Un californien bouffon est propulsé coach d’une équipe anglaise de football. Derrière la comédie sportive sur fond de choc des cultures, Ted Lasso s’offre comme un éloge de la générosité candide.
Moustache en brosse, sourire de pub pour dentifrice et accent du Kansas, Ted Lasso explique à une équipe de télévision les rouages de sa stratégie de coaching pour un club de la Premier Ligue anglaise. Et s’il ne sait pas différencier un tacle d’un placage et un tir manqué d’un score à trois points, c’est qu’ayant jusqu’ici officié comme entraîneur de football américain, il découvre les règles du soccer avec la béatitude d’un gamin shooté aux sucreries.
Créé par Jason Sudeikis en 2013 à l’occasion de pastilles humoristiques destinées à promouvoir la retransmission de matchs de football sur la chaîne NBC Sports, cet improbable personnage se voit offrir des prolongations en série par la plateforme AppleTV +. Tout en transposant à l’identique certaines saynètes d’origine, l’acteur et son compère Bill Lawrence s’emploient à étirer la sève du personnage comme du chewing-gum, doublant leur comédie sportive d’une célébration réjouissante de la candeur.
Tout partait pourtant de mauvaises intentions (du moins dans la fiction) : si cet individu sans expérience a été choisi pour mener une prestigieuse équipe anglaise vers la victoire, c’est avant tout du fait de la propriétaire du club, désireuse de ternir l’image de son ex-mari volage. Parachuté sur un terrain et dans un pays dont il ne maîtrise pas les codes, Ted Lasso place son énergie au profit d’une cause perdue d’avance, et tente de surnager au sein du cirque politico-médiatique qui l’enserre.
Si elle se présente comme le socle de la série, cette satire du milieu du football en constitue l’axe le moins convaincant. Derrière les quiproquos techniques érigés en running gags se façonnent des arches plus classiques, toutes en discours édifiants et victoires à l’arraché, rejouant l’habituel mouvement de la lose vers la victoire qui structure la majorité des comédies sportives. Plus concernés par la chimie des coulisses que par l’action en pleine lumière, les épisodes s’appliquent à lier les performances du club à la vie affective de ses membres, dépliant un team building aux ressorts psychologiques un peu grossiers.
Plus épaisse mais plus efficace, une seconde couche comique s’emploie à accentuer le choc des cultures entre les Etats-Unis et l’Angleterre. S’inscrivant dans une tradition cinématographique éprouvée, ce jeu des différences transatlantiques confère à la série une énergie un peu canaille, égratignant tout autant les traditions britanniques qu’un indéfectible optimisme à l’américaine. On pourrait d’ailleurs se montrer circonspect sur ce dernier point, à mesure que l’ignorance et l’aplomb du personnage propres, dans une certaine mesure, aux archétypes de son pays d’origine, sont élevés en vertus salvatrices face aux faiblesses systémiques du vieux continent.
Ce serait pourtant faire fausse route quant aux véritables intentions de Ted Lasso, qui célèbre plus la beauté d’un inadapté en décalage constant que la force d’un homme providentiel sûr de ses atouts. Formé au Saturday Night Live, Jason Sudeikis offre au personnage une énergie burlesque qui se déplie par paliers sans jamais comprimer la charge émotionnelle du récit. En embrassant sa bouffonnerie sans une once de second degré, il désamorce l’écueil du cynisme pour ouvrir les vannes d’une candeur lumineuse.
Ce n’est ainsi ni sur l’axe stratégique, ni sur le plan tactique que s’exprime la magie du coach Lasso, mais au fil d’une myriade de petites attentions – anniversaire surprise d’un joueur, petits gâteaux cuisinés pour sa patronne ou réparation discrète des douches du vestiaire. La candeur du personnage agit à la fois comme armure et comme instrument : c’est parce qu’il absorbe tout qu’il remet chaque matin le pied sur le terrain avec la même énergie, et parce qu’il n’est animé que par la volonté de faire plaisir à son entourage – jusqu’à risquer l’overdose de nourriture indienne pour ne pas froisser un chef – qu’il finit par remporter l'adhésion, et se trouver une nouvelle maison.
