi)
10. Pierre Gasly (Red Bull)
...
14. Facundo Sequeira (Ukkonen)
15. Stoffel Vandoorne (Ukkonen)
Ayant une préférence évidente pour McLaren et Lando, j'aurai préféré que l'issue de la course soit autre. Malgré tout, on peut se mettre à rêver d'un final en apothéose. Imaginez la scène : dernier tour à Interlagos, le reste de la grille relégué loin, Norris et Sainz sont dans la même seconde. L'équation est simple, celui qui franchit la ligne devant l'autre deviendra champion du monde. C'est le scénario rêvé, probablement pas celui auquel on aura droit, mais il est possible. Peu importe le scénario choisi par les scénaristes, j'y serai, à Interlagos. Si mon pari fou de piloter ici n'a finalement pas fonctionné, mes progrès rapides sont réels et laissent entrevoir la possibilité pour moi de disputer la séance d'essais libres à Interlagos. Cette fois, je ne prendrais pas de risques et ne piloterai que si je suis suffisamment remise. Quelque soit l'évolution de ma blessure, je serai au Brésil, prête à faire la fête le dimanche au soir.