Innocent et spontané, Ted incarne en cela un cousin éloigné du Dougie Jones de la saison 3 de Twin Peaks : un grand enfant mû par l’émerveillement et imperméable aux intempéries, propre à réenchanter malgré lui son petit univers.
Ted Lasso, de Jason Sudeikis et Bill Lawrence (Scrubs).
https://www.lesinrocks.com/2020/08/14/series/series/ted-lasso-les-peregrinations-loufoques-dun-coach-de-football-deracine/
https://www.mac4ever.com/actu/156308_tv-ted-lasso-demande-des-conseils-a-jose-mourinho-en-vrai-et-en-video
Avis ?
C’est léger et ça gagnerait à développer les joueurs (le français n’a que deux lignes alors qu’il y a moyen d’en faire quelque chose avec la barrière linguistique par exemple) et je trouve que la série brille lors de ses moments drama.
J'adore personnellement, ça reste inférieur à Mythic Quest en terme d'humour, mais on passe vraiment un très bon moment et les acteurs sont très bons.
J'avais un peu de doutes au début, vu que les séries/films sur le foot ça ne m'intéresse pas des masses, mais la série ne tourne que peu autour de ça, et c'est plutôt les relations entres les personnages qui sont importantes, avec un humour anglo-américain bien précis et bien maitrisé.
‘Ted Lasso’ Renewed For Season 3 By Apple
https://deadline.com/2020/10/ted-lasso-renewed-season-3-apple-1234604897/
C'est bon ça.
Le 30 octobre 2020 à 08:53:48 TheBlackSwan a écrit :
‘Ted Lasso’ Renewed For Season 3 By Apple
https://deadline.com/2020/10/ted-lasso-renewed-season-3-apple-1234604897/C'est bon ça.
j'avais bien aimé les premiers episodes, et ça ma vite saoulé.
C'est une bonne série ?
Le 01 mars 2021 à 09:23:02 lanaldeskheys a écrit :
C'est une bonne série ?
Une super série qui est malheureusement passé inaperçu
Good Vibes
Quand je vois que les séries comme Moon Knights ou The Lord of the Rings ont des sujets à plusieurs pages sans diffusion alors que cette série, une vraie petite pépite, a même pas deux pages, ça fait mal.
Le 22 mars 2021 à 19:48:08 Anti-Itachi a écrit :
Quand je vois que les séries comme Moon Knights ou The Lord of the Rings ont des sujets à plusieurs pages sans diffusion alors que cette série, une vraie petite pépite, a même pas deux pages, ça fait mal.
Rien à voir.
Très bonne série dommage que les scènes de foot soient aussi mal faites
Le 27 mars 2021 à 22:15:00 zktku2747hf a écrit :
Très bonne série dommage que les scènes de foot soient aussi mal faites
En même temps jamais aucun film ou série a déjà réussit à filmer du foot. C'est tellement dur d'en faire plus que les diffusions qu'on a a la télé
S2 aujourd'hui
toujours aussi bon .
j'ai regardé la 1ere saison c'est vraiment pas génial, beaucoup de longueurs, des blagues pas très poussées, et c'est surtout très niais... y'a eu largement mieux en séries comiques us, moins depuis l'avènement de netflix mais quand meme (je pense en particulier a Barry, aussi avec un ancien du saturday night live en lead).
sympa les refs à Magnolia
Je vais me lancer , j’adore Sudekis
Le 23 juillet 2021 à 20:41:49 :
j'ai regardé la 1ere saison c'est vraiment pas génial, beaucoup de longueurs, des blagues pas très poussées, et c'est surtout très niais... y'a eu largement mieux en séries comiques us, moins depuis l'avènement de netflix mais quand meme (je pense en particulier a Barry, aussi avec un ancien du saturday night live en lead).
En même temps, si tu compares Ted Lasso à Barry, évidemment qu'elle souffre de la comparaison.
95% des séries (comiques ou non) souffrent de la comparaison avec Barry qui est l'une des meilleurs série de ces dernières années.
Ted Lasso reste une super série, bien écrite, bien interprété et qui fait plaisir à regarder